lundi 2 octobre 2017

Du vinaigre dans l'eau sucrée. Par Michel Sérac.



Nombre de ces élus étaient jeunes, n'avaient jamais siégé. Ivres de l'immense pouvoir d'un seul parti, celui du chef de l'état, ils exultaient, préparaient leur revanche sur l'odieuse démocratie, qui donnait aux classes inférieures des droits abusifs.
De la tourbe populaire, ils étaient protégés par une Constitution, faite exprès pour qu'une minorité politique dicte sa loi. Au diable les angoisses des esprits chagrins ! Ils s'attaquaient à des droits plantés dans les consciences par des soulèvements historiques ? Ils devaient leur succès improbable au seul rejet des précédents, à l'indifférence méprisante, au dégoût ?
Qu'importe : la Constitution éternelle les protégeait.
On les appelait les ultras.
Ils voulaient restaurer une monarchie toute puissante, balayer l'oeuvre de la révolution, c'était en 1815. Leur nom passa à l'histoire : la Chambre introuvable, tant était grand le divorce entre leur pouvoir et la volonté populaire. L'expression « plus royaliste que le roi » fut inventée pour désigner ces réactionnaires féroces.  

Tandis que les macronistes, ultras du patronat, nagent dans les médias comme dans une mer d'eau sucrée, goûtons le vinaigre versé par France Info : « Si la France 
était une commune de 100 habitants, moins de 11 auraient voté pour En Marche ». Eh oui ! Pour ce bonaparte d'occasion surgi d'un régime pourrissant et qui déclare la guerre au peuple travailleur, 82 % n'ont pas voté et 89 % dédaignent ses aspirants à une Chambre introuvable de restauration patronale.
Celle de 1815 dura 9 mois et fut suivie de trois révolutions. Quand le peuple ne va plus aux urnes…