mercredi 17 janvier 2018

Pauvrophobie.



Le jour de Noël des associations dont Droit au Logement (DAL) ont manifestées sous les fenêtres du ministère du Logement à Paris pour rappeler au président de la République sa promesse faite cet été qu'il n'y aurait « d'ici la fin de l'année (...) plus personne dans les rues ». Tout le monde sait que les promesses rendent les fous joyeux. Il est à craindre que ce assistions à une épidémie.
C’est aussi le moment où TV France, à travers une série de reportages, se pose des questions sur la …pauvrophobie. Une émission de France Inter évoque le sujet : « Comment expliquer le rejet, le mépris dont font l’objet les pauvres, c’est notre thème ce matin ? Qu’est-ce que la pauvrophobie, ce néologisme qui désigne les discriminations en raison de la précarité sociale ? Pourquoi le rejet des pauvres s’exprime-t-il de plus en plus ouvertement ? Pourquoi les pauvres sont-ils considérés comme responsables et coupables de leur situation ? Pourquoi manque-t-on d’empathie pour les plus fragiles dans notre société ? Comment changer le regard sur la pauvreté ». Vaste sujet et pourtant le sujet qui divise les Américains s’est bel et bien installé chez nous. Ce jour là : Alexandre Amiel, journaliste et producteur,qui a produit la série des trois documentaires diffusés sur Planète +, « Pourquoi nous détestent-ils ? », Michel Pouzol, ancien député, réalisateur avec Sarah Carpentier du volet dédié à la « pauvrophobie », Serge Paugam sociologue, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS, qui a écrit « Ce que les riches pensent des pauvres » ed.Seuil, Mady Denantes médecin généraliste à la Maison de santé des Pyrénées-Belleville, Paris XXe  ont débattu du sujet.
Discussion fort intéressante, qui aidera certains à prendre conscience du bouleversement opéré par le remplacement de la solidarité nationale au profit de la charité individuelle. L’équation qu’on nous propose est : Solidarité -> assistanat -> donc profiteurs. Cela devrait être résolu par la charité, thème prisé par les religions. Mais comme dit Joan Sfar : « les religions parlent générosité mais ne la pratiquent pas ». En plus de la honte de ne pas travailler, que la pauvrophobie banalise, les pauvres ont 7 ans de moins en moyenne d’espérance de vie. J’avais déjà le 13 juillet 2015 publié un article sur Le grand scandale des inégalités de santé en région parisienne.
Combattre la pauvreté : « autrefois » solidarité nationale. Pour éradiquer aujourd’hui la pauvreté peut-être faudrait-il demander aux pauvres de revenir à la mendicité pour bénéficier de la charité !