mercredi 1 juillet 2015

Anxiogène… Vous avez dit anxiogène ?...




Vivre est dangereux, la preuve on en meurt !

Et pourtant l’impression dominante dans notre pays est que l’espérance de vie s’allonge, malgré le matraquage sur les dangers qui font le quotidien. Faites un petit tour du monde médiatique (Journaux, radio, Tv,…) et si vous n’êtes pas dépressifs, c’est que vous pensiez à autre chose pendant que le poste fonctionnait. Car même le « « bruit de fond » entretenu, surtout sur les radios périphériques, par les présentateurs de ces « informations » obscurantistes ou de café du commerce doit vous rendre neurasthénique ou … violent. C’est fait pour ! Hurlez avec eux ! Contre tout ! Car vous ne pourrez rien changer ! En tout cas c’est ce qu’ils disent. Ainsi vous n’aurez pas à réfléchir.
L’obscurantisme, « autrefois » en recul, est l’opposition à la raison, à la diffusion de l'instruction, de la culture, des progrès des sciences. Il est en particulier dirigé contre le peuple. Les «élites » ne sont pas la « cible », bien qu’aujourd’hui souvent peu cultivées. Les pratiques religieuses sont obscurantistes car elles nient tout progrès et tout nouveau savoir, ou, au « mieux », les adaptent au nom de leurs dogmes. L’instruction laïque généralisée est le rempart contre ces maux. Cette remontée de l’obscurantisme et le retour des peurs moyenâgeuses, sont dus au recul de l’instruction publique dans nos pays, au profit de l’éducation, et à la décadence de notre système économique favorisant la prolifération des conversions religieuses dans notre monde « moderne ».

Mais le plus dramatique est quand « l’information » est une reprise du résultat d’UNE étude, évidemment « scientifique », alors qu’en sciences si une étude n’est pas passée par l’exercice de la réfutation ou n’est pas la résultante commune de plusieurs études, elle ne peut pas être jugée scientifique. Qu’importe, ces charlatans font le « buzz ». C’est cela l’important dans notre monde moderne.
Tout est bon pour nous alarmer. Dernièrement c’est le Pr Joyeux (qui porte mal son nom),  « médecin qui s'est déclaré contre la pilule, contre l'avortement, qui a pris des positions rétrogrades sur toute une série de sujets » qui, se prévalant de sa qualité de cancérologue, a lancé avec succès (500 000 signataires) une pétition sur les vaccins dans le but d’éliminer l’obligation de vaccination. Toujours avec un mélange de vérités et surtout contrevérités (pour ne pas dire mensonges), écriture qu’il a apprise de sa proximité avec l’extrême droite, experte dans l’art hypocrite de noyer le poisson, pour ne pas avoir l’air de paraître rétrograde.
Il faut bien dire que les campagnes contre la vaccination ne sont pas une spécialité française, elles touchent le monde dit évolué. Les résultats sont déjà perceptibles : les allemands sont aux prises avec une grave épidémie de rougeole avec mortalité infantile, chez nous la tuberculose est de retour, et l’Espagne vient de constater le premier cas de diphtérie depuis 30 ans, chez un enfant de six ans à Olot près de Gérone(*1). Les « vieilles maladies », que l’on croyait éradiquées, resurgissent et tuent dans le cadre de cette absence vaccination, quels progrès !

L’écologie, ah ! l'écologie …
Lucien Gauthier, dans InformationsOuvrières, rapporte :
« Tous les jours on nous bassine : il y a trop de vaches, trop de paysans, trop de progrès, trop de nourriture, trop d'hommes. Dans le journal patronal suisse, Entreprise romande du 2 avril 2015(*2), un article pose la question : la grande erreur de l'humanité n'est-elle pas l'invention de l'agriculture ?
Et l'article de citer spécialistes et autres experts expliquant que les chasseurs-cueilleurs des temps primitifs « menaient une vie plutôt tranquille. Ils semblent avoir été généralement bien nourris (...). Si l'espérance de vie moyenne à la naissance était faible, c'est que de nombreux enfants mouraient en bas âge. Ceux qui survivaient atteignaient des âges plus élevés. L'invention de l'agriculture a constitué un changement (...). Alors que les chasseurs-cueilleurs ont une nourriture d'une grande variété, les agriculteurs se sont trouvé dépendants de quelques grandes cultures. La malnutrition s'est développée (...), les famines sont devenues récurrentes. L'élevage et les concentrations démographiques ont permis l'apparition de nombreuses maladies infectieuses. »
Bref, les coupables ce sont l'agriculture et le progrès qui en découle. »
Vous savez ce qu’il reste à faire et à dire : le progrès c’est l’infâme.

Le moindre mouvement doit vous rendre malade, quelle chance de vivre encore dans cette accumulation de risques !
Et manger, n’en parlons pas ! Plus rien n’est comestible !
Ah si ! Le topinambours et le rutabaga, vedettes des années de restrictions durant la guerre de 40, reviennent sur … les cartes des restaurants étoilés, car très mode et « bio ».
« Maman ne ressuscite pas ! Tu croirais que l’on est revenu dans un temps honni ! ».
Nous découvrons le quinoa, renvoyant à la famine les indiens andins dont c’était la culture principale, par l’augmentation du prix des semences créée par nos fantaisies de trop nourris occidentaux.

« Le travail gratuit n’est pas une bonne idée » a dit Fillon le 19 mai sur France Inter. Le dire c’est déjà y avoir pensé ! Quelle générosité de la part de ce larbin de l’exploitation ! Un vrai curé !

Il n’y aurait plus de classes sociales, plus de combats : le champ libre aux exploiteurs !
Dans le Monde Diplomatique Serge Halimi (avril 2015) rapporte :
« Puisque chacun prétend se soucier de l’envol des inégalités, pourquoi cette analyse du Fonds monétaire international (FMI) est-elle passée à ce point inaperçue ? En raison de ses conclusions ? Dans une étude présentée en mars dernier, deux économistes issues de ce temple du libéralisme relèvent « l’existence d’un lien entre la baisse du taux de syndicalisation et l’augmentation de la part des revenus les plus élevés dans les pays avancés durant la période 1980-2010 ». Comment expliquent-elles ce lien ? « En réduisant l’influence des salariés sur les décisions des entreprises », l’affaiblissement des syndicats a permis d’« augmenter la part des revenus constitués par les rémunérations de la haute direction et des actionnaires ». Selon ces économistes du FMI, … le creusement des inégalités que les libéraux préfèrent traditionnellement attribuer à des facteurs impersonnels (mondialisation, technologies, etc...) découlerait du déclin des organisations de salariés. Doit-on s’en étonner ? Quand le syndicalisme, point d’appui historique de la plupart des avancées émancipatrices, s’efface, tout se dégrade, tout se déplace. Son anémie ne peut qu’aiguiser l’appétit des détenteurs du capital. Et son absence, libérer une place qu’envahissent aussitôt l’extrême droite et l’intégrisme religieux, s’employant l’une comme l’autre à diviser des groupes sociaux dont l’intérêt serait de se montrer solidaires. »

On aimerait savoir ce que pensent les « experocrates » de la banderole déployée lors de la grève du 9 avril « le patronat exige, les gouvernements appliquent : moins d’impôts, de salaire, de cotisations sociales, de services publics, de Code du travail, de protection sociale, de congés … mais plus de profits ! ».
Ce sont là les valeurs des exploiteurs !
En tout cas cette politique libérale et ce système capitaliste pourrissant tuent, la réalité est là !

Vous êtes encore vivants !... Car ce n’est pas d’aujourd’hui que la pollution opère ses méfaits. Le « fog » des villes dans ma jeunesse était du au chauffage au charbon utilisé par une majorité des citadins. Donc aujourd’hui à Toulouse l’air est bien meilleur car on ne connaît plus ce fameux « fog ».
Alors votre espérance de vie n’aurait pas baissé malgré toute votre consommation de nourriture intoxicante, l’air vicié que vous inhalez et tous les risques que vous croisez ?...
N’espérez pas trop, ça va venir, car Europe impose : les dépenses de santé seront de plus en plus restreintes, votre retraite reculée, « dette » oblige ! Scientifiquement cette fois, il y a un rapport direct, et vérifié statistiquement, entre l’espérance de vie de l’humain et ces deux paramètres ! Mais on vous aura fait croire que c’est le progrès et ses dangers ! Comme s’il n’existait aucun rapport entre le progrès et la qualité de vie de l’humain. Notre système politique égocentrique, insensible et antidémocratique est en cause, en première ligne.
Tsípras a raison de dénoncer en Grèce « la responsabilité criminelle » du FMI, n’osant pas dire la troïka. Notons l’absence de démocratie de la direction européenne qui, encore une fois, ne respecte pas le résultat d’un vote populaire.
Vivants encore, mais démoralisés, c’est le but !
Pour aider la classe exploitée à se frayer un chemin, il faut  construire un parti qui fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait : « Un parti qui se situe sur le terrain de la lutte de classe (…), qui se prononce pour la rupture avec l’Union européenne, avec une bagarre en permanence contre elle (…). Un parti ouvrier ouvert. » Bref : « La construction d’une force politique ouverte et démocratique qui corresponde à nos intérêts …» C’est la tâche que se fixe le POI (*3) en France.

A bientôt.

(*1) Mort depuis.
(*2) La Fédération des Entreprises Romandes Genève défend les intérêts de ses 27000 entreprises membres et leur fournit des services à forte valeur ajoutée.
(*3) Parti Ouvrier Indépendant