mardi 9 octobre 2018

Espérance de vie. « Plus on est aisé, plus l'espérance de vie est élevée ».



Une vie toujours plus longue : telle était la promesse des « trente glorieuses », donnant la mesure des progrès sociaux (temps de travail, retraite, Sécurité sociale, congés payés, assurance chômage, …) et médicaux acquis depuis la seconde guerre mondiale. Les gains d’espérance de vie forment le socle des politiques, soi disant modernes, notamment le recul de l’âge de départ à la retraite. Pourtant, ils ne sont pas immuables, et statistiquement s’avèrent faux à l’heure actuelle. Les raisons : le recul sur toutes les conquêtes collectives de 1936 et 1945 signalées plus haut.
Un autre aspect. Moderne celui-ci, ou retour au début du XXème siècle. Selon l’Insee, 13 années séparent les 5 % d'hommes les plus aisés, qui peuvent espérer vivre jusqu'à 84,4 ans, des plus modestes. Ces derniers risquant en effet de ne pas dépasser les 71,1 ans, selon l'étude publiée ce mois de février par l'Insee et qui s'appuie sur des données couvrant les années 2012 à 2016.
Chez les femmes, la situation est un peu plus favorable. Non seulement cet écart s'avère plus faible (8 ans), mais qui plus est, elles vivent en général plus longtemps : « Celles dont le niveau de vie se situe parmi les 70 % les plus aisées ont une espérance de vie plus longue que les hommes parmi les 5 % les plus aisés », précise l'Insee. Les statistiques servent souvent à venir confirmer une intuition, et surtout lui donner un peu de corps. Celles publiées par l'Insee ce mois de février en sont l'illustration. «  Plus on est aisé, plus l'espérance de vie est élevée », constate l'Institut.
Les difficultés financières peuvent  limiter l'accès aux soins et donc influer sur l'état de santé, donc l'espérance de vie. Pour autant, rappelle l'Insee, l'aisance financière ne s'explique « pas seulement par le niveau d'éducation » et au final « avec ou sans diplôme, plus on est aisé, plus l'espérance de vie augmente ».