Les chemins de fer en Grande Bretagne connaissent de grandes
difficultés. Le Times réclame la démission du ministre des transports, un
proche de Theresa May. D'après le quotidien, les chemins de fer en
Grande-Bretagne sont menacés d'être à l'arrêt. « Le chaos règne grâce à l'introduction
de nouveaux horaires par deux opérateurs Govia Thameslink Railway
et Northern », écrit le journal, quelque peu ironique. Car, ajoute-t-il,
« la question des chemins de fer au Royaume Uni a toujours été
politiquement une patate chaude et le secrétaire aux transports, Chris
Grayling, tente de s'en débarrasser ». The Times reconnaît néanmoins que
l'erreur initiale est due, cette fois-ci, au fait que les opérateurs n'avaient
pas prévu de former suffisamment des conducteurs de train avant de mettre en
place les nouveaux horaires. Mais le ministre, connu déjà pour sa réforme
impopulaire des prisons et son militantisme pro-Brexit, a un peu rapidement
pointé du doigt les deux opérateurs et promis des indemnisations. Chris
Grayling a néanmoins été obligé de nationaliser « de façon temporaire »
la principale ligne à l'Est alors que Stagecoach et Virgin sombraient
« dans le chaos financier »..
Près de 70% des Britanniques se déclarent favorables à la
renationalisation des chemins de fer. Vingt ans après la privatisation de
British Rail la dégradation des chemins de fer est considérable. L'argument de faire baisser les prix grâce
à la concurrence se retourne en son contraire depuis 2010, les prix ont
augmenté de 27%. Pour se rendre sur leur lieu de travail en empruntant le train,
les britannique dépensent six fois plus que les français :14 % de leur
budget mensuel contre 2 % en France. De nombreuses gares ont été fermées.
Ainsi, à Ashington, au nord du Royaume-uni, l'express d'Edimbourg passe trois
fois par heure, mais ne marque plus l'arrêt à cette gare. Donc, pour Newcastle,
il faut prendre l'autocar de substitution et compter une heure de transport
alors qu'avec le train, il ne fallait prévoir que trente minutes.
Les usagers comme les cheminots ne peuvent que constater des
retards à répétition, la suppression des trains, la réduction des effectifs en
gare. Dans le sud du pays entre avril 2015 et mars 2016, quatre trains sur cinq
du réseau privé Southern Rails qui permettent chaque jour à 300 000 personnes
de se rendre à Londres pour y travailler étaient en retard. Record : le très
fréquenté Brighton-Londres de 7 h 29, n'est pas arrivé une seule fois à l'heure
en 2014. La dégradation est telle que les accidents ferroviaires graves et
moins graves, se multiplient en Grande-Bretagne. Nous avons vu que c’est la
même chose aux Etats-Unis. Après un déraillement l'enquête a révélé que
l'ensemble des lignes du pays était en très mauvais état, du fait d'un sous
investissement chronique, alors même que Rail Track gestionnaire du réseau
ferroviaire, a engrangé des bénéfices. Contrainte de remplacer les rails
défectueux, elle a demandé des subventions au gouvernement qui ont été
partiellement versées en dividendes aux actionnaires !
La privatisation : les exemples sont probants, c’est
mieux, mais ça roule pour qui ?