lundi 14 janvier 2019

À propos de violences…



Sur les chaînes d’information en continu du matin au soir, et sur les autres, les mêmes images tournent en boucle, mettant en scène invariablement des « violences » commises dans des manifestations par des « gilets jaunes ». Un flot ininterrompu propice à alimenter un climat de tension permanente, que le gouvernement, qui l’a créé, exploite pour renforcer l’arsenal répressif.
Répression, mais aussi, manifestations de « fermeté », provocations, le compte y est, pour provoquer des réactions brutales chez les manifestants tempérés. Dans les années 60, sous De Gaulle, cette même politique était menée et a abouti à 68. En1970, Raymond Marcellin, le ministre de l’Intérieur honni des manifestants, avait de la même manière fait passer une loi anticasseurs. Aujourd’hui, de même, la violence policière n'incite pas au dialogue, mais à la haine.
Rappelons aussi la violence que représentent la politique du gouvernement et son refus de répondre aux revendications ainsi que les très nombreux blessés et mutilés parmi les « gilets jaunes » ces dernières semaines.
Et Macron à l’occasion des vœux a annoncé son intention de maintenir le cap des réformes en 2019. Assurance chômage, fonction publique, retraites, réforme constitutionnelle…sont les réformes prioritaires. La liquidation des conquêtes sociales au compte du capital financier. Les « gilets jaunes » ne sont même pas cités. À leur sujet, Macron parle de « foule haineuse ». Pour complémenter les voeux du président, le 30 décembre, est publié un décret honteux contre les chômeurs.(1)
Voilà qui suffit à qualifier et à donner le contenu du « grand débat national » qui doit débuter mi-janvier. Une imposture pour tenter d’offrir une sortie à Macron. Lui, est exempté d’efforts.

(1) Le 30 décembre dernier, des mesures durcissant le contrôle des chômeurs ont été publiées au Journal officiel. Disparaît notamment la référence au salaire antérieurement perçu, qui servait jusqu’ici de critère pour déterminer l’« offre raisonnable d’emploi ». En cas de refus successifs de ces « offres raisonnables », la loi prévoit désormais la suppression d’un mois ou plus d’allocation, et non plus seulement sa suspension comme prévu initialement. Le fait d’insister sur les « efforts » que devraient accomplir les allocataires sociaux pour « réussir » relève de la doctrine du workfare, visant à accroître la différence de niveau de vie entre travailleurs et privés d’emploi : il faut que le travail paie et, pour cela, rogner sur les allocations des chômeurs, suspectés de se tourner les pouces alors que du travail les attendrait de l’autre côté de la rue. Comme si la France était assise sur d’immenses gisements de travail salarié.