Une vie toujours plus longue : telle était la promesse
des « trente glorieuses », donnant la mesure des progrès sociaux
(temps de travail, retraite, Sécurité sociale, congés payés, assurance chômage,
…) et médicaux acquis depuis la seconde guerre mondiale. Les gains d’espérance
de vie forment le socle des politiques, soi disant modernes, notamment le recul
de l’âge de départ à la retraite. Pourtant, ils ne sont pas immuables, et statistiquement
s’avèrent faux à l’heure actuelle. Les raisons : le recul sur toutes les
conquêtes collectives de 1936 et 1945 signalées plus haut.
Un autre aspect. Moderne celui-ci, ou retour au début du
XXème siècle. Selon l’Insee, 13 années séparent les 5 % d'hommes les
plus aisés, qui peuvent espérer vivre jusqu'à 84,4 ans, des plus modestes. Ces
derniers risquant en effet de ne pas dépasser les 71,1 ans, selon l'étude
publiée ce mois de février par l'Insee et qui s'appuie sur des données couvrant
les années 2012 à 2016.
Chez les femmes, la situation est un peu plus favorable. Non
seulement cet écart s'avère plus faible (8 ans), mais qui plus est, elles
vivent en général plus longtemps : « Celles dont le niveau de
vie se situe parmi les 70 % les plus aisées ont une espérance de vie plus
longue que les hommes parmi les 5 % les plus aisés », précise
l'Insee. Les statistiques servent souvent à venir confirmer une intuition, et
surtout lui donner un peu de corps. Celles publiées par l'Insee ce mois de
février en sont l'illustration. «
Plus on est aisé, plus l'espérance de vie est élevée »,
constate l'Institut.
Les difficultés financières peuvent limiter
l'accès aux soins et donc influer sur l'état de santé, donc l'espérance de vie.
Pour autant, rappelle l'Insee, l'aisance financière ne s'explique « pas
seulement par le niveau d'éducation » et au final « avec ou sans
diplôme, plus on est aisé, plus l'espérance de vie augmente ».