vendredi 31 juillet 2015

Nuances du vocabulaire et relents de supériorité.



Faut-il faire la chasse aux fraudeurs sociaux ?
Ce que nous ne voulons pas, c’est le discours stigmatisant qui va souvent avec. Quand ce sont les entreprises qui fraudent, on parle d’optimisation fiscale, il y a deux poids deux mesures.

Expatriation, immigration :
Les Blancs sont des expats (expatriés), les autres sont des immigrés !
La manière de définir les personnes qui quittent leur pays pour trouver du travail en dit long sur les préjugés, constate un blogueur africain.

Sur la protection sociale :
Le gouvernement veut maîtriser tout le champ de la protection sociale si l’on en juge par la mission qu’il a confiée au Haut conseil au financement de la protection sociale. C’est une dérive économique libérale parce que le Chef de l’Etat a accepté le pacte budgétaire européen qui impose de réduire les coûts. Que se passera-t-il s’il n’y a pas d’accord sur les retraites complémentaires et si l’Etat reprend la main ?
Il remettra au pot ou il privatisera ? Regardez par exemple ce qu’il se passe avec Areva !
Le paritarisme est menacé. Or le paritarisme est une vraie école de responsabilité et un rempart.

A bientôt.

Quelle laïcité ? La laïcité tout simplement.



Les médias et tous ceux qui participent au « prêt à penser » nous abreuvent de la diversité de la laïcité. Pourtant il y a des définitions qui clarifient la question, notamment la loi de 1905, adoptée après des années de discussion. Mais le prétexte de modernisation est toujours présent. Que je sache un chat est toujours un chat, et un humain toujours humain.
La majorité des définitions rejoignent celle-ci :
La laïcité ou le sécularisme est le principe de séparation de l'État et de la religion et donc l'impartialité ou la neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses.
Dans une perspective laïque, les croyances et convictions qui ont rapport à la religion (religions proprement dites, croyances sectaires, déisme, théisme, athéisme, agnosticisme, spiritualités personnelles) ne sont que des opinions privées, sans rapport direct avec la marche de l'État. C'est là considérer la politique comme une affaire humaine, seulement humaine. Réciproquement, la liberté de croyance et de pratique doit être entière, dans les limites de « l'ordre public ».
Le Larousse indique : « Conception et organisation de la société fondée sur la séparation de l'Église et de l'État et qui exclut les Églises de l'exercice de tout pouvoir politique ou administratif, et, en particulier, de l'organisation de l'enseignement. »

Début mars 2015, France 3 a interrogé des philosophes français avec la question : « Que doit être la laïcité en France ? »
Bien sûr le pannel incluait le référentiel médiatique, Michel Onfray, philosophe athée. Pour lui : « la laïcité doit évoluer », car quand la loi de 1905 est proclamée, « on est dans une configuration ultra-catholique et non musulmane. »
Rappelons que l’affirmation que l’Islam n’était pas présent sur le territoire de la République en 1905 ne repose que sur une lecture révisionniste de l’Histoire. Elle est donc fausse et mensongère, car en 1905, il y avait 3 départements français en Algérie qui regroupaient 10 millions de musulmans, soit le double d’aujourd’hui en France. La mémoire fait aussi défaut, parfois, aux philosophes.
Il réclame donc, déclaration faite aussi à la télévision, « un islam républicain » : « On doit pouvoir permettre que les imams soient formés par la République et qu'il y ait même un financement public de tous les lieux de cultes. On sait très bien que tant qu'on laisse le financement des mosquées à des entreprises privées, ce sont les entreprises d'Arabie Saoudite et du Qatar qui sont dans des logiques d'islam intégriste et conquérant qui vont financer placer et surveiller leurs imams ». Déclaration choc ! Mais habituelles chez lui. Il la joue sur la peur du grand méchant loup, comme s’il n’y avait pas d’autres possibilités. Fini la laïcité ! D’ailleurs pour lui : « la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat est hypocrite. On sait très bien qu'il y a un droit de regard de la République sur la religion. Aujourd'hui un évêque est nommé avec l'assentiment des pouvoirs politiques en place. »  Ah bon ! Alors il faut demander d’appliquer la loi.
Exit donc la laïcité. Non, pour le philosophe : « il faut arrêter de faire de la laïcité une religion, mais la repenser au regard de ce qu'il se passe dans l'histoire, dans la sociologie et dans la démographie de notre pays. »
Le mélange lui sied bien, lui qui est d’un  athéisme « religieux ». Remettons les choses en place, la religion est une chose, la République en est une autre. En quoi l'Islam devrait être « républicain » ? Ce que préconise Michel Onfray, c'est l'ingérence de l'Etat dans les affaires religieuses, c'est le gouvernement qui doit décerner le label « républicain » aux religions. C'est bien le retour du Concordat contre la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat. Ce n'est plus la séparation, c'est l'intégration sous contrôle des religions par l'Etat.

On vous l'avez bien dit que ce n'était pas un laïque !
Je reprendrais la conclusion de la Libre Pensée sur l’appel à participer à la grande manifestation nationale qu’elle organise, le samedi 5 décembre 2015, 15H place de la République à Paris :
« … Il s’agit d’une remise en cause de la séparation de la sphère publique et de la sphère privée qui est le fondement de la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat. Quand la laïcité est partout, elle n’est nulle part. Les mêmes, qui ne cessent de nous parler de laïcité, refusent obstinément d’exiger l’abrogation de la loi Debré du 31 décembre 1959 qui organise le détournement chaque année de plus de 10 milliards d’euros de fonds publics pour les écoles catholiques.
La République ne reconnaît, ne subventionne, ni ne salarie aucun culte (Article 2 de la loi du 9 décembre 1905). La Fédération nationale de la Libre Pensée appelle tous les laïques authentiques à participer à la grande manifestation nationale qu’elle organise. Pour la défense de la loi de 1905 :
Abrogation de la loi Debré ! »

A bientôt.

jeudi 30 juillet 2015

De plus en plus d'enfants pauvres dans les pays riches.



Depuis 2008, le nombre d'enfants vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté de 3,5% en moyenne dans les pays économiquement les plus développés de la planète, selon un rapport publié par l'UNICEF daté du 28 octobre 2014.
Depuis le début de la dernière crise financière, l'UNICEF évalue l'évolution du nombre d'enfants vivant dans des ménages dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté.Dans les 41 pays suivis - membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou membres de l'Union européenne - "le nombre d'enfants ayant sombré dans la pauvreté […] dépasse de 2,6 millions le nombre d'enfants qui en sont sortis (6,6 millions, contre 4 millions)", selon l'UNICEF. Plus de 76 millions d'enfants vivraient donc dans la pauvreté dans ces pays pourtant prospères.
Pour la France l’augmentation du taux de pauvreté des enfants est de 3% (de 15,6 % à 18,6 %) entre 2008 et de 2012, "ce qui correspond à une augmentation nette d'environ 440.000 enfants pauvres". Un enfant sur cinq vit donc sous le seuil de pauvreté. On relève une augmentation de 5,7% en Italie et de 8,10% en Espagne. Les cinq pays les plus mal classés dans le tableau sont l'Irlande (10,60%), la Croatie (11,80%), la Lettonie (14,60%), la Grèce (17,50%) et l'Islande (20,40%).
"Deux tiers des pays européens étudiés ont connu une aggravation du dénuement matériel sévère" après 2008, détaille les auteurs du rapport. " Dans les pays les plus touchés, la proportion d'enfants gravement défavorisés a quasiment doublé en quatre ans."
"Le nombre de familles indiquant que leur situation est "très difficile" a augmenté dans la plupart des pays", poursuivent les chercheurs. "Depuis 2008, le pourcentage de ménages avec enfants n'ayant pas les moyens d'acheter de la viande, du poulet ou du poisson tous les deux jours a plus que doublé en Estonie, en Grèce et en Italie."
Europe qui, je vous le rappelle, ne peut que vous apporter la paix et la prospérité. La réalité c’est l’évolution de la pauvreté et ce n’est pas fini, loin de là. Le peuple grec, comme le peuple français n’a pas à payer pour une dette qui n’est pas la sienne, alors que le nombre et la fortune des millionnaires ne cesse de dépasser les sommets !
L'incapacité à faire face aux dépenses imprévues a augmenté de près de 60% en moyenne au sein des ménages avec enfants dans les 12 pays les plus touchés.
"Le pourcentage de jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation (NEET) a considérablement augmenté dans de nombreux pays", alerte l'UNICEF. "Dans l'Union Européenne, 7,5 millions de jeunes […] ne travaillaient pas et ne suivaient ni études ni formation en 2013, soit près d'un million de plus qu'en 2008." En France, cette situation concerne 11,2% des 15-24 ans.
Source : Les enfants de la récession : impact de la crise économique sur le bien-être des enfants dans les pays riches, Bilan Innocenti 12 (2014) Centre de recherche de l'UNICEF, Florence.
A bientôt.

mardi 21 juillet 2015

La Grèce ... ah la Grèce !

Exemple de démocratie :
On fait un référendum, vous répondez ce que vous voulez, et l'Etat appliquera ce que l'Europe aura décidé.
C'est mieux que la démocratie, c'est de la "démocratie avancée".
La Grèce vote à 61% contre un projet en accord avec son gouvernement, qui appliquera finalement la demande des Européens.

  Varoufakis



Juncker
Angela Merkel avec Juncker, Président de la Commission.



Ce n'est pas nouveau :
Le Danemark et la Suède ont refusé la monnaie unique en 2000 et 2003, l'Irlande a dit non aux Traités de Nice et de Lisbonne en 2001 et 2008, et la France et la Hollande au Traité constitutionnel en 2005. Les "instances européennes" n'en ont pas tenu compte.


A bientôt




lundi 20 juillet 2015

Soyez écolo mettez un Froome dans votre moteur



Pour une fois je réagis à l’actualité.
Mardi 14 juillet 2015. Otez-moi d’un doute, je regarde le Tour de France et l’accélération de Froome me laisse perplexe, comme beaucoup d’autres cyclistes. Est-ce naturel ?
Le patron de l'équipe Sky, Sir Dave Brailsford nous dit après l’arrivée : « La surprise, c'est le résultat des autres qui n'étaient pas au niveau attendu ». Ah bon, ce n’était que ça. Tous les Contador, Nibali, Quintana, Valverde, etc… ridicules car mal préparés. Sur le moment j’avais pensé au dopage. Quelle erreur. Contador, mal préparé donc, a tout de même gagné le Tour d’Italie. Mais au fond, le problème n’est-il pas là. A la vitesse atteinte par les coureurs et les efforts demandés, 2 grands tours ce n’est plus possible. Personne n’évoque cet argument. Froome dit « je m’entraine dur et je récolte les résultats ». Jalabert, ancien coureur, dit « c’est offensant envers les adversaires que de laisser entendre qu’ils ne s’entraînent pas autant que lui ». Justement au Tour d’Italie, les Sky ont testé, en vue du Tour, pour leurs leaders (dans ce cas Richie Porte) l’utilisation d’un camping car luxueusement équipé pour éviter les changements d’hôtel, perturbants disent-ils. L’UCI a interdit à la suite ce changement prétextant que les coureurs doivent rester à la disposition de l’organisateur de la course, l’utilisation d’un motorhome privé pouvant favoriser des activités illicites. Le lendemain 15 juillet, Sir Dave Brailsford convie la TV à visiter  les fameux camping cars pour montrer qu’ils sont équipés normalement, lit super confortable. Rien n’indique qu’il puisse y avoir d’activités particulières (transfusion sanguine ?...). Oh ! Surprise. Même du thé extra ! Pourtant Sir Dave Brailsford : « nous respectons les règles, personne ne couche là ! ». Si finalement les coaches. Alors les fameux essais en soufflerie, pour perfectionner la position du coureur. Ah çà non ! Regardez Froome et vous verrez le Jacouti sur un vélo ! Mêmes coudes et jambes  écartés et Peut être le pédalier ovoïde alors ?Non finalement cela ne s’est pas généralisé et n’est même pas utilisé sur piste. Alors c’est inné ! Froome né au Kenya est du plus pur bio africain.
A quand la publicité contre le réchauffement climatique :
« Soyez écolo mettez un Froome dans votre moteur »



Ci dessus le Jacouti en plein effort ! A vélo c'est la même allure que Froome
A bientôt.

samedi 18 juillet 2015

La Streikrepublik ou l’Allemagne république de la grève.



C’est une étonnante idée ?
Pourtant, non. El Pais, le grand quotidien espagnol, publie un article sur le nouveau terme à la mode, omniprésent, en Allemagne : la Streikrepublik, jeu de mots qui substitue à Bundesrepublik Deutschland  -République Fédérale de l'Allemagne- par la République de la Grève.
Il faut remercier pour l’apparition de ce néologisme les conducteurs de trains, les employés de garderies, les facteurs, les pilotes d’avions et, prochainement, les contrôleurs aériens. « Beaucoup de citoyens ont ces jours-ci la sensation que les travailleurs des services publics se sont mis d'accord pour revendiquer leurs droits » cite El Pais. De l’autre côté on voit les choses différemment. Là on se rappelle que grâce à la « « modération » salariale et à l’abaissement des indemnités et de la durée du chômage (agenda du social-démocrate Schroeder) ces dernières années, l'Allemagne est en avance sur ses voisins dans les restrictions pour, soi disant, sortir mieux armée de la crise de l'euro.  Que le pouvoir d'achat des travailleurs a stagné dans les 15 dernières années. Et que l'inégalité entre ceux qui gagnent plus a grandi et n'a pas moins cessé de croître. Les syndicats et les partis de gauche croient que l'heure de commencer à répartir le gâteau entre tous est arrivée. Et, sur le champ, les représentants des travailleurs n'ont inventé rien de nouveau : ils savent que s'ils veulent quelque chose, ils auront à se battre fort pour l'obtenir. Et la grève est la meilleure arme. CQFD.

A bientôt.

lundi 13 juillet 2015

Convergences … spirituelles.



Une fois encore je ne résiste pas à vous livrer le mot d’humeur de Michel Sérac sur IO :    
Ce n'est pas un secret : les dignitaires du parti Vert se bousculent pour devenir ministres, aux côtés de Valls et Macron. Le rapprochement devrait s'opérer à l'approche de la cérémonie d'union sacrée sur le climat, à Paris fin 2015. Hollande y posera en sauveur de la planète, a fortiori sauveur de la France.
Ces compères viennent de faire ensemble la louange du pape, leur mentor écologique.
L’encyclique du pontife assimile la défense de l'environnement au respect de la Création divine, et le parti Vert se déclare en « convergence » avec le pape : contre la « consommation », pour la « sobriété », contre les « puissances de l'argent » (18 juin).
Pour Cécile Duflot, « l'écologie peut être comprise comme un dépassement du matérialisme » (Libération).
Ainsi, c'est avec ferveur que les Verts servent leurs deux maîtres, Hollande et le pape : en aidant les salariés, les communes, à moins consommer, grâce aux budgets et pactes d'austérité ; en approuvant la sobriété hospitalière de la loi Touraine.
Chacun voit bien aussi que le banquier-ministre Macron combat les puissances de l'argent.
Et par leur pieux soutien à la réforme Vallaud-Belkacem du collège, les Verts soulagent la jeunesse de connaissances inutiles, qui font obstacle à la vraie foi dans les mystères de la Création.
Hollande et les Verts convergent donc avec ce qu'ils appellent « une autorité morale de ce niveau » (Dantec, sénateur vert).
Nous verrons bientôt comment cette haute autorité morale " dépasse le matérialisme " : finances et mafia, pédophilie ecclésiastique, etc...

A bientôt

Le grand scandale des inégalités de santé



C’est en France aujourd’hui, que dis-je, en région parisienne, un voyage en RER proposé par « Périphéries » le 21 juin sur France Inter. Cela peut paraître insignifiant, vous verrez que les thèmes abordés dans cette émission d’un très bon niveau, laquelle côtoie l’excellente émission « 3D » qui va disparaître à la rentrée, sont toujours importants sur leurs contenus.
De quoi s’agit-il ? D’un parcours le long de la ligne B du RER.
Départ : le jardin du Luxembourg au cœur de la capitale. Arrivée : La plaine Saint Denis à peine quinze minutes plus loin.
Entre les deux, l’illustration des inégalités territoriales de santé dressées par Emmanuel Vigneron un professeur de géographie, spécialiste de la géographie sanitaire.
Et dans ce périple, qui n’est pas un parcours de santé, chaque minute compte car entre départ et arrivée, en moins de quinze minutes, l’espérance de vie des habitants du quartier a chuté de plus de six années.

Et oui en France, comme dans le monde « avancé », aujourd’hui les inégalités de santé se creusent. Certaines sont liées à la catégorie sociale à laquelle on appartient. D’autres au territoire où l’on vit une forme de discrimination. Les classes sociales n’ont pas disparues comme aiment à le raconter les « experocrates ». Je vais donc vous résumer l’enquête.
Pour les français malgré tout, la santé est toujours perçue comme une préoccupation majeure, arrivant souvent en deuxième position après l’emploi dans les sondages.
La santé a constitué un enjeu électoral au début de la Révolution française et lors du Front populaire.
Mais en dehors de ces périodes, assez peu de « politiques » voient dans la santé une source de revenus et d’emplois très importante, une source de lien social aussi, de cohésion de la nation, une source de fraternité bien utile quand la société est malmenée par la crise. Pourtant tout le monde en paye le coût dans le cadre des impôts républicains et de la Sécu. La santé c’est nous tous à travers les salaires qui payons, mais dans le cadre de la « baisse du coût des charges de l’entreprise » et depuis l’intégration comptable des dépenses de santé par l’UE dans le cadre du budget de l’Etat c’est devenu une dépense diminuée et à diminuer. Donc les politiques en parlent peu, sauf pour dénoncer des « abus ». Quand on compare aux « modèles » américains ou anglo-saxon on est encore loin de leur décadence, mais laissera-t-on aller jusque là ? C’est à nous de voir !
La santé c’est un domaine qui a connu de très grands, rapides et spectaculaires progrès. Longtemps, il a suffi de faire confiance à ce progrès.
Longtemps, il n’y a pas eu scandale. On avait fait un système de santé très égalitaire, bâti sur le même modèle que les lycées, les écoles... La France était un pays à peu près continûment peuplé, et de Paris jusqu’au plus petit hameau, il était assez facile de répartir les équipements selon un principe d’équité.
Aujourd’hui, les zones qui sont loin ou en « périphérie » des métropoles sont des zones de relégation : on y trouve à la fois les personnes âgées et les moins riches. On a donc une sorte de double relégation, qui atteint paradoxalement les personnes qui ont plus besoin de santé et de la solidarité sociale que d’autres. Les déséquilibres se sont donc accentués.
Toutes les inégalités ne sont pas des scandales. Mais quand les inégalités frappent toujours les mêmes, il y a injustice.
Dans le schéma de l’espérance de vie en Ile-de-France, au long du RER B [document ci-dessous]. On y voit qu’à quelques kilomètres de distance, à âge égal, le risque moyen de mourir varie de six ans. La carte des problèmes de santé recouvre en grande partie la carte de la pauvreté.
Mais Vigneron dit aussi que le fait même de vivre dans ces quartiers est pathogène... « C’est ce qu’on appelle « l’effet ZUS ». Il a été démontré que le simple fait d’habiter dans une zone urbaine sensible – une fois qu’on a neutralisé les effets d’âge, de sexe et de classe sociale – a des effets pathogènes. Ils sont liés à mille choses : au cadre de vie, au stress, à la pollution éventuelle, au faut qu’il n’y a pas d’offre de santé suffisante dans ces zones-là. On constate souvent plus de souffrance psychologique et d’obésité qu’ailleurs. C’est simple : dans les quartiers où il y a beaucoup de pauvres, les magasins vendent des trucs de pauvres et la qualité de la vie et de la bouffe s’en ressent. Quand on est plutôt aisé dans une zone pauvre, on adopte même le genre de vie des gens de la zone pauvre. »
Vigneron remarque que le sociologue Didier Fassin considère que « dans les pays industrialisés, l’état de santé d’une population ne dépend de son système médical que pour 1/5e, le reste relevant de facteurs proprement sociaux ».
Quand bien même l’état de santé ne serait lié que pour 20% au système de santé, eh bien c’est 20% sur lesquels nous pouvons agir, et sur lesquels la Constitution fait injonction à tous les républicains d’agir et ce sans oublier les pourcentages restants. On n’améliore pas la qualité des hôpitaux en diminuant leur budget ! D’autant plus que la santé reste un système très administré en France, et donc accessible à l’action publique. Des solutions il y en a, mais il faut rompre avec ce système capitaliste financier inique. Vigneron propose quelques améliorations, en particulier : Enseigner. « Si les jeunes médecins recevaient davantage d’enseignement des humanités – et ce n’est pas un vain mot puisque par le passé ça avait abouti à une meilleure répartition des professionnels –, la situation serait différente. Souvenez-vous : la vente de timbres sur la tuberculose à l’école, c’était de la vraie prévention, on avait des timbres et on allait les vendre en sonnant aux portes des voisins au profit du comité de lutte contre la tuberculose. On se sentait mû d’une certaine responsabilité et du même coup, on apprenait qu’il fallait se laver les mains pour lutter contre les maladies infectieuses. En gros : la République, ça s’apprend. Et pas avec TF1 ».
Mais là aussi l’enseignement ne prend pas la bonne direction.




A bientôt.

mercredi 1 juillet 2015

Anxiogène… Vous avez dit anxiogène ?...




Vivre est dangereux, la preuve on en meurt !

Et pourtant l’impression dominante dans notre pays est que l’espérance de vie s’allonge, malgré le matraquage sur les dangers qui font le quotidien. Faites un petit tour du monde médiatique (Journaux, radio, Tv,…) et si vous n’êtes pas dépressifs, c’est que vous pensiez à autre chose pendant que le poste fonctionnait. Car même le « « bruit de fond » entretenu, surtout sur les radios périphériques, par les présentateurs de ces « informations » obscurantistes ou de café du commerce doit vous rendre neurasthénique ou … violent. C’est fait pour ! Hurlez avec eux ! Contre tout ! Car vous ne pourrez rien changer ! En tout cas c’est ce qu’ils disent. Ainsi vous n’aurez pas à réfléchir.
L’obscurantisme, « autrefois » en recul, est l’opposition à la raison, à la diffusion de l'instruction, de la culture, des progrès des sciences. Il est en particulier dirigé contre le peuple. Les «élites » ne sont pas la « cible », bien qu’aujourd’hui souvent peu cultivées. Les pratiques religieuses sont obscurantistes car elles nient tout progrès et tout nouveau savoir, ou, au « mieux », les adaptent au nom de leurs dogmes. L’instruction laïque généralisée est le rempart contre ces maux. Cette remontée de l’obscurantisme et le retour des peurs moyenâgeuses, sont dus au recul de l’instruction publique dans nos pays, au profit de l’éducation, et à la décadence de notre système économique favorisant la prolifération des conversions religieuses dans notre monde « moderne ».

Mais le plus dramatique est quand « l’information » est une reprise du résultat d’UNE étude, évidemment « scientifique », alors qu’en sciences si une étude n’est pas passée par l’exercice de la réfutation ou n’est pas la résultante commune de plusieurs études, elle ne peut pas être jugée scientifique. Qu’importe, ces charlatans font le « buzz ». C’est cela l’important dans notre monde moderne.
Tout est bon pour nous alarmer. Dernièrement c’est le Pr Joyeux (qui porte mal son nom),  « médecin qui s'est déclaré contre la pilule, contre l'avortement, qui a pris des positions rétrogrades sur toute une série de sujets » qui, se prévalant de sa qualité de cancérologue, a lancé avec succès (500 000 signataires) une pétition sur les vaccins dans le but d’éliminer l’obligation de vaccination. Toujours avec un mélange de vérités et surtout contrevérités (pour ne pas dire mensonges), écriture qu’il a apprise de sa proximité avec l’extrême droite, experte dans l’art hypocrite de noyer le poisson, pour ne pas avoir l’air de paraître rétrograde.
Il faut bien dire que les campagnes contre la vaccination ne sont pas une spécialité française, elles touchent le monde dit évolué. Les résultats sont déjà perceptibles : les allemands sont aux prises avec une grave épidémie de rougeole avec mortalité infantile, chez nous la tuberculose est de retour, et l’Espagne vient de constater le premier cas de diphtérie depuis 30 ans, chez un enfant de six ans à Olot près de Gérone(*1). Les « vieilles maladies », que l’on croyait éradiquées, resurgissent et tuent dans le cadre de cette absence vaccination, quels progrès !

L’écologie, ah ! l'écologie …
Lucien Gauthier, dans InformationsOuvrières, rapporte :
« Tous les jours on nous bassine : il y a trop de vaches, trop de paysans, trop de progrès, trop de nourriture, trop d'hommes. Dans le journal patronal suisse, Entreprise romande du 2 avril 2015(*2), un article pose la question : la grande erreur de l'humanité n'est-elle pas l'invention de l'agriculture ?
Et l'article de citer spécialistes et autres experts expliquant que les chasseurs-cueilleurs des temps primitifs « menaient une vie plutôt tranquille. Ils semblent avoir été généralement bien nourris (...). Si l'espérance de vie moyenne à la naissance était faible, c'est que de nombreux enfants mouraient en bas âge. Ceux qui survivaient atteignaient des âges plus élevés. L'invention de l'agriculture a constitué un changement (...). Alors que les chasseurs-cueilleurs ont une nourriture d'une grande variété, les agriculteurs se sont trouvé dépendants de quelques grandes cultures. La malnutrition s'est développée (...), les famines sont devenues récurrentes. L'élevage et les concentrations démographiques ont permis l'apparition de nombreuses maladies infectieuses. »
Bref, les coupables ce sont l'agriculture et le progrès qui en découle. »
Vous savez ce qu’il reste à faire et à dire : le progrès c’est l’infâme.

Le moindre mouvement doit vous rendre malade, quelle chance de vivre encore dans cette accumulation de risques !
Et manger, n’en parlons pas ! Plus rien n’est comestible !
Ah si ! Le topinambours et le rutabaga, vedettes des années de restrictions durant la guerre de 40, reviennent sur … les cartes des restaurants étoilés, car très mode et « bio ».
« Maman ne ressuscite pas ! Tu croirais que l’on est revenu dans un temps honni ! ».
Nous découvrons le quinoa, renvoyant à la famine les indiens andins dont c’était la culture principale, par l’augmentation du prix des semences créée par nos fantaisies de trop nourris occidentaux.

« Le travail gratuit n’est pas une bonne idée » a dit Fillon le 19 mai sur France Inter. Le dire c’est déjà y avoir pensé ! Quelle générosité de la part de ce larbin de l’exploitation ! Un vrai curé !

Il n’y aurait plus de classes sociales, plus de combats : le champ libre aux exploiteurs !
Dans le Monde Diplomatique Serge Halimi (avril 2015) rapporte :
« Puisque chacun prétend se soucier de l’envol des inégalités, pourquoi cette analyse du Fonds monétaire international (FMI) est-elle passée à ce point inaperçue ? En raison de ses conclusions ? Dans une étude présentée en mars dernier, deux économistes issues de ce temple du libéralisme relèvent « l’existence d’un lien entre la baisse du taux de syndicalisation et l’augmentation de la part des revenus les plus élevés dans les pays avancés durant la période 1980-2010 ». Comment expliquent-elles ce lien ? « En réduisant l’influence des salariés sur les décisions des entreprises », l’affaiblissement des syndicats a permis d’« augmenter la part des revenus constitués par les rémunérations de la haute direction et des actionnaires ». Selon ces économistes du FMI, … le creusement des inégalités que les libéraux préfèrent traditionnellement attribuer à des facteurs impersonnels (mondialisation, technologies, etc...) découlerait du déclin des organisations de salariés. Doit-on s’en étonner ? Quand le syndicalisme, point d’appui historique de la plupart des avancées émancipatrices, s’efface, tout se dégrade, tout se déplace. Son anémie ne peut qu’aiguiser l’appétit des détenteurs du capital. Et son absence, libérer une place qu’envahissent aussitôt l’extrême droite et l’intégrisme religieux, s’employant l’une comme l’autre à diviser des groupes sociaux dont l’intérêt serait de se montrer solidaires. »

On aimerait savoir ce que pensent les « experocrates » de la banderole déployée lors de la grève du 9 avril « le patronat exige, les gouvernements appliquent : moins d’impôts, de salaire, de cotisations sociales, de services publics, de Code du travail, de protection sociale, de congés … mais plus de profits ! ».
Ce sont là les valeurs des exploiteurs !
En tout cas cette politique libérale et ce système capitaliste pourrissant tuent, la réalité est là !

Vous êtes encore vivants !... Car ce n’est pas d’aujourd’hui que la pollution opère ses méfaits. Le « fog » des villes dans ma jeunesse était du au chauffage au charbon utilisé par une majorité des citadins. Donc aujourd’hui à Toulouse l’air est bien meilleur car on ne connaît plus ce fameux « fog ».
Alors votre espérance de vie n’aurait pas baissé malgré toute votre consommation de nourriture intoxicante, l’air vicié que vous inhalez et tous les risques que vous croisez ?...
N’espérez pas trop, ça va venir, car Europe impose : les dépenses de santé seront de plus en plus restreintes, votre retraite reculée, « dette » oblige ! Scientifiquement cette fois, il y a un rapport direct, et vérifié statistiquement, entre l’espérance de vie de l’humain et ces deux paramètres ! Mais on vous aura fait croire que c’est le progrès et ses dangers ! Comme s’il n’existait aucun rapport entre le progrès et la qualité de vie de l’humain. Notre système politique égocentrique, insensible et antidémocratique est en cause, en première ligne.
Tsípras a raison de dénoncer en Grèce « la responsabilité criminelle » du FMI, n’osant pas dire la troïka. Notons l’absence de démocratie de la direction européenne qui, encore une fois, ne respecte pas le résultat d’un vote populaire.
Vivants encore, mais démoralisés, c’est le but !
Pour aider la classe exploitée à se frayer un chemin, il faut  construire un parti qui fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait : « Un parti qui se situe sur le terrain de la lutte de classe (…), qui se prononce pour la rupture avec l’Union européenne, avec une bagarre en permanence contre elle (…). Un parti ouvrier ouvert. » Bref : « La construction d’une force politique ouverte et démocratique qui corresponde à nos intérêts …» C’est la tâche que se fixe le POI (*3) en France.

A bientôt.

(*1) Mort depuis.
(*2) La Fédération des Entreprises Romandes Genève défend les intérêts de ses 27000 entreprises membres et leur fournit des services à forte valeur ajoutée.
(*3) Parti Ouvrier Indépendant