La Constitution de 1958 instituant la Ve République,
concoctée sur mesure par et pour de Gaulle en pleine guerre d’Algérie, repose
sur une conception profondément antidémocratique des institutions, avec un
exécutif tout puissant (notamment l’article 16 que Mitterrand qualifiait de «
coup d’État permanent », mais qu’il s’est bien gardé d’abroger) et un parlement
« croupion » rendu impuissant par le recours à l’article 49.3 ou aux
ordonnances.
La presse s’extasie sur le renouveau du personnel politique
avec Macron, 39 ans.
Changement ? Nouveauté ?
Son programme ? Poursuivre et amplifier la politique de
destruction de tous les acquis ouvriers menée par ses prédécesseurs au compte
de la bourgeoisie, de l’Union européenne et de la mondialisation.
Toutes ces « nouvelles figures », derrière un masque
« moderne », fabriqué par les médias y compris people, ne sont rien
d’autre que les exigences du patronat et du Medef, à savoir : détruire toute
réglementation, Code du travail, Sécurité sociale,…
Détruire toutes les conquêtes de 1936 et 1945, et pour ce
faire, tenter de liquider les syndicats.
En dépit du matraquage, du chantage à la « montée de
l’extrême droite », malgré les menaces et les insultes contre tous ceux qui se
refusaient à voter Macron, malgré toutes les invectives illustrées par
l’incroyable formule : « S’abstenir, c’est voter Le Pen », seize millions ont
refusé ce piège, en s’abstenant, en votant blanc ou nul. Ce rejet est
l’expression de la colère qui gronde dans ce pays contre toute la politique
menée par les gouvernements successifs au compte des diktats de l’Union
européenne, du FMI et du capital financier. C’est la colère de la population
salariée, au chômage ou retraitée, confrontée à la destruction de l’hôpital
public, de l’école et de l’ensemble des services publics. C’est la révolte de
toute une jeunesse confrontée à la destruction des diplômes et à qui Macron et
ses soutiens disent aujourd’hui : « Il n’y a pas d’autre avenir pour vous
qu’Uber, les start-up dès l’adolescence ou filer à l’étranger. »
Oui, il y aura, c’est inévitable, confrontation. Il faut
être prêt !
La gravité de la situation, ses enjeux historiques, appelle
à poursuivre la discussion sur la proposition de constituer un « Comité
national de défense des conquêtes de 1936 et 1945 ». Cette discussion doit
continuer à s’étendre pour contribuer, à la résistance plus que jamais
déterminante pour les travailleurs, les jeunes, les retraités, la République,
la civilisation, contre la décomposition et la barbarie inhérentes au capitalisme
pourrissant.