mardi 9 octobre 2018

Dans la presse étrangère : chaos dans les chemins de fer britanniques.




Les chemins de fer en Grande Bretagne connaissent de grandes difficultés. Le Times réclame la démission du ministre des transports, un proche de Theresa May. D'après le quotidien, les chemins de fer en Grande-Bretagne sont menacés d'être à l'arrêt. « Le chaos règne grâce à l'introduction de nouveaux horaires par deux opérateurs Govia Thameslink Railway et  Northern », écrit le journal, quelque peu ironique. Car, ajoute-t-il, « la question des chemins de fer au Royaume Uni a toujours été politiquement une patate chaude et le secrétaire aux transports, Chris Grayling, tente de s'en débarrasser ». The Times reconnaît néanmoins que l'erreur initiale est due, cette fois-ci, au fait que les opérateurs n'avaient pas prévu de former suffisamment des conducteurs de train avant de mettre en place les nouveaux horaires. Mais le ministre, connu déjà pour sa réforme impopulaire des prisons et son militantisme pro-Brexit, a un peu rapidement pointé du doigt les deux opérateurs et promis des indemnisations. Chris Grayling a néanmoins été obligé de nationaliser « de façon temporaire » la principale ligne à l'Est alors que Stagecoach et Virgin sombraient « dans le chaos financier »..
Près de 70% des Britanniques se déclarent favorables à la renationalisation des chemins de fer. Vingt ans après la privatisation de British Rail la dégradation des chemins de fer est considérable. L'argument de faire baisser les prix grâce à la concurrence se retourne en son contraire depuis 2010, les prix ont augmenté de 27%. Pour se rendre sur leur lieu de travail en empruntant le train, les britannique dépensent six fois plus que les français :14 % de leur budget mensuel contre 2 % en France. De nombreuses gares ont été fermées. Ainsi, à Ashington, au nord du Royaume-uni, l'express d'Edimbourg passe trois fois par heure, mais ne marque plus l'arrêt à cette gare. Donc, pour Newcastle, il faut prendre l'autocar de substitution et compter une heure de transport alors qu'avec le train, il ne fallait prévoir que trente minutes.
Les usagers comme les cheminots ne peuvent que constater des retards à répétition, la suppression des trains, la réduction des effectifs en gare. Dans le sud du pays entre avril 2015 et mars 2016, quatre trains sur cinq du réseau privé Southern Rails qui permettent chaque jour à 300 000 personnes de se rendre à Londres pour y travailler étaient en retard. Record : le très fréquenté Brighton-Londres de 7 h 29, n'est pas arrivé une seule fois à l'heure en 2014. La dégradation est telle que les accidents ferroviaires graves et moins graves, se multiplient en Grande-Bretagne. Nous avons vu que c’est la même chose aux Etats-Unis. Après un déraillement l'enquête a révélé que l'ensemble des lignes du pays était en très mauvais état, du fait d'un sous investissement chronique, alors même que Rail Track gestionnaire du réseau ferroviaire, a engrangé des bénéfices. Contrainte de remplacer les rails défectueux, elle a demandé des subventions au gouvernement qui ont été partiellement versées en dividendes aux actionnaires !
La privatisation : les exemples sont probants, c’est mieux, mais ça roule pour qui ?