mercredi 18 mai 2016

La Baraque - Compagnie de danse contemporaine à Toulouse.



« Je ne connais que trois choses : l'espace, le temps et l'énergie. »
Élisa Martin-Pradal


La Compagnie la Baraque vous présente sa nouvelle création : Vidas

Dans Vidas se rencontrent trois femmes, trois vies, trois conceptions du monde.
  • L’incompréhension inhérente à ce triangle demeure-t-elle indépassable ou bien, au contraire, s’avère-t-elle le terreau salutaire d’une nouvelle lecture du monde ?
  • L’altérité se noue aussi dans ce face à face fondamental avec l’autre, l’autre spectateur, l’autre danseur. A chacun d'élargir sa vision du monde et de réinterroger ses habitudes.
  • Le vivre ensemble est au cœur de nos projets. Il est complexe de conjuguer nos différentes sensibilités et perceptions du monde, cependant, il nous faut composer ensemble. Les diverses propositions des interprètes se réfèrent à l’histoire de chacune, engendrent des situations qui  font appel à notre ouverture.
  • Car l’étranger, celui qui porte un nouveau regard, sape nos certitudes, nous enrichit d’autres lectures.
  • Sur scène chacun connaît les forces, les faiblesses de chacun. Coûte que coûte la danse doit perdurer. Il en va du rythme, il en va de l’interrelation. Du temps et de l’espace en somme, les deux substrats de notre identité, de nos attentes, de nos peurs.
 Le Rythme
    • La notion de phrasé est propre à chaque individu. C’est ce qui le définit, il est caractéristique de sa façon d’user de son corps dans le temps, une énergie qui est sienne, qu’il dose selon son vécu. On peut apprendre beaucoup d’une personne, sur son comportement, en regardant sa manière de bouger, de rythmer ses mouvements, c’est elle en effet qui traduit une part d’inconscient, dépasse le stade purement physique, pour dévoiler une part de sa psychologie. Après observation, le phrasé de chaque individu devient reconnaissable.
 L’Interrelation
    • Comment l’individu en mouvement est-il en relation avec son entourage ? La relation entre la personne en mouvement et son environnement social diffère selon la manière dont le corps qui bouge aborde l’autre, s’en approche, le touche ou bien s’y appuie. Au gré des circonstances le mouvement peu traduire l’égalité, la complémentarité ou le rapport de forces.
    • Certes notre travail artistique se nourrit toujours des réactions sensibles face à l’actualité, face à l’existence. Notre désir est de traduire à travers les gestes et leurs différentes matières les émotions qui nous traversent. Par-delà l’émotion l’interrogation cruciale perdure : l’enfer, est-ce les autres ?

 

Élisa Martin-Pradal
Danseuse, chorégraphe et directrice artistique de la compagnie La Baraque depuis 1989. Fille d’exilés
politiques espagnols elle a pensé à La Barraca que F. Garcia Lorca entraînait sur les routes de l’Espagne Républicaine à la découverte du public populaire. Titulaire du diplôme d’Etat de professeur de danse contemporaine (IFEDEM Paris 1992), elle engage une recherche plus particulièrement orientée sur la relation musique-danse.
Sa formation de danseuse classique, de musicienne (guitare) et de plasticienne (Beaux Arts de Toulouse) lui permettront, une ouverture sur les autres techniques contemporaines, sur les nouvelles méthodes corporelles (Feldenkrais, Alexander, Pilates) ainsi que de nombreuses collaborations avec le milieu du flamenco, du hip hop, du tango, du cirque, du jazz, du classique...
Son intérêt pour la peinture gestuelle (Motherwell, Degottex, M. Rowel) éveille sa curiosité pour le travail de divers chorégraphes contemporains avec qui elle travaille régulièrement en stage et en cours : F. Dupuy, P. Goss, M. Tompkins, K. Waehner, C. Carlson, P. Doussaint, C. Dudan, Jean Gaudin, C. Rouzier… Elle s’engage depuis 1994 dans une recherche gestuelle qui permet à chaque interprète d’être lui-même et de réinvestir sa propre histoire avec la danse. À partir de ce maillage de langages chorégraphiques multiples, elle compose une calligraphie vivante.
Lors de ces dix dernières années elle oriente aussi son travail dans un rapport de proximité avec de nouveaux publics. Dans ses nouveaux studios (La Vannerie, nouvelle friche culturelle de Toulouse-St-Simon) elle propose, autour de ses créations et avec ses collaborateurs, des ateliers et des rencontres (scolaires, amateurs, associations de quartier) qui préparent de nombreux bals contemporains et itinéraires artistiques. Cette dernière palette, plus rue, l’amène à travailler avec de jeunes circassiens et la compagnie est invitée par de nombreux festivals. Avec « l’Autre Bal » et « Fougue » La Baraque a été invité en Espagne sur le Festival Trayectos (Zaragosse et Tournefeuille) et deux années de suite au Festival International de Musique et de Danse de Granada (FEX). En France c’est notamment les festivals Cadence à Arcachon et Le Temps d’Aimer à Biarritz qui ont programmés ces propositions de rue. La dernière création pour un théâtre Cada Uno, programmée au théâtre de Muret, est une étroite collaboration avec le guitariste Kiko Ruiz et le tubiste Laurent Guitton.

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Pourquoi refuser la loi El Khomri ?



Pourquoi refuser la loi El Khomri ? Parce que, on l’a vu partout en Europe, ce sont les conditions d’indemnisation du chômage qui ont fait baisser les statistiques du chômage et non l’afflux, jamais constaté, des embauches. Ceci conduisant à retrouver des taux d’extrême pauvreté rappelant plus le XIXème siècle que le XXème. Parce qu’elle ne sert qu’à supprimer les protections arrachées par les travailleurs face à la logique du système économique, exploitation de l'homme par l'homme et nécessité du profit, qui fait que les patrons, quand ils le peuvent, ne respectent pas la loi.
Oui, mais tant qu'existe le Code du travail, ils sont dans l'illégalité et peuvent être condamnés.

C'est ainsi que Lucien Gauthier dans IO, nous rappelle qu'une procédure judiciaire vient de faire requalifier en CDI une série de CDD, le 16 mars 2016. Cela concerne un chef opérateur à France Telecom qui entre 1983 et 1999, avait eu 769 contrats à durée déterminée successifs. Depuis 2013, les CDD pour les remplacements et les travaux saisonniers sont exonérés de taxation. Les patrons se sont emparés de cette opportunité pour maquiller les CDD « normaux », en CDD de « remplacement ».

Comme l'explique une spécialiste de ce dossier, dans le Monde du 4 mai, les patrons profitent du fait que « le risque de contentieux est limité. Sociologiquement les personnes en contrat précaire n'ont pas pour premier réflexe d'aller voir un avocat en cas d’abus ». « Mounir la cinquantaine, a travaillé chez un traiteur parisien de renom en tant que maître d’hôtel « extra » durant douze ans jusqu'a 200, voire 300 heures par mois selon un contrat tacite à la journée ». « Il avait tous les devoirs d'un CDI (…) mais il n'avait pas les avantages du CDI ». « C'est après avoir posé une question sur sa situation à la direction qu'il a été écarté. Mounir a pu faire requalifier son contrat en CDI. La société a perdu en appel ».

Les patrons ne respectent pas les règles et les normes. .. Oui, mais tant qu'existe le Code du travail, c'est illégal, et les patrons peuvent être condamnés, les salariés sont protégés. Si le projet de loi travail s'appliquait, cette précarisation et cette déréglementation deviendraient légales et s'appliqueraient à tous. Ce serait un retour à la loi de la jungle, la loi du plus fort et depuis La Fontaine tout le monde sait : « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».

 A bientôt.

mardi 17 mai 2016

Panama Papers ou les dernières « évolutions » du capitalisme.



L’éditorial d’Eric Chol, intitulé « Panama Papers : l’heure des sanctions », dans Courrier International du 07 avril 2016, m’inspire cette réflexion.

Panama, un nom qui rime avec corruption et scandale depuis longtemps. En 1893, lorsque s’acheva le procès de l’affaire du canal de Panama, seul un malheureux ancien ministre des Travaux public, Charles Baïhaut, fut condamné à cinq années de prison. Les célébrités de l’époque, Ferdinand de Lesseps et Gustave Eiffel, parvinrent à échapper, comme aujourd’hui, à la prison. Mais l’ampleur de l’escroquerie jeta l’opprobre sur l’ensemble de la Troisième République, parlementaires, ministres et journalistes compris.

Plus d’un siècle après, et différents errements, le nouveau scandale qui éclabousse ce petit bout de territoire d’Amérique centrale atteint une dimension planétaire. La presse a fait son travail, ça arrive, unissant les forces de plus de 100 journaux, l’opération Panama Papers jette un nouveau pavé dans le marigot des pratiques financières des « grands » de ce monde.

La corruption, nous répètent les experts de l’OCDE et de la Banque mondiale, ronge les économies, fabrique des inégalités et sape les systèmes politiques. Mais ne connaissent qu’une politique : le libéralisme économique et pour l’OCDE la réduction des déficits des Etats. Résultats : seuls les peuples  payent la note. Les paradis fiscaux, antichambres de la cupidité mondiale, continuent de faire commerce de leurs attraits. On les croyait enterrés depuis la crise des subprimes et Sarkozy qui en avait décrété la fin. Ils n’ont pas pris une ride sous le soleil des Caraïbes… et ailleurs. Un mépris qui témoigne, une fois encore, de la dépendance du G20 et des gouvernements à la domination de la finance et de leur absence de volonté à mettre un terme à la tentation du offshore.

Il ne s’agit plus de parler de sanctions, mais de stopper ce processus de précarisation des peuples du monde.

A bientôt.

Et la Grèce ?



On ne parle plus de la Grèce. Pourtant elle vient d’enregistrer une nouvelle et puissante grève générale contre les mesures Tsipras, renforcée par une grève des marins de quatre jours. Un énième pillage des retraites, réduisant encore de 15 % en plus de l'escroquerie, le vol dans le calcul du montant des pensions déjà misérables. L'appel de la centrale syndicale grecque à la grève générale pour empêcher le gouvernement Tsipras « d'enfoncer le dernier clou du cercueil de la Sécurité sociale »  recueillera chez les travailleurs français une sympathie double, eux qui combattent l'assassinat par Hollande des conventions collectives de 1936.

Certains en France, pourtant, persistent à voir en Tsipras le modèle d'une « gauche » européenne rénovée.   
Cet innocent Dr Jekyll serait forcé par l’Union Européenne à se muer en barbare Mr Hyde contre les travailleurs, en fait celui-ci se révèle un adjoint de la classe politique libérale. Un journal conservateur allemand Handelsblatt démontre que les « aides » de l’Union Européenne à la Grèce, moyen de chantage pour dicter une austérité féroce contre le peuple depuis six ans, ont bénéficié au budget grec pour 5% et aux banques européenne pour 95%. De qui se moque-t-on ? CQFD.
Autre modèle, parait il, pour une « alternative de gauche » : Varoufakis, ex ministre grec des finances, qui a démissionné pour ne pas assumer les spoliations prévues par la Commission Européenne et qui orne les podiums de débat sur 2017; ce défenseur d’une Union Européenne « modernisée » vient de proclamer son « amitié » pour un autre réformateur, Macron, dont « il partage la vision » lui qui se veut « un ministre de gauche en faveur de mesures libérales ». Suit-il les pas de ses prédécesseurs ?

Croit on les travailleurs seulement capables d’être ballotés d’une trahison à l’autre ? A moins que la devise de la Première Internationale « L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » soit plus que jamais vraie. N’oublions pas, qui dirige ?... Personne, on s’en charge nous-mêmes.

A bientôt.

lundi 16 mai 2016

Non, Guardiola et Simeone ce n’est pas le même chose, par François Sorton.



A quoi sert le football pour le commun des mortels? A cette question de prime abord simpliste ou infantile, on a juste envie de répondre à prendre du plaisir, à se distraire, à passer un bon moment. En étant si basique, on a l’impression ridicule d’enfoncer une porte ouverte. A ceux - dont nous sommes - qui pensent donc que l’Atletico Madrid et son entraîneur Diego Simeone sont des venins toxiques justement parce qu’ils tuent le plaisir, tous nos prétendus experts (entraîneurs ou ex-joueurs) nous expliquent que nous sommes de robustes crétins et que nous ne savons pas apprécier la science et la culture de la gagne.
Miroir Du Football — 8 Mai 2016

En faisant preuve de curiosité, on a beaucoup lu et entendu les commentaires depuis mardi soir et c’est une déferlante enthousiaste à l’égard de Simeone  ; juste certains ont osé une légère préférence pour un jeu plus ouvert. Mais comme il y eut une Mourinhomania, une Guardiolamania, il y a aujourd’hui une Simeonemania. Tout est pareil, tout se vaut, disent-ils, attaquer, défendre, peu importe du moment que la victoire est au bout. Les plus audacieux ont  même décrété qu’après le football de possession de la balle incarné par le Barça et l’équipe d’Espagne, la tendance symbolisée par l’Atletico allait prendre le pouvoir avec des déductions qu’ils jugent imparables  : le Bayern a eu la balle 72% du temps, a réussi 625 passes contre 147 mais a perdu, donc Simeone est plus fort que Guardiola. Ah  ! Ces syllogismes hâtifs, péremptoires, comme si une victoire allait décider du futur du football. Cette notion de modernité est en fait d’un fol archaïsme, elle nous ramène 50 ans en arrière, à l’époque de l’Inter de Milan du Franco-Argentin Helenio Herrera. Herrera-Simeone, même combat, libero en moins  : le vice est aussi constant (les coups sont moins fréquents grâce à l’amélioration de l’arbitrage), sur chaque touche, chaque remise en jeu, on grappille du temps, au moindre choc on se roule par terre, au moindre coup de sifflet on ceinture l’arbitre, enfin du grand classique de pourrissement de match.
Si Simeone a du génie –il en faut pour tenir tête durablement avec 200 millions d’Euros face au Real et au Barça qui en ont 550- c’est un génie démoniaque, le génie de la destruction. Depuis que le football existe, est-ce qu’une équipe a autant et aussi remarquablement défendu collectivement, autant rendu l’adversaire impuissant  ? On n’en a pas le souvenir. Est-ce qu’une équipe a déjà été aussi assommante  ? Peut-être mais l’Atletico n’est pas mal placé dans le palmarès. Imagine-t-on le désastre lorsque deux équipes identiques se rencontrent  ? On l’a vécu en huitièmes de finale de la Champion’s League. Le PSV Eindhoven, reniant une tradition plutôt joueuse, a rivalisé tant à l’aller qu’au retour  : 9 défenseurs campés devant leur but, une demi-occasion en 180 minutes jusqu’à l’épreuve des tirs au but au bout de la nuit et de l’ennui.
Venin contaminant   
D’une certaine manière, les gagnants font toujours école, influencent le jeu. Depuis l’avènement du Barça, beaucoup d’équipes en Europe jouent mieux au football, perdent moins vite le ballon, ont amélioré leur fond de jeu. Le phénomène est perceptible à près partout, sauf en France malheureusement qui accuse beaucoup de retard et n’a pas compris qu’il fallait offrir autre chose. Elle ne se pose même pas la question de savoir pourquoi, alors que de nombreux stades ont été construits ou rénovés, la moyenne de spectateurs est en chute libre (20  695 contre 22  033 l’an passé, soit 7% de moins) alors que le PSG fait le plein partout. Si le virus Atletico devait sévir quelque part, soyons sûrs que nous serions les premiers servis. C’est pourquoi il faut souhaiter la victoire du Real en finale. L’équipe de Zidane n’est pas très brillante, son jeu est un peu décousu avec les purs contre-attaquants que sont Cristiano Ronaldo et Gareth Bale mais enfin elle essaie de jouer. Simeone en perdrait du coup un peu de hauteur et de grandeur. Ce n’est même pas une question de morale mais de salubrité publique. Ecoutons l’entraîneur de Sochaux, Albert Cartier qui fait souvent descendre les équipes dont il a la charge  :  «  J’aime les «  impact players  » de l’Atletico  ». Des sorties comme ça rempliraient des cahiers depuis mardi soir.
Éthiquede responsabilité
Alors que le football a entamé une épreuve de visibilité et de popularité universelle, que les droits télé explosent partout dans le monde, que l’on consomme le football comme un divertissement ou un spectacle, l’avènement de la pieuvre Atletico serait évidemment contre-productif s’il faisait boule de neige. L’épopée doit rester un feu de paille, un épiphénomène. Simeone, c’est vrai, inspire le respect parce qu’à l’inverse de Mourinho, par exemple, égocentrique exacerbé, il s’appuie sur une haute culture collective, la diffusion d’un supplément d’âme, une adhésion totale. Du respect, donc mais aussi de l’effroi car la propagation de «  l’esprit Simeone  » nous plongerait dans la désolation d’un football de «  muerte  ».
Simeone et Guardiola nous font penser à deux chercheurs maîtres es-football  : le premier a inventé un poison, le second un vaccin. On préfère un vaccin à un poison.

Allez faire un tour de temps en temps sur ce site si vous aimez le "beau" football, en tout cas le foot collectif et construit.
A bientôt.

La Libre Pensée reçue à l’Observatoire de la Laïcité



Dans le cadre de la rédaction de son rapport annuel, l’Observatoire de la Laïcité, présidé par Jean-Louis Bianco a reçu le mardi 15 mars 2016 la Fédération nationale de la Libre Pensée, représentée par son Président Jean-Sébastien Pierre et son Secrétaire général David Gozlan. Sous la conduite du rapporteur général de l’Observatoire, Nicolas Cadène, nous avons pu y développer dans le temps imparti les positions de notre association. Après avoir remercié l’Observatoire d’avoir reçu la Libre Pensée, nous nous félicitons qu’il puisse de nouveau travailler sereinement.

Nous avons rappelé que :

Nous sommes pour l’application de la Loi de 1905 sur la Séparation des Eglises et de l’Etat sur l’ensemble du territoire de la République.
C’est une loi de liberté. Il ne peut y avoir pour nous, ni religion d’Etat (ou reconnues par un Concordat), ni d’athéisme d’Etat, mais bien le respect de la liberté de conscience pour tous. C’est pourquoi elle n’a pas pour but d’infliger des restrictions à l’expression des citoyens dans la sphère privée. Nous refusons que la laïcité serve de prétexte à des fins de discriminations contre les étrangers et en particulier les musulmans. Nous rappelons que l’argutie selon laquelle l’Islam n’existait pas en France en 1905 est parfaitement mensongère. Les musulmans étaient plus de dix millions dans les 3 départements de l’Algérie qui était « française » à l’époque. Ce fut une décision politique colonialiste de maintien de l’indigénat que de ne pas appliquer la loi de 1905 dans ces territoires. L’association des « Ulemas progressistes » puis le Parti du Peuple Algérien de Messali Hadj réclamaient l’application de la loi de 1905 et la liberté cultuelle qui lui était associée.

Nous sommes opposés à tout financement public des cultes ainsi que des écoles privées.
Nous avons réitéré notre évaluation du détournement de dix milliards annuels de fonds publics en direction des Eglises et de l’enseignement privé. Il s’agit de la concurrence déloyale que l’Etat inflige à sa propre Ecole publique en finançant un système scolaire à caractère propre religieux. Il faut abroger la loi Debré, « mère de toutes les lois antilaïques » et toutes les lois qui en découlent.

Nous avons réaffirmé notre attachement aux Franchises universitaires.
Ces franchises datent de 1231 comme concession du Pape de l’époque, et ont rapidement été obtenues par presque toutes les universités d’Europe, puis du monde. Elles sont consignées de façon moderne dans le Code de l’éducation. Ces franchises font du Président de l’Université le garant des libertés, interdisant aux forces de l’ordre et à la justice d’intervenir directement dans l’établissement sans son consentement express, sauf dans des cas très particuliers et prévus par la loi. Or, nous avons vu dans deux cas, celui de Rachid Zouhhad à l’IUT de Saint Denis et de Bernard Mezzadri à Avignon, un Directeur ou un Président d’Université dénoncer directement leurs agents au Parquet, sans même réunir les instances disciplinaires paritaires. Notons que le Directeur de l’IUT de Saint-Denis, bénéficiaire d’un « Prix de la laïcité » décerné par le Premier ministre (on a fait beaucoup mieux en matière de laïcité), est maintenant convaincu de harcèlement et de calomnie vis-à-vis de deux de ses enseignants, accusés indûment de détournements de fonds et de montage d’un complot islamiste. Nous avons fait état de notre satisfaction devant les avis promulgués par le CNESER, puis par la Conférence des Présidents des Universités et par l’Observatoire sur les questions de la laïcité à l’Université.

Nous sommes revenus sur les violations de la loi de 1905 constituées, outre par la question des crèches de Noël, par les affaires de la « Vierge » de Publier et de la statue de Jean-Paul II, surmontée d’une arche et d’une croix monumentale, à Ploërmel. Ces deux affaires nous semblent suffisamment graves et emblématiques, nous demandons que les décisions de justice soient appliquées et que les violations flagrantes de la loi de 1905 cessent au plus vite.

Nous rappelons l’attitude scandaleuse au cours de l’émission « C dans l’air » de décembre 2014, ou la Libre Pensée, nommément désignée, a été vouée à la vindicte publique sans possibilité d’intervenir et sans droit de réponse. Nous avons, en conséquence, déposé une requête au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel qui n’a jamais répondu. Nous communiquons la requête à l’Observatoire pour qu’il intervienne afin d’obtenir une réponse de la part du CSA.

Enfin, nous abordons la question des aumôneries dans les hôpitaux qui vient de faire l’objet d’un guide de l’Observatoire. Nous avons pris bonne note du fait que ce guide n’a pour objet que de confirmer les dispositions juridiques en vigueur, la loi telle qu’elle est et non de la changer. Nous émettons les plus vives réserves sur la circulaire évoquée dans le point 2, introduisant, selon nous, des éléments communautaristes dans les relations entre hospitaliers et patients.

Paris le 20 mars 2016