vendredi 4 juin 2021

RETOUR EN ARRIERE NOV 2019…

 Rappelez-vous ma dernière publication de novembre 2019, (oui, déjà un an et demi !) on ne connaissait pas la Covid-19 et le titre était pourtant une prédiction, obligée par les faits, la crise était inévitable, il ne manquait plus que l’occasion : nouveau krach financier désastreux, guerre,… Tout était possible, le journal Courrier International en faisait sa UNE :

 


 

Où VA LE MONDE ?

Extrait :

« Les peuples, les jeunes, sans espoir expriment parfois leur résignation mais de plus en plus leur colère. Cette colère mondiale se manifeste contre des régimes autoritaires mais aussi contre nos démocraties qui glissent lentement vers des fascismes. Cette protestation contre les inégalités, la corruption, les « élites » qui gouvernent sans partage, l’inaction envers le réchauffement climatique – j’en passe… – ne s’arrêtera pas. Tout cela exige un changement de régime économique.

Car l’espoir existe toujours !

Non le ciel ne nous tombera pas sur la tête !

Mais la persistance à sauver un régime obsolète nous conduira à la barbarie.

Ca suffit ! Il faut que ça s’arrête ! »

Les articles suivants donnaient une image de la situation en France :

SUICIDE DANS L’ENSEIGNEMENT !

Extrait :

« Le samedi 21 septembre, Christine Renon, directrice de l’école Méhul à Pantin, s’est suicidée, dans son école après avoir rédigé un courrier à ses collègues directeurs. Dans ce courrier, elle pointait de manière chirurgicale la dégradation continue des conditions de travail des enseignants. Elle avait 58 ans… »

TENTATIVE DE SUICIDE D’UN ETUDIANT !

Extrait :

« Vendredi 8 novembre, un Lyonnais de 22 ans en grande difficulté financière s’est immolé par le feu devant un restaurant universitaire… »

HOPITAL URGENCE !

Extrait :

« …Mais la masse des manifestants et grévistes du 14 novembre a dit autre chose, que l’on peut résumer ainsi : « Il faut mettre un coup d’arrêt à cette casse de l’hôpital public et de son personnel. Nous sommes médecins et hospitaliers, nous n’acceptons pas que les gouvernements veuillent nous empêcher de soigner.» Justement ce soulèvement du personnel hospitalier, avec les médecins hospitaliers, a pour racine les mesures de réorganisation et de restructuration des services et des établissements. Le personnel, tout le personnel médical et non médical, n’en peut plus de ces réorganisations. Car à chaque réorganisation ou restructuration, il voit ses conditions de travail empirer chaque fois un peu plus. Il le vit tous les jours. Il le sait…

Et il constate avec les cheminots, les traminots, le personnel enseignant, les agents des Finances, les Pompiers, etc… que cette offensive est générale dans tous les services publics. »

 

Comme on le voit les problèmes des étudiants, des professeurs, des soignants, etc… étaient postérieurs au Covid. Et il n’était pas prévu d’y mettre fin par les maffias d’arrivistes à la solde des financiers qui nous gouvernent ! Sauf graves mouvements sociaux. Et aujourd’hui ces problèmes sont les mêmes.

La politique de « déréglementation » générale, autre aspect des projets gouvernementaux, dans toutes ses conséquences est au cœur du problème. Ils n’ont dès lors plus aucune raison de se préparer à des risques considérés comme rares. Je croyais pourtant que gouverner c’était prévoir, qu’il y avait toujours le choix entre une logique financière et une logique humaine : mais non, pas dans le système capitaliste.

 

Je rajouterais deux articles que j’aurais publiés sur la crise financière inévitable, si des problèmes avec le blog ne m’avaient pas bloqué.

D’abord un article de novembre 2019 sur le site américain d’information en science et technologie Motherboard :

 

LA BULLE DE LA TECH GONFLE !

Sous le titre « Soft Bank fait gonfler la bulle de la Tech » Motherboard publiait en novembre 2019 :

 « L’incroyable fiasco de la société new-yorkaise WeWork et de son principal investisseur, le groupe japonais de télécommunications SoftBank – qui semble déterminé à dépenser une part monumentale de ses ressources presque infinies pour tenter de la sauver –, est le meilleur exemple de la folie qui règne aujourd’hui dans les milieux du capital-risque et de la Silicon Valley…

Au-delà de ses beaux argumentaires de vente, la Silicon Valley n’a rien de très plaisant. C’est un monde habité par un réseau de “capital-risqueurs” entretenant d’étroites relations entre eux et qui ont rarement à subir les conséquences de leur cupidité. Leur comportement a des effets très concrets dans le monde réel, effets qui ont permis à des sociétés comme Uber de créer une nouvelle catégorie de travailleurs à la tâche sous-payés, à WeWork de jeter de l’argent par les fenêtres, à Airbnb de faire exploser les loyers de certains quartiers résidentiels et à une multitude d’autres sociétés de privatiser une part croissante de nos vies…

Cet univers repose sur un château de cartes de “business angels”, de capital-risqueurs et de sociétés comme SoftBank qui utilisent leur argent pour gonfler artificiellement la valeur de ces entreprises jusqu’à des niveaux absurdes dans le but de rafler la mise avant que l’édifice ne s’effondre…

Les investisseurs qui se sont lancés après, les employés, les clients et le public en général, eux, se font entuber. En revanche, par exemple, le cofondateur et ancien PDG de WeWork Adam Neumann [qui n’a plus aucune responsabilité dans l’entreprise depuis octobre 2018] est assuré d’obtenir un parachute doré de 1,7 milliard de dollars…

Le concept de capital-risque est simple : il s’agit de lever des fonds auprès d’investisseurs institutionnels (fonds de pension, fonds de dotations, etc.), d’acheter des parts dans une multitude de start-up, de superviser leurs activités jusqu’à ce qu’elles soient cotées en Bourse ou vendues à une autre société – et de passer à la caisse. »

Donc tout simplement « faire de l’argent avec de l’argent emprunté » !

« Entre l’éclatement de la bulle Internet, en 2000, et l’année 2018, les investissements en capital-risque ont littéralement explosé, passant de 100 millions de dollars à 131 milliards de dollars par an. Avec la bulle actuelle, les professionnels du secteur voient que leurs entreprises non profitables suscitent un scepticisme croissant, alors ils doublent leur mise pour protéger leurs investissements.

Peu importe qu’Uber ou WeWork fonctionnent vraiment, pourvu que leur vision d’avenir soit une promesse de rentabilité…

Les véhicules autonomes sont l’une des initiatives les plus ingénieuses d’Uber pour préserver sa valeur. En faisant miroiter la promesse d’un futur monopole mondial (et de la rentabilité qui irait avec), l’entreprise fournit la seule justification de sa valorisation absurde, la première étape consistant à se débarrasser du coût le plus important : ses chauffeurs sous-payés…

On ne sait pas si les voitures sans chauffeur seront jamais une réalité, mais la possibilité même qu’Uber – une société qui, comme elle le rappelle à qui veut l’entendre, se contente de proposer une appli pour smartphone – puisse inventer et mettre sur le marché une technologie qui remplace entièrement les conducteurs humains conduit à des valorisations toujours plus fortes.

Si nous avons des sociétés comme Uber ou WeWork, ce n’est pas parce qu’elles sont rentables ou novatrices, mais parce qu’elles sont subventionnées par du capital-risque.

Et voilà tout ce qu’on y gagne : un sous-prolétariat de travailleurs à la tâche, plus d’embouteillages et de pollution urbaine, une remise en cause du droit du travail, des transports publics et des services de taxi en crise dans le monde entier…Et si des problèmes surgissent on fera payer les peuples.

Dans ce monde, nous sommes inondés de biens et de services qui sont dans un premier temps gratuits ou subventionnés (les moteurs de recherche, les réseaux sociaux, les services de livraison, le streaming vidéo, les VTC…), mais que nous allons devoir payer un jour avec nos données, nos emplois, notre autonomie, notre attention, ou finalement avec notre argent, car une fois qu’un monopole s’installe, les prix peuvent augmenter…

La bulle de la tech n’est pas seulement un problème du marché. Nous avons laissé le capital-risque concentrer le pouvoir et dicter le fonctionnement des villes, le développement de la technologie, la gestion de la main-d’œuvre, nos relations interindividuelles…

Cette bulle est pire que la précédente, car elle enfle depuis très longtemps. Elle a présenté la privatisation de nos vies comme un dogme technologique, alors qu’en réalité, il s’agit d’un projet politique mis en œuvre par et pour une petite élite, au détriment de la société.

Pour en sortir, il va falloir que nous nous posions quelques questions simples, qui ne semblent révolutionnaires qu’à cause de toutes les conneries qu’on nous a fait avaler. Avons-nous vraiment besoin d’ordinateurs et de capteurs intégrés dans tous les aspects de notre vie ? Y a-t-il des problèmes sociaux et politiques dont la solution ne peut pas ou ne devrait pas être confiée au marché ? Et comment faire pour reconstruire la société si nos réponses à ces questions nous poussent dans cette direction ?

Edward Ongweso Jr »

 Un projet politique mis en œuvre par et pour une élite, comme notre président qui rêve de la « start-up nation » qu’il souhaite nous imposer. Même si les risques financiers sont importants pour l’Etat. Le peuple endossera la charge ! Une crise de plus ou de moins ce n’est pas un problème pour les pouvoirs ! Ni pour les milliardaires qui les sponsorisent !

 

« Préparons-nous à vivre sans patron, mais aussi sans salaire et sans couverture sociale. Préparons-nous à ce que saute le verrou culturel de la paie à la fin du mois » ; affirmait Claudio Zuchovicki, directeur chargé du développement du marché des capitaux de la Bourse du commerce de Buenos Aires, administrateur de BYMA (Bourses et marchés argentins) et secrétaire général de la Fédération ibéro américaine des bourses de commerce, dans un article du journal Argentin La Nation le 5 avril 2020 (paru dans Courrier International N°1538).

 UNE NOUVELLE CRISE PREDISAIENT LES FINANCIERS !

Paniqué par la politique des banques centrales, Patrick Artus, chef économiste de la banque française Natixis, écrivait déjà en 2016 dans son livre « La folie des banques centrales » :

« La vérité est que l'économie mondiale est en récession, non cyclique mais structurelle, et que les velléités de faire de la politique monétaire le remède universel se fracassent sur le mur de l'économie réelle en s'accompagnant d'une prise de risque maximum pour la stabilité financière (. . .). La monnaie déserte l'économie réelle insuffisamment rentable pour offrir du rendement à court terme. Au lieu d'oeuvrer à la stabilité des marchés, les banquiers centraux se sont mis à fabriquer toujours plus d'insécurité, toujours plus de risques pour l'économie mondiale. . .

Une telle distorsion entre création monétaire et création de richesses, entre les marchés et l'économie réelle, ne pourra durer éternellement. L'ajustement est inévitable car, dans le long terme, le réel se rappelle toujours à notre bon souvenir. ».

En mai 2018, l'ex-vice-président de New York Stock Exchange, Georges Ugueux, se risquait même à annoncer une date :

« Nous ne connaissons ni le jour ni l'heure - écrivait-il - mais nous ne pouvons plus ignorer le risque d'un tsunami qui va déferler sur nos économies au plus tard à la fin 2020… ».         

A la veille du G7 qui se tenait à Biarritz, en France, du 24 au 26 août 2019, la menace de récession se faisait plus lourde :

« Depuis 2009 - écrivait le journal patronal Les Echos - , la plupart des investisseurs n'ont jamais été aussi nombreux à anticiper une entrée en récession de l'économie américaine dans les douze prochains mois. La dernière enquête de Bank of America Merril Lynch auprès des gestionnaires d'actifs révèle qu'ils sont désormais près d'un tiers à tabler sur ce scénario ».

La survie du système de domination impérialiste exige, alors, une déréglementation totale des relations de travail et l'extension à l'échelle mondiale de la précarité. C'est ce qu'ils appellent « la transformation numérique ». Mais tous les stratèges au service du capital financier mesurent l'ampleur de la réaction qu'ils vont provoquer. Sur la base de leur exigence, il leur fallait un « choc » - du type de ceux que provoque une guerre - pour pouvoir espérer réaliser les objectifs destructeurs des bases sociales de la civilisation humaine. Bref, rarement les signes de l'imminence d'une crise majeure de tout le système se seront manifestés avec une telle force.

Et tout cela avant que n'apparaisse en Chine, en décembre 2019, les premiers signes de l'épidémie qui allait s'étendre au monde entier. La crise n’avait pas besoin du coronavirus pour éclater, les contradictions du système fondé sur la propriété privée des moyens de production et le profit avaient soigneusement préparé le terrain.

C’était en 2019.



ET EN 2020 ?

Il leur fallait une occasion. Elle leur a été fournie par l'apparition de l'épidémie de Covid dans la province de Hubei, en Chine, avec toutes ses conséquences : la mise en quarantaine de 16 villes de la région, dont Wuhan, la capitale de l'industrie automobile chinoise, et l'interruption des chaînes d'approvisionnement globalisées sur tous les continents.

Un virus impliqué aux changements climatiques. A jouer avec le feu on se brûle, mais là, pour nos dirigeants, le hasard a bien fait les choses. 

La crise devient : la Crise du Covid.

Il ne s’agit pas de théories du complot mais d’un enchaînement de faits avérés.

Pendant que les peuples supportaient les dégâts de la « pandémie » sur tout ce qui touche à la vie, les gouvernements pouvaient détruire petit à petit ce qui restait de législation sociale et de libertés, et les milliardaires encaissaient dans le secteur financier des revenus mirobolants.

Ils sont sauvés ! Les peuples paieront la Crise du Covid !

Bien sûr la pandémie n’arrangera pas les choses, mais les « risques » dûs aux spéculations financières seront effacés des mémoires.

On pouvait lire début 2021, sur les Echos en France : « L'action SoftBank a dépassé son record de la bulle Internet. L'action du conglomérat japonais SoftBank a clôturé à plus de 10.000 yens mi-février 2021, dépassant pour la première fois son record établi au paroxysme de la bulle Internet, portée par l'envolée de la tech en Bourse, elle a quasiment quadruplé de valeur. »

Alors qu’après les révélations du « Monde », début 2021, sur l’évasion fiscale au Luxembourg (OpenLux), qui touche la plupart des milliardaires français, dont le « manager » de Macron, Bernard Arnaud, et dans le contexte de la crise sanitaire, l’économiste Thomas Piketty juge urgent de lancer « une transformation profonde du système économique dans le sens de la justice et de la redistribution ». Et rajoute : « Les milliardaires sont partout dans les magazines, il est temps qu’ils apparaissent dans les statistiques fiscales »

Même la CFDT, syndicat centriste, a demandé en janvier : « la hausse immédiate de 15 % de tous les bas et moyens salaires dans le secteur médico-social. Il faudrait faire de même dans l’éducation, la santé et l’ensemble des secteurs à bas salaire. La crise du Covid a mis au grand jour les faibles rémunérations pratiquées dans nombre de secteurs essentiels. »

 

LES DERIVES POLICIERES ET EXTREMISTES.

Mais Jupiter est déjà en campagne électorale et envoie ses sbires, en particulier Darmanin (1), déborder la fille Le Pen sur sa droite à la TV. On ratisse dans l’extrémisme de droite. Et en même temps, on accuse la gauche « d’islamo-gauchisme ». La ministre de l'enseignement supérieur Vidal, auxiliaire du ministre de la police, demande même une enquête sur « l'islamo-gauchisme » parmi les universitaires et chercheurs ! Le régime de Jupiter se livre aux amalgames des régimes policiers.

Un président d'université a rapproché avec pertinence cette campagne d'Etat du « judéo-bolchevisme » d'hier (2). Cet amalgame lancé par le duo Hitler-Goebbels groupait avant la guerre les cibles nazies : juifs, militants ouvriers, démocrates. De son côté, dans les procès de Moscou, Staline forgeait « l'hitléro-trotkysme » pour salir les révolutionnaires d'octobre 1917, afin de les faire assassiner par le KGB, organe policier de l'oligarchie au pouvoir.

Quel est le but inavoué des chasseurs de sorcières macronistes ? Mettre au pilori, réprimer, comme complice du « terrorisme » quiconque s'oppose aux agressions néocoloniales des grandes puissances, accusés de soutenir ainsi l’islamisme.

Vous combattez les lois liberticides de Macron (la loi dite « Sécurité Globale ») ? Vous dénoncez les occupations militaires de nations souveraines au Moyen-Orient, en Afrique ? Pour les inquisiteurs macronistes, vous êtes suspects, agent des forces obscures, à ficher et surveiller ! Mais … A nouveau isolé sur ce coup tordu, Macron a du prendre ses distances avec Vidal.

Nous pourrions recourir à la dérision pour dénoncer une situation ubuesque, si elle n’était pas le fait d’un gouvernement, car personne ne se revendique de l’islamo-gauchisme. Ce n’est pas un courant politique, ce n’est pas une idéologie, ce n’est pas un texte ni une doctrine, c’est une notion vide de sens. Il est d’ailleurs intéressant de rappeler que ce terme, péjoratif, est né, encore, à l’extrême droite, qui en fait le reflet du tristement célèbre complot judéo-maçonnique (ou judéo-bolchévique). C’est la trouvaille des héritiers de Pétain et de Laval pour étendre le champ de la suspicion ambiante à des non-musulmans. N’en déplaise à Jean-Michel Blanquer pour qui l' « islamo-gauchisme » est « un fait social indubitable ». « Si c’est une illusion, il faut étudier l’illusion et regarder si c’en est une », a notamment jugé samedi 20 février sur BFM TV celui-ci, par ailleurs ministre de l'Éducation (pas de l’Instruction) nationale. Oui, oui. Lui dont l’action, par ses lois et décrets, est de détruire l’école Républicaine, et qui ne manque jamais les déclarations « stupides » (3). En France, la crise du Covid-19 a démontré les faiblesses du système de santé (voir … HOPITAL URGENCE ! ), les errements de sa haute administration, les limites de son industrie (pas de vaccins…), la pusillanimité et les mensonges de son pouvoir politique. Les bruits convenus contre l’islamo-gauchisme et le séparatisme entendent aussi faire oublier ces longues files d’étudiants qui n’ont rien à manger et qui s’en remettent à la charité d’organisations non gouvernementales.

En ce début d’année le quotidien Le Monde a publié une enquête fouillée sur le Luxembourg, ce paradis fiscal au cœur même de l’Union européenne. Des milliards d’euros ayant échappé au fisc français y dorment et s’y bonifient en toute tranquillité. On pourrait dire que c’est cela le vrai séparatisme, le fait de se dérober à l’obligation de tout citoyen envers l’État et la République. Qu’est-ce qu’un État s’il n’est pas capable de lever l’impôt en toute justice et équité ? À l’heure des bilans en matière de lits d’hôpitaux supprimés et de coupes claires dans les budgets de santé, c’est cela qui devrait faire débat.

(1) A la TV Jeudi 11 février 2021. Celui-ci dissoudra, un peu plus tard, le groupe d’extrême droite Génération Identitaire qui lui faisait concurrence.

(2) Jean Chambaz, président de l’université de la Sorbonne, Franceinfo, 18 février.

(3) Interrogé sur BFM-TV vendredi 19 mars, Jean-Michel Blanquer s’est félicité de la multiplication des tests salivaires pour dépister le Covid-19, déployés depuis la fin de février dans les établissements scolaires. Selon le ministre, les résultats de ces tests donnent « un taux de contamination en moyenne d’environ 0,5 % ». Sauf que cela « fait 500 élèves [contaminés] pour 100 000, c’est au-dessus du taux d’incidence [national] », s’est étonné le journaliste Jean-Jacques Bourdin.

Quelques articles intéressants.

 Santé - Monsieur Castex lâche le morceau

Le rejet populaire du régime, des partis de gouvernement ne faiblit pas pour 77 % des citoyens, ils suscitent la méfiance, le dégoût (1). Quoi de plus normal ? Aux médecins intensifs réanimateurs, qui exigent des effectifs et des lits (2), M Castex adresse une réponse de butor « Il ne suffit pas d'acheter des lits chez Ikea (…) encore faut-il dimensionner les services, notamment ceux de réanimation, en fonction d'une crise qui survient une fois par siècle (3) ? ». Sans le vouloir, il lâche le morceau. Pourquoi dimensionner le stock de masques à un milliard, comme le prescrivaient les experts en 2019 ? Pourquoi stocker les tests, les respirateurs, les blouses, les gants ? Pourquoi ces dépenses superflues de prévention sanitaires ? Si la pandémie du siècle survient les soignants, les Ehpad, les patients se débrouilleront ! C'est cette doctrine criminelle d'abandon, d'incurie du régime, qui a condamné à mort, en mars 2020, tant de soignants, de résidents d'Ehpad, de malades.

N'est-ce-pas ce qu'on attend d'un Etat en démocratie, qu'il s'agisse de catastrophes naturelles, de la sécurité des transports, d'une épidémie, qu'il dimensionne - les urgences, les services publics, les contrôle pour parer aux imprévus « qui surviennent une fois par siècle »? Mais pas un régime de « copains et de coquins » comme la Ve République, au seul service des riches, qui se soucie de l'intérêt public, de la vie, de la santé du peuple, comme d'une guigne.

Il en sera ainsi jusqu'à ce que les 77 %, qui rejettent ce régime corrompu, le remplacent par un Etat contrôlé directement par le peuple.

(1) Enquête du Centre d'étude de la vie politique française (Cevipof) 22 février

(2) Alors que le gouvernement justifie ses mesures liberticides par la saturation de réanimation, le Syndicat des médecins réanimateurs annonce que ce même gouvernement ne crée que la moitié des postes strictement nécessaires. Il organise donc sciemment la saturation.              

(3) Ouest France 5 février       

Michel SERAC IO N°644, 4 au 10 mars 2021

Etudiants - L’occasion fait le larron.

Le dédain scandaleux du gouvernement envers la détresse des étudiants, le sacrifice de leurs études, appelle un éclairage, celui de la haine historique de la Ve République pour le droit démocratique aux études, au-delà des classes nanties.

Nous étonnerons sûrement nos plus jeunes lecteurs en leur apprenant que le nombre d'étudiants inscrits fut jugé par la bourgeoisie insupportable lorsqu'il atteignit trois cent mille. Ils sont aujourd'hui 2,7 millions.

Dans les années 1966-68, les ministres de De Gaulle multiplièrent les barrages de sélection (1). La répression policière allait croissant, jusqu'aux provocations de 1968, et à la riposte ouvrière qu'on sait. Après sa défaite, le régime contre- attaqua, dès 1971, réduisant les sursis pour études. Une déferlante, surgie de tous les lycées  de France, submergea le gouvernement. Plus massive encore fut la colère contre la tentative de Chirac d'instaurer la sélection à l'entrée des facs (1986).

Les soulèvements de la jeunesse devinrent la hantise du pouvoir.

Le régime s'efforça depuis de laisser les universités s'enfoncer dans la pénurie en les asphyxiant financièrement. En bloquant les carrières d'enseignement, de recherche...

Arrivent la pandémie et ses opportunités, pour un régime réactionnaire, cynique, ennemi des libertés.

Pour un tel régime, un étudiant sur cinq sous le seuil de pauvreté, la souffrance psychique, la désorganisation, tout ce qui peut pousser à l'abandon des études...sont une aubaine, une possible revanche sur la démocratie.

Il devrait néanmoins se méfier de l'eau qui dort, et plus encore de celle qui bouillonne.

(1) La digue solide séparant la scolarité des classes aisées (lycée-université) et les « études courtes » assignées aux enfants des classes populaires subit des brèches dans les années 1950-60, constamment élargies depuis.

Michel SERAC IO N°638 (21 au 27 janvier 2021)

Tout un peuple nassé par le pouvoir.

Discussion, sur LCI, entre une psychologue et un médecin de réanimation.

Psy : « Comment peut-on penser qu'enfermer de force des gens qui ne sont pas malades n'a pas un bénéfice/risque absolument tragique ? On a eu trois défenestrations en dix jours à Robert-Debré en pédopsychiatrie. A 7-11 ans, on ne se suicide pas on joue au pokèmon ! »

Réa : « Nous, on veut un confinement fort, parce qu'on ne veut plus avoir de patients en réanimation. J'ai perdu hier un patient de 34 ans. C'est difficile parce qu'on peut avoir des dépressions, des suicides;  mais nous, on va avoir tout de suite des décès. »

Psy : « Ce pourquoi vous devez combattre, parce que vous êtes des héros maltraités depuis trente ans à l'hôpital, c'est que les soignants ne soient pas en burn-out, payés au lance-pierre, ce n'est pas qu'on enferme les gens bien portants ! Il faut changer la réa, augmenter les lits ! »

N'ont-ils pas tous les deux raison ?

Autant que cette travailleuse épuisée : « Je passe en télétravail à 100 %, avec garde d'enfant, cuisine, ménage et lessive », ou les enseignants ulcérés par le chaos Blanquer, les étudiants, les artistes... ?

Tout un peuple est piégé, nassé par un pouvoir sans scrupule, qui a supprimé cent mille lits, interdit aux lycéens de devenir médecins (1); qui confine un département de deux cent mille habitants parce que la réanimation est « saturée » avec … douze lits !

Coupables de crimes sanitaires, ces professionnels du mensonge osent dire qu’ « il faut du temps pour former un médecin-réanimateur ». Un régime haï et cruel ne peut nasser, opprimer tout un peupleindéfiniment.

 (1)  Le nombre d’étudiants autorisés à s’inscrire en médecine est passé de 8500(1971) à 3500 par an (1993), d’où les départs en retraite non remplacés et les « déserts médicaux » français. Le régime (droite et gauche) ne pensait (sous pression des financiers) qu’à diminuer les prescriptions et les dépenses médicales. En septembre 2020 le syndicat des médecins réanimateurs exigeait de porter de 70 à 130 le nombre de postes au concours d’internes en réanimation. Véran a décidé 72 !...

Michel Sérac. IO N°649. (8 au 14 avril 2021)

Mort de Bertrand Tavernier.

 Ce 27 mars 2021.

On ne peut pas être de Lyon et ne pas aimer la bonne chère, accompagnée d’une convivialité de groupe. Le cinéaste Bertrand Tavernier, qui y était né le 25 avril 1941, faisant honneur à cette nourriture comme il a vécu la vie et les films. Fidèle à sa ville, où il tourna son premier long métrage l’Horloger de Saint-Paul (1974), aux origines, à la culture héritée des anciens, aux amis, il était peut-être arrivé à satiété, comme on se plaîrait à le croire. Il est mort jeudi 25 mars à l’âge de 79 ans, a annoncé l’Institut Lumière à Lyon, dont il était le président.

Peu enclin à la tiédeur, Bertrand Tavernier fit entendre sa voix quand il s’est agi de dénoncer la torture pendant la guerre d’Algérie, de défendre la légalisation des sans-papiers, de combattre le Front national et le mauvais sort réservé aux banlieues. Militant pour l’exception culturelle française, la lutte pour le respect du droit des auteurs, fou de littérature, de jazz, de blues et de cinéma, Bertrand Tavernier choisira donc ce dernier et sera toute sa vie viscéralement de gauche.

Le septième art l’occupe très jeune. Etudiant à Paris, au lycée Henri IV puis à la Sorbonne, il fréquente la cinémathèque au sein de laquelle il fonde, avec le futur programmateur et conservateur Bernard Martinand et le poète Yves Martin, le ciné-club Nickelodéon. Lieu où les trois amis entendent réhabiliter le cinéma américain des années 1940 et 1950 qui ne passait plus dans les salles.

En 1974, premier film : L’Horloger de Saint-Paul. Pour coécrire à ses côtés le scénario de son premier film, adaptation du roman de Georges Simenon, L’Horloger d’Everton, il fait appel à Jean Aurenche et Pierre Bost. Le roman situe l’intrigue aux Etats-Unis, le film la transporte à Lyon, ville à la réputation bourgeoise et fermée de laquelle Tavernier souhaite rendre une autre image, tout aussi vraie. Celle des bouchons où l’on célèbre le pied de cochon, la charcuterie et le beaujolais, celle des « appartements aux plafonds très hauts, des cours où l’on entend des enfants faire des gammes ». Cette atmosphère, en somme, si chère à Simenon comme elle le fut à Claude Chabrol, lui-même bon mangeur et grand admirateur de l’écrivain.

Bertrand Tavernier est un terrien pétri de culture qui observe, saisit ce qui l’entoure, écoute les préoccupations de ses contemporains et revisite le passé pour appréhender le présent. Un artisan qui aime le travail bien fait au point de se voir parfois reprocher son académisme. Il en fait la matière de ses films, à mesure que surgissent ses indignations.

Ainsi « Des enfants gâtés » (1977), où un réalisateur (Michel Piccoli) rejoint les voisins de son immeuble dans leur lutte contre les méthodes abusives du propriétaire, ou  « Ça commence aujourd’hui » (1999), plongée dans la misère sociale à travers le quotidien d’un directeur d’école maternelle, dans le nord de la France.

Il s’émeut aussi, de façon saisissante et prémonitoire, des dérives du voyeurisme qu’encourage la télévision dans « La Mort en direct » (1980) avec Romy Schneider. Et n’en finit pas d’interroger la violence, sujet qui le fascine et fournit ses films les plus sombres. Parmi eux : « L.627 » sorti en 1992, chronique très documentée sur une petite brigade de policiers spécialisée dans la lutte contre la drogue que le manque de moyens matériels conduit au délabrement moral et social. Et « L’Appât » (1995), portrait de trois jeunes gens piégés par le goût du paraître, prisonniers de l’illusion de l’argent facile, et que leur inculture et un manque de repères conduisent à commettre deux crimes sordides.

Bertrand Tavernier pratique le cinéma avec plus ou moins de réussite d’un genre à l’autre. Polars et films en costume (Que la fête commence, 1975 ; Le Juge et l’Assassin, 1976 ; La Vie et rien d’autre, 1989 ; Capitaine Conan, 1996 ; Laissez-passer, 2002 ; La Princesse de Montpensier, 2010) nourrissent largement son œuvre.

Mais pas seulement. Avec Coup de torchon (1981), fable tragique sur une humanité pataugeant dans tous les vices, le cinéaste s’autorise une violente satire du colonialisme et du racisme. Avec Autour de minuit (1986), il signe son film musical et son hommage au jazz, et s’accorde avec La Passion Béatrice (1987) une fresque médiévale. Il fait enfin, en 2009, sa première et unique expérience américaine, et signe un polar métaphysique en adaptant le roman de James Lee Burke « Dans la brume électrique » avec Tommy Lee Jones en vedette.

Le documentaire approfondit sa pensée, prolonge ses engagements, dénonce autant qu’il éclaire ce qui le fâche. Le format apporte un cadre idéal à ses protestations. Il l’adopte pour revenir sur la guerre d’Algérie et signe avec Patrick Rotman « La Guerre sans nom », où ceux qui se sont toujours tus témoignent. Il l’utilise, en 2001 pour affirmer son soutien à ceux qu’on appelle les « double peine » (parce que condamnés à la prison avant d’être expulsés vers leur pays) : Histoires de vies brisées, coréalisé avec son fils Nils Tavernier.

Père aussi d’une fille, la romancière Tiffany Tavernier, le cinéaste est toujours demeuré discret sur sa vie privée. Ce grand bavard timide qui détestait se regarder, s’analyser et parler de lui-même, préférait diriger son attention – et celle des autres – vers ces humains que la souffrance n’avait pas épargnés, ces inconnus dont les secrets, en ne cessant jamais de l’intriguer, ont abreuvé ses films.

On n’oubliera pas le cinéaste et l’homme.

Voici venu le temps des assassins !

 Que penser de la gestion de « la crise du Covid » par Jupiter-Macron !

On peut considérer qu’elle était difficile à prévoir. Mais on a assisté à ce qu’on disait,  « à mon époque », avant le service militaire : « dans l’armée, quand on te donnera un ordre, tu attends le contre-ordre, tu gagneras du temps ».

Depuis l’« affaire des masques » : Mme Buzyn, alors ministre de la Santé, avant de devenir candidate à la mairie de Paris, déclarait qu'il n'y avait aucun problème de stocks de masques. Son successeur, Olivier Véran, considérait les masques comme « inutiles, voire dangereux ». Le professeur Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, déclarait le 4 mars 2020 que « les masques n'ont aucun intérêt pour le grand public ». Et Macron disait le 15 avril 2020 : « Je refuse de recommander le port du masque pour tous ». Un an plus tard, le masque est obligatoire pour tout le monde. La vérité est qu'à l'époque, le stock de masques n'avait pas été renouvelé pour faire des économies. Huit cents millions de masques périmés ont été jetés. Voilà pourquoi les masques avalent été déclarés inutiles à l'époque.

En passant par les tests. Appuyé par les  « autorités scientifiques » (sic) le ministre Véran avait indiqué que réaIiser des tests en masse n'était pas nécessaire. Qu'il ne fallait tester que les personnes qui avaient des symptômes. Hors, le principe du test c'est de tester tout le monde pour connaître qui a le virus ou pas, afin d'éviter qu'il ne contamine les autres; et ce d'autant plus que la majorité des porteurs du Covid est souvent asymptomatique. La vérité c'est qu'il n'y avait pas de tests en nombre suffisant. Pour la vaccination M. Macron, quand il a lancé le début de la campagne de vaccination, avait indiqué que la France ne le ferait pas de manière précipitée, mais de manière « planifiée ». Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait indiqué que la vaccination commencerait par les résidents en Ehpad, puis telle catégorie, puis telle autre. Aujourd’hui, dépassés, nous en sommes aux vaccinodromes et, devant la pénurie de lits de réanimation, aux « déplacements des malades » pour « optimiser » les structures, sans oublier les « déprogrammations massives » (1), et en osant parler de « trier » les malades en réanimation ! Quand on sait que la loi française sur l’euthanasie (suicide assisté décidé par un citoyen), est la plus restrictive par rapport à nos voisins et a été encore rejeté à l’Assemblée cette semaine (début avril) pour des « causes morales » (2) ! Mais on nous dit carrément : « le tri est une opération rationnelle et éthique d’optimisation de ressources ». Ethique ! Fabuleux ! Ethique une  conception morale qui autorise un choix de mort décidé par manque de moyens à l’hôpital. Où est la liberté individuelle !...



Même la Cour des comptes dénonce l’impréparation de l’Etat : « trop faible anticipation de la crise sanitaire et impréparation des services publics concernés, au premier rang desquels la santé et l’éducation nationale ». C’est le moins qu’on puisse dire ! Il n’existait pas de « plan adapté » dans les services de réanimation des hôpitaux pour gérer une telle déferlante, et le passage, entre le 1er janvier et le 15 avril 2020, de 10 707 à 5 080 lits est un acte inadmissible !

Compte tenu de ce tableau, l’assurance affichée par le président de la République détonne particulièrement, comparée à l’attitude d’autres responsables européens. Les journaux relèvent le ton du président. Par exemple : « Vivre avec Superman à la tête de l’État n’est pas sans conséquences », constate la Süddeutsche Zeitung ou Politico, et Bloomberg note : « Deux jours après qu’Angela Merkel a présenté ses excuses aux Allemands pour les erreurs commises dans la gestion de la crise du coronavirus, Emmanuel Macron, lui, n’exprimait pas de regrets. » « Je n’ai aucun mea culpa à faire, ni aucun remords, ni aucun constat d’échec, a asséné le chef de l’État jeudi 25 mars, interrogé sur sa stratégie d’une « troisième voie ». Nous avons eu raison de ne pas confiner la France à la fin du mois de janvier. »

(1) « Les conséquences seront lourdes » craint Axel Kahn à la radio et à la télévision, mais les morts déprogrammés ne seront pas dans la statistique Covid. Quand on fera le compte, c’est bon pour le résultat ! Les « lits de réanimation supplémentaires » sont en fait aussi des lits déprogrammés.

(2)  Disons clairement une morale catholique rétrograde.

100 000 morts !

(Mi avril)

Tel est le nombre des morts du Covid atteint en France !

En fait qu’importent 90 000 ou 110 000 morts, ce sont des morts de trop, et c'est horrible.

Le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, traduisant les opinions des soutiens du gouvernement écrit : « Il faut tout l'aveuglement du monde pour persister après les sarcasmes des premiers mois sur les dangers prétendus de la "grippette", à nier les proportions du désastre. Et toute la mauvaise foi de l'époque pour assimiler les restrictions à freiner le coronavirus à l'instauration d'une "dictature sanitaire'' ».  Le Monde assimile tout opposant aux mesures liberticides, à des complotistes, des « rassuristes », des obscurantistes, des anti-masques, des anti-vaccins. Ne pas soutenir le gouvernement c'est nier l'existence de la pandémie. Doit-on comprendre qu'il ne peut faire autrement que ce qu'il fait ?

Je ne reviendrais pas sur les mensonges, les erreurs, les contre-temps qui ont émaillé la gestion de la pandémie, mais le gouvernement Macron, imposant sa politique à coups de confinements moyenâgeux prétend, maintenant, que le vaccin serait la seule solution pour « sortir de la crise ». Un vaccin prévient de la possibilité d'attraper le Covid-l9, mais cette solution demande 90% de vaccinés, on en est loin. C'est un instrument primordial mais qui s'accompagne des soins nécessaires pour ceux qui ont attrapé le Covid. Mais il a fermé 7 500 lits d'hôpitaux depuis son arrivée. En pleine pandémie, il continue de fermer des lits, un service de réanimation à Nice, et il veut fermer les hôpitaux Beaujon et Bichat. Là est la réalité de la saturation des hôpitaux. C'est la responsabilité du gouvernement. Il existe un vaccin contre la grippette et l'on soigne également la grippe. Car l'hôpital, ce sont aussi des soins. Nous ne sommes même plus capables de participer à la découverte d’un vaccin, ni à la mise au point de traitements car les médecins et les chercheurs doivent le faire en étant entravés par la destruction de l'hôpital, et par le sous-financement de la recherche fondamentale publique, organisés par le gouvernement.

100 000 : c'est la responsabilité de ce gouvernement.

Par contre si ce gouvernement n'est pas le champion de la lutte contre la pandémie, il est le champion de la lutte contre les droits ouvriers : nouvelles lois Code du travail, chômage, etc... Les restrictions de libertés sont dignes des pays despotiques : après la loi sur l’ »état d’urgence sanitaire », la loi « de Sécurité globale », la loi en discussion au Sénat « confortant le respect des principes de la République » inscrit dans une perspective sécuritaire une série de mesures touchant toutes les libertés publiques. Aujourd’hui Darmanin se dispose à présenter une nouvelle loi antiterroriste. Comme si celui-ci obéissait à des lois ! Pourquoi n’avoir pas pensé à une loi anti Covid ? C’est pour bientôt sans doute… La laïcité, depuis la « Conférences des évêques de France » en 2018 où Macron a déclaré « qu’il se proposait de réparer le lien entre l’Eglise et l’Etat abîmé par la loi de 1905 », est attaquée par de nouvelles lois destructrices. L’Observatoire de la laïcité, rempart de la République dans de nombreux quartiers populaires par son action, est ainsi dissous, en faveur d’un nouvel organisme destiné à appliquer les opinions gouvernementales. Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, publie un livre intitulé « De la laïcité en France », dans lequel il remarque que : « au cours des débats au Sénat, monsieur Darmanin et monsieur Dupond-Moretti ont montré qu'ils ne connaissaient pas les dispositions de la loi de 1905 », « Les lois pour lutter existent déjà ». Mais l'exécutif préfère bâillonner une instance ayant pris des positions divergentes. 



Alors aucun soutien, aucun appui, sous quelque forme que ce soit à Macron et son gouvernement.



Macron au premier rang aux obsèques d’Idriss Déby

Après trente ans à la tête du Tchad, et alors qu’il venait de remporter un sixième mandat présidentiel, l’information a fait l’effet d’une secousse dans tout le Sahel : « Le président de la République […], Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle […] sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad », a annoncé le porte-parole de l’armée à l’antenne de TV Tchad.

Déby est mort, mais c’est un autre Déby qui s’est aussitôt érigé à la tête de l’État : Mahamat Idriss Déby, un des fils les plus puissants de ce président qui avait érigé le népotisme en mode de gouvernance, prend les rênes d’un Conseil national de transition. Général quatre étoiles, il était responsable de la direction générale des services de sécurité. « La Constitution est dissoute. De même que le gouvernement et l’Assemblée nationale », ajoute Tchad infos. 

Les obsèques du président tchadien, mort donc après trente et un ans à la tête de l’État, se sont tenues à N’Djamena en comité restreint. Au milieu de la famille et des leaders de la sous-région, la présence d’Emmanuel Macron n’est pas passée inaperçue. Il s’agissait d’une opération politique délicate, raconte la presse.

En effet. Le « grand ami » était un représentant de ces dictateurs maffieux que nous protégeons au pouvoir, en Afrique … et ailleurs.

Le 14/04/2021, dans le journal anglais The Conversation avait publié un article au titre éloquent : « Au Tchad, Idriss Déby sacré pour un sixième mandat, mais jusqu’à quand ? ». Sous la plume de Helga Dickow, Universitaire spécialiste de l’Afrique on pouvait lire : « Il n’y avait pas de suspense : après 31 ans au pouvoir, le président tchadien s’est octroyé un mandat supplémentaire lors de la présidentielle. Son pouvoir absolu est fondé sur la répression, les revenus du pétrole et le soutien de la France. Mais il devrait se méfier de la colère du peuple », prévenait cet universitaire.

L’élection présidentielle a eu lieu le 11 avril, et grâce à cette nouvelle victoire, il aurait pu rester à la tête du pays jusqu’en 2033. Ce militaire expérimenté avait rejoint l’armée dans les années 1970, pendant la première guerre civile tchadienne. Il est ensuite nommé commandant des forces armées par Hissène Habré, qui a dirigé le pays de 1982 à 1990.

En 1990, un soulèvement conduit par Idriss Déby, lui-même, chasse Habré du pouvoir. Déby promet alors d’instaurer une démocratie pluripartite fonctionnelle et de mettre un terme à la criminalité et à la violence de ses prédécesseurs. Mais cette promesse est vite oubliée. Bientôt, le nouveau président n’a plus que deux ambitions : conserver son poste par tous les moyens et enrichir sa famille.

Cumul des fardeaux !

Trente ans plus tard, il est à la tête d’un État frappé par une extrême pauvreté, malgré les revenus du pétrole. Le pays souffre également de la défaillance de ses systèmes de santé et d’éducation, d’absence de perspectives professionnelles pour la jeunesse, et d’un fort taux de chômage. En 2020, l’ONU a classé le Tchad 187e, sur 189 pays, pour l’indice de développement humain. Au Tchad, la liberté politique est quasi inexistante et les droits de l’homme sont bafoués au quotidien. Les chefs de file de l’opposition, les défenseurs des droits, les journalistes et les syndicalistes sont exposés à une menace permanente. Au fil des années, les partis d’opposition et les syndicats ont organisé de nombreuses manifestations contre le président, pour réclamer la tenue d’élections libres et justes, mais aussi pour attirer l’attention sur la situation socio-économique désastreuse de nombreux Tchadiens.

Le nord du pays a également été le théâtre de plusieurs soulèvements contre le régime. Pire : en 2006 et 2008, des membres du clan d’Idriss Déby, de l’ethnie des Zaghawa, et d’anciens alliés du président désormais acquis à l’opposition ont tenté de le renverser par la force.

C’est à ces obsèques « familiales » que notre Jupiter a participé : au premier rang !



Responsabilités du capitalisme.

La politique des gouvernements, à l'échelle de la planète, n'a qu'un objectif : préserver les intérêts du capital financier en écrasant la valeur de la force de travail, dont les systèmes de santé sont partie intégrante.

Face à la colère qui gronde à l'échelle internationale les gouvernements, dans la panique, ont instrumentalisé la pandémie pour tenter de terroriser les peuples, de les museler, pour faire passer leurs contre-réformes destructrices en s'attaquant à ce qu'ils appellent le « coût du travail » pour tenter d'écraser les travailleurs et la population laborieuse, en jetant à la rue des centaines de millions de travailleurs et de jeunes à l'échelle mondiale. Ils versent des centaines de milliards aux représentants des monopoles impérialistes pour les aider à se concentrer, au détriment du tissu des petites et moyennes entreprises. Ils cherchent à en finir avec le monde d'après 1945, qui a vu, sur tous les continents, les masses exploitées et les peuples conquérir par leur combat révolutionnaire des droits et des conquêtes. Il leur faut donc aujourd'hui, pour écraser la force de travail et tenter de   restaurer le taux de profit, détruire toutes ces conquêtes.

Le capitalisme est responsable de la paupérisation grandissante de l'humanité : 2,8 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, vivent avec moins de 2 euros par jour. Plus de 50 % d'entre eux vivent en Afrique. 876 millions d'êtres humains sont analphabètes, dont les deux tiers sont des femmes.

Il est responsable du développement de maladies pour lesquelles existe un vaccin, comme la rougeole. Cette maladie a augmenté de plus de 50 % entre 2016 et 2019. Cette dernière année, 207 500 personnes sont mortes de la rougeole, principalement en Afrique. 230 millions de personnes sont infectées par le paludisme, qui provoque la mort de plus de 400 000 personnes chaque année, dont 85 % en Afrique subsaharienne, alors qu'il existe des traitements pour soigner cette maladie. En Afrique de l'Ouest, le virus Ebola a tué 15 000 personnes.

Il est responsable de la mort au travail de 2,3 millions de personnes, chaque année, selon les chiffres de l'Organisation Internationale du Travail.

Il est responsable de la politique destructrice qui frappe depuis longtemps l'ensemble des continents. La politique de pillage des ressources naturelles et d'endettement a disloqué de nombreux pays à l'échelle mondiale, et notamment en Afrique, en détruisant les services de santé. En Amérique latine et aux Caraïbes le Produit intérieur brut (PIB) s'est contracté en 2020 de près de 8 %, la plus grande contraction depuis 120 ans.

Dans les pays impérialistes, la population constate que la situation qui prévalait dans les pays opprimés s'abat maintenant sur elle. Cette politique a frappé les services publics et l'hôpital dans les pays capitalistes développés, comme en atteste le fait qu'il y a eu en France ( un pays jadis réputé pour son système de santé ) plus de 100 000 lits fermés en 20 ans. Le journal Les Echos le 16 juillet 2019 rappelait : « Sur les quelque 1.400 hôpitaux que compte l'Allemagne, « bien moins de 600» sont en réalité nécessaires, c'est la conclusion radicale d'une étude commandée par la fondation Bertelsmann. Les auteurs de l'étude, membres de l'Institut berlinois pour la recherche sociale et sanitaire (IGES), recommandent de fermer plus d'un établissement sur deux outre-Rhin, afin d'améliorer la qualité des soins ». Et aujourd'hui, en pleine pandémie, ces gouvernements à la solde du capital continuent de fermer des lits et de supprimer des postes hospitaliers. Avec un système sanitaire adapté la liste des morts ne serait pas ce qu’elle est.

Il est responsable du fait que 448 millions d’enfants souffrent de la malnutrition et de la faim. La faim tue chaque jour 25 000 personnes, soit 9 millions par an ! Contre la faim, il existe un vaccin : la nourriture. Responsable de ce massacre de 9 millions de personnes chaque année, comme en témoigne le directeur du programme alimentaire mondial de I'ONU, qui craint « une pandémie de la faim plus grave que la Covid-l9 » annonçant que 270 millions de personnes s'acheminent dangereusement vers la famine. Et il ajoute « 270 millions de nos voisins sont aujourd'hui au bord de la famine. De l'autre, il y a 400 000 milliards de dollars de richesses dans le monde (...) et nous n'avons besoin que de 5 milliards de dollars pour sauver de la famine 30 millions de vies ». Certes, mais ce qui domine à l'échelle mondiale, ce sont les lois du capital ! Et les lois du capital c'est l'augmentation des profits.

Les 651 milliardaires américains se sont encore enrichis depuis le début de la pandémie : leur fortune a progressé de 1 000 milliards de dollars depuis la mi-mars. Selon l'Organisation Instituts for Policy Studies , « leur fortune globale dépassait au 7 décembre les 4 000 milliards de dollars, contre 2 950 milliards le 18 mars. Jamais auparavant l'Amérique n'avait vu une telle accumulation de richesses en si peu de temps et de mains ». Dans le dernier classement Forbes des 20 milliardaires les plus riches du monde, en avril 2021, les riches Français sont menés par l'inévitable Bernard Arnault, le « parrain » de Macron, avec une fortune estimée à 125 milliards d'euros. Le PDG du groupe LVMH est la troisième personne la plus riche au monde. La fortune de Bernard Arnault a presque doublé sur un an. Tous ont vu leur fortune grimper par rapport à 2020.

Voila la réalité de la loi du capital ! Ce ne sont pas le COVID-19 et la pandémie qui sont responsables de ce massacre social et humain mais le système économique dirigé par les capitalistes.

Dans quel pays sommes-nous ?

Dans le journal Valeurs Actuelles, une tribune parue le 21 avril, écrite par des généraux à la retraite dénoncent le « délitement » de la France et se déclarent « disposés à soutenir les politiques » défendant « la nation ». Soixante ans après le putsch d’Alger, mécontents du lâchage du Général De Gaulle qu’ils avaient secondé 3 ans auparavant pour le Coup d’Etat de 1958, allons nous assister à la fin de la Vème République, par ceux qui lui ont ouvert le pouvoir ? Eux-mêmes posent la question ? Et après cinq jours de silence, Florence Parly, la ministre des Armées, a réagi en décrivant ce qu’elle appelle être comme une « tribune irresponsable », « signée par des militaires à la retraite qui n’ont plus aucune fonction ». Quel gouvernement ! Interpellé dans cette lettre pour « un appel pour un retour de l'honneur et du devoir au sein de la classe politique », la réponse prend 5 jours au lieu d’un rappel à l’ordre !

Le 19 mai, quelques milliers de policiers se sont rassemblés devant l’Assemblée nationale. De nombreux drapeaux bleus du syndicat Alliance ont envahi le quai d’Orsay, juste devant l’Assemblée nationale, dès 13h, rassemblés pour une « marche citoyenne statique » en hommage au policier Éric Masson, tué il y a deux semaines à Avignon. Mais les syndicats policiers ont joint à cet appel des mots d’ordre sécuritaires, et un cahier de doléances très précis, comprenant en particulier le durcissement des peines contre ceux qui s’en prennent aux policiers, pour dénoncer le manque de sévérité de l'institution judiciaire. « Le problème de la police, c'est la Justice », a notamment scandé Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance ! Sachant qu’à l’heure actuelle le meurtre d’un fonctionnaire de police peut être puni de la réclusion criminelle à perpétuité, qu’ajouter de plus ?

Interrogé dans un entretien à l’Express, à la veille de la manifestation des policiers, le ministre de l’Intérieur a déclaré préférer « le bon sens du boucher-charcutier de Tourcoing » aux études de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Lesquelles constatent pourtant à travers leurs enquêtes de « victimation » une relative stagnation de la délinquance, ce qu’a aussitôt reconnu le premier flic de France. Le ressenti plutôt que les faits. L’approximation plutôt que la précision des chiffres. Le « prétendu  bon sens, plutôt que la science », ce sont nos « élites » ! 

« A-t-on jamais vu un ministre soutenir une manifestation organisée contre la politique de son gouvernement ? La présence, mercredi, de Gérald Darmanin aux côtés des policiers en colère était incongrue à plus d'un titre. Non seulement, elle ne pouvait pas dédouaner le pouvoir exécutif de ses propres responsabilités dans le malaise des forces de l'ordre, mais elle valait, en plus, approbation des terribles accusations lancées par les représentants des flics contre l'action judiciaire ». Ecrivait même, Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction, dans : La lettre du Figaro du Jeudi 20 mai 2021. Si même la droite se pose des questions, où va-t-on ? Les dérives fascisantes sont devenues monnaie courante.

« Notre rôle est de résister à cette dérive »

Le 19 mai, les syndicats de policiers, Alliance, Alternative Police, Unité SGP FO Police, UNSA Police, Synergie, CFDT ministère de l’Intérieur... ont organisé une « marche citoyenne » en direction de l’Assemblée nationale. Une marche « citoyenne » sans la moindre revendication syndicale. Une « marche » contre qui ? Pour obtenir quoi ? Le déroulement des événements a donné de premiers éléments de réponses. Étaient présents dans ce qu’il faut bien appeler une initiative politique : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, LREM, le MODEM, le Rassemblement National et Jordan Bardella, son vice[1]président, Les Républicains, de nombreux élus PS et Olivier Faure, Premier secrétaire de ce parti, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, Yannick Jadot d’EELV... Toutes les confédérations syndicales y étaient représentées. La France Insoumise, ses députés à l’Assemblée nationale, ont refusé de s’y joindre. Le POI a estimé important d’en demander les raisons à Jean-Luc Mélenchon, qui a bien voulu répondre aux questions d’Informations ouvrières, tribune libre de la lutte des classes, hebdomadaire du POI. Nous publions ici cet entretien.

Le groupe parlementaire LFI a refusé de participer à la manif des policiers. Peux-tu nous dire pourquoi ?

Jean-Luc Mélenchon : Parce que nous n’étions pas d’accord avec ses mots d’ordre. Nous les avons d’emblée reçus comme des revendications d’extrême droite anti-républicaines. Les syndicats policiers à l’origine de ce rassemblement sont comptables d’un lourd passif. Ces dernières années, ils ont menacé ouvertement des partis politiques, notamment en manifestant devant le siège de La France insoumise, mais également des juges et de Radio France. Nous n’oublions pas que, depuis trois ans, trente-deux personnes ont été éborgnées, cinq mains ont été arrachées, et pas un tireur n’a été condamné. Que demandaient-ils dans cette manifestation ? Leurs intentions ne sont pas cachées. Ils veulent des peines automatiques pour les crimes commis contre des policiers. C’est-à-dire la fin d’un principe au fondement de la justice républicaine : l’individualisation des peines. C’était donc une manifestation pour faire pression sur l’autorité judiciaire. Le secrétaire général d’Alliance en est d’ailleurs passé directement aux menaces. A la tribune, il a déclaré devant le ministre de l’Intérieur, des élus de droite et d’extrême droite, mais aussi le premier secrétaire du Parti socialiste, la maire de Paris et un candidat EELV à la présidentielle : « Le problème de la police, c’est la justice. La justice doit rendre des comptes. » De son côté, le secrétaire départemental de FO SGP Police, François Bersani affirme : « Si cette mobilisation s’avère très forte, les digues céderont, c’est-à dire les contraintes de la Constitution et de la loi. » Ces déclarations suffisent à disqualifier la manifestation comme factieuse. Quel autre mot utiliser pour qualifier des policiers qui viennent faire pression sur le pouvoir législatif pour obtenir des tribunaux à leur main ? L’attitude de certains qui, à gauche, ont accepté les injonctions des syndicats factieux de la police est consternante. Ainsi d’Olivier Faure, qui a osé proposer un « droit de regard » des policiers dans l’application des peines. Le Parti socialiste a vraiment perdu toute boussole. D’autres ont prétendu que c’était uniquement un hommage pour les policiers morts assassinés. Bien sûr, avec ceux-là et leur famille, nous sympathisons. Mais nous sommes aussi en pointe pour dénoncer le scandale des 733 travailleurs, dans tous les secteurs, qui meurent sur leur poste de travail en une année. Nous pointons aussi le fait suivant : l’an dernier, il y a eu quatre fois plus de policiers décédés après un suicide que morts en opération. Quand le pouvoir se décidera-t-il à se préoccuper de ce problème ? Et les syndicats ? Lequel a soutenu la proposition de commission d’enquête sur ce sujet des députés insoumis Alexis Corbière et Ugo Bernalicis ? Nous avons nos propositions pour la refonte républicaine de la police, comme le rétablissement du Code de déontologie de 1986 ou le passage à une doctrine de la désescalade. Ensuite, bien sûr, il faut mettre des moyens, mais pas n’importe où ! Nous en avons besoin pour les brigades de police judiciaire spécialisées dans les enquêtes sur les trafics d’armes, d’êtres humains ou la délinquance financière. Les revendications matérielles étaient absentes de la manifestation. La surenchère sécuritaire où les syndicats policiers veulent nous entraîner est dangereuse pour le caractère démocratique de notre société. Notre rôle est de résister à cette dérive.