mardi 9 octobre 2018

Même les possédants s’affolent !



Surprise début septembre : Valéry Giscard d'Estaing « pousse un coup de gueule contre le capitalisme financier », rapporte La Nouvelle République. Celui-ci était l'invité de l'évènement littéraire « Le château de Meslay fête les écrivains », dans le Loir-et-Cher, dimanche 9 septembre. "Actuellement, la société évolue dans une société où l'argent a le pouvoir... À l'heure actuelle, l'enrichissement des plus riches est plus rapide qu'il ne l'a jamais été. Moyennant quoi, personne ne proteste. C’est très étrange. Et cela dans le monde entier ». Il n’est pas le seul à l’intérieur du capitalisme, à se poser des questions sur cette politique. Les économistes américains, Prix Nobel, Stiglitz et Krugman estiment, se référant à la Grande Dépression des années 29, que cette politique fera des ravages. En France, oh! Surprise : « Marx avait raison », c’est ainsi que Patrick Artus conclut son livre choc « Et si les salariés se révoltaient ? » (Fayard), coécrit avec Marie Paule Virard. Pourtant, le chef économiste de Natixis n'est pas connu pour ses écrits glorifiant l'auteur du Capital. Directeur de la recherche et membre du comité exécutif d'une banque d’investissement, administrateur de Total, Artus n'a pas le profil d'un économiste « atterré » hostile à l'économie de marché. Selon le magazine économique Challenges « cet expert qui connaît le système financier de l'intérieur - il est membre du conseil scientifique de l'Autorité des marchés financiers - bombarde de flashs quotidiens les grands gestionnaires d'actifs sur les évolutions macroéconomiques. Or son ouvrage constitue la critique du système capitaliste la plus aboutie de ces dernières années. Très détaillé et documenté, ce livre plein d'exemples est un cri d'alarme, qui pointe les nouveaux périls de l'économie mondiale ». Il pointe l’explosion des inégalités dans la société actuelle, qui alimente « la cohorte des travailleurs pauvres », et l’obsession du court terme des actionnaires. Je cite : « Le capitalisme évolue vers un modèle où les actionnaires s’efforcent de préserver coûte que coûte dividende et rendement du capital, quitte à demander aux salariés une part croissante des risques économiques, et trouvent normal de licencier facilement lorsque la situation de l’entreprise se dégrade sans se préoccuper de partager les profits lorsque l’économie va bien… ».
Warren Buffet reconnaissait dans une interview au New York Times en 2006 qu’une « lutte des classes » faisait rage, et précisait « c’est ma classe, les riches, qui a déclaré cette guerre et c’est elle qui est en train de la remporter ».
Réveillez vous !