vendredi 4 juin 2021

Quelques articles intéressants.

 Santé - Monsieur Castex lâche le morceau

Le rejet populaire du régime, des partis de gouvernement ne faiblit pas pour 77 % des citoyens, ils suscitent la méfiance, le dégoût (1). Quoi de plus normal ? Aux médecins intensifs réanimateurs, qui exigent des effectifs et des lits (2), M Castex adresse une réponse de butor « Il ne suffit pas d'acheter des lits chez Ikea (…) encore faut-il dimensionner les services, notamment ceux de réanimation, en fonction d'une crise qui survient une fois par siècle (3) ? ». Sans le vouloir, il lâche le morceau. Pourquoi dimensionner le stock de masques à un milliard, comme le prescrivaient les experts en 2019 ? Pourquoi stocker les tests, les respirateurs, les blouses, les gants ? Pourquoi ces dépenses superflues de prévention sanitaires ? Si la pandémie du siècle survient les soignants, les Ehpad, les patients se débrouilleront ! C'est cette doctrine criminelle d'abandon, d'incurie du régime, qui a condamné à mort, en mars 2020, tant de soignants, de résidents d'Ehpad, de malades.

N'est-ce-pas ce qu'on attend d'un Etat en démocratie, qu'il s'agisse de catastrophes naturelles, de la sécurité des transports, d'une épidémie, qu'il dimensionne - les urgences, les services publics, les contrôle pour parer aux imprévus « qui surviennent une fois par siècle »? Mais pas un régime de « copains et de coquins » comme la Ve République, au seul service des riches, qui se soucie de l'intérêt public, de la vie, de la santé du peuple, comme d'une guigne.

Il en sera ainsi jusqu'à ce que les 77 %, qui rejettent ce régime corrompu, le remplacent par un Etat contrôlé directement par le peuple.

(1) Enquête du Centre d'étude de la vie politique française (Cevipof) 22 février

(2) Alors que le gouvernement justifie ses mesures liberticides par la saturation de réanimation, le Syndicat des médecins réanimateurs annonce que ce même gouvernement ne crée que la moitié des postes strictement nécessaires. Il organise donc sciemment la saturation.              

(3) Ouest France 5 février       

Michel SERAC IO N°644, 4 au 10 mars 2021

Etudiants - L’occasion fait le larron.

Le dédain scandaleux du gouvernement envers la détresse des étudiants, le sacrifice de leurs études, appelle un éclairage, celui de la haine historique de la Ve République pour le droit démocratique aux études, au-delà des classes nanties.

Nous étonnerons sûrement nos plus jeunes lecteurs en leur apprenant que le nombre d'étudiants inscrits fut jugé par la bourgeoisie insupportable lorsqu'il atteignit trois cent mille. Ils sont aujourd'hui 2,7 millions.

Dans les années 1966-68, les ministres de De Gaulle multiplièrent les barrages de sélection (1). La répression policière allait croissant, jusqu'aux provocations de 1968, et à la riposte ouvrière qu'on sait. Après sa défaite, le régime contre- attaqua, dès 1971, réduisant les sursis pour études. Une déferlante, surgie de tous les lycées  de France, submergea le gouvernement. Plus massive encore fut la colère contre la tentative de Chirac d'instaurer la sélection à l'entrée des facs (1986).

Les soulèvements de la jeunesse devinrent la hantise du pouvoir.

Le régime s'efforça depuis de laisser les universités s'enfoncer dans la pénurie en les asphyxiant financièrement. En bloquant les carrières d'enseignement, de recherche...

Arrivent la pandémie et ses opportunités, pour un régime réactionnaire, cynique, ennemi des libertés.

Pour un tel régime, un étudiant sur cinq sous le seuil de pauvreté, la souffrance psychique, la désorganisation, tout ce qui peut pousser à l'abandon des études...sont une aubaine, une possible revanche sur la démocratie.

Il devrait néanmoins se méfier de l'eau qui dort, et plus encore de celle qui bouillonne.

(1) La digue solide séparant la scolarité des classes aisées (lycée-université) et les « études courtes » assignées aux enfants des classes populaires subit des brèches dans les années 1950-60, constamment élargies depuis.

Michel SERAC IO N°638 (21 au 27 janvier 2021)

Tout un peuple nassé par le pouvoir.

Discussion, sur LCI, entre une psychologue et un médecin de réanimation.

Psy : « Comment peut-on penser qu'enfermer de force des gens qui ne sont pas malades n'a pas un bénéfice/risque absolument tragique ? On a eu trois défenestrations en dix jours à Robert-Debré en pédopsychiatrie. A 7-11 ans, on ne se suicide pas on joue au pokèmon ! »

Réa : « Nous, on veut un confinement fort, parce qu'on ne veut plus avoir de patients en réanimation. J'ai perdu hier un patient de 34 ans. C'est difficile parce qu'on peut avoir des dépressions, des suicides;  mais nous, on va avoir tout de suite des décès. »

Psy : « Ce pourquoi vous devez combattre, parce que vous êtes des héros maltraités depuis trente ans à l'hôpital, c'est que les soignants ne soient pas en burn-out, payés au lance-pierre, ce n'est pas qu'on enferme les gens bien portants ! Il faut changer la réa, augmenter les lits ! »

N'ont-ils pas tous les deux raison ?

Autant que cette travailleuse épuisée : « Je passe en télétravail à 100 %, avec garde d'enfant, cuisine, ménage et lessive », ou les enseignants ulcérés par le chaos Blanquer, les étudiants, les artistes... ?

Tout un peuple est piégé, nassé par un pouvoir sans scrupule, qui a supprimé cent mille lits, interdit aux lycéens de devenir médecins (1); qui confine un département de deux cent mille habitants parce que la réanimation est « saturée » avec … douze lits !

Coupables de crimes sanitaires, ces professionnels du mensonge osent dire qu’ « il faut du temps pour former un médecin-réanimateur ». Un régime haï et cruel ne peut nasser, opprimer tout un peupleindéfiniment.

 (1)  Le nombre d’étudiants autorisés à s’inscrire en médecine est passé de 8500(1971) à 3500 par an (1993), d’où les départs en retraite non remplacés et les « déserts médicaux » français. Le régime (droite et gauche) ne pensait (sous pression des financiers) qu’à diminuer les prescriptions et les dépenses médicales. En septembre 2020 le syndicat des médecins réanimateurs exigeait de porter de 70 à 130 le nombre de postes au concours d’internes en réanimation. Véran a décidé 72 !...

Michel Sérac. IO N°649. (8 au 14 avril 2021)