Nombre de ces élus étaient jeunes, n'avaient jamais siégé.
Ivres de l'immense pouvoir d'un seul parti, celui du chef de l'état, ils
exultaient, préparaient leur revanche sur l'odieuse démocratie, qui donnait aux
classes inférieures des droits abusifs.
De la tourbe populaire, ils étaient protégés par une
Constitution, faite exprès pour qu'une minorité politique dicte sa loi. Au
diable les angoisses des esprits chagrins ! Ils s'attaquaient à des droits
plantés dans les consciences par des soulèvements historiques ? Ils devaient
leur succès improbable au seul rejet des précédents, à l'indifférence
méprisante, au dégoût ?
Qu'importe : la Constitution éternelle les protégeait.
On les appelait les ultras.
Ils voulaient restaurer une monarchie toute puissante,
balayer l'oeuvre de la révolution, c'était en 1815. Leur nom passa à l'histoire
: la Chambre introuvable, tant était grand le divorce entre leur pouvoir et la
volonté populaire. L'expression « plus royaliste que le roi » fut inventée
pour désigner ces réactionnaires féroces.
Tandis que les macronistes, ultras du patronat, nagent dans
les médias comme dans une mer d'eau sucrée, goûtons le vinaigre versé par France
Info : « Si la France
était une commune de 100 habitants, moins de 11 auraient
voté pour En Marche ». Eh oui ! Pour ce bonaparte d'occasion surgi d'un
régime pourrissant et qui déclare la guerre au peuple travailleur, 82 % n'ont
pas voté et 89 % dédaignent ses aspirants à une Chambre introuvable de
restauration patronale.
Celle de 1815 dura 9 mois et fut suivie de trois
révolutions. Quand le peuple ne va plus aux urnes…