lundi 14 janvier 2019

L’image de trop.



Politicien retors, communicant rusé, le ministre de la police Castaner avait préparé son affaire. Comment disloquer la tenace, la dangereuse sympathie populaire envers cette « revanche de tous les meurt-de-faim » ? Comment salir les gilets jaunes, en faire des barbares ? Les milliardaires inquiets qui contrôlent les médias sont acquis aux vues de l'Elysée : point de revendications, des brasiers, des pillards en jaune. Une litanie violences, violences ; que par l'image-choc, la crédulité et la peur assomment le jugement politique ! Deux mises en scène de samedis noirs n'ont pas suffi ? Fouillez quatre fois, faites pleuvoir les grenades sur les groupes pacifiques, des flashballs en pleine tête ; ils s'indignent, au nom des libertés ? Ils sont donc des « gilets jaunes radicalisés », arrêtez-les, autant de moins ! Soudain - tout ça pour ça ! - c'est l'image de trop. Appliquant le règlement en cas de sous-effectif, ces policiers qui agenouillent 147 suspects, collégiens et lycéens avec leurs livres, mains entravées ou sur la tête, dans la posture soumise d'esclaves matés, font surgir dans les mémoires d'autres images, les répressions de Pinochet, de Franco, des colonialistes… 
La manipulation, laborieux château de cartes gouvernemental, s'effondre.
Partout en France, les manifestants, renvoyant le boomerang vers l'Elysée, s’agenouillent,  mains sur la tête ..
Guillerette, solidaire de Macron, issue comme lui de la « gauche » réactionnaire, bourgeoise, Ségolène Royal lance à la jeunesse humiliée : « Ca leur fera des souvenirs ! »
Elle ne croit pas si bien dire !    

Un article de Michel Sérac  (IO).