Vivre est dangereux, la preuve on en meurt !
Et pourtant l’impression dominante dans notre pays est que
l’espérance de vie s’allonge, malgré le matraquage sur les dangers qui font le
quotidien. Faites un petit tour du monde médiatique (Journaux, radio, Tv,…) et
si vous n’êtes pas dépressifs, c’est que vous pensiez à autre chose pendant que
le poste fonctionnait. Car même le « « bruit de fond »
entretenu, surtout sur les radios périphériques, par les présentateurs de ces
« informations » obscurantistes ou de café du commerce doit vous
rendre neurasthénique ou … violent. C’est fait pour ! Hurlez avec eux !
Contre tout ! Car vous ne pourrez rien changer ! En tout cas c’est ce
qu’ils disent. Ainsi vous n’aurez pas à réfléchir.
L’obscurantisme, « autrefois » en recul, est
l’opposition à la raison, à la diffusion de l'instruction, de la culture, des
progrès des sciences. Il est en particulier dirigé contre le peuple. Les «élites »
ne sont pas la « cible », bien qu’aujourd’hui souvent peu cultivées.
Les pratiques religieuses sont obscurantistes car elles nient tout progrès et
tout nouveau savoir, ou, au « mieux », les adaptent au nom de leurs
dogmes. L’instruction laïque généralisée est le rempart contre ces maux. Cette
remontée de l’obscurantisme et le retour des peurs moyenâgeuses, sont dus au
recul de l’instruction publique dans
nos pays, au profit de l’éducation, et à la décadence de notre système
économique favorisant la prolifération des conversions religieuses dans notre
monde « moderne ».
Mais le plus dramatique est quand
« l’information » est une reprise du résultat d’UNE étude, évidemment
« scientifique », alors qu’en sciences si une étude n’est pas passée
par l’exercice de la réfutation ou n’est pas la résultante commune de
plusieurs études, elle ne peut pas être jugée scientifique. Qu’importe, ces
charlatans font le « buzz ». C’est cela l’important dans notre monde
moderne.
Tout est bon pour nous alarmer. Dernièrement c’est le Pr
Joyeux (qui porte mal son nom), « médecin
qui s'est déclaré contre la pilule, contre l'avortement, qui a pris des
positions rétrogrades sur toute une série de sujets » qui, se prévalant de
sa qualité de cancérologue, a lancé avec succès (500 000 signataires) une
pétition sur les vaccins dans le but d’éliminer l’obligation de vaccination.
Toujours avec un mélange de vérités et surtout contrevérités (pour ne pas dire
mensonges), écriture qu’il a apprise de sa proximité avec l’extrême droite,
experte dans l’art hypocrite de noyer le poisson, pour ne pas avoir l’air de
paraître rétrograde.
Il faut bien dire que les campagnes contre la vaccination ne
sont pas une spécialité française, elles touchent le monde dit évolué. Les
résultats sont déjà perceptibles : les allemands sont aux prises avec une
grave épidémie de rougeole avec mortalité infantile, chez nous la tuberculose
est de retour, et l’Espagne vient de constater le premier cas de diphtérie
depuis 30 ans, chez un enfant de six ans à Olot près de Gérone(*1). Les
« vieilles maladies », que l’on croyait éradiquées, resurgissent et
tuent dans le cadre de cette absence vaccination, quels progrès !
L’écologie, ah ! l'écologie …
Lucien Gauthier, dans InformationsOuvrières, rapporte :
« Tous les jours on nous bassine : il y a trop de
vaches, trop de paysans, trop de progrès, trop de nourriture, trop d'hommes.
Dans le journal patronal suisse, Entreprise romande du 2 avril 2015(*2), un article
pose la question : la grande erreur de l'humanité n'est-elle pas l'invention de
l'agriculture ?
Et l'article de citer spécialistes et autres experts
expliquant que les chasseurs-cueilleurs des temps primitifs « menaient une
vie plutôt tranquille. Ils semblent avoir été généralement bien nourris (...).
Si l'espérance de vie moyenne à la naissance était faible, c'est que de
nombreux enfants mouraient en bas âge. Ceux qui survivaient atteignaient des
âges plus élevés. L'invention de l'agriculture a constitué un changement (...).
Alors que les chasseurs-cueilleurs ont une nourriture d'une grande variété, les
agriculteurs se sont trouvé dépendants de quelques grandes cultures. La
malnutrition s'est développée (...), les famines sont devenues récurrentes.
L'élevage et les concentrations démographiques ont permis l'apparition de
nombreuses maladies infectieuses. »
Bref, les coupables ce sont l'agriculture et le progrès qui
en découle. »
Vous savez ce qu’il reste à faire et à dire : le
progrès c’est l’infâme.
Le moindre mouvement doit vous rendre malade, quelle
chance de vivre encore dans cette accumulation de risques !
Et manger, n’en parlons pas ! Plus rien n’est
comestible !
Ah si ! Le topinambours et le rutabaga, vedettes des
années de restrictions durant la guerre de 40, reviennent sur … les cartes des
restaurants étoilés, car très mode et « bio ».
« Maman ne ressuscite pas ! Tu croirais que l’on
est revenu dans un temps honni ! ».
Nous découvrons le quinoa, renvoyant à la famine les indiens
andins dont c’était la culture principale, par l’augmentation du prix des
semences créée par nos fantaisies de trop nourris occidentaux.
« Le travail gratuit n’est pas une bonne idée » a
dit Fillon le 19 mai sur France Inter. Le dire c’est déjà y avoir pensé !
Quelle générosité de la part de ce larbin de l’exploitation ! Un vrai
curé !
Il n’y aurait plus de classes sociales, plus de
combats : le champ libre aux exploiteurs !
Dans le Monde Diplomatique Serge Halimi (avril 2015)
rapporte :
« Puisque chacun prétend se soucier de l’envol des
inégalités, pourquoi cette analyse du Fonds monétaire international (FMI)
est-elle passée à ce point inaperçue ? En raison de ses conclusions ?
Dans une étude présentée en mars dernier, deux économistes issues de ce temple
du libéralisme relèvent « l’existence d’un lien entre la baisse du taux de
syndicalisation et l’augmentation de la part des revenus les plus élevés dans
les pays avancés durant la période 1980-2010 ». Comment
expliquent-elles ce lien ? « En réduisant l’influence des salariés
sur les décisions des entreprises », l’affaiblissement des syndicats a
permis d’« augmenter la part des revenus constitués par les rémunérations
de la haute direction et des actionnaires ». Selon ces économistes du FMI,
… le creusement des inégalités que les libéraux préfèrent traditionnellement
attribuer à des facteurs impersonnels (mondialisation, technologies, etc...)
découlerait du déclin des organisations de salariés. Doit-on s’en étonner ?
Quand le syndicalisme, point d’appui historique de la plupart des avancées
émancipatrices, s’efface, tout se dégrade, tout se déplace. Son anémie ne peut
qu’aiguiser l’appétit des détenteurs du capital. Et son absence, libérer
une place qu’envahissent aussitôt l’extrême droite et l’intégrisme religieux,
s’employant l’une comme l’autre à diviser des groupes sociaux dont l’intérêt
serait de se montrer solidaires. »
On aimerait savoir ce que pensent les « experocrates »
de la banderole déployée lors de la grève du 9 avril « le patronat exige, les gouvernements appliquent : moins
d’impôts, de salaire, de cotisations sociales, de services publics, de Code du
travail, de protection sociale, de congés … mais plus de profits ! ».
Ce sont là les valeurs des exploiteurs !
En tout cas cette
politique libérale et ce système capitaliste pourrissant tuent, la réalité est
là !
Vous êtes encore vivants !... Car ce n’est pas d’aujourd’hui
que la pollution opère ses méfaits. Le « fog » des villes dans ma
jeunesse était du au chauffage au charbon utilisé par une majorité des
citadins. Donc aujourd’hui à Toulouse l’air est bien meilleur car on ne connaît
plus ce fameux « fog ».
Alors votre espérance de vie n’aurait pas baissé malgré
toute votre consommation de nourriture intoxicante, l’air vicié que vous
inhalez et tous les risques que vous croisez ?...
N’espérez pas trop, ça va venir, car Europe impose :
les dépenses de santé seront de plus en plus restreintes, votre retraite
reculée, « dette » oblige ! Scientifiquement cette fois, il y a
un rapport direct, et vérifié statistiquement, entre l’espérance de vie de l’humain
et ces deux paramètres ! Mais on vous aura fait croire que c’est le
progrès et ses dangers ! Comme s’il n’existait aucun rapport entre le
progrès et la qualité de vie de l’humain. Notre système politique égocentrique,
insensible et antidémocratique est en cause, en première ligne.
Tsípras a raison de dénoncer en Grèce « la responsabilité criminelle » du FMI, n’osant pas dire
la troïka. Notons l’absence de démocratie de la direction européenne qui,
encore une fois, ne respecte pas le résultat d’un vote populaire.
Vivants encore, mais démoralisés, c’est le but !
Pour aider la classe exploitée à se frayer un chemin, il
faut construire un parti qui fait ce
qu’il dit et dit ce qu’il fait : « Un parti qui se situe sur le terrain de la
lutte de classe (…), qui se prononce pour la rupture avec l’Union européenne,
avec une bagarre en permanence contre elle (…). Un parti ouvrier ouvert. » Bref
: « La construction d’une force politique ouverte et démocratique qui
corresponde à nos intérêts …» C’est la tâche que se fixe le POI (*3) en
France.
A bientôt.
(*1) Mort depuis.
(*2) La Fédération des Entreprises Romandes Genève défend
les intérêts de ses 27000 entreprises membres et leur fournit des services à
forte valeur ajoutée.
(*3) Parti Ouvrier Indépendant