Deux économistes secouent le monde économique, en prônant la
fin des débats en sciences économiques, et donc la fin de la pluralité
politique, puisqu’une seule solution est possible. Plus besoin d’élections,
seulement des « scientifiques » de la question. Pour notre plus grand
bien évidemment. Plus besoin de débats d’idées, de tendances, de consensus, le
paradis capitaliste ! Mieux qu’une démocratie populaire sans opposition,
puisqu’il n’y a plus besoin d’opposition.
Cela vous parait aberrant. Pas du tout, vous pouvez lire
dans Les Echos en ce début d’automne : « Le livre que viennent de
publier Pierre Cahuc et André Zylberberg, « Le négationnisme économique »,
secoue le monde des économistes. Les deux auteurs y avancent que l’économie est
devenue une science exacte, donc peu susceptible d’être contestée. »
Donc la thèse défendue est qu'aujourd’hui, l’économie
serait devenue une science exacte, une science expérimentale, aux résultats
aussi sûrement établis que ceux de la physique et ce serait du négationnisme
que de contester les théories économiques dominantes. Je vous rappelle que le
négationnisme consiste à nier la réalité de la shoah et des chambres à gaz. Ce
glissement sémantique, est choisi dans le but de produire une assimilation de
la critique de la pensée économique dominante et de l’action criminelle. Rien
de moins. Donc se débarrasser de tout ce (et ceux) qui contestent les
affirmations des nouveaux savants de la pensée unique.
Nous atteignons les sommets du cynisme. Le système arrive
vraiment à sa mort et ne sait plus que faire.
Bien sûr pour eux la solution est dans la modernité et la
liquidation des retraites, de la Sécurité Sociale solidaire, de toutes les
conquêtes sociales, en France, de 1936 et 1945 encore debout. « La fin de
l’Etat providence », comme ils disent et « il n’existe qu’un remède :
la saignée, c’est-à-dire la baisse continuelle du coût des bas salaires ».
Certains économistes qui ne souhaitent pas une fin trop rapide commencent à
s’affoler.
Le combat ne se règlera pas dans les élections,
fussent-elles présidentielles.
A bientôt