Santé - Monsieur Castex lâche le morceau
Le rejet populaire du
régime, des partis de gouvernement ne faiblit pas pour 77 % des citoyens, ils
suscitent la méfiance, le dégoût (1). Quoi de plus normal ? Aux médecins
intensifs réanimateurs, qui exigent des effectifs et des lits (2), M Castex
adresse une réponse de butor « Il ne suffit pas d'acheter des lits chez
Ikea (…) encore faut-il dimensionner les services, notamment ceux de
réanimation, en fonction d'une crise qui survient une fois par siècle (3)
? ». Sans le vouloir, il lâche le morceau. Pourquoi dimensionner le stock
de masques à un milliard, comme le prescrivaient les experts en 2019 ? Pourquoi
stocker les tests, les respirateurs, les blouses, les gants ? Pourquoi ces
dépenses superflues de prévention sanitaires ? Si la pandémie du siècle
survient les soignants, les Ehpad, les patients se débrouilleront ! C'est cette
doctrine criminelle d'abandon, d'incurie du régime, qui a condamné à mort, en
mars 2020, tant de soignants, de résidents d'Ehpad, de malades.
N'est-ce-pas ce qu'on attend
d'un Etat en démocratie, qu'il s'agisse de catastrophes naturelles, de la
sécurité des transports, d'une épidémie, qu'il dimensionne - les urgences, les
services publics, les contrôle pour parer aux imprévus « qui
surviennent une fois par siècle »? Mais pas un régime de « copains et
de coquins » comme la Ve République, au seul service des riches, qui se
soucie de l'intérêt public, de la vie, de la santé du peuple, comme d'une
guigne.
Il en sera ainsi jusqu'à ce
que les 77 %, qui rejettent ce régime corrompu, le remplacent par un Etat
contrôlé directement par le peuple.
(1) Enquête du Centre d'étude de la vie politique
française (Cevipof) 22 février
(2) Alors que le gouvernement justifie ses mesures
liberticides par la saturation de réanimation, le Syndicat des médecins
réanimateurs annonce que ce même gouvernement ne crée que la moitié des postes
strictement nécessaires. Il organise donc sciemment la saturation.
(3) Ouest France 5 février
Michel SERAC IO N°644, 4 au
10 mars 2021
Etudiants - L’occasion fait le larron.
Le dédain scandaleux du
gouvernement envers la détresse des étudiants, le sacrifice de leurs études,
appelle un éclairage, celui de la haine historique de la Ve République pour le
droit démocratique aux études, au-delà des classes nanties.
Nous étonnerons sûrement nos
plus jeunes lecteurs en leur apprenant que le nombre d'étudiants inscrits fut
jugé par la bourgeoisie insupportable lorsqu'il atteignit trois cent mille. Ils
sont aujourd'hui 2,7 millions.
Dans les années 1966-68, les
ministres de De Gaulle multiplièrent les barrages de sélection (1). La
répression policière allait croissant, jusqu'aux provocations de 1968, et à la
riposte ouvrière qu'on sait. Après sa défaite, le régime contre- attaqua, dès
1971, réduisant les sursis pour études. Une déferlante, surgie de tous les
lycées de France, submergea le
gouvernement. Plus massive encore fut la colère contre la tentative de Chirac
d'instaurer la sélection à l'entrée des facs (1986).
Les soulèvements de la
jeunesse devinrent la hantise du pouvoir.
Le régime s'efforça depuis
de laisser les universités s'enfoncer dans la pénurie en les asphyxiant
financièrement. En bloquant les carrières d'enseignement, de recherche...
Arrivent la pandémie et ses
opportunités, pour un régime réactionnaire, cynique, ennemi des libertés.
Pour un tel régime, un
étudiant sur cinq sous le seuil de pauvreté, la souffrance psychique, la
désorganisation, tout ce qui peut pousser à l'abandon des études...sont une
aubaine, une possible revanche sur la démocratie.
Il devrait néanmoins se
méfier de l'eau qui dort, et plus encore de celle qui bouillonne.
(1) La digue solide séparant la scolarité des classes
aisées (lycée-université) et les « études courtes » assignées aux
enfants des classes populaires subit des brèches dans les années 1950-60,
constamment élargies depuis.
Michel SERAC IO N°638 (21 au 27 janvier 2021)
Tout un peuple nassé par le pouvoir.
Discussion, sur LCI, entre
une psychologue et un médecin de réanimation.
Psy : « Comment peut-on
penser qu'enfermer de force des gens qui ne sont pas malades n'a pas un
bénéfice/risque absolument tragique ? On a eu trois défenestrations en dix
jours à Robert-Debré en pédopsychiatrie. A 7-11 ans, on ne se suicide pas on
joue au pokèmon ! »
Réa : « Nous, on veut
un confinement fort, parce qu'on ne veut plus avoir de patients en réanimation.
J'ai perdu hier un patient de 34 ans. C'est difficile parce qu'on peut avoir
des dépressions, des suicides; mais
nous, on va avoir tout de suite des décès. »
Psy : « Ce pourquoi
vous devez combattre, parce que vous êtes des héros maltraités depuis trente
ans à l'hôpital, c'est que les soignants ne soient pas en burn-out, payés au
lance-pierre, ce n'est pas qu'on enferme les gens bien portants ! Il faut
changer la réa, augmenter les lits ! »
N'ont-ils pas tous les deux
raison ?
Autant que cette
travailleuse épuisée : « Je passe en télétravail à 100 %, avec garde
d'enfant, cuisine, ménage et lessive », ou les enseignants ulcérés par le
chaos Blanquer, les étudiants, les artistes... ?
Tout un peuple est piégé,
nassé par un pouvoir sans scrupule, qui a supprimé cent mille lits, interdit
aux lycéens de devenir médecins (1); qui confine un département de deux cent
mille habitants parce que la réanimation est « saturée » avec … douze
lits !
Coupables de crimes
sanitaires, ces professionnels du mensonge osent dire qu’ « il faut
du temps pour former un médecin-réanimateur ». Un régime haï et cruel ne
peut nasser, opprimer tout un peupleindéfiniment.
(1) Le
nombre d’étudiants autorisés à s’inscrire en médecine est passé de 8500(1971) à
3500 par an (1993), d’où les départs en retraite non remplacés et les
« déserts médicaux » français. Le régime (droite et gauche) ne
pensait (sous pression des financiers) qu’à diminuer les prescriptions et les
dépenses médicales. En septembre 2020 le syndicat des médecins réanimateurs
exigeait de porter de 70 à 130 le nombre de postes au concours d’internes en
réanimation. Véran a décidé 72 !...
Michel Sérac. IO N°649. (8
au 14 avril 2021)