lundi 2 octobre 2017

Travailleurs déplacés, précaires, intérimaires, sous traitants…



Toutes les ordonnances sur le Code du Travail n’auront aucun impact sur le chômage (si ce n’est de l’augmenter au départ), même les « experôcrates officiels» en sont conscients. En Gréce, au Portugal, en Espagne et en Italie, il n’y a pas moins de chômeurs. Macron ( et peut être ses sponsors ) espère que, comme en Allemagne et au Royaume Uni, la multiplication des contrats précaires payés en dessous du SMIC, diminuera petit à petit le nombre de chômeur indemnisé, et le tour sera joué. Rien n’est moins sur.

Au Royaume Uni « The Guardian » le 11 juillet disait ;
«  Il faudrait être particulièrement naïf pour être déçu par le “rapport Taylor” des conservateurs. Sur l’échiquier politique, ces derniers existent pour défendre les intérêts du patronat et de ceux qui détiennent argent et pouvoir. C’est leur rôle principal. Et c’est pourquoi les grandes entreprises et les grandes fortunes sont si généreuses avec ce parti. Elles considèrent, certainement à juste titre, que c’est un investissement : le jeu en vaut largement la chandelle grâce aux abattements fiscaux, à la déréglementation, aux privatisations et à l’érosion des droits des travailleurs…
Thomson Sollicitors, un cabinet d’avocats spécialisé dans le droit du travail, propose que les travailleurs ni indépendants ni salariés soient appelés des “prestataires dépendants”. Ces personnes disposent déjà de droits tels que les indemnités d’arrêt maladie mais leur mise en application pose toujours problème. Les tribunaux ont déjà tranché en faveur de ces employés de la « gig economy », dont les droits ne sont pas respectés : Uber a perdu son procès pour la qualification de ses chauffeurs en travailleurs indépendants [en octobre]. Selon le jugement rendu, ces derniers devraient être payés un minimum décent et bénéficier d’autres acquis sociaux, comme les congés payés…
Ce qui est alarmant, c’est que le rapport risque de saper le droit du travail. Le Trade Union Congress [fédération des syndicats britanniques] craint un retour du salaire “à la tâche” : dans ce cas, un chauffeur Uber ou un coursier Deliveroo coincé dans les embouteillages serait “moins payé parce qu’il n’a pas rempli son quota”. Aucune proposition n’aborde la création de nouvelles réglementations, il s’agit plutôt de promouvoir des changements dans la culture d’entreprise. Mais ce n’est pas une quelconque morale qui conférera aux travailleurs les droits qu’ils méritent : les employeurs sans scrupule se contenteront d’appliquer la loi au strict minimum. »

La réforme du Code du travail est inacceptable, ce serait en France, comme ailleurs, une victoire du mépris de la classe dominante sur la classe exploitée. Experts de cafés du commerce télévisés, professeurs d’économie proches du pouvoir ou travaillant en sous-main pour de grands groupes, éditorialistes vendus aux vertus de l’indispensable «simplification », tous tentent de faire croire au pays que le capitalisme nous veut du bien. Mais ils ne savent  même plus « tenir leur langue ». Arrogance et mépris sont leur lot quotidien.
Travailleurs déplacés, précaires, intérimaires, sous traitants… C’est le retour de l’esclavage dans le cadre de la rentabilité capitaliste.

Seule l’unité des travailleurs avec leurs organisations peut marquer un coup d’arrêt définitif à la liquidation de toutes les conquêtes de la classe ouvrière. Le chômage augmente, les dividendes des actionnaires aussi, les salaires baissent, la pauvreté monte, c’est cette politique qu’il faut combattre.
Six cents militants délégués de comités locaux appartenant à différentes organisations syndicales et politiques, des élus, ont décidé de constituer un « Comité national de résistance et de reconquête » pour la défense des conquêtes arrachées en 1936 et 1945. Il est plus que jamais d’actualité.