Après des dizaines de fermetures de lits et pour continuer à
en fermer d'autres, les autorités développent massivement la chirurgie
ambulatoire. On vous opère et vous sortez de l'hôpital « aussi sec »
libérant les lits. L'avantage, c'est qu'on peut réduire le personnel puisque le
nombre de lits est réduit. Mais on va encore plus loin dans cette liquidation
de la santé. Le médecin et le personnel hospitalier doivent suivre la personne
qui est rentrée chez elle.
Les autorités ont trouvé mieux. D'ici à la fin de l'année,
les hôpitaux de Paris seront tous équipés de Memoquest, un algorithme qui
envoie des SMS pour suivre les patients.
Ceux-ci recevront des textos envoyés par un " chatbot
" (robot conversationnel) leur demandant si tout va bien. En cas de
non-réponse, il sera considéré que le patient a peut- être trois problèmes : il
a mal, il a envie de vomir ou il saigne. Dans ce cas-là, le robot renvoie un
message demandant quel est le type de
problème en fonction de la réponse, le logiciel informatique renvoie des
consignes adaptées. Si cela ne va toujours pas, à ce moment-là c'est le médecin
qui prend le relais. Un médecin du service de chirurgie ambulatoire de
l'hôpital St-Antoine explique : « il y a une énorme pression pour que l'on
fasse de plus en plus d'ambulatoire ». « On est à 45 % et on nous
demande de viser 60% en 2020, tout cela à personnel constant. On n'a plu le
temps d'appeler les patients. On est obligé d'avoir des outils comme çà ».
Des associations dénoncent « l’explosion » de l’inégalité d’accès aux soins.
Regroupements hospitaliers, fermetures d’urgences, de
maternités, de blocs opératoires… La coordination nationale des comités de
défense des hôpitaux et des maternités de proximité tire la sonnette d’alarme.
Elles réclament une « véritable égalité d’accès aux
soins » en France. Des associations de défense des hôpitaux de proximité
ont dénoncé, samedi 9 juin, des territoires « souffrant de plus en
plus de la désertification sanitaire » et des « économies
budgétaires ». « Partout , les médecins manquent : 20 à 30 %
des postes hospitaliers sont vacants, 30 % des généralistes ont plus de
60 ans et ne trouvent pas de remplaçants, et un tiers des Français, éloignés
des services de santé, renonce à des soins », détaille, dans un communiqué,
la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et des maternités
de proximité, réunie samedi 9 juin pour ses « rencontres
nationales » à Lure (Haute-Saône).
Regroupements hospitaliers, fermetures d’urgences, de
maternités, de blocs opératoires, concentration accrue pour « faire des économies », pénurie de médecins
libéraux : les politiques publiques « détruisent le maillage
territorial » en matière de santé, a déploré, lors d’un point de presse,
la présidente de la coordination, Hélène Derrien.
Les inégalités vont s’aggraver et « il ne va pas faire
bon vivre entre deux métropoles », prévient la Coordination. De plus, la
pénurie de médecins touche aujourd’hui « les grandes villes, même
Paris ». Elle prône donc « la remise en cause de la liberté
d’installation des médecins ».