La migration est un phénomène récurrent dans l’histoire de
l’humanité. Entre grande périodes migratoires et stabilisations éphémères,
l’homme d’aujourd’hui est un métis, quel que soit sa couleur et sa prétendue,
par la manie de classifier tout, race. L’humain originel n’avait pas de couleur
car poilu. Puis, né en Afrique, il avait une peau noire, et par le phénomène de
l’Evolution des Espèces, il s’est adapté aux régions dans lesquelles il a
séjourné suffisamment de temps. Notre ancêtre est donc un noir !...
La France aujourd’hui comme hier ne fait pas exception à la
règle, qu’y a-t-il de commun entre breton, catalan, alsacien, corse, j’en passe, à
part d’être citoyen de la République Française. A tous les partisans d’une « identité
française », je souhaite bien du plaisir…
Rien qu’au 20ème siècle la France a connu de
nombreuses migrations, certaines souhaitées par l’Etat, Afrique du Nord, une migration
produit de la colonisation, qui a beaucoup aidé le développement industriel
avec une main d’oeuvre plus « facile » que les métropolitains, ou
souvent non souhaitée, polonais, italiens, espagnols, portugais. Le français
n’a jamais accueilli avec bienveillance ces migrations et n’a jamais favorisé
l’intégration de ces « envahisseurs ». Rien en France aujourd’hui, en
dehors de quelques associations, ne propose une aide, et ce n’est pas un hasard
si les immigrants ne souhaitent pas rester dans notre pays, si
accueillant dit-on, mais surtout croit-on !
Depuis 2015, l’Europe a dû faire face à l’arrivée de 1,5
million de migrants, due, en particulier à son implication dans les différentes
guerres issues de ses « interventions » en compagnie des Américains dans
la zone Afrique, Moyen Orient, jusqu’à l’Afghanistan. Porter la guerre ailleurs,
et essayer de décider quels « amis », la plupart du temps dictateurs,
doivent diriger ces Etats, il y a toujours un retour de bâton. La question qui
se pose désormais à nos dirigeants est donc de savoir comment répondre aux
inquiétudes de leurs citoyens sans recourir à la démagogie. Hors les réponses
sont plutôt populistes. En Allemagne la chancelière a accéléré la mise en place
d’une loi sur l’intégration : cours de langue, orientation et formation
professionnelle, logement... L’Etat fédéral peut aussi s’appuyer sur les
Länder, les municipalités, les bénévoles, les associations, ou même les
entreprises. Un projet global, orienté vers l’avenir. Surtout un projet de
société, avec des solutions. Certes, la politique d’accueil des migrants
d’Angela Merkel suscite de nombreuses critiques, on l’a vu lors des dernières
élections, les néo-nazis ressuscitent.
Intégration ou
assimilation ?
On entend parler d’intégration, mais aussi d’assimilation.
Les mots ont toujours leur importance.
Je viens de lire un article de Philipp Ther, historien,
professeur à l’université de Vienne (Autriche), qui correspond bien aux
définitions des deux mots : « L’assimilation signifie qu’un groupe
minoritaire se fond totalement dans la société majoritaire. L’intégration en
revanche inclut le fait que des spécificités peuvent être conservées et
acceptées par la société d’accueil – qui par conséquent évolue. C’est en cela
que le processus se fait dans les deux sens » souligne Philipp Ther,
« le processus d’intégration se fait sur le long terme. Les exemples
réussis dans l’histoire montrent qu’il faut compter deux ou trois générations »…
« La conjoncture, reconnaît-il, est aujourd’hui défavorable, car les
sociétés occidentales doutent fortement d’elles-mêmes. Les phénomènes de “désintégration”,
de “ghettoïsation” ou de “sociétés parallèles” ne doivent pas être exagérés,
surtout “quand l’Etat n’est pas faible et que les immigrés sont tributaires de
la solidarité interethnique”, comme cela a pu être le cas aux Etats-Unis. »
L’assimilation est une illusion, un leurre, l’intégration nécessite de
l’adaptation, mais étant demandée le plus souvent à une population peu cultivée,
il est aussi nécessaire que les Etats aident à cette intégration et que tous
fassent preuve de tolérance (processus dans les deux sens).
Tolérance et
intolérance.
Tout d’abord qu’est-ce-que la tolérance ?
Au sens général, la tolérance, du latin tolerare
(supporter), désigne la capacité à permettre ce que l'on désapprouve. Au sens
moral, la tolérance est la vertu, qui porte à respecter ce que l'on
n'accepterait pas spontanément, par exemple lorsque cela va à l'encontre de ses
propres convictions, qui admet chez les autres des manières de penser et de
vivre différentes des siennes propres. En fait, savoir vivre en société. Pour
clarifier le propos, prenons un exemple français. Le massacre de la Saint
Barthélémy accompli par les catholiques français, qui, dans leur « immense
bonté », n’ont pas tué tous les protestants, n’a pas abouti à une
assimilation des protestants. Les protestants, pourtant « français de
souche » selon la terminologie d’extrême droite, ont beaucoup émigrés vers
d’autres pays, mais certains sont restés et ont cherché à s’intégrer, malgré
l’intolérance catholique. Voltaire dit : la « Tolérance n’est pas une
position mais un combat. » Ceci est important et rationnel. Dans son
Traité sur la tolérance publié en 1763, le texte vise la réhabilitation de Jean
Calas, protestant (différent donc coupable) faussement accusé et exécuté pour
avoir assassiné son fils afin d'éviter que ce dernier ne se convertisse au
catholicisme. Dans ce livre, Voltaire invite, déjà, à la tolérance entre les
religions, prend pour cible le fanatisme religieux et présente un réquisitoire
contre les superstitions intégrées aux religions. Le Traité sur la tolérance
est toujours d'actualité au XXIe siècle. En effet, en janvier 2015, à la
suite de l'attentat contre Charlie Hebdo, l'ouvrage de Voltaire se plaçait au
sommet des ventes des librairies un peu partout dans le monde. Ses ventes en
France passent de 11 500 en 2014 à 185 000 exemplaires fin 2015.
Tout le monde ne plie pas face à la stupidité populiste.
L’intolérance c’est aussi la condamnation de Dreyfus, juif, différent
donc coupable.
En 1905 pour la loi sur la laïcité de l’Etat, nombre de
protestants se sont retrouvés du côté de cette loi, à nouveau contre les
catholiques. Grâce à cette loi, LES religions, réservées à la sphère privée, ne
devraient plus se combattre sur la place publique, mais c’est sans compter sur
la pression cléricale, on le voit toujours aujourd’hui.
Magyd Cherfi a écrit un livre «Ma part de Gaulois» et dit dans une
interview :
« C'était une idée phare, de raconter l'arrivée de la
gauche au pouvoir (1981), en même temps que la conscience beur qui s'éveille.
On avait intégré la gauche, on nous disait que c'était avec la gauche que les
beurs auraient une place en France : la fraternité, la République, la liberté
de ton et d'expression… Mais nos parents se disaient dans le même temps : avec
Mitterrand, on va repartir. La marche des beurs se met en place deux ans plus
tard, on va réclamer l'égalité des droits… Et on obtient une carte de résident.
Quand t'es arabe, t'es pas l'égal d'un blanc ! Une carte de résident, c'est
l'autorisation de rester un peu plus longtemps … »
Et 30 ans après, que reste-t-il ?
« Le rendez-vous manqué est né là, et depuis le
précipice n'a fait que s'écarter. On arrive à l'affrontement qu'il y a
aujourd'hui et qu'on peut résumer : «puisque vous ne voulez pas qu'on soit
musulman, on va l'être, même si on ne l'est pas».
Qu'est ce qu'il faudrait faire ?
« Inventer des symboles, des signaux dans lesquels ils
peuvent se refléter. Tout le temps La Marseillaise, le drapeau bleu blanc
rouge, la France de Vercingétorix à Louis XVIII…Où est-ce qu'on existe dans la
nation Française ? Il n'y a pas de symbole où se refléter. Veut-on une société
qui reste blanche ou est-ce qu'on assume l'aspect cosmopolite ? Ne pas avoir
donné le droit de vote des immigrés a été une erreur fondamentale, pour l'idée
de dire «vous appartenez à la nation». Même en étant Algérien, tu vas pouvoir
voter parce qu'en réalité, et c'est objectivement vrai, tu es Français. Au bout
de soixante ans, nos parents ont vécu moins de 18 ans en Algérie… Donner le
droit de vote, c'est exiger qu'ils soient Français, et là, tu crées un ciment. »
« Le rendez-vous manqué », l’absence de tolérance…
Et la peur ! Ces guerres, soi disant pour établir la
démocratie, provoquées par l’impérialisme américain et ses féaux engendre le
terrorisme que les gouvernements utilisent pour amplifier la peur, et gouverner
à leur aise. Dans l’Empire Romain on disait « donnez leur des jeux et du
pain ».
Oui, nous payons la crise de déclin du capitalisme,
pécuniairement, car les financiers ont créé les conditions pour être exemptés,
et par la peur.
Beaucoup répondent avec les populistes (héritiers du
national-socialiste Hitler, Mussolini, Franco,…) au lieu de répondre classe
contre classe.
A bientôt.