samedi 15 novembre 2014

Gangsters légaux d’Europe.




On recense, en France, 20106 centenaires.
Mais la Cour des comptes recense 674 014 comptes bancaires de centenaires.
Cette étonnante longévité financière, 33 fois supérieure à l'autre, a une cause simple : des avoirs de défunts sont déposés chez d'honnêtes assureurs, d'honnêtes banquiers, à qui la loi prescrit de rechercher les ayants droit. Las ! Malgré des recherches acharnées, les investigations infatigables que vous imaginez, 4,5 milliards "d'avoirs non réclamés" restent dans leurs poches. Et l’on apprend que ces mêmes banques ont passées brillamment les « crash tests », car elles placent un quart de leurs avoirs dans les paradis fiscaux.
Ce n'est là qu'amuse gueule, lecteur.

Ce qui doit intéresser tout citoyen, tout salarié, à qui Sapin et Hollande arrachent en ce moment un mois de salaire en impôt pour le reverser aux patrons en crédit d'impôt (pacte de responsabilité), c'est l'affaire du Luxembourg. Il s'agit d'un système, d'une combine, entre cet Etat et les plus grandes multinationales d'Europe et d’ailleurs, permettant à ces dernières, en transférant leurs profits au Luxembourg, de le conserver net d'impôts. Cinquante huit multinationales françaises, toutes les premières bien sur, se retrouvent aux côtés d'lkea, de Deutsche Bank, de Pepsi Cola et de tous les magnats de la finance, dans 548 accords appelés « tax rulling ».
Le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a enquêté sur la base de 28000 pages de dossiers confidentiels et découvert que plus de trois cents multinationales, ont échappé à la fiscalité de leur pays d'origine, en faisant transiter par le Grand-Duché de Luxembourg des sommes colossales. L'enquête évoque plusieurs centaines de milliards de dollars.
Petit problème : Jean-Claude Juncker a été, sans discontinuer depuis 1982, ministre, puis Premier ministre au Luxembourg. C'est d'ailleurs en sa qualité de ministre des Finances du Grand-Duché qu'il fut choisi comme président de l'Eurogroupe de 2005 à 2013... Durant toute la période où fut monté ce système de blanchiment fiscal des profits, un même homme dirigeait et l'Etat du Luxembourg et l'Eurogroupe, réunion de tous les ministres des Finances d’Europe : Jean-Claude Juncker.
Il était donc en même temps le superviseur des « tax rulling » et, comme on dit en Sicile, le capo di tutti i capi pour les ministres des impôts de tous les Etats.

« Le manque à gagner pour les recettes des Etats se compte en centaines de milliards d'euros alors que Jean-Claude Juncker qui préside aujourd'hui la Commission européenne, supervise les budgets des Etats membres et impose l'austérité aux peuples européens » déclare Pierre Laurent, dirigeant du PCF et président du Parti de la gauche européenne (PGE).
Parfaitement juste !
Les institutions de l'Union européenne, créées par le traité de Maastricht de 1992, apparaissent au grand jour pour ce qu'elles ont toujours été : un instrument exclusivement au service des capitalistes et des spéculateurs.
C'est pourquoi on ne manquera pas de s'interroger sur la suite du communiqué du président du PGE : « et L'UE doit impérativement mettre un terme au dumping fiscal consacré dans ses traités, notamment celui de Maastricht ».
Si le dumping fiscal a été consacré par le traité fondateur de l'Union européenne, n'y a-t-il pas une contradiction à appeler cette même Union européenne pour lutter contre celui-ci ?... A moins qu’il ne s’agisse d’un prétexte pour préserver le statu quo, une position habituelle de l’ « ancien » PC stalinien et ne pas rompre avec l’UE, ses traités et sa politique exclusivement en défense de ses capitalistes.
Dans le plus pur style des Mafias.

A bientôt (et merci à Michel Sérac et Dominique Ferré).

vendredi 14 novembre 2014

Contre les dogmes !



Le N° 1248 de Courrier International, dans son document « à la une » se penche sur les « Athées leur chemin de croix », à travers plusieurs articles de presse internationale. L’introduction indique : « Alors que, selon le rapport du think tank américain Pew, les minorités religieuses n'ont jamais été aussi opprimées dans le monde, l'athéisme peut être très difficile à vivre. Obtenir un mariage laïque en Inde ou élever ses enfants sans référence à Dieu aux Etats-Unis relève du parcours du combattant. En Arabie Saoudite comme en Colombie, les jeunes athées sont mis au ban de la société, mais en Europe, ils s'organisent. Certains inventent même de nouvelles liturgies athées. »
Quand on sait qu’en Europe seule la France est une République laïque et au plus près la Turquie était il y a peu encore dans ce cas grâce à Ataturk, on comprend que le journaliste dans sa première phrase mette au même rang athées et minorités religieuses. Quant aux athées qui inventent même de nouvelles liturgies, ils doivent être aussi étrangers aux athées que certains de nos laïques « ouverts » sont étrangers à notre laïcité définie en 1905.
Mais l’édito de Jean-Hébert Armengaud me fait aussi quelque peu sursauter, on a l’impression que sa conclusion essaie de rééquilibrer le jugement des articles cités. Je cite :
« En 2012 une enquête menée sur les cinq continents estimait que le nombre d'athées représentait 13 % de la population mondiale (et 23 % des sondés se déclaraient sans religion). Un chiffre en augmentation : à mesure que les peuples s'enrichissent, ils se détournent des dieux. » A peu près autant que les hindouistes, moitié moins que les musulmans, plus du tiers des chrétiens.
« Alors, demain, la fin des religions ? On en est encore loin et, dans certains pays très religieux, les athées sont toujours brimés sinon harcelés. Une aberration puisque l'incroyance comme la foi sont avant tout des sentiments intimes et personnels. »  Sphère publique laïque, sphère privée incroyance et foi, c’est la République laïque selon la loi de 1905.
« Mais ce serait compter sans les hiérarchies religieuses qui instrumentalisent cette intimité - jusqu'à verser, parfois, dans le fondamentalisme. Comme le disait Voltaire -qui était croyant-, la religion est une foi simple en Dieu et non la croyance en des dogmes ou des superstitions encouragés par l'Eglise.
A priori, les athées, qui s'appuient sur le rationalisme, ne devraient donc pas effrayer grand monde. C'est oublier que les impies ne sont pas immunisés contre la tentation extrémiste. Il existe en effet un athéisme agressif. Le satrape sanguinaire Enver Hoxha a fait de l'Albanie communiste un "pays athée'' pourchassant toute pratique religieuse ». On a bien dit toute République laïque ne peut être laïque, si elle est athée ou religieuse, puisqu’elle ne respecte plus la sphère privée. L’Albanie n’était pas laïque, donc pas de respect de la sphère privée.
« Beaucoup plus près de nous, des scientifiques et intellectuels britanniques s'en sont pris à la foi comme à un virus totalement incompatible avec la science ». Là on ne peut que leur donner raison, la science basée sur la raison, la connaissance et l’expérimentation, est incompatible avec la foi qui est basée sur une croyance.
« Jusqu'à demander, comme le biologiste Richard Dawkins, la condamnation du pape Benoît XVI pour crime contre l'humanité (pour avoir couvert des affaires de pédophilie) ». D’après notre légalité le pape sachant que ses collègues outrepassaient les lois, il aurait du les traduire en justice, sinon il est justiciable lui aussi. Ne rajoutons pas à son débit les affaires d’enfants vendus en Espagne, en Irlande et autres, et des « charniers » d’enfants de filles mères en Irlande, actuellement en commission d’enquêtes.
« Les religions ont suffisamment de problèmes avec leurs fondamentalistes sans que les athées en rajoutent... »
Ce qu’il faudrait surtout, alors que le choix des articles permet de se faire une opinion, c’est que les journalistes qui rapportent tout cela ne se « perdent » dans leurs analyses.

A bientôt.

mardi 4 novembre 2014

« La fraude des pauvres est une pauvre fraude ».



Dans une étude sur l’évolution du pouvoir d’achat des Français, réalisée pour le magazine 60 millions de consommateurs dans son numéro 497 d’octobre 2014, on apprend que les Français auraient perdu en cinq ans plus de 4 % de pouvoir d’achat soit 1 500 euros par an.
Cette dégradation du pouvoir d’achat est due en particulier à la hausse considérable des dépenses de loyer, chauffage, eau, gaz, électricité, carburants.
En 2013 déjà, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) constatait que la part des dépenses contraintes des plus modestes stagnait : « Ils n’ont, non seulement plus de gains de pouvoir d’achat à dépenser sur les postes qu’ils jugent les moins nécessaires, mais une partie d’entre eux semble également se contraindre sur les dépenses d’alimentation. » Ce que constate aussi le Secours Populaire.
Le nombre de personnes  sous le seuil de pauvreté (60% du niveau médian, soit 964 euros) a augmenté de près de 10% en 10 ans, atteignant 8,6 millions. Le niveau des impayés ne cesse d’augmenter dans cette population.

C’est le moment choisi par les politiques pour attaquer les chômeurs et le peuple « assisté » : « La fraude sociale : ce sport national qui plombe notre économie » ; « Fisc, Sécu, chômage : ce que les fraudeurs nous coûtent » ; « Fraudeurs de la Sécu. Ceux qui ruinent la France » ; « La France des assistés. Ces “allocs” qui découragent le travail » … Manuel Valls a affirmé à la City que « la France a fait le choix d’un chômage de masse très bien indemnisé ». Cette affirmation est pour le moins surprenante quand on sait que plus de la moitié (54,4 % très exactement) des 5 570 000 chômeurs officiellement recensés en France ne reçoivent aucune indemnisation. Si l’on compare les dépenses d’indemnisation du chômage rapportées à la part de la richesse nationale consacrée à l’indemnisation de chaque chômeur dans les pays de l’UE, la France n’arrive qu’en 9e position derrière, notamment, les Pays-Bas et l’Allemagne. Les 2,27 millions de chômeurs indemnisés (auxquels s’ajoutent les bénéficiaires de l’allocation spécifique de solidarité, l’ASS) reçoivent 13 740 € par an, soit une indemnité moyenne de 1 100 € net par mois.
Une « fuite » bienvenue a divulgué les conclusions d’un « rapport d’étape » de Pôle emploi sur l’expérimentation des contrôles renforcés dans quatre régions : 20 % des chômeurs ne chercheraient pas de travail activement. Mais cette étude ne porte que sur 2 600 chômeurs de Manosque et de Toulon sans que l’on sache le nombre total des demandeurs d’emploi dans ces deux villes pas plus que les critères qui ont permis de sélectionner ceux qui ont été contrôlés… C’est pourtant sur cette étude que tous vont s’appuyer pour envisager la généralisation du renforcement des contrôles.

La meilleure façon de saper la légitimité d’un service, aujourd’hui la protection sociale, c’est de laisser entendre qu’elle ressemble à une passoire. Les tricheurs se glisseraient aisément entre les mailles d’un filet trop lâche, et leur parasitisme finirait par transformer la solidarité nationale en une menace pour le pays. Conclusion : protéger la France impliquerait d’éradiquer la fraude, et éradiquer la fraude, de supprimer les droits sociaux.
Je n’insinue pas que les filous bénéficiant de prestations indues n’existent pas. Mais, de l’avis même du Conseil d’Etat, « la fraude des pauvres est une pauvre fraude ». Si les estimations peuvent être contestées, elles donnent un ordre de grandeur, et une base de comparaison. Enregistré le 29 juin 2011, le rapport Tian, du nom du député de l’UMP Dominique Tian, rapporteur de la mission d’évaluation des comptes de la Sécurité sociale, évoque :
4 milliards d’euros de fraude aux prestations,
contre 16 milliards d’euros aux prélèvements des cotisations sociales
et 25 milliards d’euros d’impôts non perçus par le Trésor — ces deux formes de truanderie étant l’apanage des entreprises et des contribuables fortunés. Pire la fraude aux cotisations sociales a explosé en 2012 dépassant les 20 milliards d'euros selon le rapport de la Cour des comptes. Un montant qui a doublé en cinq ans et s'explique en partie par l'émergence de nouvelles formes de fraudes « difficiles à combattre » selon la juridiction financière. Elargie à l'assurance-chômage et aux retraites complémentaires obligatoires, l'estimation grimpe dans une fourchette entre 20,1 milliards et 24,9 milliards. En tête: les secteurs de la construction et du commerce avec respectivement 3,8 milliards et 3,3 milliards de cotisations «éludées». Mais l’amour porté aux entreprises et aux fortunés par la Commission Européenne et ses larbins dirigeant les Etats ne permet pas d’aborder ces pistes.

Le tapage autour des « abus » des soi-disant « assistés » pourrait présenter un intérêt pour les partisans de l’austérité. En faisant peser le soupçon sur les bénéficiaires légitimes, on parvient à en dissuader un grand nombre de faire valoir leurs droits pour des raisons certes différentes : honte de leur situation, manque de volonté, méconnaissance de leurs droits, etc … Face à « l’armée des parasites » s’en dresse ainsi une autre, plus massive encore : celle des personnes qui n’accèdent pas aux prestations auxquelles elles ont droit. 5,7 milliards d’euros de revenu de solidarité active (RSA), 700 millions d’euros de couverture-maladie universelle complémentaire (CMU-C), 378 millions d’euros d’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé, etc…, ne sont pas versés à ceux qui devraient les toucher. Et l’addition est loin d’être complète !…Evidemment on fera moins de bruit sur ces économies collatérales !
Un scandale d’autant plus grand que ceux qui renoncent à leurs droits les financent néanmoins. Un exemple : dix millions de ménages démunis n’ont pas bénéficié des tarifs sociaux de l’énergie entre la date de leur mise en œuvre — 2005 pour l’électricité, 2008 pour le gaz — et la fin 2011, ce qui représente 767 millions d’euros de manque à percevoir pour eux; ils ont pourtant abondé à cette somme en payant au prix fort l’électricité et le gaz... Cette situation n’est pas particulière à la France. On ne peut, par conséquent, l’imputer à une générosité incontrôlée de notre système de protection sociale. Une étude de 2004 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a estimé que le taux moyen de non-recours aux aides ou aux programmes sociaux oscillait en Europe entre 20 et 40 % selon les pays.

Ne parlons pas des paradis fiscaux chers à nos grandes et … petites entreprises, j’en ai connu, et du profil des redevables de l’ISF qui ont quitté la France en 2012. D’après un document de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), transmis dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur l’exil des forces vives, ce sont 587 redevables de l’ISF qui ont quitté la France en 2012, soit 20% de plus qu’en 2011. Les données relatives aux déclarations d’impôt sur le revenu montrent aussi une certaine stabilité, autour de 35.000 départs en 2012 comme en 2011, tandis que les déclarations d’«exit tax» – impôt qui frappe les plus-values latentes des candidats au départ – sont passées de 169 à 300 en 2012.
Les données du fisc confirment toutefois une évidence : les ménages assujettis à l’ISF qui quittent le territoire sont nettement plus riches que les autres. En 2012, ils disposaient ainsi d’un patrimoine moyen de 6,6 millions d’euros. Une moyenne cachant des situations très diverses, puisqu’environ la moitié d’entre eux (287) affichaient un patrimoine moyen de 12,5 millions d’euros, composé très majoritairement d’actifs mobiliers (parts sociales, actions, liquidités…). Là aussi la situation n’est pas particulière à la France.

Le constat est évident mais n’est pas repris par nos « experôcrates » médiatiques : les riches fraudent plus que les pauvres, en tout cas l’impact est incomparable. L’Europe s’est construite pour protéger le capitalisme pourrissant, et les intérêts financiers, sur la base souvent évoquée de la baisse du coût du travail, en langage normal baisser les salaires. Baisser les « charges des entreprises », en fait les cotisations sociales, c’est baisser les salaires et baisser ou supprimer nos acquis sociaux, c’est notre santé, nos retraites qui sont en jeux. Tout est bon  pour récupérer sur le peuple le maximum de profit.
N’en déplaise aux « faiseurs d’opinion » !
Honte à nos gouvernants, prétendument « socialistes » !
Piller, à la Hollande-Valls, les retraités, les salariés, les malades, pour couvrir de milliards les plus riches possédants, tel serait le fin mot du génie humain selon le capitalisme.
Le gouvernement Hollande-Valls sous les ordres de la Commission Européenne, est un gouvernement de guerre contre la classe ouvrière. Opposer un « non » sans compromis, ni accommodement, à ce gouvernement, à son pacte et à ses contre-réformes : là est le point de départ de l’indépendance politique du mouvement ouvrier et donc de la résistance qui ouvrira la voie à l’indispensable rupture avec le carcan du FMI, de l’Union européenne, de la Ve République, et de toutes les institutions de la classe capitaliste.

Sources : Les Echos, Le Monde, IO, INSEE, OCDE, DGFiP, Cour des Comptes.

 A bientôt.

Dernières nouvelles.



1

Difficile de faire mieux en si peu de mots, difficile de citer quelques passages sans porter atteinte à l’ensemble. Je vous propose donc le billet d’Informations Ouvrières N°326 :
L’humeur de Michel Sérac
Chauffage, éclairage : un Français sur cinq en précarité !

L'Office national de la précarité énergétique recense 11,5 millions de personnes dont l'éclairage et le chauffage sont supprimés ou rationnés... et les tarifs viennent d'augmenter !
Comment en est-on arrivé là ?
Qui a livré aux requins financiers une entreprise publique fournissant depuis 1946 l'électricité la moins chère d'Europe ?
Les chiffres accusent.
En dix ans de privatisations, les tarifs augmentent de 66 % pour le gaz, de 21 % pour l'électricité... et les dividendes des actionnaires capitalistes de 37 % !
Rappelons les faits.
En 1998, le gouvernement "gauche plurielle" de Lionel Jospin (PS-PCF-verts-radicaux) approuve la "directive gaz" de l'Union européenne. "L'agenda de Lisbonne" auquel participent Chirac et Jospin, accélère l'ouverture aux marchés de l'électricité, du gaz, de La Poste, des transports; enfin, le gouvernement Jospin (gauche plurielle) entérine la "phase finale de l'ouverture des marchés de l'électricité et du gaz" (Barcelone, mars 2002).
La droite assurera les étapes suivantes, tandis que le gouvernement Jospin sombre dans le discrédit.
Hollande et Valls poursuivent la sale besogne, au compte des patrons.
Ainsi les gouvernements de " gauche " rivalisent avec la droite pour appliquer les directives européennes dictées par les banquiers.
Restituer à la collectivité le contrôle de l'énergie, à l'exclusion du profit privé, n'est-ce pas la seule position démocratique acceptable ?
Peut-on mener ce combat, et tous les combats de classe, sans une représentation politique des travailleurs indépendante ?

 2
Le Monde du 15 oct 2014, pose la question :
« La France a-t-elle perdu sa souveraineté budgétaire ? »
« En voilà une question qu’elle est bonne ! » aurait dit un comique de chez nous.
Et d’analyser une chose importante.
Mais pourquoi aujourd’hui, puisque votée dans l’indifférence quasi totale au début du mandat de Hollande, cela s’appelle : le TSCG appelé aussi « règle d’or ». Pourquoi à l’époque la question n’a pas été posée !
Suit toute une analyse sans intérêt, puisque pour finir on aboutit à la question : « Les mains liées depuis les traités ? ». Et  à laquelle le gribouilleur répond : « Si les scénarios cités précédemment paraissent improbables, en particulier pour un poids lourd de l'UE comme la France, des voix se sont élevées lors de la signature du traité budgétaire européen qui, en 2012, a introduit la « règle d'or ». Cette dernière, ensuite transposée en droit français dans le « pacte budgétaire », fixe l'objectif d'un retour progressif à l'équilibre budgétaire et interdit, théoriquement, un dépassement du déficit public structurel (dépenses courantes de l'Etat, des collectivités et de la Sécurité sociale) de plus de 0,5 % du PIB. Sauf dans le cas où le pays concerné aurait une dette publique équivalente à moins de 60 % de son PIB, auquel cas le déficit public structurel peut atteindre 1 % du PIB – avec une dette de 93 % du PIB en 2013, la France est loin d'être dans cette situation. En attendant, les pays peuvent justifier un dépassement du déficit par des « circonstances exceptionnelles », comme une grave crise économique, tout en restant dans la limite des 3 %. »  Donc l’article ne sert à rien ! Oui, La France a perdu sa souveraineté budgétaire.
P.S. : le 28 octobre l’AFP communique : « La France cherche à satisfaire Bruxelles avec une réduction supplémentaire de son déficit de 3,6 milliards ». Ce qui dans un titre du journal espagnol El Pais se traduit : « La France cède devant Bruxelles et annonce qu’elle diminuera son déficit ». CQFD.

3
La troïka est en mission au Portugal
pour examiner le projet de budget elle s’invitera deux fois par an, au moins jusqu’en 2035, c’est-à-dire jusqu’au remboursement de 75% des prêts de 78 milliards d’euros qui avait permis au pays d’échapper à la faillite en 2011.
La fin de l’austérité pour le peuple ce n’est pas pour demain !

4
Décès de Margerie : Filoche ne "mérite pas" de rester au PS, selon Valls
M. Filoche a posté sur le réseau social le message suivant (reproduit textuellement) : "Margerie est mort. Famille Taittinger en deuil. Les grands féodaux sont touchés. Ils sont fragiles. Le successeur nous volera-t-il moins ?" Avant d'ajouter dans un nouveau tweet : "Un hommage à l'humain ? Oui ! Au suceur de sang ? Non".
On peut lire sur les Echos journal de la finance : « Total recherche un dirigeant en remplacement de Margerie, les compétences requises : capacité de négociation à un haut niveau politique sous toutes les latitudes, absence d’états d’âme politiques et moraux, expérience pour se mettre les médias dans la poche ». Les compétences de Margerie me paraissent bien correspondre au message de Filoche surtout quand on lit aussi : « En 2017, Total pourrait recevoir un chèque du Trésor Public de 79 millions d'euros tout en ne payant pas d'impôt sur les sociétés en France, à cause des pertes sur ses activités de raffinage et d'exploitation des stations services. S'il reste déficitaire en France au cours des 3 prochaines années, la loi stipule que les droits à déduction d'impôt sont alors directement "remboursables". Total recevrait donc en 2017 un chèque de 19 millions au titre du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et un autre de 60 millions au titre du crédit impôt recherche (CIR). »
Bravo Margerie et Total pour leur « participation » négative au budget de la France ! Copier Margerie et la France est en faillite, mais possèdera de "grands" industriels ! Valls peut côtoyer un Margerie, pas un Filoche, cherchez l’erreur !

5
L'islam est en pleine "guerre civile", estime le roi Abdallah de Jordanie.
AFP 21-10-2014
« Tous les pays du monde sont le théâtre d’une guerre entre la modération et l'extrémisme, et aujourd'hui l'islam est en proie à une guerre civile », a déclaré le souverain hachémite au cours d'une rencontre avec des élus du Parlement jordanien.
Enfin une déclaration raisonnée. Les religions du livre sont monothéistes, néanmoins les religions, quelles qu’elles soient, ne sont pas monolithiques mais divisées au point de lutter entre leurs différentes chapelles. Avec et/ou contre quel islam lutte l’Occident ?  Le sunnisme, le chiisme, le whaabbisme, le salafisme, etc… ? Car comme le christianisme (par exemple) encore en guerre larvée dans certains états (Irlande du Nord…) entre les catholiques, les protestants, les orthodoxes, les anglicans, etc… l’islam est en guerre entre les différents décryptages des prophéties des pseudos représentants de Dieu sur terre. Et comme les impérialistes occidentaux se mêlent toujours de ce qui ne les regardent pas, pour faire fonctionner leur économie d’armement, ils interviennent partout au nom de la « démocratie ». On voit le résultat ensuite, puisque leur action mène au pouvoir les extrémismes, au détriment de la population, développent le terrorisme, tout en armant au gré des évènements les différents camps. Ce sont les peuples qui paient la note !
Les paroles d'Anatole France : « On croit mourir pour la patrie, mais on meurt pour les industriels » et Jean Jaurès : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage » sont toujours d’actualité.

6
Le chômage atteint officiellement 11, 5% dans la zone euro,
en Grèce: 26,4%, en Espagne: 24%. Selon un économiste, Jacques Cailloux, du groupe bancaire japonais Nomura qui a racheté les activités de Lehman Brothers en 2008, ce chômage élevé "favorise la dénonciation des conventions collectives et la pression à la baisse sur les salaires à l'embauche".
Baisser le coût du travail, CQFD.



7
20 septembre journée internationale de la Libre Pensée.

C’est au IIème Congrés de l’AILP que fut décidé une journée internationale de la Libre Pensée le 20 septembre, date chère au cœur nos camarades libres penseurs latino-américains, qui honorent ainsi deux grands personnages dans la lutte pour  l’émancipation universelle des peuples Giuseppe Garibaldi et Simon Bolivar.

Christian Eyschen dit pourquoi cette journée :

Célébrer la date du 20 septembre comme Journée internationale de la Libre Pensée, c'est affirmer notre volonté de combattre contre toutes les formes d'oppression supranationale qui remettent en cause l'existence des Etats-nations. C'est affirmer que le supranationalisme est contraire à l'internationalisme, qui suppose l'existence des nations, alors que le supranationalisme exige leur disparition. C'est aussi affirmer la nécessaire émancipation de la Nation française face aux menées et directives européennes qui menacent sa pleine souveraineté et les droits et acquis démocratiques et sociaux du peuple.

A l'heure où des pays comme la Palestine, la Syrie, la Libye sont disloqués par la volonté du FMI, de la Banque Mondiale, des USA et de l'Union européenne, célébrer la journée du 20 septembre c'est lutter contre les gendarmes du monde qui entendent imposer a tous les peuples leurs diktats et leurs volontés. Car aujourd'hui, c'est contre le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes que les EtatsUnis et leurs valets entendent imposer leur droit à disposer des peuples.

Célébrer la journée du 20 septembre, c'est aussi refuser que l'on oppose les citoyennes et citoyens au nom de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires en instituant des droits différents selon l'utilisation d'une langue régionale ou pas, car ce serait l'éclatement de la République et la création de droits différents selon les régions.

Célébrer la journée du 20 septembre, c'est défendre l'oeuvre des révolutions qui ont émancipé politiquement et unifié les peuples comme le fit la Grande Révolution française, selon l'expression de Pierre Kropotkine, le révolutionnaire russe. C'est donc également saluer l'avènement de la première République en France proclamée les 21 et 22 septembre 1792, presque date pour date, 78 ans plus tôt. Evènement référence pour les libres penseurs du monde entier !

C'est refuser qu'une religion, le catholicisme, puisse imposer ses dogmes aux Républiques, aux peuples et aux nations. C'est dire clairement que les 14 concordats catholiques qui sévissent en Europe sont des survivances féodales des Etats pontificaux. En Alsace-Moselle, dans notre pays, tous les citoyens ne sont pas égaux devant l'exercice de leur liberté de conscience. Les religions reconnues sont subventionnées à hauteur d'une somme annuelle de 58 millions d'euros.

La Liberté de conscience impose que les fonds publics ne servent pas à discriminer les citoyens entre eux par un usage antilaïque des fonds publics. L'Egalité en droits des citoyens impose que soit respectée partout la Loi de Séparation des Eglises et de l'Etat du 9 décembre 1905. La Fraternité impose le refus des opérations militaristes menées au nom du « droit d'ingérence » qui n'est qu'une survivance des guerres coloniales.

A travers cette journée internationale du 20 septembre, c'est tout cela que la Libre Pensée entend célébrer dans sa lutte pour l'Emancipation intégrale de l'Humanité.
Ni dieu, ni maître ! A bas la Calotte et vive la Sociale !

Le suicide des socialistes européens.



Considérée aujourd’hui par les « experôcrates » comme le leader européen, l’Allemagne n’a pas toujours été dans cette situation.
Ainsi, tout au long des années 1990 et au début des années 2000, le pays a connu une croissance « molle », inférieure à la moyenne de la croissance de la zone euro, et a subi les foudres de la Commission Européenne. En plus de connaître un faible taux de croissance, l’économie allemande a vu croître son taux de chômage de 8.3 % à 11.3 %, soit 3 points d’augmentation. Cette augmentation du chômage n’était pas généralisée en Europe et a cru plus vite en Allemagne que dans le reste des pays européens. Le SPD (Sociaux démocrates, nos socialistes) au pouvoir avec Schroeder a donc mis en place sur ordre de la troïka les fameuses lois Hartz (du nom du PDG de Volkswagen qui les a inspirées). Plusieurs lois dont : « L’individu bénéficiant d’une aide sociale à cause de chômage se doit d’accepter n’importe quel travail, même si celui-ci est différent de son cursus scolaire et de son ancien emploi. Un emploi reste acceptable, même si la rémunération de celui-ci est inférieure au salaire qui a été négocié collectivement dans la branche ou le secteur d’activités. L’aide minimale était à hauteur de 296 euros par mois en Allemagne de l’Ouest et de 283 euros en Allemagne de l’Est. » Tout ceci n’est pas d’un autre siècle ou si peu. Le résultat est une baisse importante du chômage. Mais quand on dit baisse, c’est un chiffre qui représente le taux de chômeurs aidés. Et les autres ?… On remarque dans le même temps un accroissement de l'emploi précaire et de la « flexibilité ». Comme disent avec une petite « larme de crocodile » nos fameux « experôcrates », ces « bonnes performances sur le front de l'emploi se sont accompagnées d'une hausse des inégalités et de la pauvreté ». Un peuple plus pauvre, c’est le leitmotiv de la Commission Européenne. Mais le SPD allemand ne s’est pas relevé de ces lois anti ouvrières, sauf son chef Schroeder, appelé à de hautes destinées économiques par Poutine.

Le « tigre celtique » l’Irlande, la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie ont ensuite bénéficié de cette politique avec les résultats que l’on connaît, avec une Allemagne fervente supportrice de la Commission Européenne. Les partis socialistes se sont sacrifiés dans la plupart de ces pays : le grand PASOK grec, les socialistes gagnant de la « révolution des œillets » au Portugal, le PSOE en Espagne, sont réduits à survivre et le PS français est le prochain.
Les Echos du 2 novembre nous rapporte :
«De passage à Tokyo, ce week-end, l’économiste Paul Krugman, «Je dois faire mes excuses. Ils n’ont pas toujours bien répondu à la crise. Mais l’Occident fait maintenant bien pire», a expliqué, à l’occasion d’un séminaire organisé par Hitachi, le prix Nobel d’économie 2008, qui s’inquiète particulièrement de la périlleuse «japanification» de l’Europe. «Les politiques de la zone euro sont plus mauvaises et vont créer beaucoup plus de misère», assure-t-il. Pointant dans la zone euro, la baisse de sa population active depuis 2009, son obsession du désendettement, l’irrésistible écroulement de ses taux de croissance, Paul Krugman explique que les grands pays européens, et dans une moindre mesure les Etats-Unis, vivent une crise similaire à celle qui a déprimé, pendant 20 ans, le Japon après l’éclatement de ses bulles immobilières et boursières au tout début des années 1990. «L’Europe dans son ensemble n’est pas encore totalement en déflation, mais elle suit exactement les pas du Japon dans cette direction. Il sera désormais très difficile d’empêcher la chute dans ce piège», regrette l’économiste, qui s’offusque de constater que «l’Occident n’a rien appris des erreurs de gouvernance japonaises».

Après quatre mois consécutifs de baisse des prix en glissement annuel, l’inflation négative n’est plus indolore en Espagne. Les ­ventes dans le pays du groupe de grande distribution DIA ont baissé de 1,7% au troisième trimestre, à cause notamment d’une «déflation spécialement marquée dans certaines des catégories les plus importantes pour DIA», explique le groupe. Une demande limitée par un taux de chômage élevé (23,67%) et par la modération des salaires depuis deux ans, pèse sur les prix.

Et voilà que le correspondant Echos à Berlin, le 30/10 annonce que l'Allemagne redécouvre le risque de récession :
 « Le PIB allemand a reculé de 0,2 % au deuxième trimestre. La possibilité d'une récession technique (deux trimestres consécutifs de recul) est bien réelle, mais les données sont encore contradictoires. Le moral des investisseurs et des industriels a chuté, mais les consommateurs restent confiants et l'emploi semble se maintenir. L'Allemagne n'est plus un îlot de prospérité dans le marasme européen. »
Pourtant, pas plus Krugman, que la troïka, n’empêcheront le pourrissement du capitalisme. 

Je reprends en conclusion un article de IO :
« Tout est subordonné à la « dictature des marchés ». La « bonne nouvelle » du début de semaine, c’était, paraît-il, que les banques françaises ont passé victorieusement les tests de la Banque centrale Européenne (BCE). Traduisons : des milliers de milliards d’euros ont été injectés pour renflouer les banques après la crise de 2008-2009 ; grâce à quoi, la Bourse, en pleine euphorie, bat aujourd’hui record sur record; une nouvelle bulle spéculative est en train de se constituer; quand elle éclatera — ce qui ne saurait tarder — une nouvelle crise provoquera un nouvel effondrement des banques ; au nom de quoi, sur ordre de la BCE et du FMI, à nouveau, des milliers de milliards seront détournés vers les banques et la spéculation, tandis que des millions d’emplois seront détruits et les budgets publics encore plus amputés au nom du remboursement de la dette et des déficits ! Ne faut-il pas bloquer cette machine infernale, tout de suite ? Historiquement, « la Fronde » resta enfermée dans les institutions de la monarchie qu’elle contestait sans les remettre en cause. Le dénouement vint plus tard, dans la grande rupture qui vit la Révolution française mettre à bas la monarchie.
Aujourd’hui, l’heure n’est pas à « contester» la politique du gouvernement, mais à la combattre pour la défaire. Rompre avec l’Union européenne, les institutions de la Ve République et le capital financier dont  elles sont l’instrument; rompre avec le gouvernement Hollande-Valls, servile exécutant de la classe capitaliste et de ses institutions : il n’y a pas d’autre voie.

 A bientôt