mardi 23 mai 2017

La saison 2016-2017 du rugby français condense tout ce qu’il ne voulait pas voir.



Sur le plan économique, le Top 14 s’est entiché de mécènes qui, pour y avoir englouti des millions, se sont crus légitimes à le piétiner. Rayer de la carte un club plus que centenaire ? Même les propriétaires asiatiques de clubs de football anglais n’avaient pas osé, s’en tenant à la destruction de stades et au dessin de nouveaux maillots.
Les joueurs ont mordu goulûment - qui leur en voudrait ? - dans ce gâteau multiplié par deux en dix ans. Et on parle là des masses salariales officielles, sans parler des salaires déguisés en droits d’image. Combien de temps avant le premier scandale de fraude fiscale, inéluctable au vu des montants en jeu, du système de rémunération et de la présence croissante d’avocats au chevet des stars du Top 14 ?
Dans le Top 14, des stars sud-africaines ou néo-zélandaises signent les contrats de leur vie pour une ou deux saisons. Des additions de talent qui, quand la greffe prend, peuvent vous amener un titre, mais elles retardent l’émergence de jeunes talents et contribuent à la désidentification d’un public à son club, d’autant plus que le système de transferts du rugby est plus laxiste que celui du football.
La Fédération. Le patron, c’est Laporte. Son second, Serge Simon.
Le premier a aussitôt fait céder la digue que représentait le maillot du XV de France, vierge de sponsor. Sans crainte des conflits d’intérêts, il a offert le torse des internationaux à Mohed Altrad, propriétaire du club de Montpellier, qu’il défend dans l’affaire des matchs reportés. Selon l’Equipe, entraîneur de Toulon, Laporte « avait porté le degré d’irrespect des arbitres à des niveaux rappelant certains techniciens de Ligue 1 ». Le second, médecin de profession, prend autant de plaisir à enfoncer la lutte antidopage qu’à pousser en mêlée au siècle dernier. En coulisse, la Fédération a engagé un bras de fer avec l’Agence française de lutte contre le dopage. Les deux hommes avaient été les plus bruyants lorsqu’il s’était agi, ces dernières années, de contester l’existence de produits dopants dans les vestiaires du Top 14.

Et aujourd’hui, Clément Mazella dans Rugbyrama écrit sous le titre « Pendant les barrages le rugby a dépassé le stade de la violence » : « Les barrages de Top 14 ont donné lieu à des matches ô combien engagés avec des chocs d'une violence hallucinante. Les K.O ont été nombreux. C'était à celui qui allait encaisser le plus de coups sans rompre. Bien évidemment, le rugby est un sport de contacts, de combat, où il faut prendre le dessus sur son adversaire. Mais là, sur chaque impact ou presque, on a tremblé. Chaque plaquage, chaque charge étaient plus qu'appuyés. Et que dire des déblayages ? Certaines fois, cela dépassait l'entendement.» … « Le but, c'est de faire mal, très mal, toujours plus mal à l'adversaire. Sur l'action de Josua Tuisova, l'ailier toulonnais décida d'aller tout droit et de rentrer dans David Smith. Cela aurait été la même chose s'il y avait eu un mur devant lui. Pourquoi n'a-t-il pas essayé un crochet ou de le prendre de vitesse ? Est-ce l'évolution des mentalités dans notre championnat ? A ce rythme-là, on comprend pourquoi les spectateurs sont de plus en plus nombreux à regarder les matches de Super Rugby où l'évitement prédomine ainsi que la vie du ballon. » … « En y réfléchissant, si les arbitres sanctionnaient chaque faute, on boucherait nos oreilles tant les sifflets retentiraient. Et le jeu n'en serait plus un tellement celui-ci serait haché. Que faire alors ? Le débat mérite d'être ouvert. Car là, on a dépassé les limites de la violence. Et ce sans bagarre générale. Un comble. » … « Dans quel état seront les joueurs dans dix ans ? »

Cela fait longtemps déjà que je choisis de regarder les matches de Super Rugby plutôt que le Top14, où la technique individuelle est extraordinaire et collective (l’évitement est l’apanage des blacks surtout, mais des australiens aussi) au service de la vie du ballon. Bien sûr, tout n’est pas parfait, les nations du Sud ont aussi leur disparité. Toutefois l’éclosion annuelle de jeunes qui bousculent les hiérarchies chez les Néo Zélandais, due à la formation, bien sûr, et la vie du ballon sur les matches (surtout blacks ou confrontation avec les australiens) est devenue évidente.
A bientôt.

Résistance … en marche !



La Constitution de 1958 instituant la Ve République, concoctée sur mesure par et pour de Gaulle en pleine guerre d’Algérie, repose sur une conception profondément antidémocratique des institutions, avec un exécutif tout puissant (notamment l’article 16 que Mitterrand qualifiait de « coup d’État permanent », mais qu’il s’est bien gardé d’abroger) et un parlement « croupion » rendu impuissant par le recours à l’article 49.3 ou aux ordonnances.
La presse s’extasie sur le renouveau du personnel politique avec Macron, 39 ans.
Changement ? Nouveauté ?
Son programme ? Poursuivre et amplifier la politique de destruction de tous les acquis ouvriers menée par ses prédécesseurs au compte de la bourgeoisie, de l’Union européenne et de la mondialisation.
Toutes ces « nouvelles figures », derrière un masque « moderne », fabriqué par les médias y compris people, ne sont rien d’autre que les exigences du patronat et du Medef, à savoir : détruire toute réglementation, Code du travail, Sécurité sociale,…
Détruire toutes les conquêtes de 1936 et 1945, et pour ce faire, tenter de liquider les syndicats.
En dépit du matraquage, du chantage à la « montée de l’extrême droite », malgré les menaces et les insultes contre tous ceux qui se refusaient à voter Macron, malgré toutes les invectives illustrées par l’incroyable formule : « S’abstenir, c’est voter Le Pen », seize millions ont refusé ce piège, en s’abstenant, en votant blanc ou nul. Ce rejet est l’expression de la colère qui gronde dans ce pays contre toute la politique menée par les gouvernements successifs au compte des diktats de l’Union européenne, du FMI et du capital financier. C’est la colère de la population salariée, au chômage ou retraitée, confrontée à la destruction de l’hôpital public, de l’école et de l’ensemble des services publics. C’est la révolte de toute une jeunesse confrontée à la destruction des diplômes et à qui Macron et ses soutiens disent aujourd’hui : « Il n’y a pas d’autre avenir pour vous qu’Uber, les start-up dès l’adolescence ou filer à l’étranger. »
Oui, il y aura, c’est inévitable, confrontation. Il faut être prêt !
La gravité de la situation, ses enjeux historiques, appelle à poursuivre la discussion sur la proposition de constituer un « Comité national de défense des conquêtes de 1936 et 1945 ». Cette discussion doit continuer à s’étendre pour contribuer, à la résistance plus que jamais déterminante pour les travailleurs, les jeunes, les retraités, la République, la civilisation, contre la décomposition et la barbarie inhérentes au capitalisme pourrissant.

A propos de l’Appel aux laïques



Suite à l’Appel aux laïques, et son succès, rappelons-en les objectifs :
- La Séparation des Eglises et de l'Etat organise la distinction entre la sphère publique et la sphère privée, entre le pouvoir civil et le monde religieux. En conséquence, l'Etat, sous aucune forme, ne doit s'ingérer dans les affaires religieuses. Il n'a pas à organiser un culte.
C'est un principe essentiel et, en contrepartie, la religion ne doit pas se mêler des affaires publiques. Si l'Etat, et quelles qu'en soient les raisons, décide d'organiser un culte, nous ne sommes plus dans le domaine de la laïcité, mais dans celui du concordat. Les cultes doivent s'organiser comme ils l’entendent, et s'ils ne le peuvent pas, ce n'est pas à la puissance publique de le faire à leur place.
- La République assure la liberté de conscience pour tous, elle n'a pas à distinguer entre les religions, entre celles qui auraient sa faveur au détriment d'une autre. La laïcité, c'est la neutralité de la puissance publique en matière de croyance et de non-croyance. Tout autre comportement relève de la discrimination, de l'inégalité et de l'ingérence antilaïque.
- La laïcité de l'Etat impose qu'il n'y ait aucun financement public des activités religieuses quelles qu'elles soient. Les Elus du peuple ne doivent faire aucune allégeance publique à un culte. Libre à eux de pratiquer, en dehors de leurs missions publiques, l’opinion philosophique de leur choix.
- Enfin l’appel des laïques est une référence explicite au Serment de Vincennes de 1960 qui rappelle que la Nation doit consacrer ses efforts pour la seule Ecole de la République, l’Ecole laïque. Le rassemblement effectué autour de ce rappel d’un principe fondamental est donc d’une importance capitale. Fonds publics au Public, Fonds privés au Privé. Le détournement de fonds annuel est aujourd’hui de 10 milliards d’euros.

A bientôt.

Les Riches




Qu'est-ce qu'un milliardaire fait de son argent ? Des sociétés spécialisées se sont créées pour fournir tous les désirs des riches milliardaires aux quatre coins de la planète. La société Hermès, appartenant au groupe de Bernard Arnault crée des sacs de luxe, la liste d'attente est de cinq ans. On peut s'acheter un sac en peau de crocodile du Nil incrusté d'or et de diamant pour 110 000 euros.
On peut s’acheter un Iphone pour 3 millions d'euros avec une coque en or sertie de diamants.
Quand on est riche, on a une belle maison. Et, pour Noë1, on veut un bel arbre de Noël : une société livre un sapin de Noël pour 15 000 euros aux décorations en pierres précieuses.
Un riche peut vouloir un Jean Levis, mais pas n'importe quel Levis. La marque fabrique donc un Jean de luxe pour 25 000 euros.
La société Tips fabrique des sachets de thé à 280 euros le sachet, décoré de petits diamants. Une jeune milliardaire chinoise s’est vantée d’avoir acquis un jeune dogue du Tibet, espèce rare, pour la somme de 500 000 euros. Quand on aime les animaux on ne compte pas !
Un chausseur italien propose des chaussures sur mesure dans un cuir de très grande qualité mêlé avec des feuilles d'or de 24 carats,  pour 30 000 euros.
Enfin, un riche pourra s'acheter la nouvelle Bugatti, la Chiron, qui roule à 420 km/h, fabriquée entièrement à la main. Cinq cents modèles numérotés seront fabriqués; la moitié est déjà vendue ; prix de la voiture : 2,88 millions d’euros. Les riches ont du goût, du style, …des chaussures en or, du thé aux diamants. Il est évident qu’il leur faut toujours plus. N’ayant pas les mêmes goûts c’est à nous de serrer toujours plus la ceinture … en cuir quand même, pour le moment.


  

La BCE fait des cadeaux.



29 mars 2017.
Je cite le Canard Enchaîné : « Les banques ont réservé un triomphe, le 23 mars, à l’adjudication de la Banque Centrale Européenne, qui leur proposait des capitaux à un taux d’intérêt record : jusqu’à moins 0,4%.
Vous avez bien lu : un établissement financier qui emprunte à ces conditions 1 milliards d’euros ne devra rembourser que 984 millions dans quatre ans. Les banques ont ainsi levé 233 milliards, un montant record, de trois à quatre fois supérieur aux précédentes adjudications de la BCE ».
On n’est pas étonné ! Les cadeaux c’est pour les riches !

A bientôt

Tartuffe s'habille en vert



Je cite IO, Michel Sérac :
Le vert est à la mode chez les politiciens de tout acabit. Les gouvernements réactionnaires, socialistes inclus, déchaînent les guerres, détruisent  l'industrie, la santé publique, mais se piquent de sauver la planète.
Toute une gauche officielle remplace l'émancipation des travailleurs par l'utopie d'un capitalisme "écologique".Voici quelques faits que tous ces tartuffes se gardent bien d'évoquer.
Des études scientifiques ont procédé à des comparaisons entre la pollution produite par une voiture et celles excrétées par les supertankers et porte-containers géants     -(quatre terrains de football)- . Il en ressort qu'un seul de ces engins pollue autant que cinquante millions de voitures, et vingt, autant que toutes les voitures du monde. Or ils sont...soixante mille sur les mers.
Leur carburant est du fuel résiduel -le déchet du raffinage- et chaque jour chacun en brûle deux cents tonnes, et tous rejettent à la mer cinq mille tonnes de produits toxiques.
Nous parlons de l'industrie de ces richissimes capitalistes, exonérés de tous les règlements, car ils sont indispensables à toute la classe capitaliste mondiale, les magnats du fret maritime. Comment, sans eux, licencier les ouvriers d'Europe trop coûteux, fermer leurs usines, pour aller enrôler des esclaves salariés à bas prix, en Asie ? Et pour que tous les capitalistes s'enrichissent, le coût de transport des marchandises doit été optimisé.
Nous dirons les conséquences, comme la destruction de la banquise.
En attendant, triez bien vos déchets, sous peine d'être accusé, comme les pets des bovins (ne mangez plus de viande), de hâter le réchauffement climatique!
A bientôt.

Pas intéressants, allez !



Le 12 avril 1967, dans le Canard Enchaîné, paraissait une chronique de Morvan Lebesque que j’ai découpée et conservée … jusqu’à aujourd’hui. Il y a 50 ans !... « Les ouvriers? Ah, ils ne sont pas intéressants, allez ! ». Il y a 50 ans, avec la fougue de la jeunesse, je n’aurais jamais imaginé que rien n’aurait changé en … 2017.
Voici la coupure in extenso :



C'était vendredi soir, sur la seconde chaîne au cours d'un de ces débats à fleur des choses que 1'ORTF appelle de l'information. On parlotait sur la délinquance juvénile. Il y avait là Auguste Le Breton, un jeune prêtre de banlieue et un policier. Le policier évoquait les parents de blousons noirs. « Presque tous des ouvriers » dit-il, et son propre ton le choqua sans doute car il se reprit : « naturellement, il y a parmi eux des gens bien. Mais d'autres il faut l'avouer, (un silence), qui ne sont guère  intéressants ». O phrase immortelle ! Le petit curé sursauta et avec lui, j'imagine, pas mal de spectateurs. En éclair, nous venions de revivre mille souvenirs de jeunesse. « Les ouvriers? Ah, ils ne sont pas intéressants, allez ! » Disait la bonne dame. Disait le bon patron. Disait le bon curé qui avait, une fois par semaine, couvert mis chez l’industriel local. Et dit aujourd’hui, par la bouche d’un de ses serviteurs, la vieille droite qui  nous gouverne.
Cette petite phrase révélatrice, il faut, pour bien la comprendre, avoir été prolétaire, ne fut-ce qu'un temps. On apprend là une vérité pour toute la vie : la morale c'est la condition qu'on vous fait. Les ouvriers sont comme tout le monde, ni meilleurs ni pires. Les ouvriers sont vous et moi, avec leur bien et leur mal. Mais leur condition est de produire sans en tirer juste profit, c'est- dire d'être exploités, c'est-à-dire d'être opposants. Alors, on se défend d'eux avec des moralismes. Classe inférieure égale moeurs inférieures. A l'extrême, devant le bidonville : « Ah, ces gens-là ne sont guère intéressants, allez ! Vous pourriez vivre, vous, dans cette crasse ? » 

On  rougit de rappeler de tels lieux communs en 1967. Mais sommes-nous en 1967 ? Le policier de la Télé nous renvoie à notre temps véritable, la Belle Epoque. Il connaît les HLM, ce brave homme, et sa belle conscience de flic en est scandalisée. Quoi! Tant de gosses à l'abandon, tant de parents « oublieux de leurs devoirs »! Notez d'abord que les bourgeois ont aussi leurs voyous, mais que personne ne songe à dire du banquier ou du colonel : « Ces gens-là ne sont pas intéressants ». Quand un blouson noir commet un délit, on incrimine ses parents; quand c'est un blouson doré, on les plaint. Mais notre policier écarte cette réflexion subversive. « Pas intéressants allez! »,  grommelle-t-il  devant le logis mal tenu, le môme qui traînaille au crépuscule, l'adolescent fou de violence, le père qui roupille et laisse faire. « Pas intéressants, pas intéressants », et naturellement il ne sait pas que le trois-pièces en désordre est celui d'un couple de paysans transplantés avec leur marmaille, traumatisés par la ville, leur salaire déjà dévoré par les loyer et les mirobolantes ventes à crédit ; il ne sait pas que ces adolescents désoeuvrés, fruits de la propagande lapiniste, sont tout simplement des chômeurs, entre l’école terminée et le travail qui ne vient pas; il ne sait pas que dans ce pays de culture « élitaire »,  cette jeunesse est livrée à tous les avilissements de l'esprit à tous les sous-produits des mécaniques du rêve; il ne sait pas que si le père roupille, il a pour cela une bonne raison : les horaires de l'usine, commandés par la Machine, qui dé rythment son existence, lui font du jour la nuit, et lui interdisent une vie de famille normale. Et enfin, il ne sait pas que pour ces jeunes, la rébellion est une réponse logique â l’Ordre. A seize ans devant la perspective de devenir à son tour papa-maman exploités, esclaves d'un boulot abrutissant, et mis en boites HLM, le crâne bourré de romance et de paternalisme et pour finir « pas intéressants », ah ! toute révolte n'est que trop juste. Et il n'y en a jamais que deux, l'aveugle et la lucide : on se fait gangster ou communard.
Il ne sait pas, le bon flic ? Non : il n'a pas à savoir. Oh, je ne le tiens nullement pour un sot ou pour une brute. Mais même quand il s'attache comme il dit : à « prévenir le mal », en vérité il réprime. C'est son rôle, sévir, imposer la loi. Il est la force et tôt ou tard, avec les meilleures intentions du monde, il lui faut bien l’employer. Alors, s’il voyait les pauvres comme ils sont, c’est-à-dire simplement des pauvres, comment pourrait-il exercer son métier ? Imagine-t-on un flic se tournant vers l'Ordre et lui disant « C'est votre faute si ces gens-là sont ainsi ? C’est à vous que je demande des comptes ? ».
Ce ne serait plus l’Ordre et ce ne serait plus un flic. Mais le voyez vous, d’autre part cogner sur des pauvres qui ne sont que des pauvres. Non : il faut que ces pauvres soient aussi autre chose : il faut qu’ils aient des vices, qu'ils soient paresseux, négligents, d'une morales douteuse : i1 faut en brefs qu'ils ne soient pas intéressants pour que la répression soit justifiée. Pas intéressants, donc ne nous intéressons pas à eux, détournons la tête et regardons les choses vraiment intéressantes le lancement du Redoutable, par exemple, ou quelque autre grandiose futilité, tandis que les pauvres restent pauvres, les jeunes désespérés et les infirmes condamnés à mendier, le dimanche dans la rue.
« C’est la faute aux parents », « la faute au cinéma », et d’ailleurs les pauvres sont-ils aussi pauvres qu’on le dit ? Bien sûr que non : ils ont des télés et même des 2CV, M. Jeanneney nous l'a rappelé triomphalement l’autre soir, M Jeanneney qui a on le sait, « toute la confiance du Général ». Lamentable technocrate glacé qui ne sait même pas que la pauvreté est aujourd'hui une pauvreté à gadgets, mais qu’elle demeure l’injuste pauvreté de condition et d’âme, irréductible à des objets ! En vérité, ce qui n'est pas intéressant, mais alors pas du tout ! , c'est cette absence de dimension de l’esprit et du cœur : c'est un système assez rétrograde pour nous parler morale, comme en 1900, quand il s'agit seulement de la condition humaine.

A propos de : Pas intéressants, allez !



J’ai gardé l’article pour témoigner d’une époque et, en fait, il est toujours d’actualité !
La télé et la radio publiques, sous de Gaulle, était à l’écoute du ministre de l’intérieur et obéissait. C’est toujours le cas avec les TV et radios périphériques privées (populistes à l’extrême), appartenant à des cadres du Capital, et à un degré moindre (le populisme) sur la radio nationale qui, sous différentes formes, sont des organes de propagande de la bourgeoisie capitaliste. La presse écrite dans son ensemble appartient à des patrons capitalistes.
Il y a toujours le système de classe, mais on évite de parler de la classe ouvrière, qui alimente en particulier le bataillon des millions de chômeurs, sauf pour dire qu’ils sont les premières victimes du populisme nationaliste (Pas intéressants, allez!). Alors on « modernise »,  on change simplement les mots, on trouve de nouveaux  boucs émissaires, changez pauvres par … immigration, par exemple, même si la majorité des « immigrés » sont de la 2ème ou 3ème génération, donc français, et votre discours prendra une ampleur équivalente, certes plus proche du fascisme, mais que diable !… il faut bien gouverner dans l’intérêt des classes d’élite qui se confondent, avec les intérêts de la finance.
Morale !!! Il n’y a pas plus de morale dans ce système économique, que dans les systèmes qui ont précédé. Leur morale est destinée à nous faire accepter l’exploitation, pas à être appliquée par la classe dirigeante, la morale des exploités est à inventer.
Les jeunes sont révoltés ! Comme les blousons noirs. Je croyais que c’était un des aspects des crises d’adolescence et la révolte, quand elle prend une tournure sociologique et politique, est souvent salutaire. Bien sûr il y a toujours le risque de radicalisation dans les lieux de rejet et quand la société ne répond plus à un « minimum égalitaire », c’est bien connu (IRA, ETA, Brigades rouges, Action directe, etc…etc…). Mais, bien sûr, ce n’est pas la faute du système économique et de ses « crises ».
Si l’on apprend les sciences vérifiables ou la littérature, on n’apprend que mal les sciences humaines plus difficiles à appréhender, car dans ce cas l’expérience du vécu est importante, il faut connaître toute la culture dans laquelle la personne a baigné. Quand on a connu la condescendance, toujours d’actualité, de ceux qui se croient de qualité supérieure car ils ont accédé, où sont, d’une classe que, bien souvent, ils « croient » supérieure, et que l’on s’est battu 60 ans pour que ça disparaisse, on ne peut-être que toujours révoltés de l’absence d’humanité et d’égalité, donc de justice, que provoque l’inéluctable condition matérielle, dans un système bâti sur le profit et l’exploitation de l’homme par l’homme. Le « Mais ils sont beaux vos petits ! », arrivait juste derrière le « Pas intéressants, allez ! », puis, « Il est bon à l’école, faites lui faire des études courtes, techniques ». Mais oui, ça suffit quand on sort de la classe ouvrière, avec un père petit fonctionnaire et que votre mère « fait des ménages », pour vivre « correctement » dirais-je, pour rester un révolté. Et encore, à l’époque, l’école républicaine jouait un rôle positif dans l’instruction générale, ce n’est plus le cas aujourd’hui, grâce aux « réformes modernisantes ». Tout cela engagé par les gouvernements du Général, en premier lieu la loi Debré.
Tout le monde n’est pas « sorti de la cuisine à Jupiter » comme aurait dit Coluche. Renier ses origines ne peut apporter que des problèmes psychologiques, m’a-t-on appris. 
Mais le système résiste, on a châtré une partie de la jeunesse française, mais tous ne s’y reconnaissent pas et l’avenir peut toujours inverser les choses, c’est dans l’ordre de l’Histoire.
A travers la constitution d’un Comité national de défense des acquis de 1936 et 1945, décidée le 25 mars dernier par les six cents et quelques délégués présents aux conférences sur le sujet, nous entendons apporter une perspective politique digne d’intérêt.
A bientôt.

Une campagne présidentielle de qualité : toujours le progrès !...



Fillon : et la culture !

3 avril 2017.
Extrait du blog   affordance.info :
2017. Journal de 20h de TF1. F. Fillon. "Une seule chose pourrait m'empêcher d'être candidat, c'est si mon honneur était atteint, si j'étais mis en examen." 
Là on cherche encore à comprendre. Un fracas. Et depuis un feuilleton. Raconté et étalé partout précisément parce qu'avant toute chose il est de l'ordre de l'inénarrable. 
Depuis le début de cette histoire, depuis ce journal de 20h sur TF1, il y a quelque chose qui m'obsède. Une réminiscence. Un souvenir. L'impression que tout cela a déjà été écrit. Que je l'ai déjà lu quelque part. Quelque chose que je viens à l'instant de retrouver. Une évidence. Juste après l'inénarrable vient l'innommable. 
"Ce sera moi, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu'il y en a, il faut les dire, jusqu'à ce qu'ils me trouvent, jusqu'à ce qu'ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c'est peut-être déjà fait, ils m'ont peut-être déjà dit, ils m'ont peut-être porté jusqu'au seuil de mon histoire, devant la porte qui s'ouvre sur mon histoire, ça m'étonnerait, si elle s'ouvre, ça va être moi, ça va être le silence, là où je suis, je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer.Tout le reste ce ne sont que des histoires inracontables, inénarrables. Sinon la fin de l'Histoire, la fin des histoires. De leurs histoires." 
Voilà ce que Beckett écrivait, voilà ce que Fillon se serait dit s'il avait eu un peu de lettres, et d'esprit ... Mais d'esprit ...

Toujours Fillon

5 avril 2017.
Je cite encore le Canard Enchaîné : « lundi matin (3 avril), alors qu’il déroule son « projet pour la France » sur BFM TV, à la question « Est-ce que vous arrivez à mettre de l’argent de côté ?» Fillon répond : « Personnellement non. » Eclat de rire général. Calculettes en folie : quoi, l’ancien premier ministre gagne, en moyenne, 24350 euros par mois, sans compter les revenus de Pénélope, les remboursements des enfants, les cadeaux de l’ami Bourgi, et il tire la langue ? Et il annonce que les français vont devoir serrer la ceinture ? Et il veut geler le SMIC ! Et il prétend faire président ! Il a dix sept comptes en banque et rien dessus ! C’est à se taper le cul par terre. »
Entendu ailleurs : « ce que j’aime chez François Fillon, c’est qu’il nous dit la vérité » Jérôme Chartier, conseiller de Fillon.

Réflexion idiote !

« - En politique les extrêmes, se rejoignent !
- T’as déjà vu, toi, le zéro et l’infini se rejoindre ? 
- C’est que t’es un con de scientifique, tu connais rien à la réalité !»

Au XXIème siècle tout progresse … même la grippe !



… mais pas la distribution électrique.

Sous titre : 

XIXème siècle, LE RETOUR.

La Palestine, ou plutôt ce qu’il en reste, une prison à ciel ouvert: « On existe encore mais … ça ne saurait durer. »


Palestine avant 1947, puis plan de partage ONU 1947, territoires palestiniens de 1967, et 2010.

Audition de la Libre Pensée par l’Observatoire de la Laïcité le 17 janvier 2017



L ’Observatoire de la laïcité, dans le cadre de la confection de son rapport annuel avait demandé à entendre la Fédération nationale de la Libre Pensée. La délégation de celle-ci était conduite par son Président Jean-Sébastien Pierre.
Christian Eyschen, vice-Président :
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Tout d’abord, nous voudrions remercier l’Observatoire de la laïcité de nous avoir invités pour pouvoir nous exprimer.
Nous sommes dans une période de voeux, donc on peut faire des voeux. Il y a des temps d’incertitude et nous espérons vraiment que, quelques soient les aléas de la vie politique, l’Observatoire et ses responsables seront maintenus, parce que nous considérons, sans aucune flagornerie, que l’Observatoire a montré son utilité. Il dit le droit, c’est tout à fait intéressant, et le travail qui a été fait est tout à fait positif. Nous espérons que cela va continuer.
Nous observons avec un certain amusement que même les esprits chagrins ou critiques de l’Observatoire de la Laïcité sont parfois amenés à reprendre des propositions et à demander que les propositions de l’Observatoire soient mises en oeuvre. Comme quoi il ne faut pas désespérer du genre humain.
Nous sommes attachés, à la Libre Pensée, à des principes dont un certain nombre ont été rappelé par nos amis de la Ligue de l’Enseignement et la Ligue des Droits de l’Homme. La République n’est pas plurielle, le mouvement laïque l’est et c’est très heureux qu’il le soit. Nous sommes très attachés à cette distinction de sphère publique et sphère privée. Nous l’avons expliqué et démontré de notre point de vue, même si nous avons parfaitement conscience qu’en fait la difficulté n’est pas de monter et démontrer ce qu’est la sphère publique, mais ce qu’est la sphère privée qui est beaucoup plus large, car elle intègre tout une série de données.
Nous sommes aussi très attachés, c’est notre conception et nous la partageons avec beaucoup, au fait que la laïcité, c’est la liberté et non pas une succession d’interdits. C’est pour cela que lorsque l’on parle de recrudescence de lois, cela nous pose quelques problèmes et nous sommes très attachés à l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789, parce que nous estimons que c’est quelque chose de véritablement fondateur qu’il faut défendre absolument.
Par ailleurs, le débat sur « les racines » commence un peu à être épuisant. On l’avait eu sur le traité constitutionnel européen et cela s’est terminé comme on le sait. Il faudra rappeler un jour qu’on ne juge pas un arbre à ses racines, mais à ses fruits. C’est une différence d’approche importante parce que cela dépend de ce que l’on veut et de ce que l’on fait. Est-ce que c’est un passé fantasmé ou un avenir que l’on développe ?
Comme vous le savez sans doute, avec nos amis de la Ligue de l’Enseignement, de la Ligue des Droits de l’Homme et bien d’autres, nous avons lancé un Appel des laïques qui reprend ces principes, qui trouve un écho important. Cela fait belles lurettes qu’il n’y avait pas eu de déclaration d’intention avec un tel panel et une telle diversité et c’est tout à fait porteur d’optimisme dans la situation.
Comme est aussi porteur d’optimisme ce qui est en train de se passer sur un certain nombre de terrains juridiques. Je ne reprendrais pas le problème des burkinis, car cela n’avait strictement rien à voir avec la laïcité, mais avec la question des libertés.
Sur la question des crèches, nous sommes assez satisfaits qu’à partir du moment où le débat est posé sur la place publique, les grands principes sont rappelés et avancent. Par exemple, ce qu’a dit le vademecum de l’Association des Maires de France est quand même important, même si on a vu que ce n’était pas simple à gérer pour elle.
De la même manière, la plupart des positions de l’Observatoire de la Laïcité nous conviennent, car cela va dans le sens de cette éthique de la liberté.
Les arrêts du Conseil d’Etat sur les crèches vont marquer, à terme, avec des conséquences, un coup d’arrêt sur cet empiétement de l’espace public, de la sphère publique par le religieux. Nous en sommes tout à fait convaincus, même si bien évidemment il y a des gens qui font des recours et des actions et d’autres qui commentent les actions et recours des autres. Ils sont d’autant plus virulents qu’ils n’ont pas fait de recours et pas d’actions. C’est la loi du genre, mais nous pensons qu’il va y avoir véritablement un coup d’arrêt et quelque chose de salutaire va être manifesté.
Nous allons nous exprimer cette semaine sur ce qui s’est passé dans la Fonction publique. Nous avons d’ailleurs demandé une entrevue avec Mme Girardin pour engager ce débat.
Dernier point et non le moindre. Il y a un aspect qui doit être abordé et qui est extrêmement important à nos yeux. C’est la loi El Khomri, dite loi Travail, et notamment ce qu’elle indique sur la limitation des libertés dans les entreprises privées. Nous avons le sentiment, tant sur le plan syndical que sur la laïcité et les libertés publiques, que cette loi va connaître un long calvaire de crucifixion juridique. Ce qui n’est pas pour nous déplaire particulièrement, mais je pense que c’est quelque chose qui va avoir lieu et, c’est une préoccupation que nous avons, parce que si au nom de la discrimination, de la stigmatisation, on en vient à faire voter une loi par une majorité dite « progressive et progressiste », qui dit qu’il faut réprimer les opinions dans les entreprises, quel gigantesque retour en arrière !
Cela pose toute une série de problèmes. On voit bien là la distinction entre la sphère publique et la sphère privée.
Je vous remercie.
► Jean-Sébastien Pierre, Président :
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Je partage bien évidemment ce qui vient d’être dit par Christian Eyschen sur cet aspect de sphère publique et sphère privée. Je trouve que le débat sur le voile à l’université est particulièrement important et particulièrement éclairant.
De ce point de vue-là, notre position est exactement la même que celle qui a été développée par notre ami de la LDH, avec une argumentation supplémentaire. Il a été souvent relevé que c’était parce que les étudiants étaient majeurs que l’on ne pouvait pas leur appliquer la loi de 2004. C’est une partie de la réalité, mais pas la seule. Je pense que l’habillement, notamment dans les amphithéâtres, a toujours été libre dans ce pays tout du moins depuis l’établissement des Franchises universitaires au 13ème siècle, en ce sens qu’on a le droit, dans un amphithéâtre de l’université française, de s’habiller comme on veut. On y a connu, cela ne se fait plus pour des raisons de désuétude, des bonnes soeurs en cornette, des curés en soutane, des militaires en uniforme et dans d’autres pays où les franchises universitaires existent sous une autre forme, on y a connu des chefs indiens emplumés et des trappeurs avec des toques de David Crockett. Je parle de cela, car ce n’est pas que franco-français comme affaire. C’est le problème des Franchises universitaires qui sont partagées très très largement dans le monde.
De ce point de vue-là, il me fait particulièrement plaisir que ces attendus sur les Franchises universitaires en France aient été repris et que la position sur le voile à l’université ait été reprise par l’unanimité du CNESER et par la Conférence des Présidents d’Universités. On peut considérer que de hautes autorités de l’université et de la recherche scientifique en France ont pris position de façon libérale sur cette question, que nous partageons entièrement.
Très rapidement sur l’enseignement supérieur. Là encore je ne considère pas, pour ma part, que ce soit spécialement l’Islam qui pose problème sur la laïcité dans l’enseignement supérieur. Je suis très inquiet et très opposé au fait que les COMUE (Communautés d’Universités et d’Etablissements) qui s’installent, aient la prétention, sans autre forme de procès, d’intégrer tranquillement des universités catholiques – instituts catholiques. Déjà les universités catholiques n’ont pas le droit de s’appeler comme cela, elles l’osent pourtant de plus en plus. Celle d’Angers reprend son terme d’université qu’elle avait abandonné pendant un temps, celle de Lyon également, donc il y a une offensive très forte vis-à-vis de l’enseignement supérieur. L’établissement des COMUE sous cette forme, associant indistinctement l’enseignement public et l’enseignement privé, va porter de mon point de vue, un coup assez dur à la laïcité dans l’enseignement supérieur.
Nous nous inquiétons de l’établissement, manifestement concerté, dans une dizaine d’universités, de Diplômes universitaires dits de « connaissance des religions » qui sont, dans leur déclaration, fait pour former les aumôniers et les imams. Ce n’est pas toujours dit comme cela, mais c’est quand même l’esprit. L’esprit n’est pas d’enseigner le droit laïque tout simplement de façon à ce que tout étudiant qui en fait la demande, quel que soit son origine et son métier, puisse en faire la démarche, mais explicitement de dispenser une formation à des professions religieuses. Là, je pense que l’on a quitté l’esprit et la lettre, au moins l’esprit, car évidemment il n’est pas question d’attaquer la liberté de telle ou telle université de faire tel ou tel diplôme, cela fait aussi partie des Franchises dont je parlais tout à l’heure, mais on peut au moins en discuter le principe au minimum sur le plan philosophique.
J’ai vu par exemple à Rennes, une déclaration dans Ouest-France donnant nommément la composition des étudiants inscrits dans ce diplôme d’université, par religion. C’est la première fois de ma vie que je vois une chose pareille ! Désigner les étudiants à une formation universitaire par leur religion et leur rôle religieux.
Voilà le complément que je voulais apporter sur l’enseignement supérieur et là aussi j’apprécie le travail fait par l’Observatoire de la laïcité.
David Gozlan, Secrétaire général :
Tout d’abord sur la formation des imams, ce qui nous a interrogé, parce que c’est une presse de bonne foi qui a donné l’information, c’est La Croix, c’est le fait que cette formation des imams, in fine, pour qu’ils aient le tampon « République et Laïcité », ce soit l’Institut Catholique de Paris qui la fournisse. Comme nous avons une pratique de l’Institut Catholique de Paris, considérant qu’ils forment des prêtres pour détourner la laïcité, cela nous a interrogé.
Toute la question, c’est celle de l’article 2 de la loi de 1905, parce que la vraie question, c’est : est-ce que la République doit reconnaître ces prêtres, imams ou rabbins au titre de ministres du culte et les former en tant que tels ou des gens en formation comme des étudiants-lambda dans les universités ? La question elle est là. Et c’est exactement la même question qui a été posée cet été avec la mise en place de la fondation de l’Islam de France. C’est Islam de France ou Islam en France ? Nous nous pensons que c’est l’Islam en France, comme il y a un catholicisme, un judaïsme, un protestantisme en France etc. Ce n’est pas DE France. Ce n’est pas à la République de les reconnaître.
Cela rejoint un petit peu le rapport de l’Institut Montaigne qui a été donné dans cette espèce de contradiction, où l’Institut Montaigne explique, sur la question de l’Islam notamment : les citoyens musulmans sont sécularisés dans l’immense majorité, mais nous préconisons une certaine forme de reconnaissance et une unification des situations de type concordataire. Cela nous inquiète, car comme je l’ai déjà dit devant l’Observatoire, lorsque la loi de 1905 a été faite elle a été réalisée pour tous les cultes. Le culte musulman compris. Je le répète, il y avait beaucoup plus de musulmans en France en 1905 qu’aujourd’hui. Il y en avait 10 millions et Jean-Pierre Chevènement explique dans une interview qu’il y en a 4,1 millions aujourd’hui. Il y en avait donc le double en 1905 et il suffit d’appliquer la loi à tout le monde et à tous les citoyens pour que chacun devienne citoyen.
Un dernier point sur l’instrumentalisation de l’Islam. Lorsque l’on voit toutes ses affaires de voiles, ce qui interroge se sont les Unes de journaux, parce que les images restent et se sont toujours des titres chocs. Si vous regardez bien c’est toujours une femme voilée et une Marianne à côté. C’est-à-dire une forme d’opposition République / religion. Il y a quand même cette problématique-là qui est mise en avant. J’avais eu une discussion avec l’Observatoire sur le traitement médiatique de la laïcité et je pense que l’on n’a pas évolué, pas progressé sur ce terrain-là hélas.
S’il y avait une préconisation à avoir, c’est sur la question de l’utilisation par les Elus. Je pense que le travail de l’Association des Maires de France est essentiel. Quand les Elus arrêteront d’instrumentaliser la laïcité et/ou une religion, en l’occurrence l’Islam, je pense qu’on gagnera en visibilité, en clarté et on avancera. Il faudrait peut-être avoir des Elus assez courageux pour faire des mises au point à certains moments sur ces questions-là de façon à poser le débat de manière intelligente et claire.
Nous vous remercions.