samedi 30 novembre 2019

Où VA LE MONDE ?



Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombait, et par effet domino l’URSS chutait. Trente ans plus tard, lui succède une impression de chaos mondial général, largement imputable à l’échec du capitalisme et à la montée des inégalités. De Santiago du Chili à Bagdad, de Hong Kong à Beyrouth, de Londres à Khartoum, à La Paz, Prague, Tunis, Alger, Téhéran, Le Caire, etc.., sans oublier nos « gilets jaunes », c’est toute une jeunesse qui refuse qu’on lui vole son avenir.
Non l’anthropocène, tel que défini, n’existe pas (1) ! Et les solutions sont politiques. Ce sont les « élites » au service du capital financier mondialisé, et par l’intermédiaire de « leurs » médias, qui s’appliquent, par la peur permanente, à faire disparaître toute forme d’espoir. Nous sommes en train de vivre la décadence du capitalisme. Après tout, tout système n’a jamais été éternel, et celui-ci pas plus qu’un autre. La UNE de Courrier International de la semaine est caractéristique du problème :

Ce ne sera pas l’effondrement des gens et des bâtiments, mais des relations de pouvoir qui ont transformé les humains et le reste de la nature en objets mis au travail, le plus souvent quasi gratuitement, dans l’intérêt des capitalistes. 
Les peuples, les jeunes, sans espoir expriment parfois leur résignation mais de plus en plus leur colère. Cette colère mondiale s’exprime contre des régimes autoritaires mais aussi contre nos démocraties qui glissent lentement vers des fascismes. Cette protestation contre les inégalités, la corruption, les « élites », l’inaction envers le réchauffement climatique – j’en passe… – ne s’arrêtera pas. Tout cela exige un changement de régime économique.
Car l’espoir existe toujours !
Non le ciel ne nous tombera pas sur la tête !
Mais la persistance à sauver un régime obsolète nous conduira à la barbarie.
Ca suffit ! Il faut que ça s’arrête !

(1)  Anthropocène : époque de l’histoire de la Terre à partir de laquelle les activités humaines ont transformé négativement l’écosystème entraînant des disparitions fatales.
Le réchauffement ou le refroidissement climatique sont des cycles naturels de l’évolution terrestre auxquels il faut s’adapter, mais, actuellement, il est aggravé par les activités dues à un système économique aberrant :
« Je suis très inquiet de la capacité qu’a ce concept d’anthropocène de renforcer cette vieille farce bourgeoise selon laquelle la responsabilité des problèmes émanant du capitalisme reviendrait à l’humanité tout entière », observe Jason W. Moore, professeur à l’université de Binghamton (État de New York) et coordinateur du Réseau de recherche sur l’écologie-monde (World-Ecology Research Network). « À la notion d’anthropocène je substituerai celle de capitalocène : le dérèglement climatique provient d’un régime économique reposant sur l’extraction de matières premières et l’appropriation d’énergie non payée, une prédation longtemps considérée comme allant de soi. C’est cette stratégie d’utilisation peu coûteuse des ressources non renouvelables, sur laquelle repose l’accumulation illimitée, qui touche à sa fin, et non l’humanité. »

Avertissement


Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C'est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l'expulser."  

Françoise Giroud. 

 

 

Macron le 8 octobre se laisse aller recommandant "les cafards" 

Début de manifestation autorisée !

 Et oui ! Technique Castaner !

SUICIDE DANS L’ENSEIGNEMENT !



Le samedi 21 septembre, Christine Renon, directrice de l’école Méhul à Pantin, s’est suicidée, dans son école après avoir rédigé un courrier à ses collègues directeurs. Dans ce courrier, elle pointait de manière chirurgicale la dégradation continue des conditions de travail des enseignants. Elle avait 58 ans. Les autorités académiques (inspection d’académie, rectorat) ont donné consigne aux directeurs d’école d’empêcher la diffusion de ce courrier dans les écoles. En vain.
La lettre, dans lequel tous les enseignants se retrouvent, s’est propagée dans des centaines de salles des maîtres, de salles des professeurs. Elle décrit de façon très explicite son épuisement professionnel.

Le 3 octobre comme Christine, ses collègues ont dit :
« Cela doit s’arrêter. Nous devons en finir avec ces réformes successives qui détruisent les services publics et l’Éducation nationale. Ce que nous redoutions avec la réforme du lycée se confirme : problèmes d’emploi du temps, parfois des classes de première générale surchargées (34 et 33 élèves), aucun calendrier national ou rectoral des épreuves du contrôle continu, aucun manuel … Assez de voir nos salaires amputés !… Assez des réformes successives qui affaiblissent notre statut et nos droits collectifs : loi Dussopt de transformation de la fonction publique (fin des CAP et des CHSCT), projet de réforme des retraites, jour de carence en cas d’arrêt maladie… Assez de la violence institutionnelle au quotidien quand il faut refuser des places aux collégiens, aux lycéens (…). Assez de voir certains de nos élèves analphabètes ou non francophones arriver en CAP car les classes d’accueil disparaissent. Assez de voir nos élèves mineurs isolés, qui ont fui la guerre et la misère dans leur pays, se retrouver seuls dans des hôtels sans soutien car l’État ne donne pas les moyens à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) de s’en occuper. Assez de la répression d’État. Que ce soit contre la jeunesse, les Gilets jaunes, les syndicalistes et les enseignants, le gouvernement ne connaît que la répression et la violence. Sous prétexte du devoir de réserve, Blanquer voudrait nous empêcher toute contestation. »

En effet la liberté d'opinion des fonctionnaires est garantie par l'article Vl du statut. Mais au nom du devoir de réserve, de la « confiance » (la fameuse « école de la confiance »), Blanquer voudrait supprimer le droit aux enseignants d'exprimer leur opinion, de participer à une manifestation, de signer une pétition. Les enseignants sont fonctionnaires d'Etat, jusqu'à maintenant ils ne sont pas tenus à un devoir de réserve comme peuvent l'être des fonctionnaires d'autorité tels que des recteurs, des préfets qui, eux, sont représentants de l'Etat et même, détenteurs d'une part d'autorité étatique sur d'autres fonctionnaires. Les enseignants ne jurent ni fidélité au régime ni au gouvernement en place. Je pensais que Vichy c'était fini ! C'est une véritable censure que le gouvernement veut imposer. Les enseignants qui chercheraient à dénigrer auprès du public par des propos mensongers ou diffamatoires l'institution scolaire pourraient être sanctionnés ! (On a le cas d'une enseignante convoquée par le Rectorat de Dijon pour avoir publié un article satirique sur l'allocution de Macron en plein mouvement des Gilets Jaunes).


Dérive fasciste ! ABROGATION DE LA LOI BLANQUER ! Combien de Christine Renon devront encore donner leur vie ?  « Ça suffit ! Il faut que cela s’arrête ! »

TENTATIVE DE SUICIDE D’UN ETUDIANT !



Vendredi 8 novembre, un Lyonnais de 22 ans en grande difficulté financière s’est immolé par le feu devant un restaurant universitaire. Ailleurs dans le monde, ce genre d’action provoque généralement des mouvements de foule révolutionnaires. En France, voir l’enseignante, quelques secondes de condescendance. Dans quel pays vivons-nous ? Il laisse une lettre concrétisant le désarroi dans lequel sont beaucoup d’étudiants à cause des inégalités flagrantes de chances et de la précarité :

Bonjour,
Aujourd'hui, je vais commettre l'irréparable, si je vise donc le bâtiment du CROUS à Lyon, ce n'est pas par hasard, je vise un lieu politique, le ministère de l'enseignement supérieur et la recherche et par extension, le gouvernement.
Cette année faisant une troisième I2 je n'avais pas de bourses, et même quand j'en avais, 450euros/mois, est ce suffisant pour vivre ?
J'ai eu de la chance d'avoir des personnes formidables autour de moi, ma famille
et mon Syndicat, mais doit-on continuer à survivre comme nous le faisons aujourd'hui ?
Et après ces études, combien de temps devrons nous travailler, cotiser, pour une retraite décente ? Pourrons nous cotiser avec un chômage de masse ?
Je reprends donc une revendication de ma fédération de syndicats aujourd'hui avec le salaire étudiant et d'une manière plus générale, le salaire à vie, pour qu’on ne perde pas notre vie à la gagner.
Passons à 32 heures de travail par semaine, pour ne plus avoir d'incertitudes vis à vis du chômage, qui conduit des centaines de personnes comme moi chaque année à ma situation, et qui meurent dans le silence le plus complet.
Luttons contre la montée du fascisme, qui ne fait que nous diviser et du libéralisme qui crée des inégalités.
J’accuse Macron, Hollande, Sarkozy et I'UE de m'avoir tué, en créant des incertitudes sur l'avenir de tous-tes, j’accuse aussi le Pen et les éditorialistes d'avoir créé des peurs plus que secondaires.
Mon dernier souhait, c'est aussi que mes camarades continuent de lutter pour en finir définitivement avec tout ça.
Vive le Socialisme, vive l'autogestion, vive ta sécu.
Et désolé pour l'épreuve que c'est.
Au revoir.             

Dans le « blog d'un maître de conférences en sciences de l'information » je relève l’extrait suivant, qui résume les réactions autour de cette tentative de suicide (sauf les réactions étudiantes) :
« Plus rien ne semble collectivement possible. Il n'y aura pas de minute de silence. Il n'y aura pas de « Grenelle de la précarité étudiante ». Ou s'il y en a un il aura les mêmes ambitions et résultats que le dernier Grenelle contre les violences faites aux femmes. C'est à dire qu'il ne changera rien et qu'il est donc inutile qu'il se tienne. Strictement rien. Il n'y aura pas d'arrêt dans la mise à mort de l'université. « L'hôpital public s'écroule » titre Le Monde du 14 Novembre. L'université publique n'est plus qu'un vaste effondrement. » 
Je n’écrirai rien de plus car je vous conseille la lecture de l’ensemble de l’article en cliquant (ou en copiant) sur :

https://www.affordance.info/mon_weblog/2019/11/choc-universite-immolation.html

HOPITAL URGENCE !



Pour M. Emmanuel Macron, représentant de la « start-up nation » : « Grâce à la télémédecine, au big data, à l’intelligence artificielle, à la médecine 3P (prédictive, préventive, personnalisée), la France va résoudre l’ensemble des problèmes chroniques de son système de soins tout en devenant un leader mondial de l’économie de la santé ». « Doubles dividendes », diraient les membres de l’inspection générale des finances, dont est issu M. Macron. Pour y répondre, les élites proposent plus de technologie et plus de privatisation. Selon elles, toute crise, économique ou sanitaire, peut trouver sa solution dans la technique. Il y a de nombreuses raisons légitimes d’en douter. D’une part, plus un système de santé est privatisé, plus il est coûteux, l’exemple américain le démontre de manière éclatante. D’autre part, des décennies de recherches en sociologie et en histoire des sciences et des techniques nous ont appris à ne pas céder au déterminisme technologique, forme de paresse intellectuelle. 
Finalement, le « trou de la Sécu » est précisément creusé par l’Innovation Macronnienne, tandis que les moyens de la recherche publique ne cessent d’être revus à la baisse, accentuant la dépendance du système public de soins au capitalisme sanitaire. Par exemple : le fameux médicament contre l’hépatite C, le sofosbuvir, coûtait à l’origine 41 000 euros pour une cure de douze semaines. Malgré un accord entre le ministère de la santé et le laboratoire américain qui le fabrique, son prix est encore de 28 700 euros. Autant de remèdes qui risquent de faire sauter la banque publique qu’est la Sécu au bénéfice de laboratoires privés. Jupiter vend du rêve ! Mais n’oublie pas pour qui il travaille.
Vous vous souvenez des quelques mesures « gilets jaunes » lâchées début décembre 2018 par Emmanuel Macron, alors que le pouvoir vacillait ? Presque un an après, surprise ! : alors que le budget de la Sécu est voté (septembre) à l’assemblée, on découvre que c’est la Sécu qui va payer 3 milliards de ces mesures ! Autrement dit, Macron se sert dans nos salaires et de notre santé pour payer ses mesures d’urgence... Mais il accentue les cadeaux aux actionnaires et patrons !

À des services au bord de l’implosion Agnès Buzyn propose une enveloppe rachitique, ponctionnée sur d’autres secteurs, eux-mêmes en difficulté. Faut-il dès lors parler de « crise » de l’hôpital ou de « casse » — un projet visant à livrer une institution emblématique au privé. 
Les soignants ne veulent pas de rêves, mais juste pouvoir bien soigner leurs patients. En culpabilisant les grévistes, la majorité attise la colère et la gauche s’indigne des réquisitions de soignants par les forces de l’ordre. Agnès Buzyn est aussi critiquée pour avoir fustigé l'attitude de soignants mécontents qui se sont mis en arrêt maladie.
La grève des médecins, des infirmières, aides-soignantes, agents hospitaliers, paramédicaux, du 14 novembre a surpris tout le monde par sa puissance. Mme Buzyn, à l’instar de Macron- Delevoye sur la question des retraites, n’a qu’un seul souci : tenter d’enfermer le personnel médical et non médical, ses organisations syndicales, dans un pseudo dialogue « pour des états généraux de la médecine, de la santé, des hôpitaux publics » visant à élaborer ensemble des solutions « d’organisation et de restructuration des services » prises en commun avec toute la communauté hospitalière. Mais la masse des manifestants et grévistes du 14 novembre a dit autre chose, que l’on peut résumer ainsi : « Il faut mettre un coup d’arrêt à cette casse de l’hôpital public et de son personnel. Nous sommes médecins et hospitaliers, nous n’acceptons pas que les gouvernements veuillent nous empêcher de soigner.» Justement ce soulèvement du personnel hospitalier, avec les médecins hospitaliers, a pour racine les mesures de réorganisation et de restructuration des services et des établissements. Le personnel, tout le personnel médical et non médical, n’en peut plus de ces réorganisations. Car à chaque réorganisation ou restructuration, il voit ses conditions de travail empirer chaque fois un peu plus. Il le vit tous les jours. Il le sait.

Et il constate avec les cheminots, les traminots, le personnel enseignant,  les agents des Finances, les Pompiers, etc… que cette offensive est générale dans tous les services publics.

POLICIERS CONTRE POMPIERS, DE PLUS EN PLUS FORT !



Au bout de trois mois de grève, les sapeurs-pompiers descendent dans la rue mardi 15 octobre. Aucun service public n’est aussi populaire et respecté, et chez eux aussi ça va mal. Réponse du pouvoir : canons à eau, LBD, lacrymos, grenades de désencerclement. Comme pour les « gilets jaunes ». Maintenant les manifestations sont régulièrement attaquées à la « lacrymo » dès le début afin de dire qu’il n’y a pas personne, mais que les manifestants provoquent de graves troubles !



Dans les manifs s’il n’y a pas de violences policières, il n’y a pas de violence. La liberté de manifester n’existe plus.
Jusqu’où ce gouvernement peut-il aller ? Castaner-Macron démission !
Il faut défendre la liberté de conscience, la liberté d’expression, la liberté d’organisation, la liberté de manifestation !

Je vous conseille de lire l’appel intitulé « Sommes nous libres ? », sur le site de la Libre Pensée :

Prêtres pédocriminels.



Réunis à Lourdes, les évêques votent le principe d’une « somme forfaitaire » pour les victimes des prêtres pédocriminels. Avec une « amende » payée par l’Eglise, les évêques ont assuré ainsi reconnaître l’ « agression subie », mais aussi le « silence, la négligence, l'indifférence, l'absence de réaction, de mauvaises décisions ou de dysfonctionnements au sein de l'Eglise ».
En fait pour la hiérarchie catholique ce ne sont que perturbations terrestres. Le jugement de leur Dieu seul compte !
De qui se moque-t-on ?

Immigration.



Tous les dirigeants européens, Macron, Merkel et compagnie, ont célébré la chute du Mur de Berlin, il y a trente ans. Ils osent vanter la liberté de circulation en Europe. Hypocrites.
C'est le gouvernement français ainsi que d'autres gouvernements européens et les Etats-Unis qui portent la responsabilité des guerres et des pillages provoquant l'exode de millions d'êtres humains.
Tous les gouvernements européens, qu'ils soient de gauche, de droite ou du centre, sont d'accord pour bloquer et refouler ces réfugiés. L’Union européenne verse des centaines de millions à la Turquie pour qu'elle maintienne sur son sol dans d'effroyables camps de rétention des centaines de milliers d'êtres humains.
L'Union européenne paye également différentes milices libyennes pour qu'elles empêchent ces réfugiés de traverser la Méditerranée. Elles sont doublement payées. D'abord par I'UE, ensuite par la mise en esclavage de ces réfugiés. En Europe même, plusieurs pays, dont la Hongrie, ont élevés des murs de barbelés pour empêcher les réfugiés d'entrer dans le pays.
Le gouvernement Macron, qui se prétend progressiste, a totalement verrouillé la frontière italienne pour empêcher tout réfugié de passer. Ceux qui échappent à ces contrôles sont aussitôt interpellés et renvoyés en Italie. Le Mur de Berlin est tombé comme produit révolutionnaire des travailleurs et du peuple allemand Les nouveaux murs érigés par I'UE tomberont sous l'effet de la révolte des peuples.     
(extrait d’IO) 

TOUS EN GREVE LE 5 DECEMBRE CONTRE LA REFORME DES RETRAITES !


Réforme des retraites, conditions de travail, précarité, les raisons de cette journée d’action reconductible se multiplient.
SNCF. RATP. Air France. Routiers. Hôpitaux. EDF. Education nationale. Des syndicats de pompiers sont également sur le pont, tout comme ceux de La Poste, et de la Police. « Gilets jaunes ». Etudiants et lycéens. Etc…
D'un côté il y a, celles et ceux qui triment, galèrent au quotidien en subissant la politique imposée par ce gouvernement aux ordres du capital financier, nous conduisant tout droit vers la misère et le chaos. De l'autre, ces donneurs d'ordres, cette poignée de nantis, à l'avidité démesurée pour qui tout doit être liquidé, bradé afin d'asseoir davantage leur domination et asservir la population. Entre exploiteurs et exploités, l'antagonisme de classe n'est plus à démontrer ! Nous touchons là les limites de l'acceptable, du supportable.
Tous ensemble montrons notre détermination le 5 décembre !



 On èspère qu'ils en resteront là !

mercredi 22 mai 2019

« J’veux du soleil »



Touchant, vibrant, émouvant, de voir ces « Gens de Rien » témoigner de leur « Vie de rien » qu’ils endurent au quotidien et que beaucoup risquent de connaître tôt ou tard, mais sans doute plus tôt qu’ils ne le pensent...  Ce documentaire, très bien monté, le temps passe sans s’en apercevoir, traverse le pays à travers des ronds-points en Jaune. Des rires ou des larmes, de la tendresse ou de la colère, de l'art ou du désespoir, des tranches d’humanité, Gilles Perret et François Ruffin saisissent cet instant magique où des femmes et des hommes d'habitude résignés, se dressent et se redressent, avec fierté avec beauté, pour réclamer leur part de bonheur. Ce peuple auparavant méprisé et invisible a retrouvé la fierté de l’être ensemble, de pouvoir s’exprimer en étant écouté, autour des ronds-points. Tout cela se retrouve dans J’veux du soleil avec de la gaîté et des larmes. Enfin la vraie vie. Certains reprochent à ce mouvement d’avoir laissé se libérer des colères individuelles surtout dans la violence verbale, notamment sur le web et les réseaux sociaux, mais à la vue de la répression gouvernementale c’est dérisoire. Ce mouvement annonce des suites : nous sommes dans une époque de mutation, un déclin de notre société, ce n’est pas terminé.

"En acceptant d'être une goutte d'eau, tu deviens océan". Tel est le très beau titre du film qui accompagne désormais l'Appel de solidarité des artistes, créateurs et créatrices avec les Gilets jaunes. Lancé par le collectif Yellow Submarine et soutenu initialement par 1400 artistes, l'appel a recueilli en quelques jours 22 000 signatures.

Le « grand débat » ou la grande propagande.



Au printemps 1789 Louis XVI avait ordonné à ses sujets de présenter des « cahiers de doléances ». Loin de désamorcer l’ire populaire, l’exercice n’avait fait qu’attiser l’humeur insurrectionnelle contre la couronne.
Aujourd’hui, des heures durant, les médias ont fait la publicité du « grand débat ».
On nous affirme que Macron « débarque » dans des débats où il n'était pas prévu qu'il vienne. La réalité est tout autre. Ce dont on est conscient. De très rares articles de presse, démontrent qu'il n'en est rien, que tout est en fait programmé, organisé. Le dispositif policier est mis en place bien avant le débat. Discrètement, le public est sélectionné, la presse est conviée, toute une mise en scène pour faire croire que le « président des riches » est proche des Français.
Visite surprise ? Quand Macron arrive à Bourg-de-Péage dans la Drôme, plusieurs participants au débat, qui n'étaient donc pas « officiellement » au courant de la visite de Macron, avaient pourtant sous le bras … le livre de Macron publié en 2016 pour une dédicace ! Visite surprise vous dis-je.
Et dans les réunions où il est officiellement annoncé, un dispositif policier est organisé pour tenir bien à distance les Gilets jaunes, c'est-à-dire maintenir à distance la population pour éviter qu'elle n'exprime ses sentiments à elle. Au-delà de l'opération politique que constitue le « grand débat national », les tournées de Macron s'apparentent à un one man-show d'un tout petit Bonaparte coupé et isolé de la population de ce pays, et celle-ci le lui rend bien. Le résultat du fameux « grand show » vous le connaissez : sauvé par l’incendie de Notre Dame, il nous a démontré une fois encore qu’il éludait totalement certains problèmes, et qu’il n’était là que pour faire étalage de son éloquence et répondre a ses propres questions.
Quelles réponses a-t-il donné aux « gilets jaunes » ? Aucune !...

Les rois des déclarations sans suite.



M. Emmanuel Macron a souvent assimilé les classes populaires à un groupe de fainéants incultes et braillards, copiant en cela l’opinion publique dominante américaine. Il rompt avec la duplicité des chefs d’État successifs vis-à-vis des milieux défavorisés : les comprendre en parole, mais négliger leurs revendications. « Je vous hais, compris ? » : l’un des slogans écrits au feutre sur de nombreux gilets jaunes condense en une formule-choc l’attitude de M. Emmanuel Macron et la célèbre phrase du général de Gaulle, modèle du double langage des hommes politiques. Au-delà des revendications sociales et fiscales multiples des « gilets jaunes », il y a une constante, c’est leur conviction que les « élites » méconnaissent leurs conditions d’existence, leur mode de vie. On rappelle, sur les ronds-points, les « petites phrases » par lesquelles M. Macron a dévoilé sa vision du « peuple » français : salariées « illettrées », allocataires des minima sociaux qui coûtent un « pognon de dingue », « fainéants », « cyniques », « extrêmes », « les gens qui ne sont rien », « il suffit de traverser la rue pour trouver un travail », etc…
Dans Le Monde Diplomatique, Bernard Pudal (La philosophie du mépris, mars 2019) rapporte qu’à la question « Qu’est-ce que le peuple ? », le président répond : « c’est ceux qu’il faut éduquer, voire rééduquer, ceux qui sont réfractaires, qu’il faut guider, ceux qui se plaignent au lieu de se prendre en main et de se responsabiliser ».
Le peuple : un objet de mépris. Et surtout ignorer la domination de classe dont il est victime.
Marc Bassets dans le grand journal espagnol El Pais écrivait à propos du Grand Débat : « … Il sait tout et a une réponse à tout. De la culture des carottes en Normandie à la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées, en passant par la crise de la psychiatrie. Emmanuel Macron entre dans la salle. Il s’assoit. Il écoute et prend des notes. Les séances durent plus de six heures. Quand il parle, il se met debout. Il donne l’impression qu’aucun sujet ne lui échappe. Comme on disait de Manuel Fraga, il a l’État en tête. ¿Líder ejemplar? ¿O repelente niño Vicente? ».
Il y a, sans doute, de l’humour dans le texte, mais c’est exact !
Encore une preuve qu’il ne s’agissait pas de « Grand Débat » mais de show présidentiel.
En Allemagne, Romy Straßenburg dans Die Tageszeitung du 11/02/2019 écrit : « Imaginons qu’Angela Merkel parle de nous comme de compatriotes réfractaires au changement. Qu’elle trouve chez nous un certain nombre de fainéants et beaucoup de femmes illettrées. Qu’elle range les gens qu’elle croise dans un hall de gare dans des cases, d’un côté ceux qui réussissent, de l’autre ceux qui ne sont rien. Pour couronner le tout, qu’elle se gausse de pouvoir trouver du travail en traversant la rue, tout en clamant que la meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler. Qu’elle serait notre réaction? L’indignation? La révolte? La colère? En tout cas, ce genre de commentaires ne feraient pas de bien à l’image de la chancelière. Dieu merci, ce n’est pas elle qui les a prononcés… Comme partout en France depuis trois mois maintenant. Les esprits échauffés, notamment, par les piques d’Emmanuel Macron, ces petites phrases qui sont d’autant plus surprenantes qu’on n’est pas habitué à les entendre à l’échelle internationale ».



En France, les médias qui appartiennent tous (à quelques rares exceptions) à des fortunes financières sont moins critiques.


La voix de son maitre

La répression des manifestations.



Là, Macron-Castaner montrent tout leur savoir faire dans l’utilisation des « forces du désordre ». On nous pose toujours la question « combien coûtent les dégâts d’une manifestation ? » mais jamais « combien coûtent les démonstrations des « forces du désordre », en réalité de la féroce répression et ses provocatrices démonstrations ? ». Un sommet en soi disant République. Et la liberté de manifester, parlons-en, interdite dans les faits ! Une centaine de médecins condamnent le « fichage » de « gilets jaunes » dans les hôpitaux. Là c’est même la liberté tout court qui est attaquée.
« Je déplore que onze de nos concitoyens français aient perdu la vie durant cette crise (...). Je note qu'ils ont bien souvent perdu la vie en raison de la bêtise humaine mais qu'aucun d'entre eux n'a été la victime des forces de l'ordre », a répondu le chef de l'Etat au cours d'une conférence de presse avec son homologue Abdel Fattah al-Sissi, lors de sa visite en Egypte. Pas avare de mensonges, mais nous y viendrons.
Le 14/02/2019, le Parlement européen condamne l'usage disproportionné de la force dans les manifestations en France. 
Après la mise en cause par l’Organisation des Nations unies (ONU) pour son « usage violent et excessif de la force » face au mouvement des « gilets jaunes », la France a fait parvenir sa réponse à l’institution le 11 avril, via sa mission permanente à Genève. Selon « Le Monde », qui s’est procuré la réponse française aux accusations du Haut-commissariat aux Droits de l’homme, Paris y justifie l’usage d’armes de force intermédiaire et insiste sur les conditions « particulièrement difficiles » du maintien de l’ordre.
Mais voyons ! Ce ne sont pas les « forces du désordre » qui attaquent les premières : ils sont attaqués ! Il suffit de participer à une manifestation pour constater l’inverse. Et pour que le Parlement européen et l’Organisation des Nations unies réagissent il faut que le nombre de blessés graves et le matériel utilisé ne soit pas vraiment conformes à ce qu’on peut espérer dans une démocratie !



 La derniére image nous montre un mouvement interdit, mais utilisé, la preuve, appelée La Nasse

Un exemple. A Toulouse le 13 avril



A Toulouse le 13 avril, dans le cadre de l’appel contre les violences policières et pour le droit à manifester, de nombreuses organisations (Ligue des Droits de l’Homme, associations, syndicats, partis, etc…) avaient appelé à se rassembler à 13 h 30, à Jeanne d’Arc, pour rejoindre la manifestation Gilets jaunes et défiler ensemble. Manifestation déposée en Préfecture et AUTORISEE. L’assemblée générale des enseignants avait appelé elle, à 13 h 30, à Jean-Jaurès pour former dans la manifestation un cortège des enseignants avec leurs syndicats.
Les forces de police ont pris la manifestation en nasse (mouvement policier interdit) et ont déclenché dès 12 h 45 les tirs de grenades lacrymogènes (de l’avis de tous les témoins bien plus fortes que d’habitude) pour disloquer le cortège. À 13 h 30, à Jeanne-d’Arc, dès que les manifestants qui répondaient à l’appel des syndicats et associations se sont regroupés, les forces de l’ordre ont envoyé des gaz lacrymogènes d’abord dans le sens Jean-Jaurès et, quand les manifestants ont avancé d’à peine dix mètres vers Jean-Jaurès pour se dégager des gaz, ils ont dû faire face à des grenades lacrymogènes lancées dans l’autre sens, ainsi qu’à une charge pour les repousser vers Arnaud-Bernard. Les manifestants qui étaient, regroupés entre 13 h 30 et 14 heures à Jean-Jaurès, n’ont pas pu rejoindre Jeanne-d’Arc, essuyant eux aussi des tirs de grenades lacrymogènes et de désencerclement, et de canons à eau. Toutes les dix minutes, dans tous ces secteurs, les forces de l’ordre ont gazé. Malgré ces conditions un cortège dense de plusieurs milliers a réussi néanmoins à emprunter la rue Alsace-Lorraine. Le cortège a été bloqué rue de Metz et ensuite bloqué dans l’autre sens. Tout au long de l’après-midi, régulièrement, les forces de l’ordre ont procédé à des arrestations au hasard. Il fallait éviter à tout prix que la puissance de la manifestation n’éclate, que soit démontré que la masse est là et ne veut rien lâcher.
Manif autorisée ? Manif massacrée !
Dans quel pays sommes nous ?
Et ceci était seulement un test, accentué pour le 1er mai à Paris !

Ils « dupent » !



Lundi 10 juillet 2017, le porte-parole du gouvernement et Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a rebaptisé la ministre du travail Muriel Pénicaud « Muriel Pinocchio », au cours d’une interview à la chaîne BFMTV. Donc ce n’est pas nous qui avons commencé par des lapsus significatifs. Alors que l’affaire (l’attaque par des gilets jaunes selon Castaner) de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière ébranle le gouvernement, la visite de Castaner dans l’hôpital a été « arrangée » pour esquiver une autre question, celle de la grève des urgentistes parisiens. Une banderole des grévistes a été arrachée, non, « retirée » par les CRS, et le personnel en grève a été écarté des caméras. Tiens ! Quelle agression contre le droit des grévistes !
Confronté au rejet massif du projet de loi de son ministre Blanquer, Macron fait de la com’ lors de sa conférence de presse du 25 avril : Macron : « J’ai demandé au gouvernement (…) de pouvoir étendre le dédoublement des classes qui fonctionnent, et il y a de très bons résultats dans les quartiers défavorisés, de l’étendre à la grande section de maternelle mais de pouvoir, dans toutes les écoles de la République, de la grande section de maternelle au CE1, avoir des classes à taille humaine, c’est-à-dire qui ne dépassent jamais 24 élèves. »
Des classes dédoublées ? Aux effectifs limités ? Personne n’est dupe : 1 055 postes de professeurs des écoles sont supprimés dans le public pour la rentrée prochaine (quand 300 postes supplémentaires sont donnés au privé) ! Avec moins de profs on fait mieux ! Qui peut croire ces tartuffes ?
La réforme Blanquer, c’est l’assaut final contre l’école de la République, pour une école des élites. La fin des programmes nationaux pour tous et le filtre ParcoursSup après le pseudo bac, c’est l’école à la carte. Tout cela, derrière le mirage d’une école à partir de 3 ans, un dédoublement des classes qui exigeraient 20 000 postes supplémentaires.

La grande Comédie.



Je pourrais ainsi remplir des pages si tout cela n’était pas le gouvernement de la France.
La France vit aujourd’hui une situation paradoxale dans la mesure où l’arrivée au pouvoir de Macron était fondée sur l’élimination des partis existants ainsi que le rejet des corps intermédiaires. Dans son livre programme, intitulé Révolution [éd. XO, 2016], le candidat Macron critiquait ses prédécesseurs et exprimait un mépris certain pour les partis qui se sont succédé au pouvoir ces cinquante dernières années. Il a ainsi contribué à l’affaiblissement des institutions. En fait, Macron œuvre à contretemps. Il se fait élire contre les politiques et leur duplicité, en s’entourant de féroces ambitieux du même acabit. Il parle de dialogue et ne reconnaît que sa version des « contre réformes ». Il veut mener les réformes économiques structurelles en faveur du capitalisme financier, alors que le pays n’est plus sur le même rythme que les autres pays occidentaux. Il veut faire passer les réformes que le Royaume ­Uni a adoptées dans les années 1980 et l’Allemagne dans les années 1990-2000, « afin de rendre le pays plus compétitif et attractif pour les entreprises » comme disent les « experocrates ». Sauf qu’un retour de bâton est déjà en cours au niveau mondial en raison justement des inégalités que ces réformes ont aggravées, ce dont se nourrit la colère des « gilets jaunes ».
La question qui doit être posée est :
Y a-t-il une seule politique pour gérer aujourd’hui un pays ? Ou, y a-t-il d’autres politiques possibles ? Sur ce sujet déjà, même des économistes capitalistes ( Krugman, Stiglitz, etc…) réclament d’urgence une autre politique plus égalitaire.
D’un côté, ce gouvernement totalement discrédité gouverne à coups de mensonges, de campagnes calomnieuses, de répression et de marche au corporatisme.
De l’autre côté, il y a la résistance acharnée de ces centaines de milliers qui ont manifesté ensemble le 1er Mai. Elle rejoint celle des personnels des urgences qui décident la grève. Elle se relie à celle de ces milliers de militants ouvriers qui refusent que les organisations syndicales soient sabordées, qui veulent les préserver pour qu’elles jouent leur rôle.
C’est ce mouvement venu d’en bas, cherchant à déborder les obstacles dressés contre les intérêts de l’immense majorité qui est le moteur de toute la situation. C’est ce mouvement qui traverse les témoignages, les tribunes de Gilets jaunes, de militants ouvriers que nous devons aider à se structurer. Il est au coeur des comités de résistance et de reconquête des acquis de 36 et 45, ou de la rencontre européenne de militants ouvriers qui s’est tenue le 4 mai à Paris.
Et, tandis que le mouvement des Gilets jaunes se poursuit, la grève entamée dans les hôpitaux par les personnels des urgences eux-mêmes s’étend, alors que les enseignants cherchent avec ténacité à organiser par leurs assemblées générales les conditions d’un rapport de force mettant en échec Blanquer.

L’EXEMPLE DE GENERAL MOTORS.



Le premier constructeur américain de voitures, qui se porte fort bien, va fermer des usines et supprimer 14 000 emplois dans le monde. Wall Street a apprécié. Et l’exemple est clair de la politique du capitalisme financier.
Le lundi 26 novembre, General Motors (GM) a annoncé le licenciement de 15 % de son personnel dans le monde et la fermeture de cinq usines automobiles en Amérique du Nord (plus deux autres dans des pays non révélés). L’objectif : économiser six milliards de dollars d’ici à 2020. Le groupe a enregistré un bénéfice net de 2,53 milliards de dollars au troisième trimestre, contre une perte nette de 2,98 milliards à la même période en 2017. Les investisseurs ont réagi à la suppression de ces 14000 emplois en faisant grimper de près de 8 % le cours de l’action du groupe, juste après la publication du communiqué.
La juxtaposition d’ouvriers sur le carreau et d’investisseurs aux anges souligne un point clé de l’économie américaine : ce qui est bon pour le bénéfice des entreprises ne l’est pas pour les travailleurs. Les intérêts du personnel et des actionnaires sont contradictoires. Tiens, Marx avait raison !
The Washington Post publie un graphique éloquent :
  “C’est la première fois que les bénéfices dans le privé dépassent les salaires de façon aussi marquée et aussi durable”


Les deux courbes du graphique représentent deux façons de gagner de l’argent au sein de l’économie américaine. Adoptons la perspective de General Motors : la ligne grise correspond aux gens qui travaillent pour gagner un salaire; la ligne rouge représente les actionnaires et les investisseurs qui possèdent General Motors, ceux qui engrangent les profits.
Entre 1947 et 2003, être sur une ligne ou l’autre n’avait pas vraiment d’importance : on pouvait s’attendre à ce que les revenus augmentent au même rythme, qu’on tire son argent d’un emploi à GM ou de parts du capital de GM. Mais depuis le début des années 2000, c’est une tout autre histoire. L’économie américaine récompense les actionnaires bien plus généreusement que les travailleurs
Pourtant les ouvriers sont devenus beaucoup plus productifs, contribuant ainsi de plus en plus au résultat des entreprises, mais ces dernières ne partagent pas leurs bénéfices avec les employés, qui en sont pourtant à l’origine. La syndicalisation continue de décliner, ce qui empêche les travailleurs de négocier des conditions plus favorables. Et alors que le coût des soins de santé est en augmentation, les entreprises font de plus en plus reposer ce fardeau sur les salariés.
En France le médecin Pierre Gallois rappelle, dans une tribune au « Monde », qu’il serait juste que l’âge de départ en retraite soit fixé à partir des données socio-économiques dont dispose l’Etat : « Il faut tenir compte de la différence d’espérance de vie entre cadres et ouvriers pour déterminer l’âge de la retraite ».

L’obsolescence programmée légitimée.



L’exemple de Microsoft.
Microsoft envoie ce mois de mai (en mai fait ce qu’il te plait !) l’avertissements suivant :
Le support de Windows 7 touche à sa fin.
Après 10 ans de service, le support de Windows 7 touche à sa fin le 14 janvier 2020. Nous savons que le changement est parfois difficile, c'est pourquoi nous sommes là pour vous guider sur ce que vous pouvez faire et répondre aux questions sur la fin du support.
Que signifie la fin du support ?   Lorsque Windows 7 atteint la fin du support le 14 janvier 2020, Microsoft ne fournira plus les éléments suivants :
Support technique pour tous les problèmes
Mises à jour logicielles
Mises à jour ou correctifs de sécurité
Même si vous pouvez continuer à utiliser votre PC avec Windows 7, sans recevoir de mises à jour logicielles et de sécurité continues, il sera plus vulnérable aux virus et aux logiciels malveillants. À l'avenir, la meilleure façon d'être en sécurité est sous Windows 10. La meilleure expérience Windows 10 s'obtient avec un PC neuf. Même s'il est possible d'installer Windows 10 sur votre ancien appareil, cela n'est pas recommandé.
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Et bien sur, grâce à la concurrence le prix augmente !
Le système capitaliste décadent est de plus en plus l’exploitation de l’homme par l’homme. Il envoie votre PC à la déchetterie. Votre scanner en parfait état n’a plus de driver dès Windows 7. Vite à la poubelle ! Pensez d’abord à acheter !

Mi mai lors de l'examen du projet de loi d'orientation des mobilités, les députés ont voté en commission la fin de la vente des véhicules à carburants fossiles d'ici à 2040. D’abord le Diesel, ce qui n’a rien résolu, ensuite l’essence. On lutte contre le « réchauffement climatique ». Oui mais pas toujours ! Par contre les voitures quel marché ! Vous voyez le potentiel de profit à réaliser ! Des milliards ! Et quand tout le monde aura dépensé pour l’achat d’une voiture électrique, un nouveau jackpot, car les batteries, CA POLLUE ! Encore des milliards !...

Dans un pays normal.



Extrait du blog d'un maître de conférences en sciences de l'information.
Réflexions, analyses, signalements, opinions.

Citation extraite du blog :
« Dans un pays normal, en un temps normal de démocratie normale, c'est à dire dans un pays où l'ordre des médecins ne serait pas contraint de saisir la CNIL pour un fichage illégal des manifestants dans les hôpitaux, dans un pays où Reporters Sans Frontières et le Syndicat National des Journalistes ne multiplieraient pas les communiqués pour alerter sur les violences policières et les arrestations arbitraires commises sur les journalistes, dans un pays où des éborgnements de manifestants ne seraient pas qualifiés « d'atteintes graves à la vision » (atteintes à la vision des témoins) par un ministre de l'intérieur, dans un pays où le président de la république n'en serait pas à souhaiter « une forme de sagesse » à une femme de 73 ans jetée à terre et gravement blessée par une charge de CRS, dans un pays où l'on ne nommerait pas « Bienvenue En France » un décret xénophobe et ségrégationniste visant à multiplier par seize les frais d'inscription à l'université pour les étudiants étrangers hors union européenne, dans ce pays là rebaptiser ENA en ISF pourrait presque passer crème. » 
A lire également :
Sous le titre
La trahison des politiques. Ou pourquoi Christophe Castaner est une grosse pipe. 3 avril 2019

https://www.affordance.info/mon_weblog/2019/04/la-trahison-des-politiques.html

lundi 14 janvier 2019

Macron : « Je ne renoncerai pas aux réformes ».


Les médias, quels qu’ils soient, nous gavent de redressement de la France, de modernisation, etc… Et il n’y aurait pas d’alternative à cette politique. Politique en faveur des ultra-riches. Après les guerres de la première partie du XXème siècle, et les « 30 glorieuses », années de reconstruction, le capitalisme de crises en crises, a exigé des gouvernements une politique ultra libérale. Fini le « progrès social ».

Prenons l’EXEMPLE de l’Allemagne.
En Allemagne au SPD (sociaux-démocrates), l’origine du « désamour », date des réformes néolibérales du marché du travail de l’Agenda 2010 (Code du travail, retraites, assurance chômage,…) exécutées par le chancelier Gerhard Schröder (1998-2005). Réformes modernistes, comme nous les présente aujourd’hui Jupiter en France. Le parti, dont Schroeder assurait la cohésion par son « charisme et son bagou », ne savait plus, après lui, comment expliquer l’inexplicable pour ses électeurs. Comme Blair en Grande-Bretagne, comme le PS français.
Après le rejet du SPD, Merkel a incarné le néolibéralisme pur et dur au sein de la zone euro, et est celle qui au lendemain de la crise financière recherchait le salut des pays surendettés dans des politiques d’austérité. Ces politiques ont permis aux banquiers, aux actionnaires et aux grandes fortunes d’accaparer l’argent d’où qu’il vienne, pendant que le peuple ordinaire réglait la facture. Avec sa politique d’austérité, Merkel a mis l’Union européenne à rude épreuve, notamment en opposant l’Europe du Nord laborieuse et l’Europe du Sud fainéante.
Mais Merkel, dans le cadre de ses grandes coalitions a mené vers le centre le camp conservateur. Elle l’a débarrassé de son sectarisme, de ses composantes réactionnaires, de la suffisance des années Kohl. Elle l’a nettoyé de ses éléments spécifiques et rétrogrades. Autant dire qu’elle lui a enlevé son identité. Angela Merkel a débarrassé le parti conservateur de tout ce qui faisait fuir le soutien des classes moyennes modernes et urbaines, ce qui a parfaitement fonctionné les dernières années. Mais ce faisant, elle s’est aussi aliéné le noyau dur des conservateurs, de la même manière que les sociaux-démocrates ont perdu le soutien de leur électorat traditionnel.
« Du point de vue de la gestion du capitalisme son action politique était justifiée, légitime et réussie. » reconnaît le grand journal allemand Die Zeit. « Sur le fond, elle a plus ou moins fait ce qu’avaient fait les sociaux-démocrates de “la troisième voie”, mais avec moins de vacarme. » Mais elle a créé une rupture dans l’électorat traditionnel de son parti.
Ce que les réformes de l’Agenda 2010 furent pour le SPD, la crise des réfugiés l’aura été pour la CDU.
Ce qui fait écrire à Andreas Barthelmess le 19 octobre dans Die Welt : « Les électeurs constatent une chose : peu importe pour qui ils votent, ils héritent toujours du même gouvernement » … « En ce sens, le temps de Merkel est bel et bien passé. Et ce n’est probablement pas une bonne nouvelle. On ne s’avance pas vers des jours meilleurs. »

La démocratie actuelle est un système de dictature de la finance et maintenant, complémenté, par le numérique qui nous connaît mieux que nous-mêmes, avec internet et les fameux réseaux sociaux. Dans toute l’Europe, le rejet de la politique dictée par le capital financier a frappé les vieux partis qui se réclamaient des intérêts ouvriers et de la démocratie qui se sont subordonnés à leurs gouvernements respectifs et au capital financier, quand ils n’ont pas été eux-mêmes au gouvernement, ouvrant une crise en leur sein et en conduisant certains à l’implosion.
Il faut en finir avec cette dictature…et ce système.

Nota- La lettre du « Grand débat » vient de paraître : encore un beau roman monarchique !

À propos de violences…



Sur les chaînes d’information en continu du matin au soir, et sur les autres, les mêmes images tournent en boucle, mettant en scène invariablement des « violences » commises dans des manifestations par des « gilets jaunes ». Un flot ininterrompu propice à alimenter un climat de tension permanente, que le gouvernement, qui l’a créé, exploite pour renforcer l’arsenal répressif.
Répression, mais aussi, manifestations de « fermeté », provocations, le compte y est, pour provoquer des réactions brutales chez les manifestants tempérés. Dans les années 60, sous De Gaulle, cette même politique était menée et a abouti à 68. En1970, Raymond Marcellin, le ministre de l’Intérieur honni des manifestants, avait de la même manière fait passer une loi anticasseurs. Aujourd’hui, de même, la violence policière n'incite pas au dialogue, mais à la haine.
Rappelons aussi la violence que représentent la politique du gouvernement et son refus de répondre aux revendications ainsi que les très nombreux blessés et mutilés parmi les « gilets jaunes » ces dernières semaines.
Et Macron à l’occasion des vœux a annoncé son intention de maintenir le cap des réformes en 2019. Assurance chômage, fonction publique, retraites, réforme constitutionnelle…sont les réformes prioritaires. La liquidation des conquêtes sociales au compte du capital financier. Les « gilets jaunes » ne sont même pas cités. À leur sujet, Macron parle de « foule haineuse ». Pour complémenter les voeux du président, le 30 décembre, est publié un décret honteux contre les chômeurs.(1)
Voilà qui suffit à qualifier et à donner le contenu du « grand débat national » qui doit débuter mi-janvier. Une imposture pour tenter d’offrir une sortie à Macron. Lui, est exempté d’efforts.

(1) Le 30 décembre dernier, des mesures durcissant le contrôle des chômeurs ont été publiées au Journal officiel. Disparaît notamment la référence au salaire antérieurement perçu, qui servait jusqu’ici de critère pour déterminer l’« offre raisonnable d’emploi ». En cas de refus successifs de ces « offres raisonnables », la loi prévoit désormais la suppression d’un mois ou plus d’allocation, et non plus seulement sa suspension comme prévu initialement. Le fait d’insister sur les « efforts » que devraient accomplir les allocataires sociaux pour « réussir » relève de la doctrine du workfare, visant à accroître la différence de niveau de vie entre travailleurs et privés d’emploi : il faut que le travail paie et, pour cela, rogner sur les allocations des chômeurs, suspectés de se tourner les pouces alors que du travail les attendrait de l’autre côté de la rue. Comme si la France était assise sur d’immenses gisements de travail salarié.

News



L’espérance de vie a encore baissé en 2017 aux Etats-Unis
L’espérance de vie à la naissance était en 2017 de 76,1 ans pour les hommes et de 81,1 ans pour les femmes. Le Monde avec AFP Publié 29 nov 18

Au Royaume-Uni, les ratés de la privatisation à l'extrême
Le Royaume-Uni a poussé à l'extrême la cession de ses services publics. Les déboires sont tels que la population est tentée par la renationalisation. De quoi éclairer le débat en France.
AFP, publié le lundi 10 décembre 2018

Crise sociale : de la responsabilité des élites
Le recul d'Emmanuel Macron face aux « gilets jaunes » provoque un vent de catastrophisme parmi les dirigeants. Ils ont pourtant leur part de responsabilité. Dans une démocratie, un système économique qui rend malheureux la moitié de sa population dont les revenus stagnent depuis vingt ans n'en a pas pour longtemps…15/12/18 Les Echos, Eric Le Boucher / Editorialiste

Et si, en 2019, on taxait les transports des riches ?
En France, le kérosène utilisé par les avions n’est pas taxé. Pourtant, le transport aérien porte une responsabilité écrasante dans l’émission de gaz à effet de serre. Et si, en 2019, on taxait les transports des riches ?

Médiatisation, cagnotte et philosophie.



Voilà un petit article que j’aurais aimé écrire, mais je n’aurais sûrement pas égalé son auteur. Je vous livre donc des extraits du blog Affordance.info (Le blog d'un maître de conférences en sciences de l'information.) :

Pendant ce temps, un autre qui n'a de philosophie que celle de la mise en scène de sa propre fatuité éructe sur Radio Classique qu'il faut que gendarmes et CRS n'hésitent plus à faire usage de leurs armes. Il s'appelle Luc Ferry. Il a été ministre de la république. Ministre de quoi ? De l'éducation. De l'éducation. Et aujourd'hui il n'est qu'un dingue de plus, pour qui la saillie audimateuse a remplacé toute forme de pensée. Demain il nous expliquera probablement que bien sûr c'était simplement une "posture", ou une "provocation". Mais aujourd'hui il a demandé à ce que les gardes et l'armée de la république n'hésitent pas à faire usage de leurs armes létales sur cette foule haineuse de militants d'extrême droite ou d'extrême gauche. D'autres ont mis la philosophie dans le boudoir, lui ne doit rêver que de se faire greffer un Tonfa en guise de pénis. Comme la nature est bien faite, Luc Ferry et son oeuvre philosophique auront la postérité qu'ils méritent : celle d'un Trending Topic sur Twitter. Et pour le reste, ferme ta gueule, ferme ta gueule Luc Ferry…  
A dire vrai je n'ai pas d'opinion sur cette affaire de cagnotte. Elle ne m'a en tout cas pas choquée lorsque j'ai appris son existence. L'important n'est pas la cagnotte mais la violence. Celle de ce champion de boxe, manifestant et Gilet Jaune, et celle également des "forces de l'ordre" et des réponses totalement disproportionnées qu'elles infligent aux manifestants depuis le début de ce conflit.
Plutôt que de se vautrer dans le marketing politique de l'indignation sur la fameuse cagnotte Leetchi, les politiques que sont Mahjoubi, Schiappa ou Griveaux auraient mieux fait de rappeler quels sont les droits d'un accusé, par exemple pour bénéficier d'un avocat commis d'office, et de prendre acte de la manière dont la réduction du budget de la justice fait que l'idée d'une cagnotte ... finalement ben c'est pas si con et c'est bien dommage ...
Ils auraient ainsi pu remettre un peu de lumière sur le combat que mènent depuis des mois les "robes noires" totalement invisibilisés par leurs frères Gilets Jaunes (et c'est dommage aussi), combat contre le projet de loi de Nicole Belloubet et les nouveaux déserts judiciaires qu'il promet à notre démocratie qui n'a pourtant jamais tant eu besoin de ce premier service public qui est celui de la justice. Pendant que le philosophe abruti solde les ultimes deniers de sa dignité sur Radio Classique, pendant que la "secrétaire d'état chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes" demande à récupérer les noms de donateurs sur une plateforme privée (Leetchi appartient à la banque du Crédit Mutuel) au titre d'une "complicité" que même la Stasi trouverait excessive, pendant que le nombre de signalements de violences policières documentées par David Dufresne (1) atteint l'hallucinante barre des 250, pendant que des syndicats pourtant très droitiers de police dénoncent l'usage disproportionné de la force et des mutilations assimilables à des blessures de guerre, pendant tout ce temps ...
Pendant tout ce temps, lors de son intervention au journal de 20h du 7 Janvier, le premier Ministre Edouard Philippe - également boxeur à ses heures perdues mais toujours, lui, en possession de deux globes oculaires fonctionnels - n'aura pas un mot, pas un seul mot pour ces manifestants éborgnés et défigurés. Pas un seul mot. Est-ce cela la République unie, une et indivisible ? N'est-il que le premier ministre de l'ordre et de ses forces ? Pas. Un. Seul. Mot.

Je n’ai rien à rajouter.
(1) David Dufresne journaliste indépendant.
(*) En parlant de violences policières, les sources d’assistance médicale, digne de foi, pendant les manifs en dénombre autour de 1500. On ne parle d’ailleurs pas beaucoup du capitaine de Toulon, Je vous conseille l’écoute de reportage de France Inter à ce sujet avec des témoignages vérifiés.
Cliquez pour écouter sur :

Manif du 15 décembre à Toulouse : Grenades lacrymogènes sur un manège pour enfant !...



L’image de trop.



Politicien retors, communicant rusé, le ministre de la police Castaner avait préparé son affaire. Comment disloquer la tenace, la dangereuse sympathie populaire envers cette « revanche de tous les meurt-de-faim » ? Comment salir les gilets jaunes, en faire des barbares ? Les milliardaires inquiets qui contrôlent les médias sont acquis aux vues de l'Elysée : point de revendications, des brasiers, des pillards en jaune. Une litanie violences, violences ; que par l'image-choc, la crédulité et la peur assomment le jugement politique ! Deux mises en scène de samedis noirs n'ont pas suffi ? Fouillez quatre fois, faites pleuvoir les grenades sur les groupes pacifiques, des flashballs en pleine tête ; ils s'indignent, au nom des libertés ? Ils sont donc des « gilets jaunes radicalisés », arrêtez-les, autant de moins ! Soudain - tout ça pour ça ! - c'est l'image de trop. Appliquant le règlement en cas de sous-effectif, ces policiers qui agenouillent 147 suspects, collégiens et lycéens avec leurs livres, mains entravées ou sur la tête, dans la posture soumise d'esclaves matés, font surgir dans les mémoires d'autres images, les répressions de Pinochet, de Franco, des colonialistes… 
La manipulation, laborieux château de cartes gouvernemental, s'effondre.
Partout en France, les manifestants, renvoyant le boomerang vers l'Elysée, s’agenouillent,  mains sur la tête ..
Guillerette, solidaire de Macron, issue comme lui de la « gauche » réactionnaire, bourgeoise, Ségolène Royal lance à la jeunesse humiliée : « Ca leur fera des souvenirs ! »
Elle ne croit pas si bien dire !    

Un article de Michel Sérac  (IO).