mardi 17 mai 2016

Panama Papers ou les dernières « évolutions » du capitalisme.



L’éditorial d’Eric Chol, intitulé « Panama Papers : l’heure des sanctions », dans Courrier International du 07 avril 2016, m’inspire cette réflexion.

Panama, un nom qui rime avec corruption et scandale depuis longtemps. En 1893, lorsque s’acheva le procès de l’affaire du canal de Panama, seul un malheureux ancien ministre des Travaux public, Charles Baïhaut, fut condamné à cinq années de prison. Les célébrités de l’époque, Ferdinand de Lesseps et Gustave Eiffel, parvinrent à échapper, comme aujourd’hui, à la prison. Mais l’ampleur de l’escroquerie jeta l’opprobre sur l’ensemble de la Troisième République, parlementaires, ministres et journalistes compris.

Plus d’un siècle après, et différents errements, le nouveau scandale qui éclabousse ce petit bout de territoire d’Amérique centrale atteint une dimension planétaire. La presse a fait son travail, ça arrive, unissant les forces de plus de 100 journaux, l’opération Panama Papers jette un nouveau pavé dans le marigot des pratiques financières des « grands » de ce monde.

La corruption, nous répètent les experts de l’OCDE et de la Banque mondiale, ronge les économies, fabrique des inégalités et sape les systèmes politiques. Mais ne connaissent qu’une politique : le libéralisme économique et pour l’OCDE la réduction des déficits des Etats. Résultats : seuls les peuples  payent la note. Les paradis fiscaux, antichambres de la cupidité mondiale, continuent de faire commerce de leurs attraits. On les croyait enterrés depuis la crise des subprimes et Sarkozy qui en avait décrété la fin. Ils n’ont pas pris une ride sous le soleil des Caraïbes… et ailleurs. Un mépris qui témoigne, une fois encore, de la dépendance du G20 et des gouvernements à la domination de la finance et de leur absence de volonté à mettre un terme à la tentation du offshore.

Il ne s’agit plus de parler de sanctions, mais de stopper ce processus de précarisation des peuples du monde.

A bientôt.