Le président américain, Trump, a manqué une occasion (février
2018) de se taire lorsqu’il a critiqué sur les réseaux sociaux le NHS, le
système de santé britannique, qu’il a accusé d’être « en faillite et hors
d’usage ». Il n’en fallait pas plus pour que nos voisins, qui pourtant
dénoncent les ratés du NHS – plus de 4 millions de personnes sont en attente
d’une opération au Royaume-Uni, un record depuis dix ans –, se déchaînent
contre le locataire de la Maison-Blanche. « Vous êtes un grand malade,
Monsieur le président », a titré le Daily Mirror. Il est évident qu’il
pourrait regarder d’abord chez lui, un des plus mauvais système de santé au
monde ! L’exemple américain rappelle qu’en l’absence de véritable
couverture universelle de santé – sans parler des tentatives de Donald Trump de
détruire l’Obamacare – 30 millions d’Américains restent privés
d’assurance-maladie. Il ne faut pas s’étonner si les États-Unis ne se classent
qu’au 35ème rang mondial pour la qualité de leurs soins (selon la revue The
Lancet ), derrière la France ou le Royaume-Uni, alors qu’ils sont en tête des
dépenses de santé. En cause : l’inégalité dans l’accès aux soins.
Difficile pourtant de fermer les yeux sur la thrombose qui
menace le dispositif britannique
confronté à des besoins toujours plus grands (vieillissement de la population,
maladies chroniques...) et à des ressources limitées. Ailleurs, les sirènes du
privé font de la retape pour prendre le relais des acteurs publics. “Toute
personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé”, stipule
la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui date de 1948... L’année
de la création du NHS.