mercredi 22 mai 2019

« J’veux du soleil »



Touchant, vibrant, émouvant, de voir ces « Gens de Rien » témoigner de leur « Vie de rien » qu’ils endurent au quotidien et que beaucoup risquent de connaître tôt ou tard, mais sans doute plus tôt qu’ils ne le pensent...  Ce documentaire, très bien monté, le temps passe sans s’en apercevoir, traverse le pays à travers des ronds-points en Jaune. Des rires ou des larmes, de la tendresse ou de la colère, de l'art ou du désespoir, des tranches d’humanité, Gilles Perret et François Ruffin saisissent cet instant magique où des femmes et des hommes d'habitude résignés, se dressent et se redressent, avec fierté avec beauté, pour réclamer leur part de bonheur. Ce peuple auparavant méprisé et invisible a retrouvé la fierté de l’être ensemble, de pouvoir s’exprimer en étant écouté, autour des ronds-points. Tout cela se retrouve dans J’veux du soleil avec de la gaîté et des larmes. Enfin la vraie vie. Certains reprochent à ce mouvement d’avoir laissé se libérer des colères individuelles surtout dans la violence verbale, notamment sur le web et les réseaux sociaux, mais à la vue de la répression gouvernementale c’est dérisoire. Ce mouvement annonce des suites : nous sommes dans une époque de mutation, un déclin de notre société, ce n’est pas terminé.

"En acceptant d'être une goutte d'eau, tu deviens océan". Tel est le très beau titre du film qui accompagne désormais l'Appel de solidarité des artistes, créateurs et créatrices avec les Gilets jaunes. Lancé par le collectif Yellow Submarine et soutenu initialement par 1400 artistes, l'appel a recueilli en quelques jours 22 000 signatures.