Un petit tour dans la presse internationale, sans la « dictature
de l’actu » est toujours plus clarificateur. Faisons donc ce petit tour.
La Grèce fait un retour triomphal sur les
marchés.
2 avril 2014.
« La Grèce ( en fait les
dirigeants ) se réjouit d'avoir obtenu de l'Eurogroupe, le déblocage d'une
tranche d'aide de 6,3 milliards d'euros. Mais pour le peuple grec la lecture du
dernier rapport de la Commission européenne sur la progression de la pauvreté
en Europe aurait de quoi lui saper le moral, si la vie quotidienne n’avait pas
déjà fait son œuvre. En 2013, la Grèce détenait le triste record du pays
européen où la pauvreté a le plus progressé entre 2012 et 2013. La pauvreté
touche 23,7 % de la population en 2013, contre 11,8 % en 2012. Entre 2008 et
2013 le revenu des ménages a baissé de 14,8 % et, sur la même période, le
chômage des jeunes a triplé.
La cure d'austérité imposée
au pays depuis quatre ans a fait son œuvre, les dirigeants et financiers sont
satisfaits, ils vont pouvoir encaisser les dividendes de leur œuvre ! »
10 avril 2014.
« L’explosion d’une
bombe ce matin dans les rues d’Athènes n’a pas dissuadé le gouvernement de
lancer son emprunt obligataire, le premier depuis que la Grèce a été exclue des
marchés début 2010. Le carnet d’ordres a donc été ouvert à 9h30 (heure de
Paris), après le feu vert donné par l’armée de banquiers d’affaires en charge
de cette opération hors norme. Les
investisseurs se sont rués sur les titres émis ce jeudi matin. La demande
dépasserait 20 milliards d’euros. Un énorme succès pour la Grèce, qui a été
absente pendant quatre ans. Les investisseurs se sont rués sur le livre
d’ordres pour obtenir le précieux «papier» qui devrait leur rapporter 4,95% de
rendement, ce qui correspond au coût de financement du pays ce matin sur cette
émission à 5 ans. La demande dépasse 20 milliards d’euros, alors que le pays ne
souhaitait emprunter que 2,5 milliards. Il pourrait, dès lors, décider de lever
davantage. Pour le gouvernement actuel,
il était important de montrer au peuple grec que son pays sort enfin du tunnel
et ce, avant les élections locales et européennes programmées fin mai. »
Mais ce que ces dirigeants
évitent de dire en Grèce, ils l’expriment à la radio en France : pour le
peuple l’étreinte de l’austérité ne se desserrera pas avant une dizaine
d’années !
Décidément la barbarie est
bien à l’œuvre !
Espagne. CONTRE LES « ACCORDS » DE
PAIX SOCIALE.
Suite à la réunion du 18 mars
au palais de la Moncloa entre les représentants
du gouvernement Rajoy, du patronat et des syndicats, afin d’obtenir un
accord assurant une « paix sociale »,
150 militants syndicaux de toutes tendances s'adressent
dans un appel publié le 31 mars, à Toxo et Mendez, secrétaires généraux des
Commissions ouvrières (CCOO) et de l'Union générale des travailleurs (UGT) pour
dire :
« Nous, signataires de ce manifeste, nous
adressons aux camarades lgnacio Fernandez Toxo et Candido Mendez et aux comités
exécutifs confédéraux des CCOO et de I'UGT. Nous le faisons après avoir appris
avec stupeur l'annonce d'un prétendu nouveau scénario de « dialogue
social » proposé par un gouvernement dont les mesures ont provoqué deux
grèves générales et une multitude de manifestations, et suscité un rejet
généralisé de la part des travailleurs et des citoyens.
Un rejet qui, comme on a pu le constater samedi 22
mars avec la marche impressionnante réalisée à Madrid, reste entier et
s'amplifie. (...) Camarades Toxo el Mendez, nous ne pouvons tourner le dos à
tous ces travailleurs et travailleuses qui nous ont accompagnés dans les
mobilisations. Nombre d'entre eux ne comprennent pas que nous ne soyons pas en
train d'organiser la mobilisation - y compris la grève générale - pour le
retrait de la réforme du travail et de toutes les mesures antisociales jusqu'à
la victoire, jusqu'à obliger Rajoy à faire marche arrière ou à démissionner.
Dans tout le pays se produisent des centaines de conflits et de mobilisations
qui expriment la volonté de résister, de changer les choses. La puissante
manifestation du 22 mars le confirme. L'expérience de ces derniers mois
démontre que nous, les travailleurs, ne sommes pas vaincus et que à l'inverse,
ce gouvernement et ses attaques peuvent bien être vaincus. Le combat pour la
défense de la santé, à Madrid, a gagné, comme l’ont fait les éboueurs de Madrid
et les habitants du quartier du Gamonal. Unis et décidés, nous pouvons
transformer en réalité le cri unanime de toutes les manifestations :
« oui, nous le pouvons ! ». Il est possible de vaincre ce
gouvernement ! ».
En même temps les manifestations contre la législation
sur l’avortement du gouvernement Rajoy continuent. Pauvreté et recul historique
des peuples c’est le constat de l’austérité européenne.
France. LA BOURSE AU PLUS HAUT.
La Bourse de Paris fait
confiance à François Hollande pour mettre en œuvre le programme d’austérité
européen :
Au dernier trimestre 2013, le CAC40 a
retrouvé son haut niveau de septembre 2008, avant la « crise »
financière.
En Allemagne, AVEC LA REDUCTION DES DEPENSES
PUBLIQUES, l'assurance-maladie DEVIENT un système riche, mais ….
L’EFFICACITE A DISPARUE !
17.04.2014 Sabine Grandadam
(extraits)
« Dix ans de réformes ont profondément modifié le
régime public d'assurance-maladie.
Mission accomplie pour
l'Allemagne : en un peu plus de dix ans, le nombre de caisses est passé de 485
à 160, sous la férule des réductions de budget imposées par les pouvoirs
publics à l'assurance-maladie. Résultat : après un train de réformes qui,
depuis 2007, a aussi convié les assurés à mettre la main à la poche, la sécu
allemande dispose d'un matelas plus que confortable : ses réserves financières
atteignent quelque 30 milliards d'euros, selon les derniers chiffres du
gouvernement fédéral. Une manne nécessaire, car l'Allemagne dépense plus que
nombre de ses voisins pour son système de santé : 300 milliards en 2012, soit
11,3 % de son PIB. C'est le premier constat du cabinet d'audit Kpmg, qui a
réalisé un comparatif de 24 pays européens sur l'efficacité de leur système
respectif de santé.
Malheureusement, l'efficacité
n'est pas forcément au rendez-vous. C'est ce que constatent les experts de
l'Ocde, rapportait en août dernier le quotidien Die Welt. En particulier
pour les soins hospitaliers.
Ainsi un plus grand nombre de femmes
souffrant du cancer du sein décèdent outre-Rhin : 30 sur 100 000, contre 21 en
Espagne. Le constat est semblable pour le cancer de l'utérus. Ou encore pour
l'infarctus : 9 % de décès en Allemagne un mois après traitement, moitié moins
en Norvège ou en Suède et 3 % seulement en Estonie.
Beaucoup d'hôpitaux ne
parviennent pas à sortir de l'ornière : ils sont endettés et ne parviennent
plus à fidéliser leurs équipes de soignants. » … « Demain,
avertit Finanzen.net, l'assurance-maladie pourrait à nouveau être en
danger, notamment à cause du déséquilibre croissant entre les jeunes actifs qui
financent et les seniors qui vivent plus longtemps. » …
( Avertissement ! Attention ça ne va pas s’améliorer,
les profits d’abor, la santé avec ce qui reste !)
… « L'Allemagne a opté
pour une couverture universelle, destinée à couvrir les soins médicaux,
l'hospitalisation et les prestations paramédicales. Cette "sécu"
repose sur un régime principal "obligatoire", pour lequel salariés et
employeurs cotisent à hauteur de 15,5 % du salaire brut (8,2 % pour les
salariés, 7,3 % pour les employeurs). Ce régime couvre près de 70 millions
d'Allemands (y compris les retraités ou chômeurs) alors que les assurances santé
privées comptent 9 millions d'adhérents. »
Bientôt à nous aussi. C’est
pourquoi l’allongement de la vie devient un leurre !
FINANCE. « QUAND
C’EST FINI ON RECOMMENCE… »
Le retour en grâce de
la titrisation, ou, spéculation quand tu nous tient !
Publié le 11 janvier
2014 dans The Economist (extraits) Londres :
« Discréditée par la
crise des subprimes, cette technique est de nouveau à la mode. Avec la
bénédiction des autorités, qui estiment avoir limité les risques de dérapage.
En 2008, si vous aviez demandé aux autorités de
contrôle quel instrument financier n’aurait jamais dû voir le jour, elles
auraient certainement cité un acronyme en trois lettres lié à la titrisation.
Avant la crise financière, la pratique consistant à regrouper des revenus futurs
comme les remboursements de prêts automobiles et de cartes de crédit, à les
reconditionner en titres de créance et à les vendre par lots assortis de
différents niveaux de risque faisait figure de gestion avisée. Mais ce ne fut
plus le cas après que l’on eut découvert que de nombreux CDO, CLO, ABS et
autres MBS étaient infestés de subprimes, ces prêts hypothécaires à hauts
risques. Aujourd’hui, ces mêmes autorités tentent de ressusciter ces produits.
L’enthousiasme suscité par la titrisation est palpable. Andy Haldane, directeur
de la Banque d’Angleterre, l’a récemment qualifiée de “véhicule financier des
quatre saisons” qu’il ne faudrait plus voir comme un “épouvantail”. La Banque
centrale européenne (BCE) est fan de la titrisation, tout comme les autorités
internationales de contrôle du système bancaire, qui, en décembre dernier, ont
édulcoré les règlements susceptibles d’en limiter l'usage. »
… « Les émissions d’ABS (adossées à des prêts automobiles, des dettes sur
cartes de crédit et d’autres crédits à la consommation) ont doublé depuis 2010,
où elles étaient au plus bas. Celles de titres adossés à des prêts pour
l’immobilier commercial sont passées de 4 milliards de dollars en 2009 à
plus de 100 milliards de dollars en 2013. D’autres sources de revenus utilisées
sont plus inattendues, comme celles générées par les panneaux solaires ou par
les locations résidentielles – le genre de gadgets autrefois considérés
comme ridicules et caractéristiques d’une période de boom. » … « la
quantité d’actifs titrisés est en progression continue au niveau mondial.
…
Pourquoi ces autorités de
contrôle, désirent-elles réhabiliter ces produits qui ont failli anéantir
l’économie mondiale il y a cinq ans seulement ? Pour résumer, elles
souhaitent alimenter davantage l’économie en crédits. D’aucuns assurent que
c’était le contenu de ces instruments – les créances à hauts
risques – qui était toxique et non la titrisation elle-même. C’est un
argument qui se défend. » ….
« La nécessité de ressusciter la titrisation se fait particulièrement
sentir sur le Vieux Continent. Alors qu’aux Etats-Unis les marchés de capitaux
sont prêts à financer les entreprises (par le truchement des obligations),
l’Europe est bien plus dépendante du crédit bancaire. Ses banques ont besoin de
plus de capitaux et représentent le maillon faible dans la reprise qui s’amorce
parce qu’elles ne répondent pas à la demande de prêts des ménages et des
petites entreprises. Les autorités veulent que les banques prennent moins de
risques, et ont pour cela relevé leur ratio fonds propres sur prêts. Comme les
banques rechignent à augmenter leur capital, elles doivent se délester de
certains actifs. C’est là que la titrisation est utile : en regroupant
dans leurs comptes les créances (qui forment une partie de leurs actifs) et en
les vendant à des gestionnaires d’actifs ou à des compagnies d’assurances, les
banques peuvent à la fois alléger leur bilan et améliorer leurs ratios. »
« Faire de l’argent avec de l’argent » c’est
le credo de l’impérialisme capitaliste agonisant. Lisez le Capital : le
système capitaliste ne peut vivre sans le crédit (et la dette) et engendre
lui-même les contradictions qui le détruisent.
BIODIVERSITÉ
Mon voisin le coyote
Dans un article publié le
20/09/2013 dans Science Washington par Virginia Morell celle-ci
explique (extraits) :
« Aux Etats-Unis, de plus en plus de prédateurs,
comme l’ours, le puma ou le coyote, s’aventurent au cœur des villes. Ils
peuvent tout à fait cohabiter avec l’être humain, estiment les
scientifiques. » … « Les ours noirs se baladent un peu partout dans
l’Ohio et le Missouri, deux Etats qui n’en comptaient aucun jusqu’à une époque
pas si lointaine. Enfin, les coyotes, jadis présents seulement dans les Etats
de la Prairie, vivent désormais du Panamà à l’Alaska, et leur population
explose même au centre-ville de Chicago. » … « Autrefois chassés
jusqu’à leur quasi-extinction dans l’ensemble des Etats-Unis, les plus grands
prédateurs du pays font un retour spectaculaire. Le phénomène suscite des
réactions diverses, qui vont de la surprise et de la joie, aux appels en faveur
d’un contrôle strict de ces animaux, voire de leur abattage pur et
simple. » … « Aussi scientifiques, écologistes et gestionnaires de la
faune se creusent-ils la tête pour trouver le meilleur moyen de gérer des
animaux qui vivent littéralement à nos portes et sont capables de tuer un être
humain. » … « Plusieurs facteurs favorisent l’avancée des
prédateurs. Le premier tient au verdissement du paysage. Les surfaces
forestières ont augmenté de 28 % dans vingt des Etats du Nord, alors même
que la population humaine a fait un bond de 130 %, selon un rapport des
services forestiers américains de 2012. Les villes voient leur couverture
végétale s’étendre, et avec elle une multiplication des cerfs de Virginie et
des lapins de garenne. “Quand on parle de verdir nos villes, on ne s’attend
sans doute pas à avoir des coyotes comme voisins, commente Mark Weckel. Mais
voilà le résultat, et c’est positif. S’ils prospèrent ici, cela veut dire que
nous avons réussi.” »…
Que pensez vous d’un loup
dans votre jardin ? Enfin vivons dans un cocon sécuritaire notre vie
d’êtres humains en communautés séparées, mais en partageant notre liberté avec
des animaux dangereux ! C’est un nouveau « credo » libertaire :
oui aux droits de vivre pour les animaux où ils veulent, et d’un autre côté,
non aux mêmes droits aux humains, sous prétexte de non-conformité entre les
cultures. C’est un racisme.
… « les ours noirs n’ont tué que 14 personnes dans les 48 Etats
contigus. Certes, il arrive que quelqu’un se fasse griffer en donnant
imprudemment à manger, ou qu’un plantigrade entre dans une maison, comme
certains l’ont fait à Durango. Et lorsqu’un ours, un puma ou un coyote devient
une nuisance, les agents prennent systématiquement leur fusil. “C’est la
solution de facilité, déplore Heather Johnson. Mais rien ne prouve qu’elle soit
efficace à grande échelle.” Pour un nombre grandissant de chercheurs, abattre
un prédateur ne résout pas forcément le problème, parce que cela laisse
simplement le champ libre à l’un de ses congénères. »
La liberté des animaux vaut
bien la mort de 14 personnes ! La biodiversité élevée au dessus de
l’égalité humaine, je ne trouve pas que ce soit un résultat de la raison.
Permettez que je sois
surpris !
A bientôt.