vendredi 4 juin 2021

Voici venu le temps des assassins !

 Que penser de la gestion de « la crise du Covid » par Jupiter-Macron !

On peut considérer qu’elle était difficile à prévoir. Mais on a assisté à ce qu’on disait,  « à mon époque », avant le service militaire : « dans l’armée, quand on te donnera un ordre, tu attends le contre-ordre, tu gagneras du temps ».

Depuis l’« affaire des masques » : Mme Buzyn, alors ministre de la Santé, avant de devenir candidate à la mairie de Paris, déclarait qu'il n'y avait aucun problème de stocks de masques. Son successeur, Olivier Véran, considérait les masques comme « inutiles, voire dangereux ». Le professeur Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, déclarait le 4 mars 2020 que « les masques n'ont aucun intérêt pour le grand public ». Et Macron disait le 15 avril 2020 : « Je refuse de recommander le port du masque pour tous ». Un an plus tard, le masque est obligatoire pour tout le monde. La vérité est qu'à l'époque, le stock de masques n'avait pas été renouvelé pour faire des économies. Huit cents millions de masques périmés ont été jetés. Voilà pourquoi les masques avalent été déclarés inutiles à l'époque.

En passant par les tests. Appuyé par les  « autorités scientifiques » (sic) le ministre Véran avait indiqué que réaIiser des tests en masse n'était pas nécessaire. Qu'il ne fallait tester que les personnes qui avaient des symptômes. Hors, le principe du test c'est de tester tout le monde pour connaître qui a le virus ou pas, afin d'éviter qu'il ne contamine les autres; et ce d'autant plus que la majorité des porteurs du Covid est souvent asymptomatique. La vérité c'est qu'il n'y avait pas de tests en nombre suffisant. Pour la vaccination M. Macron, quand il a lancé le début de la campagne de vaccination, avait indiqué que la France ne le ferait pas de manière précipitée, mais de manière « planifiée ». Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait indiqué que la vaccination commencerait par les résidents en Ehpad, puis telle catégorie, puis telle autre. Aujourd’hui, dépassés, nous en sommes aux vaccinodromes et, devant la pénurie de lits de réanimation, aux « déplacements des malades » pour « optimiser » les structures, sans oublier les « déprogrammations massives » (1), et en osant parler de « trier » les malades en réanimation ! Quand on sait que la loi française sur l’euthanasie (suicide assisté décidé par un citoyen), est la plus restrictive par rapport à nos voisins et a été encore rejeté à l’Assemblée cette semaine (début avril) pour des « causes morales » (2) ! Mais on nous dit carrément : « le tri est une opération rationnelle et éthique d’optimisation de ressources ». Ethique ! Fabuleux ! Ethique une  conception morale qui autorise un choix de mort décidé par manque de moyens à l’hôpital. Où est la liberté individuelle !...



Même la Cour des comptes dénonce l’impréparation de l’Etat : « trop faible anticipation de la crise sanitaire et impréparation des services publics concernés, au premier rang desquels la santé et l’éducation nationale ». C’est le moins qu’on puisse dire ! Il n’existait pas de « plan adapté » dans les services de réanimation des hôpitaux pour gérer une telle déferlante, et le passage, entre le 1er janvier et le 15 avril 2020, de 10 707 à 5 080 lits est un acte inadmissible !

Compte tenu de ce tableau, l’assurance affichée par le président de la République détonne particulièrement, comparée à l’attitude d’autres responsables européens. Les journaux relèvent le ton du président. Par exemple : « Vivre avec Superman à la tête de l’État n’est pas sans conséquences », constate la Süddeutsche Zeitung ou Politico, et Bloomberg note : « Deux jours après qu’Angela Merkel a présenté ses excuses aux Allemands pour les erreurs commises dans la gestion de la crise du coronavirus, Emmanuel Macron, lui, n’exprimait pas de regrets. » « Je n’ai aucun mea culpa à faire, ni aucun remords, ni aucun constat d’échec, a asséné le chef de l’État jeudi 25 mars, interrogé sur sa stratégie d’une « troisième voie ». Nous avons eu raison de ne pas confiner la France à la fin du mois de janvier. »

(1) « Les conséquences seront lourdes » craint Axel Kahn à la radio et à la télévision, mais les morts déprogrammés ne seront pas dans la statistique Covid. Quand on fera le compte, c’est bon pour le résultat ! Les « lits de réanimation supplémentaires » sont en fait aussi des lits déprogrammés.

(2)  Disons clairement une morale catholique rétrograde.

100 000 morts !

(Mi avril)

Tel est le nombre des morts du Covid atteint en France !

En fait qu’importent 90 000 ou 110 000 morts, ce sont des morts de trop, et c'est horrible.

Le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, traduisant les opinions des soutiens du gouvernement écrit : « Il faut tout l'aveuglement du monde pour persister après les sarcasmes des premiers mois sur les dangers prétendus de la "grippette", à nier les proportions du désastre. Et toute la mauvaise foi de l'époque pour assimiler les restrictions à freiner le coronavirus à l'instauration d'une "dictature sanitaire'' ».  Le Monde assimile tout opposant aux mesures liberticides, à des complotistes, des « rassuristes », des obscurantistes, des anti-masques, des anti-vaccins. Ne pas soutenir le gouvernement c'est nier l'existence de la pandémie. Doit-on comprendre qu'il ne peut faire autrement que ce qu'il fait ?

Je ne reviendrais pas sur les mensonges, les erreurs, les contre-temps qui ont émaillé la gestion de la pandémie, mais le gouvernement Macron, imposant sa politique à coups de confinements moyenâgeux prétend, maintenant, que le vaccin serait la seule solution pour « sortir de la crise ». Un vaccin prévient de la possibilité d'attraper le Covid-l9, mais cette solution demande 90% de vaccinés, on en est loin. C'est un instrument primordial mais qui s'accompagne des soins nécessaires pour ceux qui ont attrapé le Covid. Mais il a fermé 7 500 lits d'hôpitaux depuis son arrivée. En pleine pandémie, il continue de fermer des lits, un service de réanimation à Nice, et il veut fermer les hôpitaux Beaujon et Bichat. Là est la réalité de la saturation des hôpitaux. C'est la responsabilité du gouvernement. Il existe un vaccin contre la grippette et l'on soigne également la grippe. Car l'hôpital, ce sont aussi des soins. Nous ne sommes même plus capables de participer à la découverte d’un vaccin, ni à la mise au point de traitements car les médecins et les chercheurs doivent le faire en étant entravés par la destruction de l'hôpital, et par le sous-financement de la recherche fondamentale publique, organisés par le gouvernement.

100 000 : c'est la responsabilité de ce gouvernement.

Par contre si ce gouvernement n'est pas le champion de la lutte contre la pandémie, il est le champion de la lutte contre les droits ouvriers : nouvelles lois Code du travail, chômage, etc... Les restrictions de libertés sont dignes des pays despotiques : après la loi sur l’ »état d’urgence sanitaire », la loi « de Sécurité globale », la loi en discussion au Sénat « confortant le respect des principes de la République » inscrit dans une perspective sécuritaire une série de mesures touchant toutes les libertés publiques. Aujourd’hui Darmanin se dispose à présenter une nouvelle loi antiterroriste. Comme si celui-ci obéissait à des lois ! Pourquoi n’avoir pas pensé à une loi anti Covid ? C’est pour bientôt sans doute… La laïcité, depuis la « Conférences des évêques de France » en 2018 où Macron a déclaré « qu’il se proposait de réparer le lien entre l’Eglise et l’Etat abîmé par la loi de 1905 », est attaquée par de nouvelles lois destructrices. L’Observatoire de la laïcité, rempart de la République dans de nombreux quartiers populaires par son action, est ainsi dissous, en faveur d’un nouvel organisme destiné à appliquer les opinions gouvernementales. Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, publie un livre intitulé « De la laïcité en France », dans lequel il remarque que : « au cours des débats au Sénat, monsieur Darmanin et monsieur Dupond-Moretti ont montré qu'ils ne connaissaient pas les dispositions de la loi de 1905 », « Les lois pour lutter existent déjà ». Mais l'exécutif préfère bâillonner une instance ayant pris des positions divergentes. 



Alors aucun soutien, aucun appui, sous quelque forme que ce soit à Macron et son gouvernement.



Macron au premier rang aux obsèques d’Idriss Déby

Après trente ans à la tête du Tchad, et alors qu’il venait de remporter un sixième mandat présidentiel, l’information a fait l’effet d’une secousse dans tout le Sahel : « Le président de la République […], Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle […] sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad », a annoncé le porte-parole de l’armée à l’antenne de TV Tchad.

Déby est mort, mais c’est un autre Déby qui s’est aussitôt érigé à la tête de l’État : Mahamat Idriss Déby, un des fils les plus puissants de ce président qui avait érigé le népotisme en mode de gouvernance, prend les rênes d’un Conseil national de transition. Général quatre étoiles, il était responsable de la direction générale des services de sécurité. « La Constitution est dissoute. De même que le gouvernement et l’Assemblée nationale », ajoute Tchad infos. 

Les obsèques du président tchadien, mort donc après trente et un ans à la tête de l’État, se sont tenues à N’Djamena en comité restreint. Au milieu de la famille et des leaders de la sous-région, la présence d’Emmanuel Macron n’est pas passée inaperçue. Il s’agissait d’une opération politique délicate, raconte la presse.

En effet. Le « grand ami » était un représentant de ces dictateurs maffieux que nous protégeons au pouvoir, en Afrique … et ailleurs.

Le 14/04/2021, dans le journal anglais The Conversation avait publié un article au titre éloquent : « Au Tchad, Idriss Déby sacré pour un sixième mandat, mais jusqu’à quand ? ». Sous la plume de Helga Dickow, Universitaire spécialiste de l’Afrique on pouvait lire : « Il n’y avait pas de suspense : après 31 ans au pouvoir, le président tchadien s’est octroyé un mandat supplémentaire lors de la présidentielle. Son pouvoir absolu est fondé sur la répression, les revenus du pétrole et le soutien de la France. Mais il devrait se méfier de la colère du peuple », prévenait cet universitaire.

L’élection présidentielle a eu lieu le 11 avril, et grâce à cette nouvelle victoire, il aurait pu rester à la tête du pays jusqu’en 2033. Ce militaire expérimenté avait rejoint l’armée dans les années 1970, pendant la première guerre civile tchadienne. Il est ensuite nommé commandant des forces armées par Hissène Habré, qui a dirigé le pays de 1982 à 1990.

En 1990, un soulèvement conduit par Idriss Déby, lui-même, chasse Habré du pouvoir. Déby promet alors d’instaurer une démocratie pluripartite fonctionnelle et de mettre un terme à la criminalité et à la violence de ses prédécesseurs. Mais cette promesse est vite oubliée. Bientôt, le nouveau président n’a plus que deux ambitions : conserver son poste par tous les moyens et enrichir sa famille.

Cumul des fardeaux !

Trente ans plus tard, il est à la tête d’un État frappé par une extrême pauvreté, malgré les revenus du pétrole. Le pays souffre également de la défaillance de ses systèmes de santé et d’éducation, d’absence de perspectives professionnelles pour la jeunesse, et d’un fort taux de chômage. En 2020, l’ONU a classé le Tchad 187e, sur 189 pays, pour l’indice de développement humain. Au Tchad, la liberté politique est quasi inexistante et les droits de l’homme sont bafoués au quotidien. Les chefs de file de l’opposition, les défenseurs des droits, les journalistes et les syndicalistes sont exposés à une menace permanente. Au fil des années, les partis d’opposition et les syndicats ont organisé de nombreuses manifestations contre le président, pour réclamer la tenue d’élections libres et justes, mais aussi pour attirer l’attention sur la situation socio-économique désastreuse de nombreux Tchadiens.

Le nord du pays a également été le théâtre de plusieurs soulèvements contre le régime. Pire : en 2006 et 2008, des membres du clan d’Idriss Déby, de l’ethnie des Zaghawa, et d’anciens alliés du président désormais acquis à l’opposition ont tenté de le renverser par la force.

C’est à ces obsèques « familiales » que notre Jupiter a participé : au premier rang !



Responsabilités du capitalisme.

La politique des gouvernements, à l'échelle de la planète, n'a qu'un objectif : préserver les intérêts du capital financier en écrasant la valeur de la force de travail, dont les systèmes de santé sont partie intégrante.

Face à la colère qui gronde à l'échelle internationale les gouvernements, dans la panique, ont instrumentalisé la pandémie pour tenter de terroriser les peuples, de les museler, pour faire passer leurs contre-réformes destructrices en s'attaquant à ce qu'ils appellent le « coût du travail » pour tenter d'écraser les travailleurs et la population laborieuse, en jetant à la rue des centaines de millions de travailleurs et de jeunes à l'échelle mondiale. Ils versent des centaines de milliards aux représentants des monopoles impérialistes pour les aider à se concentrer, au détriment du tissu des petites et moyennes entreprises. Ils cherchent à en finir avec le monde d'après 1945, qui a vu, sur tous les continents, les masses exploitées et les peuples conquérir par leur combat révolutionnaire des droits et des conquêtes. Il leur faut donc aujourd'hui, pour écraser la force de travail et tenter de   restaurer le taux de profit, détruire toutes ces conquêtes.

Le capitalisme est responsable de la paupérisation grandissante de l'humanité : 2,8 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, vivent avec moins de 2 euros par jour. Plus de 50 % d'entre eux vivent en Afrique. 876 millions d'êtres humains sont analphabètes, dont les deux tiers sont des femmes.

Il est responsable du développement de maladies pour lesquelles existe un vaccin, comme la rougeole. Cette maladie a augmenté de plus de 50 % entre 2016 et 2019. Cette dernière année, 207 500 personnes sont mortes de la rougeole, principalement en Afrique. 230 millions de personnes sont infectées par le paludisme, qui provoque la mort de plus de 400 000 personnes chaque année, dont 85 % en Afrique subsaharienne, alors qu'il existe des traitements pour soigner cette maladie. En Afrique de l'Ouest, le virus Ebola a tué 15 000 personnes.

Il est responsable de la mort au travail de 2,3 millions de personnes, chaque année, selon les chiffres de l'Organisation Internationale du Travail.

Il est responsable de la politique destructrice qui frappe depuis longtemps l'ensemble des continents. La politique de pillage des ressources naturelles et d'endettement a disloqué de nombreux pays à l'échelle mondiale, et notamment en Afrique, en détruisant les services de santé. En Amérique latine et aux Caraïbes le Produit intérieur brut (PIB) s'est contracté en 2020 de près de 8 %, la plus grande contraction depuis 120 ans.

Dans les pays impérialistes, la population constate que la situation qui prévalait dans les pays opprimés s'abat maintenant sur elle. Cette politique a frappé les services publics et l'hôpital dans les pays capitalistes développés, comme en atteste le fait qu'il y a eu en France ( un pays jadis réputé pour son système de santé ) plus de 100 000 lits fermés en 20 ans. Le journal Les Echos le 16 juillet 2019 rappelait : « Sur les quelque 1.400 hôpitaux que compte l'Allemagne, « bien moins de 600» sont en réalité nécessaires, c'est la conclusion radicale d'une étude commandée par la fondation Bertelsmann. Les auteurs de l'étude, membres de l'Institut berlinois pour la recherche sociale et sanitaire (IGES), recommandent de fermer plus d'un établissement sur deux outre-Rhin, afin d'améliorer la qualité des soins ». Et aujourd'hui, en pleine pandémie, ces gouvernements à la solde du capital continuent de fermer des lits et de supprimer des postes hospitaliers. Avec un système sanitaire adapté la liste des morts ne serait pas ce qu’elle est.

Il est responsable du fait que 448 millions d’enfants souffrent de la malnutrition et de la faim. La faim tue chaque jour 25 000 personnes, soit 9 millions par an ! Contre la faim, il existe un vaccin : la nourriture. Responsable de ce massacre de 9 millions de personnes chaque année, comme en témoigne le directeur du programme alimentaire mondial de I'ONU, qui craint « une pandémie de la faim plus grave que la Covid-l9 » annonçant que 270 millions de personnes s'acheminent dangereusement vers la famine. Et il ajoute « 270 millions de nos voisins sont aujourd'hui au bord de la famine. De l'autre, il y a 400 000 milliards de dollars de richesses dans le monde (...) et nous n'avons besoin que de 5 milliards de dollars pour sauver de la famine 30 millions de vies ». Certes, mais ce qui domine à l'échelle mondiale, ce sont les lois du capital ! Et les lois du capital c'est l'augmentation des profits.

Les 651 milliardaires américains se sont encore enrichis depuis le début de la pandémie : leur fortune a progressé de 1 000 milliards de dollars depuis la mi-mars. Selon l'Organisation Instituts for Policy Studies , « leur fortune globale dépassait au 7 décembre les 4 000 milliards de dollars, contre 2 950 milliards le 18 mars. Jamais auparavant l'Amérique n'avait vu une telle accumulation de richesses en si peu de temps et de mains ». Dans le dernier classement Forbes des 20 milliardaires les plus riches du monde, en avril 2021, les riches Français sont menés par l'inévitable Bernard Arnault, le « parrain » de Macron, avec une fortune estimée à 125 milliards d'euros. Le PDG du groupe LVMH est la troisième personne la plus riche au monde. La fortune de Bernard Arnault a presque doublé sur un an. Tous ont vu leur fortune grimper par rapport à 2020.

Voila la réalité de la loi du capital ! Ce ne sont pas le COVID-19 et la pandémie qui sont responsables de ce massacre social et humain mais le système économique dirigé par les capitalistes.

Dans quel pays sommes-nous ?

Dans le journal Valeurs Actuelles, une tribune parue le 21 avril, écrite par des généraux à la retraite dénoncent le « délitement » de la France et se déclarent « disposés à soutenir les politiques » défendant « la nation ». Soixante ans après le putsch d’Alger, mécontents du lâchage du Général De Gaulle qu’ils avaient secondé 3 ans auparavant pour le Coup d’Etat de 1958, allons nous assister à la fin de la Vème République, par ceux qui lui ont ouvert le pouvoir ? Eux-mêmes posent la question ? Et après cinq jours de silence, Florence Parly, la ministre des Armées, a réagi en décrivant ce qu’elle appelle être comme une « tribune irresponsable », « signée par des militaires à la retraite qui n’ont plus aucune fonction ». Quel gouvernement ! Interpellé dans cette lettre pour « un appel pour un retour de l'honneur et du devoir au sein de la classe politique », la réponse prend 5 jours au lieu d’un rappel à l’ordre !

Le 19 mai, quelques milliers de policiers se sont rassemblés devant l’Assemblée nationale. De nombreux drapeaux bleus du syndicat Alliance ont envahi le quai d’Orsay, juste devant l’Assemblée nationale, dès 13h, rassemblés pour une « marche citoyenne statique » en hommage au policier Éric Masson, tué il y a deux semaines à Avignon. Mais les syndicats policiers ont joint à cet appel des mots d’ordre sécuritaires, et un cahier de doléances très précis, comprenant en particulier le durcissement des peines contre ceux qui s’en prennent aux policiers, pour dénoncer le manque de sévérité de l'institution judiciaire. « Le problème de la police, c'est la Justice », a notamment scandé Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance ! Sachant qu’à l’heure actuelle le meurtre d’un fonctionnaire de police peut être puni de la réclusion criminelle à perpétuité, qu’ajouter de plus ?

Interrogé dans un entretien à l’Express, à la veille de la manifestation des policiers, le ministre de l’Intérieur a déclaré préférer « le bon sens du boucher-charcutier de Tourcoing » aux études de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Lesquelles constatent pourtant à travers leurs enquêtes de « victimation » une relative stagnation de la délinquance, ce qu’a aussitôt reconnu le premier flic de France. Le ressenti plutôt que les faits. L’approximation plutôt que la précision des chiffres. Le « prétendu  bon sens, plutôt que la science », ce sont nos « élites » ! 

« A-t-on jamais vu un ministre soutenir une manifestation organisée contre la politique de son gouvernement ? La présence, mercredi, de Gérald Darmanin aux côtés des policiers en colère était incongrue à plus d'un titre. Non seulement, elle ne pouvait pas dédouaner le pouvoir exécutif de ses propres responsabilités dans le malaise des forces de l'ordre, mais elle valait, en plus, approbation des terribles accusations lancées par les représentants des flics contre l'action judiciaire ». Ecrivait même, Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction, dans : La lettre du Figaro du Jeudi 20 mai 2021. Si même la droite se pose des questions, où va-t-on ? Les dérives fascisantes sont devenues monnaie courante.

« Notre rôle est de résister à cette dérive »

Le 19 mai, les syndicats de policiers, Alliance, Alternative Police, Unité SGP FO Police, UNSA Police, Synergie, CFDT ministère de l’Intérieur... ont organisé une « marche citoyenne » en direction de l’Assemblée nationale. Une marche « citoyenne » sans la moindre revendication syndicale. Une « marche » contre qui ? Pour obtenir quoi ? Le déroulement des événements a donné de premiers éléments de réponses. Étaient présents dans ce qu’il faut bien appeler une initiative politique : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, LREM, le MODEM, le Rassemblement National et Jordan Bardella, son vice[1]président, Les Républicains, de nombreux élus PS et Olivier Faure, Premier secrétaire de ce parti, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, Yannick Jadot d’EELV... Toutes les confédérations syndicales y étaient représentées. La France Insoumise, ses députés à l’Assemblée nationale, ont refusé de s’y joindre. Le POI a estimé important d’en demander les raisons à Jean-Luc Mélenchon, qui a bien voulu répondre aux questions d’Informations ouvrières, tribune libre de la lutte des classes, hebdomadaire du POI. Nous publions ici cet entretien.

Le groupe parlementaire LFI a refusé de participer à la manif des policiers. Peux-tu nous dire pourquoi ?

Jean-Luc Mélenchon : Parce que nous n’étions pas d’accord avec ses mots d’ordre. Nous les avons d’emblée reçus comme des revendications d’extrême droite anti-républicaines. Les syndicats policiers à l’origine de ce rassemblement sont comptables d’un lourd passif. Ces dernières années, ils ont menacé ouvertement des partis politiques, notamment en manifestant devant le siège de La France insoumise, mais également des juges et de Radio France. Nous n’oublions pas que, depuis trois ans, trente-deux personnes ont été éborgnées, cinq mains ont été arrachées, et pas un tireur n’a été condamné. Que demandaient-ils dans cette manifestation ? Leurs intentions ne sont pas cachées. Ils veulent des peines automatiques pour les crimes commis contre des policiers. C’est-à-dire la fin d’un principe au fondement de la justice républicaine : l’individualisation des peines. C’était donc une manifestation pour faire pression sur l’autorité judiciaire. Le secrétaire général d’Alliance en est d’ailleurs passé directement aux menaces. A la tribune, il a déclaré devant le ministre de l’Intérieur, des élus de droite et d’extrême droite, mais aussi le premier secrétaire du Parti socialiste, la maire de Paris et un candidat EELV à la présidentielle : « Le problème de la police, c’est la justice. La justice doit rendre des comptes. » De son côté, le secrétaire départemental de FO SGP Police, François Bersani affirme : « Si cette mobilisation s’avère très forte, les digues céderont, c’est-à dire les contraintes de la Constitution et de la loi. » Ces déclarations suffisent à disqualifier la manifestation comme factieuse. Quel autre mot utiliser pour qualifier des policiers qui viennent faire pression sur le pouvoir législatif pour obtenir des tribunaux à leur main ? L’attitude de certains qui, à gauche, ont accepté les injonctions des syndicats factieux de la police est consternante. Ainsi d’Olivier Faure, qui a osé proposer un « droit de regard » des policiers dans l’application des peines. Le Parti socialiste a vraiment perdu toute boussole. D’autres ont prétendu que c’était uniquement un hommage pour les policiers morts assassinés. Bien sûr, avec ceux-là et leur famille, nous sympathisons. Mais nous sommes aussi en pointe pour dénoncer le scandale des 733 travailleurs, dans tous les secteurs, qui meurent sur leur poste de travail en une année. Nous pointons aussi le fait suivant : l’an dernier, il y a eu quatre fois plus de policiers décédés après un suicide que morts en opération. Quand le pouvoir se décidera-t-il à se préoccuper de ce problème ? Et les syndicats ? Lequel a soutenu la proposition de commission d’enquête sur ce sujet des députés insoumis Alexis Corbière et Ugo Bernalicis ? Nous avons nos propositions pour la refonte républicaine de la police, comme le rétablissement du Code de déontologie de 1986 ou le passage à une doctrine de la désescalade. Ensuite, bien sûr, il faut mettre des moyens, mais pas n’importe où ! Nous en avons besoin pour les brigades de police judiciaire spécialisées dans les enquêtes sur les trafics d’armes, d’êtres humains ou la délinquance financière. Les revendications matérielles étaient absentes de la manifestation. La surenchère sécuritaire où les syndicats policiers veulent nous entraîner est dangereuse pour le caractère démocratique de notre société. Notre rôle est de résister à cette dérive.