vendredi 31 juillet 2015

Quelle laïcité ? La laïcité tout simplement.



Les médias et tous ceux qui participent au « prêt à penser » nous abreuvent de la diversité de la laïcité. Pourtant il y a des définitions qui clarifient la question, notamment la loi de 1905, adoptée après des années de discussion. Mais le prétexte de modernisation est toujours présent. Que je sache un chat est toujours un chat, et un humain toujours humain.
La majorité des définitions rejoignent celle-ci :
La laïcité ou le sécularisme est le principe de séparation de l'État et de la religion et donc l'impartialité ou la neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses.
Dans une perspective laïque, les croyances et convictions qui ont rapport à la religion (religions proprement dites, croyances sectaires, déisme, théisme, athéisme, agnosticisme, spiritualités personnelles) ne sont que des opinions privées, sans rapport direct avec la marche de l'État. C'est là considérer la politique comme une affaire humaine, seulement humaine. Réciproquement, la liberté de croyance et de pratique doit être entière, dans les limites de « l'ordre public ».
Le Larousse indique : « Conception et organisation de la société fondée sur la séparation de l'Église et de l'État et qui exclut les Églises de l'exercice de tout pouvoir politique ou administratif, et, en particulier, de l'organisation de l'enseignement. »

Début mars 2015, France 3 a interrogé des philosophes français avec la question : « Que doit être la laïcité en France ? »
Bien sûr le pannel incluait le référentiel médiatique, Michel Onfray, philosophe athée. Pour lui : « la laïcité doit évoluer », car quand la loi de 1905 est proclamée, « on est dans une configuration ultra-catholique et non musulmane. »
Rappelons que l’affirmation que l’Islam n’était pas présent sur le territoire de la République en 1905 ne repose que sur une lecture révisionniste de l’Histoire. Elle est donc fausse et mensongère, car en 1905, il y avait 3 départements français en Algérie qui regroupaient 10 millions de musulmans, soit le double d’aujourd’hui en France. La mémoire fait aussi défaut, parfois, aux philosophes.
Il réclame donc, déclaration faite aussi à la télévision, « un islam républicain » : « On doit pouvoir permettre que les imams soient formés par la République et qu'il y ait même un financement public de tous les lieux de cultes. On sait très bien que tant qu'on laisse le financement des mosquées à des entreprises privées, ce sont les entreprises d'Arabie Saoudite et du Qatar qui sont dans des logiques d'islam intégriste et conquérant qui vont financer placer et surveiller leurs imams ». Déclaration choc ! Mais habituelles chez lui. Il la joue sur la peur du grand méchant loup, comme s’il n’y avait pas d’autres possibilités. Fini la laïcité ! D’ailleurs pour lui : « la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat est hypocrite. On sait très bien qu'il y a un droit de regard de la République sur la religion. Aujourd'hui un évêque est nommé avec l'assentiment des pouvoirs politiques en place. »  Ah bon ! Alors il faut demander d’appliquer la loi.
Exit donc la laïcité. Non, pour le philosophe : « il faut arrêter de faire de la laïcité une religion, mais la repenser au regard de ce qu'il se passe dans l'histoire, dans la sociologie et dans la démographie de notre pays. »
Le mélange lui sied bien, lui qui est d’un  athéisme « religieux ». Remettons les choses en place, la religion est une chose, la République en est une autre. En quoi l'Islam devrait être « républicain » ? Ce que préconise Michel Onfray, c'est l'ingérence de l'Etat dans les affaires religieuses, c'est le gouvernement qui doit décerner le label « républicain » aux religions. C'est bien le retour du Concordat contre la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat. Ce n'est plus la séparation, c'est l'intégration sous contrôle des religions par l'Etat.

On vous l'avez bien dit que ce n'était pas un laïque !
Je reprendrais la conclusion de la Libre Pensée sur l’appel à participer à la grande manifestation nationale qu’elle organise, le samedi 5 décembre 2015, 15H place de la République à Paris :
« … Il s’agit d’une remise en cause de la séparation de la sphère publique et de la sphère privée qui est le fondement de la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat. Quand la laïcité est partout, elle n’est nulle part. Les mêmes, qui ne cessent de nous parler de laïcité, refusent obstinément d’exiger l’abrogation de la loi Debré du 31 décembre 1959 qui organise le détournement chaque année de plus de 10 milliards d’euros de fonds publics pour les écoles catholiques.
La République ne reconnaît, ne subventionne, ni ne salarie aucun culte (Article 2 de la loi du 9 décembre 1905). La Fédération nationale de la Libre Pensée appelle tous les laïques authentiques à participer à la grande manifestation nationale qu’elle organise. Pour la défense de la loi de 1905 :
Abrogation de la loi Debré ! »

A bientôt.