Vous regardez la télévision ?
Oui, comme tout le monde.
Voici deux exemples récents qui confirment les recherches du
NIH américain que j’ai citées dans « Les journaux racontent n’importe quoi !... »
du 15 juin dernier.
Le premier sur TF1. Là ce n’est pas surprenant :
« Etre bon en maths ou en lecture, ça va souvent de
pair et c'est dans les gênes ».
Je vous fais remarquer que j’ai copié/collé le titre sur le
site MYTF1News, sans changement, et l’on peut déjà voir que ceux-ci ne s’embarrassent
pas pour l’orthographe : là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir,
n’est-ce-pas. Sur TF1 on n’est pas à un gène près. Sur ce site donc, on vous
prévient déjà sous le titre : temps de lecture 3min.
Ouf ! On n’a pas besoin de se concentrer trop longtemps !
Et nous
démarrons : « Une étude
britannique révèle qu'au moins 10% des gènes liés à la maîtrise de la lecture
chez l'enfant interviennent aussi dans la compétence en mathématiques. »
Une seule étude, donc pas un résultat scientifique car rappelons que
pour qu’un fait scientifique soit avéré, il faut que les expériences qui le
sous-tendent soient reproduites par des équipes différentes; une étude, donc, dans
laquelle 90% des intervenants ne sont pas concernés selon l’auteur.
Continuons : « La maîtrise des maths et de la lecture aurait le même
socle génétique. C'est du moins ce que révèle une étude britannique. Au moins
10%, et sans doute même autour de 50%, des gènes liés à la maîtrise de la
lecture chez l'enfant interviennent aussi dans la compétence en
mathématiques. »
« La maîtrise des maths et de la lecture aurait …», comme dirait Coluche
« il se pourrait que, mais on n’est pas sûr, pourquoi en parler
alors ? ».
Je continue : « Au moins 10%, et sans doute même
autour de 50%, ». Quelle rigueur, on n’est pas à 40% près ! Et pour
finir : « L'étude ne pointe
pas de gènes spécifiques liés à l'alphabétisation et au calcul, explique
Robert Plomin. Elle suggère plutôt
que l'influence génétique sur des caractéristiques complexes, comme les
capacités d'apprentissage, ou des troubles fréquents, comme la dyslexie, relève
d'une multitude de gènes ayant chacun un tout petit effet ».
Et en conclusion : « Les chercheurs relèvent
toutefois que la génétique n'explique pas tout et insistent sur le rôle
important que peut jouer l'environnement d'un enfant dans le développement de
ses compétences en lecture et en mathématiques. »
Ce n’était peut-être pas la peine de donner
« l’information » !... Scientifique ?
Sur France5 on aurait retrouvé la mémoire de l’eau !
Mais si !
Je lis dans Sciences et Avenir sous
la plume d’Hervé Ratel : « Sauve qui peut, le serpent de mer refait
surface ! La mémoire de l’eau de feu Jacques Benveniste est de retour. Et pas
sous la férule de n’importe qui, mais d’un prix Nobel, excusez du peu, Luc
Montagnier, récompensé en 2008 avec Françoise Barré-Sinoussi pour la découverte
du virus du sida. Un documentaire "On a retrouvé la mémoire de l’eau"
est actuellement diffusé sur France 5 et le moins qu’on puisse dire, c’est
qu’il ne fait pas honneur au service public... »
Je ne saurais mieux exprimer ce
retour d’une imposture scientifique que cette petite critique qui remonte un peu le niveau de la presse scientifique
souvent motivée par des considérations philosophiques et téléologiques. Je vous
livre donc le texte complet :
« Les expériences actuelles de
Luc Montagnier sont dans la droite ligne de celles de Benvéniste : montrer que
de l’eau mise en contact avec des macro molécules (comme de l’ADN par exemple)
peut restituer la forme et la composition de ces dernières en leur absence, par
la mesure des champs électromagnétiques émis. Jamais publiés, uniquement
présentés dans des colloques et n’ayant donc qu’une portée scientifique
limitée, les résultats de Luc Montagnier ne font pourtant l’objet d’aucune
critique ni du moindre recul dans ce documentaire de France 5. Aucun des milliers de biologistes
travaillant dans l’hexagone n’était donc disponible pour un commentaire sur une
découverte susceptible de bouleverser un siècle et demi de science ? Amnésique, partisan et manquant du
recul nécessaire, le film joue de surcroît la partition du chercheur seul
contre tous, isolé du monde scientifique et des autres chercheurs parce que
détenteur d’une vérité que personne ne souhaiterait voir. Refrain connu des
groupuscules complotistes mais qu’on n’a guère l’habitude de rencontrer ici, au
sein d’un programme national. »
Je n’ai rien à ajouter.
A bientôt.