Politicien retors, communicant
rusé, le ministre de la police Castaner avait préparé son affaire. Comment
disloquer la tenace, la dangereuse sympathie populaire envers cette
« revanche de tous les meurt-de-faim » ? Comment salir les gilets
jaunes, en faire des barbares ? Les milliardaires inquiets qui contrôlent les
médias sont acquis aux vues de l'Elysée : point de revendications, des
brasiers, des pillards en jaune. Une litanie violences, violences ; que
par l'image-choc, la crédulité et la peur assomment le jugement
politique ! Deux mises en scène de samedis noirs n'ont pas suffi ?
Fouillez quatre fois, faites pleuvoir les grenades sur les groupes pacifiques,
des flashballs en pleine tête ; ils s'indignent, au nom des libertés ? Ils
sont donc des « gilets jaunes radicalisés », arrêtez-les, autant de
moins ! Soudain - tout ça pour ça ! - c'est l'image de trop. Appliquant le
règlement en cas de sous-effectif, ces policiers qui agenouillent 147 suspects,
collégiens et lycéens avec leurs livres, mains entravées ou sur la tête, dans
la posture soumise d'esclaves matés, font surgir dans les mémoires d'autres
images, les répressions de Pinochet, de Franco, des colonialistes…
La manipulation, laborieux château
de cartes gouvernemental, s'effondre.
Partout en France, les
manifestants, renvoyant le boomerang vers l'Elysée, s’agenouillent, mains sur la tête ..
Guillerette, solidaire de Macron,
issue comme lui de la « gauche » réactionnaire, bourgeoise, Ségolène
Royal lance à la jeunesse humiliée : « Ca leur fera des souvenirs
! »
Elle ne croit pas si bien dire
!
Un article de Michel Sérac (IO).