En Grande Bretagne siège avancé du capitalisme financier une
nouvelle loi l’Investigatory Powers Act (IPA) est passé par le Parlement le 17
novembre presque sans encombre. Elle élargit les pouvoirs des services secrets
et conduira à la destruction totale de la vie privée des citoyens.
Pourtant la nouvelle loi a été universellement critiquée par
les médias selon Spiked : « Certes, il était prévisible qu’Edward
Snowden, l’ancien employé de la NSA devenu lanceur d’alerte, soit scandalisé :
il accuse cette loi de mettre en place la “surveillance la plus extrême de
toute l’histoire de la démocratie occidentale”. De même, il n’était guère
étonnant d’entendre Liberty, organisation de défense des droits civiques,
donner dans l’hyperbole : “Sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’État
[britannique] déploie [...] le système [de surveillance] le plus intrusif de
quelque démocratie que ce soit dans l’histoire de l’humanité.” Mais même l’ONU
s’en est prise à l’IPA : son rapporteur spécial pour le droit à la vie privée,
Joe Cannataci, a déclaré que des “mesures portant atteinte à la vie privée,
comme la surveillance et le piratage à grande échelle, telles qu’elles sont
envisagées par le projet de loi, devraient être interdites plutôt que
légitimées”. Et même le tabloïd Daily
Star y est allé de sa larme progressiste, lançant d’un ton plaintif : “Est-ce
la fin du porno ?” ». Grave…
Partout dans notre monde les restrictions aux libertés
augmentent, pour des raisons diverses. Dans les pays occidentaux, comme le
notre, chaque nouvelle violation de nos libertés par l’État est justifiée au
nom de la sécurité. Dans la pratique, la protection des citoyens contre les
délits graves s’est rapidement muée en une surveillance des citoyens pour des
délits mineurs.
En l’absence de vie privée, le conformisme prospère.
L’érosion de la vie privée, de plus en plus happée par la sphère publique,
laisse l’individu impuissant face aux pressions extérieures. Il y aura des
pressions pour se conformer à la moyenne et adhérer aux sermons du jour. Le
totalitarisme progresse dans cette situation. Le populo-fascisme revit. « Ou
bien la situation est-elle finalement comparable aux dernières heures du
Titanic, quand la vigie annonce un iceberg à l’horizon, mais que l’équipage et
les passagers ne sentent pas encore le danger ? ». La réponse sera
peut-être donnée prochainement.
S’organiser pour résister, c’est la seule issue pour ne pas
couler avec le système.
A bientôt