samedi 8 octobre 2016

CICE 40 milliards aux patrons contre le million d’embauches, où en es-t-on ?



Le comité de suivi du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) vient de rendre un rapport sur les effets du CICE.
Rappelons que, grâce au CICE, le patronat a déjà reçu 11,2 milliards d'euros en 2014, 14 milliards en 2015 et va recevoir 18,2 milliards en 2016 (1).
Avec quels résultats ?
Ce comité de suivi répond :
- " Pas d'effet observable sur l'investissement, la recherche et développement et les exportations "
- " Peu d'effets sur les salaires par tête "
- " Des incertitudes entourent l'évaluation des effets sur l'emploi " (après trois ans d'analyse !). Où est le million d’embauches promis par Gattaz ?
Les promesses de patrons rendent les fous heureux !
Alors, où est passé l'argent ?
" Le comité note que le CICE a conduit à une amélioration sensible des marges des entreprises " (2).
Ce n'est pas nous qui le disons !
A noter que, au moment même où ce rapport est publié, le gouvernement a déjà décidé d'augmenter de 6 à 7 % le taux du crédit d'impôt pour 2017, soit la modique somme de trois milliards d'euros supplémentaires !      

(1) Et cela s'ajoute aux exonérations de cotisations et à la baisse des cotisations d'allocations familiales.
(2) Selon le secrétaire général de la CGT, le CICE a rapporté 6,3 millions d'euros à Alstom, qui veut fermer le site de Belfort.

Une brève d'E. H.


Mort de Shimon Peres : temps maussade sur Israël.

samedi 24 septembre 2016

Migration, Intégration, Tolérance…



La migration est un phénomène récurrent dans l’histoire de l’humanité. Entre grande périodes migratoires et stabilisations éphémères, l’homme d’aujourd’hui est un métis, quel que soit sa couleur et sa prétendue, par la manie de classifier tout, race. L’humain originel n’avait pas de couleur car poilu. Puis, né en Afrique, il avait une peau noire, et par le phénomène de l’Evolution des Espèces, il s’est adapté aux régions dans lesquelles il a séjourné suffisamment de temps. Notre ancêtre est donc un noir !...

La France aujourd’hui comme hier ne fait pas exception à la règle, qu’y a-t-il de commun entre breton, catalan, alsacien, corse, j’en passe, à part d’être citoyen de la République Française. A tous les partisans d’une « identité française », je souhaite bien du plaisir…
Rien qu’au 20ème siècle la France a connu de nombreuses migrations, certaines souhaitées par l’Etat, Afrique du Nord, une migration produit de la colonisation, qui a beaucoup aidé le développement industriel avec une main d’oeuvre plus « facile » que les métropolitains, ou souvent non souhaitée, polonais, italiens, espagnols, portugais. Le français n’a jamais accueilli avec bienveillance ces migrations et n’a jamais favorisé l’intégration de ces « envahisseurs ». Rien en France aujourd’hui, en dehors de quelques associations, ne propose une aide, et ce n’est pas un hasard si les immigrants ne souhaitent pas rester dans notre pays, si accueillant dit-on, mais surtout croit-on !
Depuis 2015, l’Europe a dû faire face à l’arrivée de 1,5 million de migrants, due, en particulier à son implication dans les différentes guerres issues de ses « interventions » en compagnie des Américains dans la zone Afrique, Moyen Orient, jusqu’à l’Afghanistan. Porter la guerre ailleurs, et essayer de décider quels « amis », la plupart du temps dictateurs, doivent diriger ces Etats, il y a toujours un retour de bâton. La question qui se pose désormais à nos dirigeants est donc de savoir comment répondre aux inquiétudes de leurs citoyens sans recourir à la démagogie. Hors les réponses sont plutôt populistes. En Allemagne la chancelière a accéléré la mise en place d’une loi sur l’intégration : cours de langue, orientation et formation professionnelle, logement... L’Etat fédéral peut aussi s’appuyer sur les Länder, les municipalités, les bénévoles, les associations, ou même les entreprises. Un projet global, orienté vers l’avenir. Surtout un projet de société, avec des solutions. Certes, la politique d’accueil des migrants d’Angela Merkel suscite de nombreuses critiques, on l’a vu lors des dernières élections, les néo-nazis ressuscitent.

Intégration ou assimilation ?
On entend parler d’intégration, mais aussi d’assimilation. Les mots ont toujours leur importance.
Je viens de lire un article de Philipp Ther, historien, professeur à l’université de Vienne (Autriche), qui correspond bien aux définitions des deux mots : « L’assimilation signifie qu’un groupe minoritaire se fond totalement dans la société majoritaire. L’intégration en revanche inclut le fait que des spécificités peuvent être conservées et acceptées par la société d’accueil – qui par conséquent évolue. C’est en cela que le processus se fait dans les deux sens » souligne Philipp Ther, « le processus d’intégration se fait sur le long terme. Les exemples réussis dans l’histoire montrent qu’il faut compter deux ou trois générations »… « La conjoncture, reconnaît-il, est aujourd’hui défavorable, car les sociétés occidentales doutent fortement d’elles-mêmes. Les phénomènes de “désintégration”, de “ghettoïsation” ou de “sociétés parallèles” ne doivent pas être exagérés, surtout “quand l’Etat n’est pas faible et que les immigrés sont tributaires de la solidarité interethnique”, comme cela a pu être le cas aux Etats-Unis. »
L’assimilation est une illusion, un leurre, l’intégration nécessite de l’adaptation, mais étant demandée le plus souvent à une population peu cultivée, il est aussi nécessaire que les Etats aident à cette intégration et que tous fassent preuve de tolérance (processus dans les deux sens).

Tolérance et intolérance.
Tout d’abord qu’est-ce-que la tolérance ?
Au sens général, la tolérance, du latin tolerare (supporter), désigne la capacité à permettre ce que l'on désapprouve. Au sens moral, la tolérance est la vertu, qui porte à respecter ce que l'on n'accepterait pas spontanément, par exemple lorsque cela va à l'encontre de ses propres convictions, qui admet chez les autres des manières de penser et de vivre différentes des siennes propres. En fait, savoir vivre en société. Pour clarifier le propos, prenons un exemple français. Le massacre de la Saint Barthélémy accompli par les catholiques français, qui, dans leur « immense bonté », n’ont pas tué tous les protestants, n’a pas abouti à une assimilation des protestants. Les protestants, pourtant « français de souche » selon la terminologie d’extrême droite, ont beaucoup émigrés vers d’autres pays, mais certains sont restés et ont cherché à s’intégrer, malgré l’intolérance catholique. Voltaire dit : la « Tolérance n’est pas une position mais un combat. » Ceci est important et rationnel. Dans son Traité sur la tolérance publié en 1763, le texte vise la réhabilitation de Jean Calas, protestant (différent donc coupable) faussement accusé et exécuté pour avoir assassiné son fils afin d'éviter que ce dernier ne se convertisse au catholicisme. Dans ce livre, Voltaire invite, déjà, à la tolérance entre les religions, prend pour cible le fanatisme religieux et présente un réquisitoire contre les superstitions intégrées aux religions. Le Traité sur la tolérance est toujours d'actualité au XXIe siècle. En effet, en janvier 2015, à la suite de l'attentat contre Charlie Hebdo, l'ouvrage de Voltaire se plaçait au sommet des ventes des librairies un peu partout dans le monde. Ses ventes en France passent de 11 500 en 2014 à 185 000 exemplaires fin 2015. Tout le monde ne plie pas face à la stupidité populiste.
L’intolérance c’est aussi la condamnation de Dreyfus, juif, différent donc coupable.
En 1905 pour la loi sur la laïcité de l’Etat, nombre de protestants se sont retrouvés du côté de cette loi, à nouveau contre les catholiques. Grâce à cette loi, LES religions, réservées à la sphère privée, ne devraient plus se combattre sur la place publique, mais c’est sans compter sur la pression cléricale, on le voit toujours aujourd’hui.
Magyd Cherfi a écrit un livre  «Ma part de Gaulois» et dit dans une interview :
« C'était une idée phare, de raconter l'arrivée de la gauche au pouvoir (1981), en même temps que la conscience beur qui s'éveille. On avait intégré la gauche, on nous disait que c'était avec la gauche que les beurs auraient une place en France : la fraternité, la République, la liberté de ton et d'expression… Mais nos parents se disaient dans le même temps : avec Mitterrand, on va repartir. La marche des beurs se met en place deux ans plus tard, on va réclamer l'égalité des droits… Et on obtient une carte de résident. Quand t'es arabe, t'es pas l'égal d'un blanc ! Une carte de résident, c'est l'autorisation de rester un peu plus longtemps … »
Et 30 ans après, que reste-t-il ?
« Le rendez-vous manqué est né là, et depuis le précipice n'a fait que s'écarter. On arrive à l'affrontement qu'il y a aujourd'hui et qu'on peut résumer : «puisque vous ne voulez pas qu'on soit musulman, on va l'être, même si on ne l'est pas».
Qu'est ce qu'il faudrait faire ?
« Inventer des symboles, des signaux dans lesquels ils peuvent se refléter. Tout le temps La Marseillaise, le drapeau bleu blanc rouge, la France de Vercingétorix à Louis XVIII…Où est-ce qu'on existe dans la nation Française ? Il n'y a pas de symbole où se refléter. Veut-on une société qui reste blanche ou est-ce qu'on assume l'aspect cosmopolite ? Ne pas avoir donné le droit de vote des immigrés a été une erreur fondamentale, pour l'idée de dire «vous appartenez à la nation». Même en étant Algérien, tu vas pouvoir voter parce qu'en réalité, et c'est objectivement vrai, tu es Français. Au bout de soixante ans, nos parents ont vécu moins de 18 ans en Algérie… Donner le droit de vote, c'est exiger qu'ils soient Français, et là, tu crées un ciment. »

« Le rendez-vous manqué », l’absence de tolérance…
Et la peur ! Ces guerres, soi disant pour établir la démocratie, provoquées par l’impérialisme américain et ses féaux engendre le terrorisme que les gouvernements utilisent pour amplifier la peur, et gouverner à leur aise. Dans l’Empire Romain on disait « donnez leur des jeux et du pain ». 
Oui, nous payons la crise de déclin du capitalisme, pécuniairement, car les financiers ont créé les conditions pour être exemptés, et par la peur.
Beaucoup répondent avec les populistes (héritiers du national-socialiste Hitler, Mussolini, Franco,…) au lieu de répondre classe contre classe.

A bientôt.

La science économique est infaillible !



Deux économistes secouent le monde économique, en prônant la fin des débats en sciences économiques, et donc la fin de la pluralité politique, puisqu’une seule solution est possible. Plus besoin d’élections, seulement des « scientifiques » de la question. Pour notre plus grand bien évidemment. Plus besoin de débats d’idées, de tendances, de consensus, le paradis capitaliste ! Mieux qu’une démocratie populaire sans opposition, puisqu’il n’y a plus besoin d’opposition.

Cela vous parait aberrant. Pas du tout, vous pouvez lire dans Les Echos en ce début d’automne : « Le livre que viennent de publier Pierre Cahuc et André Zylberberg, « Le négationnisme économique », secoue le monde des économistes. Les deux auteurs y avancent que l’économie est devenue une science exacte, donc peu susceptible d’être contestée. »

Donc la thèse défendue est qu'aujourd’hui, l’économie serait devenue une science exacte, une science expérimentale, aux résultats aussi sûrement établis que ceux de la physique et ce serait du négationnisme que de contester les théories économiques dominantes. Je vous rappelle que le négationnisme consiste à nier la réalité de la shoah et des chambres à gaz. Ce glissement sémantique, est choisi dans le but de produire une assimilation de la critique de la pensée économique dominante et de l’action criminelle. Rien de moins. Donc se débarrasser de tout ce (et ceux) qui contestent les affirmations des nouveaux savants de la pensée unique.

Nous atteignons les sommets du cynisme. Le système arrive vraiment à sa mort et ne sait plus que faire.
Bien sûr pour eux la solution est dans la modernité et la liquidation des retraites, de la Sécurité Sociale solidaire, de toutes les conquêtes sociales, en France, de 1936 et 1945 encore debout. « La fin de l’Etat providence », comme ils disent et « il n’existe qu’un remède : la saignée, c’est-à-dire la baisse continuelle du coût des bas salaires ». Certains économistes qui ne souhaitent pas une fin trop rapide commencent à s’affoler.

Le combat ne se règlera pas dans les élections, fussent-elles présidentielles.

A bientôt

Humour





Talonneur présentant ses deux principaux arguments lors d'un débat sur la laïcité ouverte en mêlée fermée.

Merci au blog Affordance.info

JO : il y a des dopés ? Non, des malades.



Les données de Chris Froome, de Wiggins et d'une trentaine d'athlètes détenues par l'Agence mondiale antidopage (AMA) ont été divulguées par un groupe russe d'espionnage cybernétique connu sous le nom de «Fancy Bears».
Froome, le triple vainqueur du Tour de France (2013, 2015, 2016) a affirmé : «J'ai ouvertement dévoilé mes autorisations à usage thérapeutique (AUT) aux médias et je n'ai aucun problème avec la divulgation de ces dernières qui ne confirme que mes propos»,  a confirmé que les données médicales volées à l'Agence mondiale antidopage étaient bien les siennes : «En neuf ans comme professionnel, j'ai eu deux autorisations à usage thérapeutique pour soigner un asthme important, la dernière fois en 2014.» Les documents publiés sur Chris Froome révèlent que le chef médical de l'Union cycliste internationale (UCI) Mario Zorzoli a approuvé l'utilisation de corticostéroïdes.
Bradley Wiggins lauréat du Tour de France 2012 et quintuple champion olympique a bénéficié d'injections d'un stéroïde interdit, le triamcinolone, pour traiter son asthme avant trois courses majeures (les Tour 2011 et 2012, et le Giro en 2013). Le cycliste britannique explique avoir bénéficié d'une AUT pour prendre un produit interdit. «L'injection de triamcinolone, citée dans les fuites de l'AMA, est un traitement intramusculaire pour l'asthme et est approuvé par les autorités du sport», est-il écrit dans le communiqué envoyé aux médias britanniques. Dans son autobiographie parue en 2012, Wiggins avait pourtant écrit observer une hygiène de vie «sans seringue». «Les commentaires de Brad sur les seringues faisaient référence à l'usage illégal et passé d'injections intraveineuses de substances visant à améliorer la performance», précise le communiqué.

Bonnes gens pleurez sur l’ignominie de ces « sans cœurs » qui dénoncent de grands malades.
En fait les moments de sports extraordinaires, sont réservés à des malades.
Le vélo semble destiné aux asthmatiques.

A bientôt.

mardi 21 juin 2016

Un communiqué de La Libre Pensée


 FÉDÉRATION NATIONALE
DE LA LIBRE PENSÉE
Membre de
l’Association Internationale de la Libre Pensée (AILP)
10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS
Tél. : 01 46 34 21 50 – Fax : 01 46 34 21 84
       libre.pensee@wanadoo.fr – http://www.fnlp.fr


– COMMUNIQUÉ DE PRESSE –

Interdiction des manifestations syndicales :
La dérive autoritaire d’un régime à l’agonie

Isolé, battu, rejeté, méprisé, le pouvoir est à l’agonie. Son projet de loi « Travail » le mal-nommé - il devrait s’appeler « Le Capital » tant il est au service du patronat et de la Finance - est rejeté par les organisations syndicales ouvrières et par l’immense majorité de la population.

Depuis plusieurs mois, le bloc inébranlable de la CGT, de la CGT-FO, de la FSU, de Solidaires, de l’UNEF, de la FIDL, de l’UNL rassemble des millions de manifestants et de grévistes contre cette tentative de destruction du Code du Travail.

Quelle impudence et impudeur d’oser se réclamer de 1936 pour messieurs Hollande, Valls, Berger. Voici ce que disait Edouard Daladier (l’homme qui voulait en finir avec « la semaine des deux dimanches (les 40 Heures) » dans son discours du 21 août 1938 : « Il faut que, sans formalités inutiles, ni discussions interminables, toute entreprise qui en a le besoin puisse disposer des heures nécessaires à son activité et non à un taux prohibitif. » C’est-à-dire le contenu exact de la loi El Khomri. Quoiqu’on puisse penser de lui, Léon Blum n’a rien à faire dans cette galère.

C’est Edouard Daladier, l’homme de Munich, de toutes les trahisons, de tous les reniements, de la remise en cause des acquis sociaux de la grève générale de 1936, qui est le véritable mentor de messieurs Hollande, Valls, Berger. Sous Daladier perçait déjà le régime de Vichy du Maréchal Pétain. On a les parrains qu’on mérite.

Allant encore plus loin dans l’ignominie, Messieurs Hollande et Valls prétendent interdire aux organisations syndicales de manifester. Coup de menton, déclarations martiales, le gouvernement emprunte à l’arsenal répressif et antidémocratique des régimes les plus autoritaires des menaces attentatoires à la démocratie. Ce gouvernement est à la dérive.

Avec l’état d’urgence, sans cesse renouvelé, le droit de manifester a été refusé à la Libre Pensée le 5 décembre 2015. Le gouvernement s’enfonce dans la répression. Il ne contrôle plus rien, sa seule réponse est l’autoritarisme arbitraire. Jusqu’où ira-t-il ?

Il faut stopper ce gouvernement dans sa dérive autoritaire !
Il s’agit de la défense de nos libertés démocratiques !

Le droit d’expression, de réunion, d’association, de manifestation sont des droits fondamentaux dans une démocratie. Les remettre en cause qualifie à eux- seuls la véritable nature du régime qui agonise un peu plus chaque jour.

La Fédération nationale de la Libre Pensée appelle à l’union la plus large pour défendre les libertés démocratiques.

Paris, le 18 juin 2016.

Le travail tue…on le sait, le chômage encore plus.



J’ai déjà abordé le sujet (cliquez sur le titre pour relire) du travail qui tue dans un article du 27/04/2013
Et des inégalités de santé dans la région parisienne le 13/07/2015
Après une période de progrès (2ème moitié du XXème siècle) due aux législations conquises (Médecine du travail, Santé publique, rôle de l’Etat, …), on constate un dérapage considérable sur ces sujets provoqué par « les crises » du système capitaliste et le retour des inégalités. Je vais essayer ici de faire une synthèse de plusieurs études qui concordent.

Un accroissement de 1 % de chômage, c'est, selon une étude de l'OCDE publiée, il y a peu, dans la revue médicale The Lancet, 0,37 mort par cancer supplémentaire pour 100.000 habitants.
Un accroissement de 1 % des coupes dans le budget de santé (en pourcentage du PIB) est associé à 0,0053 mort de plus.
Au total, la hausse du chômage et les coupes dans le secteur de la santé consécutives à la crise financière de 2008 auraient abouti au décès de plus de 500.000 personnes dans le monde entre 2008 et 2010, résument les travaux de l'équipe coordonnée par Mihiben Maruthappu, de l'Imperial College de Londres !
Pour leurs travaux, ce groupe de chercheurs, américains et britanniques, ont utilisé des données de la Banque mondiale et de l'Organisation mondiale de la Santé dans 70 pays représentant deux milliards d'êtres humains.
«Dans les pays (EtatsUnis,…) où il n’existe pas de couverture sociale générale, l’accès aux soins dépend souvent du contrat de travail. Sans emploi, les patients sont probablement diagnostiqués tardivement et bénéficient d’un mauvais traitement ou avec retard», explique Rifat Atun, professeur à Harvard et auteur de l’étude. « Dans les pays (France,…) qui disposent de la couverture médicale universelle, l’association est moins évidente, mais seraient imputables au chômage en raison des facteurs de risques psychologiques (stress, dépression) et de la multiplication des comportements à risque (moindre qualité de l’alimentation, alcoolisme, tabagisme...).»

Et si les chercheurs précisent que leurs travaux établissent davantage une association qu'un lien de cause à effet entre crise économique et surmortalité due au cancer, il y a cependant « une corrélation chronologique » puisque les évolutions du chômage et celle de la mortalité se suivent.
Les spécialistes verront là la confirmation d'autres travaux qui montraient déjà l'impact dramatique de la situation économique sur la santé, notamment psychique, de la population.
En France, l'Inserm avait calculé, l'an dernier, que « le chômage tuerait entre 10.000 et 20.000 personnes » dans l’année.

Trotsky disait en 1940 : « le socialisme ou la barbarie ». Nous supportons toujours la barbarie d’un système économique qui tue sans commune mesure par rapport au terrorisme, mais nous n’avons même pas peur !... (Terrorisme en France : 147 morts en deux ans).

Espérance de vie et inégalités.

On entend souvent dire que l’augmentation de l’espérance de vie justifie la hausse de l’âge auquel on a droit à des prestations gouvernementales de retraite, parce qu’on en touchera bien plus longtemps. Or, les données qu’on utilise généralement pour présenter la hausse de l’espérance de vie se contentent de fournir un seul taux pour les hommes et un autre pour les femmes comme si tout le monde bénéficiait de ces taux de façon égale. Or, c’est loin d’être le cas!

Les progrès de la médecine ne peuvent plus compenser les inégalités d’accès aux soins !

Prenons le cas de l'espérance de vie aux Etats-Unis qui a fait l’objet de plusieurs études. De 1976 à 2007, l'espérance de vie des américains augmentait régulièrement. Elle décline en 2007/2008, et marque une rupture avec l'idée naïve que la toute puissance de la médecine pourrait compenser ad vitae aeternam les multiples atteintes faites à notre santé, que ce soit à cause de nos modes de vie, de la dégradation de notre environnement, mais surtout après ces études de la recrudescence des inégalités pécuniaires et d’accès aux soins.
On constate que l’espérance de vie à 40 ans entre 2001 et 2014 :
  • des femmes passe de 78,8 ans (avec une probabilité de 95 % de se situer entre 78,7 et 78,9 ans) pour celles du centile inférieur de revenus à 88,9 ans (avec une probabilité de 95 % de se situer entre 88,7 et 89.1 ans) pour celles du centile supérieur, soit un écart de 10,1 ans entre les plus pauvres et les plus riches;
  • des hommes passe de 72,7 ans (avec une probabilité de 95 % de se situer entre 72,6 et 72,9 ans) pour ceux du centile inférieur de revenus à 87,3 ans (avec une probabilité de 95 % de se situer entre 87,2 et 87.5 ans) pour ceux du centile supérieur, soit un écart de 14,6 ans entre les plus pauvres et les plus riches.
Le second constat est que les inégalités dans l’espérance de vie augmentent au même rythme que les inégalités de revenus…
Les inégalités aux Etats-Unis ne se matérialisent pas seulement sur le plan financier, mais aussi en termes d’espérance de vie selon l’endroit où l’on habite. Ainsi, quand on est pauvre, la probabilité de vivre moins vieux est plus grande si l’on habite Detroit (Michigan) ou Cincinnati (Ohio) plutôt qu’à New York ou Los Angeles (Californie). C’est la conclusion à laquelle arrivent huit chercheurs dans une étude statistique publiée lundi 11 avril, dans The Journal of the American Medical Association, qui s’est appuyée sur l’examen de 1,4 milliard de déclarations d’impôts de personnes âgées de 40 à 76 ans sur une période qui s’étale de 1999 à 2014. Elle montre d’abord que les hommes faisant partie des 1 % les plus riches vivent en moyenne quinze ans de plus que ceux appartenant à la catégorie des 1 % les moins riches (pour les femmes l’écart est ramené à dix ans). Une étude de la Brookings Institution publiée en février avait déjà mis en lumière l’aggravation de l’écart d’espérance de vie en fonction des revenus.
La situation actuelle est telle qu’un Américain de 40 ans dont les revenus sont situés dans le centile (1 pour 100) le plus bas a une espérance de vie dans certains états des EtatsUnis similaire à celle qu’on constate au Bangla Desh. En revanche quand on appartient au centile le plus haut, l’espérance de vie aux États-Unis est l’une des plus élevées au monde.
Ces résultats recoupent ceux d’une autre étude publiée en novembre 2015 par deux économistes de l’université de Princeton (New Jersey), Angus Deaton et Anne Case, qui montre que le taux de mortalité de la population blanche américaine la moins éduquée, âgée de 45 à 54 ans, a augmenté de façon inédite au cours de la dernière décennie.

Comme l’impérialisme américain impose son modèle à ses « amis », les pays occidentaux sont bel et bien confrontés à une dégradation générale de l'état de santé de leur population. Et l'avenir n'est pas rose, car tant que les autorités « oublieront » de se pencher sur les causes des maladies, celles-ci continueront de se développer.

Rappelons, une fois encore, alors que twitter et facedebouc se sont enflammés sur sa présence dans un sujet du bac (qui c’est celui là !), qu’Anatole France disait : « ''On croit mourir pour la patrie, mais on meurt pour les industriels.''… Il n'y a aucun doute que de toutes les guerres - et celle de 14 peut-être plus que les autres - le capitalisme s'en nourrit. L'industrie adore la guerre avant, pendant, après. Et j'ai pensé que si on regardait l'après-guerre, l'axe était encore plus amer plus décapant. » Et le 18 juillet 1922 dans l’Humanité : « La guerre mondiale fut essentiellement l’œuvre des hommes d’argent. Ce sont les hauts industriels des différents Etats de l’Europe qui la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent…Ces hommes là, ils ressemblent à leurs Hauts fourneaux dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles de minerais, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée de métal. Leur insatiable appétit exige qu’on jette au feu, sans relâche, dans la paix, dans la guerre, toutes les richesses du sol et tous les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes par troupeaux, par armées, tous précipités pêle mêle dans la fournaise béante afin que s’amassent à leur pieds les lingots, toujours plus de lingots ». Je rappellerai à ces jeunes que ce fut un Homme important et que l’école républicaine en partie détruite par la soi disant « modernisation » a, apparemment, oublié de leur en parler. Ce n’est pas un hasard du point de vue des dirigeants, il n’y a qu’à voir la manière dont ils commémorent la boucherie de Verdun.
Rappelons aussi Jean Jaurès (député socialiste, interpellation à la Chambre des députés, le 8 mars 1895) : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage. Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l'état d'apparent repos, porte en elle la guerre, comme une nuée dormante porte l'orage. (. . .) Il n'y a qu'un moyen d'abolir la guerre entre les peuples, c'est abolir la guerre économique, le désordre de la société présente ».
La guerre économique est plus hypocrite ! Quand en aurons nous assez !

A bientôt

mercredi 18 mai 2016

La Baraque - Compagnie de danse contemporaine à Toulouse.



« Je ne connais que trois choses : l'espace, le temps et l'énergie. »
Élisa Martin-Pradal


La Compagnie la Baraque vous présente sa nouvelle création : Vidas

Dans Vidas se rencontrent trois femmes, trois vies, trois conceptions du monde.
  • L’incompréhension inhérente à ce triangle demeure-t-elle indépassable ou bien, au contraire, s’avère-t-elle le terreau salutaire d’une nouvelle lecture du monde ?
  • L’altérité se noue aussi dans ce face à face fondamental avec l’autre, l’autre spectateur, l’autre danseur. A chacun d'élargir sa vision du monde et de réinterroger ses habitudes.
  • Le vivre ensemble est au cœur de nos projets. Il est complexe de conjuguer nos différentes sensibilités et perceptions du monde, cependant, il nous faut composer ensemble. Les diverses propositions des interprètes se réfèrent à l’histoire de chacune, engendrent des situations qui  font appel à notre ouverture.
  • Car l’étranger, celui qui porte un nouveau regard, sape nos certitudes, nous enrichit d’autres lectures.
  • Sur scène chacun connaît les forces, les faiblesses de chacun. Coûte que coûte la danse doit perdurer. Il en va du rythme, il en va de l’interrelation. Du temps et de l’espace en somme, les deux substrats de notre identité, de nos attentes, de nos peurs.
 Le Rythme
    • La notion de phrasé est propre à chaque individu. C’est ce qui le définit, il est caractéristique de sa façon d’user de son corps dans le temps, une énergie qui est sienne, qu’il dose selon son vécu. On peut apprendre beaucoup d’une personne, sur son comportement, en regardant sa manière de bouger, de rythmer ses mouvements, c’est elle en effet qui traduit une part d’inconscient, dépasse le stade purement physique, pour dévoiler une part de sa psychologie. Après observation, le phrasé de chaque individu devient reconnaissable.
 L’Interrelation
    • Comment l’individu en mouvement est-il en relation avec son entourage ? La relation entre la personne en mouvement et son environnement social diffère selon la manière dont le corps qui bouge aborde l’autre, s’en approche, le touche ou bien s’y appuie. Au gré des circonstances le mouvement peu traduire l’égalité, la complémentarité ou le rapport de forces.
    • Certes notre travail artistique se nourrit toujours des réactions sensibles face à l’actualité, face à l’existence. Notre désir est de traduire à travers les gestes et leurs différentes matières les émotions qui nous traversent. Par-delà l’émotion l’interrogation cruciale perdure : l’enfer, est-ce les autres ?

 

Élisa Martin-Pradal
Danseuse, chorégraphe et directrice artistique de la compagnie La Baraque depuis 1989. Fille d’exilés
politiques espagnols elle a pensé à La Barraca que F. Garcia Lorca entraînait sur les routes de l’Espagne Républicaine à la découverte du public populaire. Titulaire du diplôme d’Etat de professeur de danse contemporaine (IFEDEM Paris 1992), elle engage une recherche plus particulièrement orientée sur la relation musique-danse.
Sa formation de danseuse classique, de musicienne (guitare) et de plasticienne (Beaux Arts de Toulouse) lui permettront, une ouverture sur les autres techniques contemporaines, sur les nouvelles méthodes corporelles (Feldenkrais, Alexander, Pilates) ainsi que de nombreuses collaborations avec le milieu du flamenco, du hip hop, du tango, du cirque, du jazz, du classique...
Son intérêt pour la peinture gestuelle (Motherwell, Degottex, M. Rowel) éveille sa curiosité pour le travail de divers chorégraphes contemporains avec qui elle travaille régulièrement en stage et en cours : F. Dupuy, P. Goss, M. Tompkins, K. Waehner, C. Carlson, P. Doussaint, C. Dudan, Jean Gaudin, C. Rouzier… Elle s’engage depuis 1994 dans une recherche gestuelle qui permet à chaque interprète d’être lui-même et de réinvestir sa propre histoire avec la danse. À partir de ce maillage de langages chorégraphiques multiples, elle compose une calligraphie vivante.
Lors de ces dix dernières années elle oriente aussi son travail dans un rapport de proximité avec de nouveaux publics. Dans ses nouveaux studios (La Vannerie, nouvelle friche culturelle de Toulouse-St-Simon) elle propose, autour de ses créations et avec ses collaborateurs, des ateliers et des rencontres (scolaires, amateurs, associations de quartier) qui préparent de nombreux bals contemporains et itinéraires artistiques. Cette dernière palette, plus rue, l’amène à travailler avec de jeunes circassiens et la compagnie est invitée par de nombreux festivals. Avec « l’Autre Bal » et « Fougue » La Baraque a été invité en Espagne sur le Festival Trayectos (Zaragosse et Tournefeuille) et deux années de suite au Festival International de Musique et de Danse de Granada (FEX). En France c’est notamment les festivals Cadence à Arcachon et Le Temps d’Aimer à Biarritz qui ont programmés ces propositions de rue. La dernière création pour un théâtre Cada Uno, programmée au théâtre de Muret, est une étroite collaboration avec le guitariste Kiko Ruiz et le tubiste Laurent Guitton.

Adresse du site internet dans colonne de droite Nos Liens conseillés.

Pourquoi refuser la loi El Khomri ?



Pourquoi refuser la loi El Khomri ? Parce que, on l’a vu partout en Europe, ce sont les conditions d’indemnisation du chômage qui ont fait baisser les statistiques du chômage et non l’afflux, jamais constaté, des embauches. Ceci conduisant à retrouver des taux d’extrême pauvreté rappelant plus le XIXème siècle que le XXème. Parce qu’elle ne sert qu’à supprimer les protections arrachées par les travailleurs face à la logique du système économique, exploitation de l'homme par l'homme et nécessité du profit, qui fait que les patrons, quand ils le peuvent, ne respectent pas la loi.
Oui, mais tant qu'existe le Code du travail, ils sont dans l'illégalité et peuvent être condamnés.

C'est ainsi que Lucien Gauthier dans IO, nous rappelle qu'une procédure judiciaire vient de faire requalifier en CDI une série de CDD, le 16 mars 2016. Cela concerne un chef opérateur à France Telecom qui entre 1983 et 1999, avait eu 769 contrats à durée déterminée successifs. Depuis 2013, les CDD pour les remplacements et les travaux saisonniers sont exonérés de taxation. Les patrons se sont emparés de cette opportunité pour maquiller les CDD « normaux », en CDD de « remplacement ».

Comme l'explique une spécialiste de ce dossier, dans le Monde du 4 mai, les patrons profitent du fait que « le risque de contentieux est limité. Sociologiquement les personnes en contrat précaire n'ont pas pour premier réflexe d'aller voir un avocat en cas d’abus ». « Mounir la cinquantaine, a travaillé chez un traiteur parisien de renom en tant que maître d’hôtel « extra » durant douze ans jusqu'a 200, voire 300 heures par mois selon un contrat tacite à la journée ». « Il avait tous les devoirs d'un CDI (…) mais il n'avait pas les avantages du CDI ». « C'est après avoir posé une question sur sa situation à la direction qu'il a été écarté. Mounir a pu faire requalifier son contrat en CDI. La société a perdu en appel ».

Les patrons ne respectent pas les règles et les normes. .. Oui, mais tant qu'existe le Code du travail, c'est illégal, et les patrons peuvent être condamnés, les salariés sont protégés. Si le projet de loi travail s'appliquait, cette précarisation et cette déréglementation deviendraient légales et s'appliqueraient à tous. Ce serait un retour à la loi de la jungle, la loi du plus fort et depuis La Fontaine tout le monde sait : « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».

 A bientôt.

mardi 17 mai 2016

Panama Papers ou les dernières « évolutions » du capitalisme.



L’éditorial d’Eric Chol, intitulé « Panama Papers : l’heure des sanctions », dans Courrier International du 07 avril 2016, m’inspire cette réflexion.

Panama, un nom qui rime avec corruption et scandale depuis longtemps. En 1893, lorsque s’acheva le procès de l’affaire du canal de Panama, seul un malheureux ancien ministre des Travaux public, Charles Baïhaut, fut condamné à cinq années de prison. Les célébrités de l’époque, Ferdinand de Lesseps et Gustave Eiffel, parvinrent à échapper, comme aujourd’hui, à la prison. Mais l’ampleur de l’escroquerie jeta l’opprobre sur l’ensemble de la Troisième République, parlementaires, ministres et journalistes compris.

Plus d’un siècle après, et différents errements, le nouveau scandale qui éclabousse ce petit bout de territoire d’Amérique centrale atteint une dimension planétaire. La presse a fait son travail, ça arrive, unissant les forces de plus de 100 journaux, l’opération Panama Papers jette un nouveau pavé dans le marigot des pratiques financières des « grands » de ce monde.

La corruption, nous répètent les experts de l’OCDE et de la Banque mondiale, ronge les économies, fabrique des inégalités et sape les systèmes politiques. Mais ne connaissent qu’une politique : le libéralisme économique et pour l’OCDE la réduction des déficits des Etats. Résultats : seuls les peuples  payent la note. Les paradis fiscaux, antichambres de la cupidité mondiale, continuent de faire commerce de leurs attraits. On les croyait enterrés depuis la crise des subprimes et Sarkozy qui en avait décrété la fin. Ils n’ont pas pris une ride sous le soleil des Caraïbes… et ailleurs. Un mépris qui témoigne, une fois encore, de la dépendance du G20 et des gouvernements à la domination de la finance et de leur absence de volonté à mettre un terme à la tentation du offshore.

Il ne s’agit plus de parler de sanctions, mais de stopper ce processus de précarisation des peuples du monde.

A bientôt.

Et la Grèce ?



On ne parle plus de la Grèce. Pourtant elle vient d’enregistrer une nouvelle et puissante grève générale contre les mesures Tsipras, renforcée par une grève des marins de quatre jours. Un énième pillage des retraites, réduisant encore de 15 % en plus de l'escroquerie, le vol dans le calcul du montant des pensions déjà misérables. L'appel de la centrale syndicale grecque à la grève générale pour empêcher le gouvernement Tsipras « d'enfoncer le dernier clou du cercueil de la Sécurité sociale »  recueillera chez les travailleurs français une sympathie double, eux qui combattent l'assassinat par Hollande des conventions collectives de 1936.

Certains en France, pourtant, persistent à voir en Tsipras le modèle d'une « gauche » européenne rénovée.   
Cet innocent Dr Jekyll serait forcé par l’Union Européenne à se muer en barbare Mr Hyde contre les travailleurs, en fait celui-ci se révèle un adjoint de la classe politique libérale. Un journal conservateur allemand Handelsblatt démontre que les « aides » de l’Union Européenne à la Grèce, moyen de chantage pour dicter une austérité féroce contre le peuple depuis six ans, ont bénéficié au budget grec pour 5% et aux banques européenne pour 95%. De qui se moque-t-on ? CQFD.
Autre modèle, parait il, pour une « alternative de gauche » : Varoufakis, ex ministre grec des finances, qui a démissionné pour ne pas assumer les spoliations prévues par la Commission Européenne et qui orne les podiums de débat sur 2017; ce défenseur d’une Union Européenne « modernisée » vient de proclamer son « amitié » pour un autre réformateur, Macron, dont « il partage la vision » lui qui se veut « un ministre de gauche en faveur de mesures libérales ». Suit-il les pas de ses prédécesseurs ?

Croit on les travailleurs seulement capables d’être ballotés d’une trahison à l’autre ? A moins que la devise de la Première Internationale « L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » soit plus que jamais vraie. N’oublions pas, qui dirige ?... Personne, on s’en charge nous-mêmes.

A bientôt.

lundi 16 mai 2016

Non, Guardiola et Simeone ce n’est pas le même chose, par François Sorton.



A quoi sert le football pour le commun des mortels? A cette question de prime abord simpliste ou infantile, on a juste envie de répondre à prendre du plaisir, à se distraire, à passer un bon moment. En étant si basique, on a l’impression ridicule d’enfoncer une porte ouverte. A ceux - dont nous sommes - qui pensent donc que l’Atletico Madrid et son entraîneur Diego Simeone sont des venins toxiques justement parce qu’ils tuent le plaisir, tous nos prétendus experts (entraîneurs ou ex-joueurs) nous expliquent que nous sommes de robustes crétins et que nous ne savons pas apprécier la science et la culture de la gagne.
Miroir Du Football — 8 Mai 2016

En faisant preuve de curiosité, on a beaucoup lu et entendu les commentaires depuis mardi soir et c’est une déferlante enthousiaste à l’égard de Simeone  ; juste certains ont osé une légère préférence pour un jeu plus ouvert. Mais comme il y eut une Mourinhomania, une Guardiolamania, il y a aujourd’hui une Simeonemania. Tout est pareil, tout se vaut, disent-ils, attaquer, défendre, peu importe du moment que la victoire est au bout. Les plus audacieux ont  même décrété qu’après le football de possession de la balle incarné par le Barça et l’équipe d’Espagne, la tendance symbolisée par l’Atletico allait prendre le pouvoir avec des déductions qu’ils jugent imparables  : le Bayern a eu la balle 72% du temps, a réussi 625 passes contre 147 mais a perdu, donc Simeone est plus fort que Guardiola. Ah  ! Ces syllogismes hâtifs, péremptoires, comme si une victoire allait décider du futur du football. Cette notion de modernité est en fait d’un fol archaïsme, elle nous ramène 50 ans en arrière, à l’époque de l’Inter de Milan du Franco-Argentin Helenio Herrera. Herrera-Simeone, même combat, libero en moins  : le vice est aussi constant (les coups sont moins fréquents grâce à l’amélioration de l’arbitrage), sur chaque touche, chaque remise en jeu, on grappille du temps, au moindre choc on se roule par terre, au moindre coup de sifflet on ceinture l’arbitre, enfin du grand classique de pourrissement de match.
Si Simeone a du génie –il en faut pour tenir tête durablement avec 200 millions d’Euros face au Real et au Barça qui en ont 550- c’est un génie démoniaque, le génie de la destruction. Depuis que le football existe, est-ce qu’une équipe a autant et aussi remarquablement défendu collectivement, autant rendu l’adversaire impuissant  ? On n’en a pas le souvenir. Est-ce qu’une équipe a déjà été aussi assommante  ? Peut-être mais l’Atletico n’est pas mal placé dans le palmarès. Imagine-t-on le désastre lorsque deux équipes identiques se rencontrent  ? On l’a vécu en huitièmes de finale de la Champion’s League. Le PSV Eindhoven, reniant une tradition plutôt joueuse, a rivalisé tant à l’aller qu’au retour  : 9 défenseurs campés devant leur but, une demi-occasion en 180 minutes jusqu’à l’épreuve des tirs au but au bout de la nuit et de l’ennui.
Venin contaminant   
D’une certaine manière, les gagnants font toujours école, influencent le jeu. Depuis l’avènement du Barça, beaucoup d’équipes en Europe jouent mieux au football, perdent moins vite le ballon, ont amélioré leur fond de jeu. Le phénomène est perceptible à près partout, sauf en France malheureusement qui accuse beaucoup de retard et n’a pas compris qu’il fallait offrir autre chose. Elle ne se pose même pas la question de savoir pourquoi, alors que de nombreux stades ont été construits ou rénovés, la moyenne de spectateurs est en chute libre (20  695 contre 22  033 l’an passé, soit 7% de moins) alors que le PSG fait le plein partout. Si le virus Atletico devait sévir quelque part, soyons sûrs que nous serions les premiers servis. C’est pourquoi il faut souhaiter la victoire du Real en finale. L’équipe de Zidane n’est pas très brillante, son jeu est un peu décousu avec les purs contre-attaquants que sont Cristiano Ronaldo et Gareth Bale mais enfin elle essaie de jouer. Simeone en perdrait du coup un peu de hauteur et de grandeur. Ce n’est même pas une question de morale mais de salubrité publique. Ecoutons l’entraîneur de Sochaux, Albert Cartier qui fait souvent descendre les équipes dont il a la charge  :  «  J’aime les «  impact players  » de l’Atletico  ». Des sorties comme ça rempliraient des cahiers depuis mardi soir.
Éthiquede responsabilité
Alors que le football a entamé une épreuve de visibilité et de popularité universelle, que les droits télé explosent partout dans le monde, que l’on consomme le football comme un divertissement ou un spectacle, l’avènement de la pieuvre Atletico serait évidemment contre-productif s’il faisait boule de neige. L’épopée doit rester un feu de paille, un épiphénomène. Simeone, c’est vrai, inspire le respect parce qu’à l’inverse de Mourinho, par exemple, égocentrique exacerbé, il s’appuie sur une haute culture collective, la diffusion d’un supplément d’âme, une adhésion totale. Du respect, donc mais aussi de l’effroi car la propagation de «  l’esprit Simeone  » nous plongerait dans la désolation d’un football de «  muerte  ».
Simeone et Guardiola nous font penser à deux chercheurs maîtres es-football  : le premier a inventé un poison, le second un vaccin. On préfère un vaccin à un poison.

Allez faire un tour de temps en temps sur ce site si vous aimez le "beau" football, en tout cas le foot collectif et construit.
A bientôt.

La Libre Pensée reçue à l’Observatoire de la Laïcité



Dans le cadre de la rédaction de son rapport annuel, l’Observatoire de la Laïcité, présidé par Jean-Louis Bianco a reçu le mardi 15 mars 2016 la Fédération nationale de la Libre Pensée, représentée par son Président Jean-Sébastien Pierre et son Secrétaire général David Gozlan. Sous la conduite du rapporteur général de l’Observatoire, Nicolas Cadène, nous avons pu y développer dans le temps imparti les positions de notre association. Après avoir remercié l’Observatoire d’avoir reçu la Libre Pensée, nous nous félicitons qu’il puisse de nouveau travailler sereinement.

Nous avons rappelé que :

Nous sommes pour l’application de la Loi de 1905 sur la Séparation des Eglises et de l’Etat sur l’ensemble du territoire de la République.
C’est une loi de liberté. Il ne peut y avoir pour nous, ni religion d’Etat (ou reconnues par un Concordat), ni d’athéisme d’Etat, mais bien le respect de la liberté de conscience pour tous. C’est pourquoi elle n’a pas pour but d’infliger des restrictions à l’expression des citoyens dans la sphère privée. Nous refusons que la laïcité serve de prétexte à des fins de discriminations contre les étrangers et en particulier les musulmans. Nous rappelons que l’argutie selon laquelle l’Islam n’existait pas en France en 1905 est parfaitement mensongère. Les musulmans étaient plus de dix millions dans les 3 départements de l’Algérie qui était « française » à l’époque. Ce fut une décision politique colonialiste de maintien de l’indigénat que de ne pas appliquer la loi de 1905 dans ces territoires. L’association des « Ulemas progressistes » puis le Parti du Peuple Algérien de Messali Hadj réclamaient l’application de la loi de 1905 et la liberté cultuelle qui lui était associée.

Nous sommes opposés à tout financement public des cultes ainsi que des écoles privées.
Nous avons réitéré notre évaluation du détournement de dix milliards annuels de fonds publics en direction des Eglises et de l’enseignement privé. Il s’agit de la concurrence déloyale que l’Etat inflige à sa propre Ecole publique en finançant un système scolaire à caractère propre religieux. Il faut abroger la loi Debré, « mère de toutes les lois antilaïques » et toutes les lois qui en découlent.

Nous avons réaffirmé notre attachement aux Franchises universitaires.
Ces franchises datent de 1231 comme concession du Pape de l’époque, et ont rapidement été obtenues par presque toutes les universités d’Europe, puis du monde. Elles sont consignées de façon moderne dans le Code de l’éducation. Ces franchises font du Président de l’Université le garant des libertés, interdisant aux forces de l’ordre et à la justice d’intervenir directement dans l’établissement sans son consentement express, sauf dans des cas très particuliers et prévus par la loi. Or, nous avons vu dans deux cas, celui de Rachid Zouhhad à l’IUT de Saint Denis et de Bernard Mezzadri à Avignon, un Directeur ou un Président d’Université dénoncer directement leurs agents au Parquet, sans même réunir les instances disciplinaires paritaires. Notons que le Directeur de l’IUT de Saint-Denis, bénéficiaire d’un « Prix de la laïcité » décerné par le Premier ministre (on a fait beaucoup mieux en matière de laïcité), est maintenant convaincu de harcèlement et de calomnie vis-à-vis de deux de ses enseignants, accusés indûment de détournements de fonds et de montage d’un complot islamiste. Nous avons fait état de notre satisfaction devant les avis promulgués par le CNESER, puis par la Conférence des Présidents des Universités et par l’Observatoire sur les questions de la laïcité à l’Université.

Nous sommes revenus sur les violations de la loi de 1905 constituées, outre par la question des crèches de Noël, par les affaires de la « Vierge » de Publier et de la statue de Jean-Paul II, surmontée d’une arche et d’une croix monumentale, à Ploërmel. Ces deux affaires nous semblent suffisamment graves et emblématiques, nous demandons que les décisions de justice soient appliquées et que les violations flagrantes de la loi de 1905 cessent au plus vite.

Nous rappelons l’attitude scandaleuse au cours de l’émission « C dans l’air » de décembre 2014, ou la Libre Pensée, nommément désignée, a été vouée à la vindicte publique sans possibilité d’intervenir et sans droit de réponse. Nous avons, en conséquence, déposé une requête au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel qui n’a jamais répondu. Nous communiquons la requête à l’Observatoire pour qu’il intervienne afin d’obtenir une réponse de la part du CSA.

Enfin, nous abordons la question des aumôneries dans les hôpitaux qui vient de faire l’objet d’un guide de l’Observatoire. Nous avons pris bonne note du fait que ce guide n’a pour objet que de confirmer les dispositions juridiques en vigueur, la loi telle qu’elle est et non de la changer. Nous émettons les plus vives réserves sur la circulaire évoquée dans le point 2, introduisant, selon nous, des éléments communautaristes dans les relations entre hospitaliers et patients.

Paris le 20 mars 2016

samedi 23 avril 2016

Hommage à Umberto Eco.



Umberto Eco, né en 1932 à Alexandrie dans le Piémont est mort le 19 février 2016 à Milan. Eco est un universitaire, érudit et écrivain italien. Reconnu pour ses nombreux essais universitaires sur la sémiotique, l’esthétique médiévale, la communication de masse, la linguistique et la philosophie, il est connu du grand public pour ses œuvres romanesques.
Titulaire de la chaire de sémiotique et directeur de l’École supérieure des sciences humaines à l’Université de Bologne, il en est professeur émérite depuis 2008.
Pionnier des recherches en sémiotique (La Structure absente, 1968, Trattato di semiotica generale, 1975), il développe une théorie de la réception (Lector in fabula (1959), Lector in fabula ou La Coopération interprétative dans les textes narratifs (1985)) qui le place parmi les penseurs européens les plus importants de la fin du XXe siècle.
Son premier roman, Le Nom de la rose (1980) connaît un succès mondial avec plusieurs millions d'exemplaires vendus et des traductions en quarante-trois langues, malgré un contenu dense et ardu. Umberto Eco met en application dans ce « policier médiéval » ses concepts sémiologiques et ses théories du langage, ceux-là mêmes qu'il enseigne à Turin. Ce fut un film à succés.
Dans Kant et l'ornithorynque (1999), il aborde la perception d’un point de vue généralisé mettant en rapport culture, appareil cognitif et appareil linguistique.
En 2014, dans un recueil de conférences, il parle de l’attrait de l’être humain à se Construire un ennemi.
Je vous cite la fin de la conférence :
« Il n'est pas nécessaire d'atteindre les délires de 1984 pour reconnaître en nous des êtres ayant besoin d'un   ennemi. On voit bien la force de la peur engendrée par les nouveaux flux migratoires. En élargissant à toute une ethnie les caractéristiques de certains de ses membres marginalisés, on est en train de construire aujourd'hui en Italie l'image de l'ennemi rom (aujourd’hui immigrant ou autre), bouc émissaire idéal pour une société qui, emportée dans un processus de transformation ethnique, n'arrive plus à se reconnaître.
La vision la plus pessimiste à ce propos est celle de Sartre dans Huis clos. D'un côté, nous ne pouvons nous reconnaître nous-mêmes qu'en présence d'un Autre, et c'est sur cela que reposent les règles de la cohabitation et de la mansuétude. Mais, plus volontiers, nous trouvons cet Autre insupportable parce qu'il n'est pas nous. En le réduisant à l'ennemi, nous nous construisons notre enfer sur terre. Quand Sartre enferme trois défunts, qui ne se connaissaient pas de leur vivant, dans une chambre d'hôtel, l'un d'eux comprend la terrible vérité :
Vous allez voir comme c'est bête. Bête comme chou ! Il n'y a pas de torture physique, n'est-ce pas ? Et cependant, nous sommes en enfer. Et personne ne doit venir. Personne. Nous resterons jusqu'au bout seuls ensemble. [... ] En somme, il y a quelqu'un qui manque ici : c'est le bourreau. [...] Eh bien, ils ont réalisé une économie de personnel. Voilà tout. [...] Le bourreau, c 'est chacun de, nous pour les deux autres. »
Ou dans Absolu et relatif, il dit :
« …à certains croyants de tirer de cette mort annoncée la fausse conséquence dostoïevskienne : si Dieu n'existe pas ou n'existe plus, alors tout est permis. Mais peut-être est-ce justement le non-croyant qui sait que, puisqu'il n'y a ni enfer ni paradis, alors il est indispensable de nous sauver sur terre en établissant bienveillance, compréhension et loi morale. »
Un homme a disparu. Ses écrits resteront.

A bientôt.

Code du travail.



« En France les réformes ne passent pas ». Ah bon ! Pourtant les acquis de nos aînés de 36 et 45 (durement acquis !) se dissolvent dans le bain de « l’adaptation à la modernité » chère à nos dirigeants et « experocrates » larbins aux ordres de l’UE libérale.
La dernière cible en date : le Code du Travail.

Vu d’Italie :
Pour Anna Maria Merlo Poli, correspondante du quotidien italien Il Manifesto, « la France fait comme les autres, elle arrive bonne dernière concernant cette réforme, que beaucoup de pays ont faite avant elle en Europe. Mais ça ne veut pas dire que c’est une bonne réforme... En Italie, des mesures analogues ont été adoptées l’année dernière : on a “détricoté” le droit du travail, “facilité” les licenciements et “assoupli ” les procédures, comme on dit. Les jeunes, par exemple, n’ont presque plus droit au CDI, mais doivent se contenter de contrats plus précaires. Un an après, le gouvernement parle de “réussite”, mais il y a beaucoup d’effets d’optique, et le chômage n’a pas vraiment baissé. Y a-t-il plus d’embauches si on supprime des droits ? Vu d’Italie, il est impossible de répondre à cette question par l’affirmative. » A la question : Pourtant, la France n’a-t-elle pas besoin de réformer son Code du travail ? Elle répond : « Bien sûr, il faut simplifier des procédures qui se sont empilées au fil des ans. Mais, quand on parle de “dépoussiérer” ou de “réformer”, c’est finalement toujours la même chose : à la fin, on a moins de droits. Le travail est devenu la seule variable d’ajustement de nos sociétés. » «  La France est dans une meilleure situation économique que les Italiens quand la réforme du droit du travail a été adoptée chez eux : le pays était alors épuisé par un chômage très important. La situation française est meilleure. » « Les relations entre employeurs et employés sont une épreuve de force permanente. Les salariés, les chômeurs et les jeunes qui dénoncent le projet de loi n’ont aucune raison de faire confiance aux chefs d’entreprise. Assouplir les conditions de licenciement pour faciliter de nouvelles embauches ? Vu le bilan de ces dix dernières années, ils n’en croient pas un mot et jugent cela totalement irréaliste. »

Vu d’Espagne :
Pour Gabriela Canas correspondante du quotidien espagnol El Pais:
« les Français doivent se mobiliser. Le gouvernement français a-t-il peur ? Je crois que oui, car la menace sociale est grande en ce moment. Les syndicats sont en position de force, à un peu plus d'un an de et l'élection présidentielle c'est le moment ou jamais de faire plier le gouvernement. Les Français ont raison de se mobiliser : ce n'est pas une réforme naturelle de la gauche, et elle est dangereuse. L’Espagne a adopté une loi analogue il y a quatre ans, qui a fait très mal aux Espagnols : aujourd'hui le chômage n'a pas baissé, contrairement à ce qu'on entend souvent. Il aurait même dû augmenter s'il n'y avait pas eu la légère reprise économique qu'on observe en Europe grâce à la chute des prix du pétrole. Par contre, il y a eu des licenciements massifs dans beaucoup d'entreprises, facilités par cette loi, et les salaires ont considérablement baissé… Mais il existe d'autres solutions que de simplement casser les droits des travailleurs. Il faut trouver une voie différente et regarder ailleurs pour voir les bonnes solutions qui ont été trouvées. Nous pensions que les Français en étaient capables. Pour les Espagnols, la France est un miroir, un exemple pour toute l'Europe, elle symbolise la résistance, la patrie des droits de l'homme et des droits des travailleurs. Or la réforme du droit du travail va à l'inverse de cela. Nous observons donc sa mise en place avec une certaine déception. »

Dans le monde politique comme dans les médias, « l’économiste expert », c’est-à-dire l’officiel, délivre sa sentence indiscutable basée sur une pseudo science (pseudo car tous les éléments ne sont pas matérialisables), mais qui fait autorité au détriment de l’action politique. Après Thatcher en Grande Bretagne, les « gauches » européennes se sont chargées du « boulot » pour la classe dominante : Schroeder (SPD) en Allemagne, Zapatero (PSOE) en Espagne, Renzi (Centre gauche) en Italie.
Voir aussi : http://levieuxguitou29.blogspot.fr/2015/12/23-millions-delecteurs-ne-sont-pas.html

A bientôt.

L'union européenne organise la concurrence des salaires et droits sociaux.




 "L'interdiction légale à un patron d'employer les ouvriers étrangers à un salaire inférieur à celui des ouvriers français » : c'est l'une des plus anciennes revendications ouvrières (programme du Parti ouvrier français, 1880). La classe patronale et financière, de son côté, cherche avidement cette concurrence entre salariés. Coup double : à l'exploitation bas coût, s'ajoutent les divisions, les hostilités, les violences, attisées par les partis réactionnaires. « Dehors les métèques ! », aboyaient, dans l'entre-deux-guerres, les ligues fascistes, contre les travailleurs immigrés venus d'Europe de l'Est. Les mêmes aujourd’hui, aboient à nouveau.
L'union européenne vient de promulguer cette inégalité, derrière l'accord destiné à empêcher le « Brexit ». L'Union européenne a « autorisé » Cameron et la bourgeoisie britannique à priver les travailleurs européens immigrés de prestations sociales (logement, allocations familiales, etc,) abaissant ainsi le salaire brut par discrimination xénophobe. Concession aux Britanniques dit-on. Mon œil ! « Ce dispositif  vaut pour tout le monde. L'Allemagne pourra l'appliquer et elle le fera » a dit Merkel, qui paie déjà au tarif et dans le pays d’origine, polonais, tchèques, etc… D’autres exemples existaient déjà, mais comme l’Allemagne avec des artifices de paiement. Cela leur facilitera la comptabilité.
Tandis que s'applique ainsi, contre la classe exploitée, la « concurrence libre et non faussée » de l'Union européenne, rejetée par 54,67 % du peuple français en 2005, on feint de s'étonner du « rejet des partis ». Plus finement un institut de sondage remarque que notre peuple « reste toujours passionné par la politique. Mais c'est le monde politique qui ne lui convient plus ». Ce qui pour nous, revient à dire que les travailleurs conscients doivent s'organiser en une force politique indépendante et nous devons l’y aider. Le POI y travaille(*). Ensuite seule la lutte permettra de gagner, les élections ne sont que des thermomètres du ras le bol, en tout cas dans l’UE d’aujourd’hui.

(*)PS : N’en déplaise à Médiapart qui avait début 2015 titré « crise finale au POI », ce n’est toujours pas le cas, et voyait dans les nouvelles forces issues des pensées intellectuello-critiques des Forums sociaux la véritable gauche révolutionnaire moderne. (les révolutionnaires en question, Syriza, Podemos, ou s’accommodent bien de l’UE actuelle, ou sont eux aussi en crise dislocatrice).


A bientôt.

Insultes, vociférations... des habitants du XVIe déchaînés contre un centre d'hébergement d'urgence.



"Escroc", "fils de pute", "menteur", "collabo", "stalinien", "vendu", "salopard", "salope", "caca" : c'est la liste, non exhaustive, des insultes et insanités proférées en moins de vingt-cinq minutes par les habitants du XVIe arrondissement de Paris mobilisés massivement pour assister à une réunion d'information lundi 14 mars, sur un projet de centre d'hébergement d'urgence dans le quartier.
Monique Pinçon-Charlot, habitante du quartier, sociologue, avait décidé d’assister à cette réunion, dans le cadre des études sur lesquelles elle travaille. Elle a eu du « pain sur la planche »… et déclarait le mercredi sur France Inter au journal de 13h:
« "Entre-soi géographique", "entre-soi social", "entre-soi idéologique"… La population du XVIe arrondissement peut être assimilée à une forme de classe sociale. Non seulement elle l’est objectivement mais en plus un vrai sentiment de classe existe et l'anime. Ce sentiment de classe se traduit notamment par un rejet de toute forme de mixité, celle-ci étant contraire à leurs intérêts. Cette singularité sociale est revendiquée et assumée parce qu'elle permet la transmission de ce patrimoine aux générations suivantes, et la démultiplication de la richesse de chacun (par le don et le contre-don). Voilà une population qui ne baisse jamais la garde et qui a une capacité de mobilisation impressionnante (lundi, ils étaient 800 à l’intérieur de l’amphithéâtre, et 300 à l’extérieur !). Elle cumule concentration des richesses et concentration des pouvoirs. En découle un extraordinaire sentiment d’impunité. Lundi soir, on ne trouvait trace dans les discours de ces habitants aucun sentiment de culpabilité et aucune trace de mauvaise conscience. »
Avez-vous entendu une « stigmatisation médiatique » de ce mouvement ? Si peu… Ah ! Si les « non éduqués » ou les « quartiers » avaient eu une telle réaction !...La meute aurait réagi avec vigueur. 

A bientôt.

France, terre d'asile...




C'est un enfant de huit ans. Il s'appelle lbrahim, il est comorien. Il y a quelques jours (fin mars 2016), il est arrivé seul à Paris, venant de Moroni par avion. Sa famille ayant explosé et certains disparus, il est envoyé en France chez sa tante. Au poste de contrôle de la police des frontières, il est refoulé. Il ne peut mettre un pied sur le sol français au risque d'être dans 1' « illégalité », car immigré à un moment inopportun. Il n'a que huit ans, mais on ne sait jamais, n’est-ce-pas ! Et durant dix jours, il sera cantonné dans la zone sous douane de l'aéroport de Roissy. Il ne sera pas placé dans un centre pour enfants, car il ne peut mettre un pied sur le territoire de la France ! Il sera resté dix jours dans cet espace hors zone sous contrôle de la police. Sur décision de justice, oui, oui, justice ! Il sera ensuite reconduit par les policiers à bord d'un avion pour être renvoyé aux Comores. L'enfant perdu, désespéré, qui n'a plus personne sur qui compter aux Comores, est en pleurs en montant à bord. Selon les règles, le pilote est seul maître à bord. Celui-ci décide de ne pas faire décoller l'avion tant que l'enfant sera à bord. Les policiers sont donc contraints de redescendre de l'avion avec l'enfant et de le reconduire dans la zone sous douane.
Il aurait pu y rester encore longtemps si des avocats et des associations ne s'étaient pas démenés pour obtenir enfin d'un juge l'autorisation pour l'enfant de pouvoir entrer sur le territoire de la France, terre d'asile ( ?...)  et d'être remis à sa tante, qui ne demandait que cela !
Il a huit ans. Il s'appelle lbrahim. Bienvenue en France, terre d'asile qui ne veut plus accueillir toute la misère du monde. Mais ça se sait et malgré tout ce qu’on leur donne (parait-il !) de gratuit, les immigrés ne souhaitent plus rester chez nous. Le Français n’a plus bonne presse ! Ce fait divers, faites le connaître, n’améliorera pas les choses, mais choquera j’en suis sûr beaucoup de français, car le rejet de la politique unique exprimé par l’abstention de près de 50% du corps électoral prouve que la France n’est pas encore totalement acquise aux idées xénophobes.
A bientôt.

PS : Les médias participent à banaliser ces idées, et même ceux qui pensent les combattre y participent, tel Alexandre Jardin, l'écrivain qui vient de lancer avec cinq mouvements citoyens la « Primaire des Français ». Présentant l’action sur Canal, il dit répondre à une attente des français puisque 50% s’abstiennent, et lutter contre un parti populiste soutenu par 30% des français. Non monsieur, les maths de primaire (à mon époque) ne donnent pas ce résultat. Jardin parle d'abstention 50% de l’ensemble des inscrits, mais et ensuite 30% des exprimés donc environ 15% de l’ensemble des inscrits. Rectification effectuée sur le propos, qui est approximatif quand même car le vote en voix exact (au premier tour) donne 10% des inscrits pour le fameux parti.


A bientôt.