A Toulouse le 13 avril, dans le cadre de l’appel contre les
violences policières et pour le droit à manifester, de nombreuses organisations
(Ligue des Droits de l’Homme, associations, syndicats, partis, etc…) avaient
appelé à se rassembler à 13 h 30, à Jeanne d’Arc, pour rejoindre la
manifestation Gilets jaunes et défiler ensemble. Manifestation déposée en
Préfecture et AUTORISEE. L’assemblée générale des enseignants avait appelé
elle, à 13 h 30, à Jean-Jaurès pour former dans la manifestation un cortège des
enseignants avec leurs syndicats.
Les forces de police ont pris la manifestation en nasse (mouvement
policier interdit) et ont déclenché dès 12 h 45 les tirs de grenades
lacrymogènes (de l’avis de tous les témoins bien plus fortes que d’habitude)
pour disloquer le cortège. À 13 h 30, à Jeanne-d’Arc, dès que les manifestants
qui répondaient à l’appel des syndicats et associations se sont regroupés, les
forces de l’ordre ont envoyé des gaz lacrymogènes d’abord dans le sens
Jean-Jaurès et, quand les manifestants ont avancé d’à peine dix mètres vers
Jean-Jaurès pour se dégager des gaz, ils ont dû faire face à des grenades
lacrymogènes lancées dans l’autre sens, ainsi qu’à une charge pour les
repousser vers Arnaud-Bernard. Les manifestants qui étaient, regroupés entre 13
h 30 et 14 heures à Jean-Jaurès, n’ont pas pu rejoindre Jeanne-d’Arc, essuyant
eux aussi des tirs de grenades lacrymogènes et de désencerclement, et de canons
à eau. Toutes les dix minutes, dans tous ces secteurs, les forces de l’ordre
ont gazé. Malgré ces conditions un cortège dense de plusieurs milliers a réussi
néanmoins à emprunter la rue Alsace-Lorraine. Le cortège a été bloqué rue de
Metz et ensuite bloqué dans l’autre sens. Tout au long de l’après-midi,
régulièrement, les forces de l’ordre ont procédé à des arrestations au hasard.
Il fallait éviter à tout prix que la puissance de la manifestation n’éclate,
que soit démontré que la masse est là et ne veut rien lâcher.
Manif autorisée ? Manif massacrée !
Dans quel pays sommes nous ?