Les médias et tous ceux qui participent au « prêt à
penser » nous abreuvent de la diversité de la laïcité. Pourtant il y a des
définitions qui clarifient la question, notamment la loi de 1905, adoptée après
des années de discussion. Mais le prétexte de modernisation est toujours
présent. Que je sache un chat est toujours un chat, et un humain toujours
humain.
La majorité des définitions rejoignent celle-ci :
La laïcité ou le
sécularisme est le principe de séparation de l'État et de la religion et donc
l'impartialité ou la neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses.
Dans une perspective laïque, les croyances et convictions
qui ont rapport à la religion (religions proprement dites, croyances sectaires,
déisme, théisme, athéisme, agnosticisme, spiritualités personnelles) ne sont
que des opinions privées, sans rapport direct avec la marche de l'État. C'est
là considérer la politique comme une affaire humaine, seulement humaine.
Réciproquement, la liberté de croyance et de pratique doit être entière, dans
les limites de « l'ordre public ».
Le Larousse indique : « Conception et organisation
de la société fondée sur la séparation de l'Église et de l'État et qui exclut
les Églises de l'exercice de tout pouvoir politique ou administratif, et, en
particulier, de l'organisation de l'enseignement. »
Début mars 2015, France 3 a interrogé des philosophes
français avec la question : « Que doit être la laïcité en France ? »
Bien sûr le pannel incluait le référentiel médiatique, Michel
Onfray, philosophe athée. Pour lui : « la laïcité doit évoluer »,
car quand la loi de 1905 est proclamée, « on est dans une configuration
ultra-catholique et non musulmane. »
Rappelons que l’affirmation que l’Islam n’était pas présent
sur le territoire de la République en 1905 ne repose que sur une lecture
révisionniste de l’Histoire. Elle est donc fausse et mensongère, car en 1905,
il y avait 3 départements français en Algérie qui regroupaient 10 millions de
musulmans, soit le double d’aujourd’hui en France. La mémoire fait aussi
défaut, parfois, aux philosophes.
Il réclame donc, déclaration faite aussi à la télévision,
« un islam républicain » : « On doit pouvoir permettre que les
imams soient formés par la République et qu'il y ait même un financement public
de tous les lieux de cultes. On sait très bien que tant qu'on laisse le
financement des mosquées à des entreprises privées, ce sont les entreprises
d'Arabie Saoudite et du Qatar qui sont dans des logiques d'islam intégriste et conquérant
qui vont financer placer et surveiller leurs imams ». Déclaration
choc ! Mais habituelles chez lui. Il la joue sur la peur du grand méchant
loup, comme s’il n’y avait pas d’autres possibilités. Fini la laïcité !
D’ailleurs pour lui : « la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat
est hypocrite. On sait très bien qu'il y a un droit de regard de la
République sur la religion. Aujourd'hui un évêque est nommé avec l'assentiment
des pouvoirs politiques en place. »
Ah bon ! Alors il faut demander d’appliquer la loi.
Exit donc la laïcité. Non, pour le philosophe :
« il faut arrêter de faire de la laïcité une religion, mais la
repenser au regard de ce qu'il se passe dans l'histoire, dans la sociologie et
dans la démographie de notre pays. »
Le mélange lui sied bien, lui qui est d’un athéisme « religieux ». Remettons
les choses en place, la religion est une chose, la République en est une autre.
En quoi l'Islam devrait être « républicain » ? Ce que préconise
Michel Onfray, c'est l'ingérence de l'Etat dans les affaires religieuses, c'est
le gouvernement qui doit décerner le label « républicain » aux
religions. C'est bien le retour du Concordat contre la loi de Séparation des
Eglises et de l'Etat. Ce n'est plus la séparation, c'est l'intégration sous
contrôle des religions par l'Etat.
On vous l'avez bien dit que ce n'était pas un laïque !
Je reprendrais la conclusion de la Libre Pensée sur
l’appel à participer à la grande manifestation nationale qu’elle organise, le
samedi 5 décembre 2015, 15H place de la République à Paris :
« … Il s’agit d’une remise en cause de la séparation de
la sphère publique et de la sphère privée qui est le fondement de la loi du 9
décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat. Quand la laïcité est
partout, elle n’est nulle part. Les mêmes, qui ne cessent de nous parler de
laïcité, refusent obstinément d’exiger l’abrogation de la loi Debré du 31
décembre 1959 qui organise le détournement chaque année de plus de 10 milliards
d’euros de fonds publics pour les écoles catholiques.
La République ne reconnaît, ne subventionne, ni ne salarie
aucun culte (Article 2 de la loi du 9 décembre 1905). La Fédération nationale
de la Libre Pensée appelle tous les laïques authentiques à participer à la
grande manifestation nationale qu’elle organise. Pour la défense de la loi de
1905 :
Abrogation de la loi Debré ! »
Abrogation de la loi Debré ! »
A bientôt.