samedi 23 avril 2016

Insultes, vociférations... des habitants du XVIe déchaînés contre un centre d'hébergement d'urgence.



"Escroc", "fils de pute", "menteur", "collabo", "stalinien", "vendu", "salopard", "salope", "caca" : c'est la liste, non exhaustive, des insultes et insanités proférées en moins de vingt-cinq minutes par les habitants du XVIe arrondissement de Paris mobilisés massivement pour assister à une réunion d'information lundi 14 mars, sur un projet de centre d'hébergement d'urgence dans le quartier.
Monique Pinçon-Charlot, habitante du quartier, sociologue, avait décidé d’assister à cette réunion, dans le cadre des études sur lesquelles elle travaille. Elle a eu du « pain sur la planche »… et déclarait le mercredi sur France Inter au journal de 13h:
« "Entre-soi géographique", "entre-soi social", "entre-soi idéologique"… La population du XVIe arrondissement peut être assimilée à une forme de classe sociale. Non seulement elle l’est objectivement mais en plus un vrai sentiment de classe existe et l'anime. Ce sentiment de classe se traduit notamment par un rejet de toute forme de mixité, celle-ci étant contraire à leurs intérêts. Cette singularité sociale est revendiquée et assumée parce qu'elle permet la transmission de ce patrimoine aux générations suivantes, et la démultiplication de la richesse de chacun (par le don et le contre-don). Voilà une population qui ne baisse jamais la garde et qui a une capacité de mobilisation impressionnante (lundi, ils étaient 800 à l’intérieur de l’amphithéâtre, et 300 à l’extérieur !). Elle cumule concentration des richesses et concentration des pouvoirs. En découle un extraordinaire sentiment d’impunité. Lundi soir, on ne trouvait trace dans les discours de ces habitants aucun sentiment de culpabilité et aucune trace de mauvaise conscience. »
Avez-vous entendu une « stigmatisation médiatique » de ce mouvement ? Si peu… Ah ! Si les « non éduqués » ou les « quartiers » avaient eu une telle réaction !...La meute aurait réagi avec vigueur. 

A bientôt.