vendredi 14 novembre 2014

Contre les dogmes !



Le N° 1248 de Courrier International, dans son document « à la une » se penche sur les « Athées leur chemin de croix », à travers plusieurs articles de presse internationale. L’introduction indique : « Alors que, selon le rapport du think tank américain Pew, les minorités religieuses n'ont jamais été aussi opprimées dans le monde, l'athéisme peut être très difficile à vivre. Obtenir un mariage laïque en Inde ou élever ses enfants sans référence à Dieu aux Etats-Unis relève du parcours du combattant. En Arabie Saoudite comme en Colombie, les jeunes athées sont mis au ban de la société, mais en Europe, ils s'organisent. Certains inventent même de nouvelles liturgies athées. »
Quand on sait qu’en Europe seule la France est une République laïque et au plus près la Turquie était il y a peu encore dans ce cas grâce à Ataturk, on comprend que le journaliste dans sa première phrase mette au même rang athées et minorités religieuses. Quant aux athées qui inventent même de nouvelles liturgies, ils doivent être aussi étrangers aux athées que certains de nos laïques « ouverts » sont étrangers à notre laïcité définie en 1905.
Mais l’édito de Jean-Hébert Armengaud me fait aussi quelque peu sursauter, on a l’impression que sa conclusion essaie de rééquilibrer le jugement des articles cités. Je cite :
« En 2012 une enquête menée sur les cinq continents estimait que le nombre d'athées représentait 13 % de la population mondiale (et 23 % des sondés se déclaraient sans religion). Un chiffre en augmentation : à mesure que les peuples s'enrichissent, ils se détournent des dieux. » A peu près autant que les hindouistes, moitié moins que les musulmans, plus du tiers des chrétiens.
« Alors, demain, la fin des religions ? On en est encore loin et, dans certains pays très religieux, les athées sont toujours brimés sinon harcelés. Une aberration puisque l'incroyance comme la foi sont avant tout des sentiments intimes et personnels. »  Sphère publique laïque, sphère privée incroyance et foi, c’est la République laïque selon la loi de 1905.
« Mais ce serait compter sans les hiérarchies religieuses qui instrumentalisent cette intimité - jusqu'à verser, parfois, dans le fondamentalisme. Comme le disait Voltaire -qui était croyant-, la religion est une foi simple en Dieu et non la croyance en des dogmes ou des superstitions encouragés par l'Eglise.
A priori, les athées, qui s'appuient sur le rationalisme, ne devraient donc pas effrayer grand monde. C'est oublier que les impies ne sont pas immunisés contre la tentation extrémiste. Il existe en effet un athéisme agressif. Le satrape sanguinaire Enver Hoxha a fait de l'Albanie communiste un "pays athée'' pourchassant toute pratique religieuse ». On a bien dit toute République laïque ne peut être laïque, si elle est athée ou religieuse, puisqu’elle ne respecte plus la sphère privée. L’Albanie n’était pas laïque, donc pas de respect de la sphère privée.
« Beaucoup plus près de nous, des scientifiques et intellectuels britanniques s'en sont pris à la foi comme à un virus totalement incompatible avec la science ». Là on ne peut que leur donner raison, la science basée sur la raison, la connaissance et l’expérimentation, est incompatible avec la foi qui est basée sur une croyance.
« Jusqu'à demander, comme le biologiste Richard Dawkins, la condamnation du pape Benoît XVI pour crime contre l'humanité (pour avoir couvert des affaires de pédophilie) ». D’après notre légalité le pape sachant que ses collègues outrepassaient les lois, il aurait du les traduire en justice, sinon il est justiciable lui aussi. Ne rajoutons pas à son débit les affaires d’enfants vendus en Espagne, en Irlande et autres, et des « charniers » d’enfants de filles mères en Irlande, actuellement en commission d’enquêtes.
« Les religions ont suffisamment de problèmes avec leurs fondamentalistes sans que les athées en rajoutent... »
Ce qu’il faudrait surtout, alors que le choix des articles permet de se faire une opinion, c’est que les journalistes qui rapportent tout cela ne se « perdent » dans leurs analyses.

A bientôt.