mardi 9 octobre 2018

Un système barbare.



Ce que nous montre le drame de Gènes ou celui de la tour Grenfell, tout comme les incendies en Grèce, c'est qu'il faut stopper la réduction aveugle des crédits et des effectifs des services publics.
Ces incendies qui ont fait des dizaines de victimes en Grèce au mois de juillet ont aussi démontré l'impéritie des responsables publics dans cette affaire. Le gouvernement a accepté sa responsabilité politique avec la démission d'un ministre et deux responsables locaux de la sécurité ont été limogés.
Mais deux ou trois démissions ne sont pas suffisantes pour le bilan accablant de ce qui s'est passé. L’urbanisation anarchique sans contrôle des pouvoirs publics qui n'en ont plus les moyens (Bruxelles exige) et l'absence totale d'un plan d'évacuation sont les principales responsables.
Même un spécialiste des questions européennes, Patrick Martin-Genier, enseignant en droit public et constitutionnel écrit : « La privatisation ne constitue pas la panacée, loin de là. L'enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Au Royaume-Uni, la privatisation des transports ferroviaires est une catastrophe, notamment dans la région de Manchester où les usagers ont été obligés de changer leurs horaires pour s'adapter au manque de fiabilité des trains tandis que le service national de santé est en ruine, les autorités publiques, faute de crédits, étant dans l'incapacité de répondre à l'exigence d'un système de soins moderne et adapté aux besoins des usagers et des patients ».
Les sociétés privées se battent pour se partager le gâteau des concessions autoroutières et également des aéroports, comme Atlantia ou Vinci. Au-delà des autoroutes, tous les gouvernements livrent peu à peu tous les pans du service public à des multinationales rapaces : chemins de fer, concessions hydrauliques, transport aérien, etc…, avec le soutien empressé de l’Union européenne qui, bien qu’en crise, multiplie directives et règlements facilitant cette mise en coupe réglée.
La France n’est pas épargnée par ce phénomène. Il est donc urgent de stopper la réduction aveugle des crédits et des effectifs des services publics qui ne pourra qu'aggraver encore plus la situation.
Ce qui caractérise la Révolution Française, la République, c’est que pour assurer l’égalité des citoyens devant la loi, on a créé les services publics, c’est une différence fondamentale avec l’Ancien Régime. A travers la liquidation actuelle des services publics, et les appels à la charité, la bienfaisance, on voit une volonté de remettre en selle les religions, pour faire passer la pilule, dirons-nous.