Le jour de Noël des associations dont Droit au Logement
(DAL) ont manifestées sous les fenêtres du ministère du Logement à Paris pour rappeler
au président de la République sa promesse faite cet été qu'il n'y aurait
« d'ici la fin de l'année (...) plus personne dans les rues ». Tout
le monde sait que les promesses rendent les fous joyeux. Il est à craindre que
ce assistions à une épidémie.
C’est aussi le moment où TV France, à travers une série de
reportages, se pose des questions sur la …pauvrophobie. Une émission de France
Inter évoque le sujet : « Comment expliquer le rejet, le mépris dont
font l’objet les pauvres, c’est notre thème ce matin ? Qu’est-ce que la
pauvrophobie, ce néologisme qui désigne les discriminations en raison de la
précarité sociale ? Pourquoi le rejet des pauvres s’exprime-t-il de plus
en plus ouvertement ? Pourquoi les pauvres sont-ils considérés comme
responsables et coupables de leur situation ? Pourquoi manque-t-on
d’empathie pour les plus fragiles dans notre société ? Comment changer le
regard sur la pauvreté ». Vaste sujet et pourtant le sujet qui divise les
Américains s’est bel et bien installé chez nous. Ce jour là : Alexandre
Amiel, journaliste et producteur,qui a produit la série des trois documentaires
diffusés sur Planète +, « Pourquoi nous détestent-ils ? »,
Michel Pouzol, ancien député, réalisateur avec Sarah Carpentier du volet dédié
à la « pauvrophobie », Serge Paugam sociologue, directeur de recherche au CNRS
et directeur d’études à l’EHESS, qui a écrit « Ce que les riches pensent
des pauvres » ed.Seuil, Mady Denantes médecin généraliste à la Maison de
santé des Pyrénées-Belleville, Paris XXe
ont débattu du sujet.
Discussion fort intéressante, qui aidera certains à prendre
conscience du bouleversement opéré par le remplacement de la solidarité
nationale au profit de la charité individuelle. L’équation qu’on nous propose
est : Solidarité -> assistanat -> donc profiteurs. Cela devrait être
résolu par la charité, thème prisé par les religions. Mais comme dit Joan
Sfar : « les religions parlent générosité mais ne la pratiquent
pas ». En plus de la honte de ne pas travailler, que la pauvrophobie banalise,
les pauvres ont 7 ans de moins en moyenne d’espérance de vie. J’avais déjà le
13 juillet 2015 publié un article sur Le
grand scandale des inégalités de santé en région parisienne.
Combattre la pauvreté : « autrefois »
solidarité nationale. Pour éradiquer aujourd’hui la pauvreté peut-être
faudrait-il demander aux pauvres de revenir à la mendicité pour bénéficier de
la charité !