Ce que nous montre le drame de Gènes ou celui de la tour
Grenfell, tout comme les incendies en Grèce, c'est qu'il faut stopper la
réduction aveugle des crédits et des effectifs des services publics.
Ces incendies qui ont fait des dizaines de victimes en Grèce
au mois de juillet ont aussi démontré l'impéritie des responsables publics dans
cette affaire. Le gouvernement a accepté sa responsabilité politique avec la
démission d'un ministre et deux responsables locaux de la sécurité ont été
limogés.
Mais deux ou trois démissions ne sont pas suffisantes pour
le bilan accablant de ce qui s'est passé. L’urbanisation anarchique sans
contrôle des pouvoirs publics qui n'en ont plus les moyens (Bruxelles exige) et
l'absence totale d'un plan d'évacuation sont les principales responsables.
Même un spécialiste des questions européennes, Patrick
Martin-Genier, enseignant en droit public et constitutionnel écrit :
« La privatisation ne constitue pas la panacée, loin de là. L'enfer est
souvent pavé de bonnes intentions. Au Royaume-Uni, la privatisation des
transports ferroviaires est une catastrophe, notamment dans la région de
Manchester où les usagers ont été obligés de changer leurs horaires pour
s'adapter au manque de fiabilité des trains tandis que le service national de
santé est en ruine, les autorités publiques, faute de crédits, étant dans
l'incapacité de répondre à l'exigence d'un système de soins moderne et adapté
aux besoins des usagers et des patients ».
Les sociétés privées se battent pour se partager le gâteau
des concessions autoroutières et également des aéroports, comme Atlantia ou
Vinci. Au-delà des autoroutes, tous les gouvernements livrent peu à peu tous
les pans du service public à des multinationales rapaces : chemins de fer,
concessions hydrauliques, transport aérien, etc…, avec le soutien empressé de
l’Union européenne qui, bien qu’en crise, multiplie directives et règlements
facilitant cette mise en coupe réglée.
La France n’est pas épargnée par ce phénomène. Il est donc
urgent de stopper la réduction aveugle des crédits et des effectifs des
services publics qui ne pourra qu'aggraver encore plus la situation.
Ce qui caractérise la Révolution Française, la République,
c’est que pour assurer l’égalité des citoyens devant la loi, on a créé les services
publics, c’est une différence fondamentale avec l’Ancien Régime. A travers la
liquidation actuelle des services publics, et les appels à la charité, la
bienfaisance, on voit une volonté de remettre en selle les religions, pour
faire passer la pilule, dirons-nous.