mardi 29 avril 2014

VOYAGE AU VIETNAM (2) suite du 28.10.2013

J'avais débuté le récit de notre voyage au Vietnam, Laos et Cambodge du mois de mai 2013, dans ce blog, le 28.10.02013. Dans la première partie nous avons séjourné à Hanoï, puis vers la région Nord Est, frontalière avec la Chine, Ha Giang, Dong Van, Yen Nin, et Méo Vac. Je vous propose aujourd'hui la suite de ce voyage.











Près de  Bao Lac nous séjournons deux nuits dans un petit village d’une ethnie venue du Sud de la Chine les Lolo noirs. Nous vivons dans une famille Lolo et sa maison sur pilotis. Au sol les animaux et le matériel, et à l’étage une grande salle unique qui fait office de cuisine (avec sa cheminée centrale allumée en permanence, sans conduit pour le fumage des aliments), de salle à manger (sur la natte), et de chambre à coucher, sans oublier l’autel des Ancêtres en position principale. Ce village a été rendu célèbre en France par une émission de TV « Voyage en terre inconnue ». Bien sûr au village tout le monde se rappelle du tournage et nous apprenons quelques « à côtés ». Maintenant quelques touristes viennent ici, mais n’abondent pas, les séjours de toute façon sont limités à un petit groupe à la fois. L’électricité est fournie par un groupe électrogène que l’on économise le soir, donc on mange à la bougie. Deux sanitaires ont été rajoutés en annexe aux deux maisons qui reçoivent des touristes, un wc et un robinet d’eau froide, alimenté par un réservoir d’une centaine de litres d’eau de source sur le toit. Un luxe, puisque les Lolos vont chercher l’eau à la source, plus haut dans le village. En fait, un Lolo alimente le réservoir quand l’eau baisse avec un tuyau venant de la source. Nous profitons de cette vie communautaire en immersion totale. Une longue randonnée à pied nous a permis de découvrir leur terrain en montagne. Le paysage est très sauvage. À la sortie du village de Khuoi Khon : longue ascension vers des hameaux habités par des Lolo et des Nung. Les costumes portés par ces ethnies sont particulièrement chatoyants. Le chemin se poursuit sur des balcons, et les rencontres occasionnent l’échange de sourires et de rires : peu de randonneurs viennent s’aventurer ici, notre présence ne passera pas inaperçue












Nous partons ensuite vers le sud et séjournerons dans une maison Tay bâtie sur pilotis sur les rives du lac Ba Be dans le petit village de Pac Ngoi, 300 habitants. Ce lac, entouré de montagnes recouvertes de forêts tropicales épaisses et luxuriantes, est un site charmant. Le dépliant touristique indique « C’est sans conteste l'une des plus belles régions du Vietnam que vous découvrirez là ! », classée parc national. Ici nous retrouverons des touristes, pas en masse, mais cela nous change des jours précédents. La famille vit du tourisme. Toujours la maison sur le pilotis, mais la famille a fermé le bas qui sert d’habitation et de garage, la jeune fille fait le service et est particulièrement sympathique. L’étage est partagé en plusieurs chambres, une grande salle, salle de bains et la cuisine. Nous aurons l’eau chaude par chauffe eau solaire. Promenades en bateau, traversée du lac en longueur avec baignade, et à vélo pour découvrir la région, riche en grottes, cascades et d’une importante biodiversité. Et toujours contacts souriants avec les Tays.
 








Retour à Hanoï pour une nouvelle soirée dans l’attachante vieille ville, puis nous allons à Mai Chau. Arrivée au village Van des Thai Blanc, l’ethnie essentielle de la région, où la famille de M. Cuong nous accueille bien chaleureusement. Les maisons sont aussi sur pilotis, mais toujours adaptées au tourisme, d’ailleurs assez important ici. Le bas est l’habitation de la famille, le haut les chambres collectives, séparées par un rideau pour les deux groupes. Deux salles de bains et les toilettes à l’extérieur. Balade en vélo dans la campagne avec de beaux paysages de rizières et de montagne. Un village, supermarché artisanal, où l’on tisse la soie. Le soir les jeunes du  village offrent un spectacle de danse et musique folklorique, avec dégustation du vin à la paille ("Can") à base de riz fermenté. Tout le monde boit avec la même paille ! Joli, mais nous sommes plus au spectacle, que partageant la vie des lolos noirs !

Nous nous dirigeons ensuite vers Son La. Une petite randonnée au village de Pa Co nous permet de rencontrer l’ethnie des H’Mong Noirs. Vers Moc Chau, la route traverse une vaste plantation de  thé. Nous continuons la route vers le village de Na Ken, à 80 km de Son La, une passerelle de bambous traverse la rivière. Dans ce village typique des Thai Noirs, quelques maisons possèdent encore des toits de chaume en forme de « carapace » qui disparaissent et sont refaits en tuiles. Les femmes mariées doivent porter les cheveux en chignon sur le haut de la tête. Assez amusant avec un casque de moto sur le haut du chignon !
Nous prenons la route pour Dien Bien Phu en franchissant le col de Pha Din, l’un des plus longs cols routiers du Vietnam et qui culmine à 1500 mètres. Au milieu du col, nous nous arrêtons pour découvrir un village de l’ethnie « H’Mong Blanc à Pompons rouges ». A Dien Bien Phu, nous avons un aperçu général des vestiges de la guerre d'Indochine (Le PC de De Castries, le Musée de la guerre,…). Quelle idée s’enterrer dans ce lieu pour lutter ! Mais quel cœur avaient les Viets pour se libérer !
De là nous prendrons la route pour Tay Trang à la frontière avec le Laos.

A suivre...

lundi 28 avril 2014

La science au service de la coopération au Moyen-Orient.

Le synchrotron du Moyen-Orient :
La science au service de la coopération au Moyen-Orient.

 La coopération scientifique est possible partout, la preuve est donnée … au Moyen Orient !

J’ai traduit un article paru dans un journal allemand, déjà traduit en espagnol dans El Pais, et donc lisible maintenant en français, édifiant.

Le Centre international de rayonnement synchrotron pour les sciences expérimentales et appliquées au Moyen-Orient (SESAME), créé sous l’égide de l’UNESCO, a vu le jour en tant qu’organisation intergouvernementale le 15 avril 2004, à Allan (Jordanie). En août 2007, l'Iran est devenu membre de SESAME. Les membres actuels de SESAME sont Bahreïn, Chypre, l’Egypte, Iran, Israël, la Jordanie, le Pakistan, l’Autorité palestinienne, et la Turquie. Les pays observateurs sont l’Allemagne, les Etats-Unis, la France, la Grèce, l’Italie, le Koweït, le Portugal, le Royaume-Uni, la Fédération de Russie et la Suède. En outre, les Emirats arabes unis et le Japonles, qui ont joué un grand rôle dans les premières étapes du projet, sont en voie de confirmer leur statut au sein du Centre.

Voici l’article :

Une nuit tiède d'hiver à Jérusalem. Eiliezer Rabinovici, un professeur de Physique de Hautes Énergies de l'Université Juive à Jérusalem, voyage dans un taxi sur un chemin de Jordanie pour réussir l'impossible : " Nous tentons quelque chose qui est comme un conte des mille et une nuits", affirme le scientifique israélien. Le taxi a pris une route qui descend sur presque mille mètres dans la direction de la mer Morte. Rabinovici commence à parler de Sésame, l'une des expériences physiques les plus audacieuses de la planète. "Nous construisons une espèce d'univers parallèle. Malgré le fait que nos pays s’affrontent plus ou moins gravement, nous, nous voulons construire le premier accélérateur de particules du Proche Orient". Sésame est un synchrotron. Rabinovici est vice-président du Projet Sésame, l'organisme de recherche indépendante qui construit l'accélérateur et il aura à faire les démarches sous l’égide de l'Unesco. L'argent et les chercheurs viennent surtout des pays membres officiels. Avec Israël, sont présents, entre autres, la Turquie, Chypre, Jordanie, le Pakistan, l'Égypte … et l'Iran. C'est une réunion presque surréaliste dans le lieu le plus bas de la surface terrestre, à près de 400 mètres sous le niveau de la mer.
Cela semble incroyable, mais c'est pourtant réel : des physiciens d'Israël et de l'Iran construisent dans une collaboration un accélérateur de particules. Le point de départ de l'expérience est presque un conte : une fois, en 1995, des chercheurs scientifiques d'Israël et de la Palestine se sont réunis à un magasin de bédouins en Égypte et ont commencé à projeter un synchrotron dans le Proche Orient. Quelques semaines avant, le premier ministre israélien, Isaac Rabin, avait été assassiné. "Nous commençons à le commémorer ensemble avec une minute de silence", raconte Rabinovici. "elle résonne toujours dans mes oreilles". Cette minute de silence, dans le désert se a produit un tremblement de terre, bien que personne n'a semblé blessé. La chose a démarré avec difficultés … et on a poursuivi", continue Rabinovici.
L'atmosphère devient oppressive. Des barrières sur la route et les tourelles de vigilance annoncent la transition vers la frontière qui croise la rivière le Jourdain. Pour raccourcir une attente qui peut durer des heures, Rabinovici achète un visa VIP qui, pour un bref voyage en voiture pour passer la frontière, lui coûte l'équivalent de 120 euros. Ces derniers temps, le scientifique s'est fréquemment vu obligé d'entreprendre ce voyage ennuyeux. Jérusalem est impossible comme lieu de réunion : l'Iran interdit de visiter Israël. "J'essaie de profiter des moments au mieux", commente Rabinovici en souriant. "Tout compte fait, c'est le voyage en taxi le plus cher du monde".

Des noms très importants appuient Sésame, parmi eux sir Christopher Llewellyn Smith, directeur général ex-et physique du CERN de Genève.
Un nouveau changement de véhicule après le contrôle frontalier jordanien. Un troisième taxi porte Rabinovici à l'hôtel où la réunion est prévue, près de la mer Morte. Trois heures ont été nécessaire pour faire un voyage d’une cinquantaine de kilomètres. On croirait avoir fait le tour du monde. De l'autre côté on voit les lumières d'un kibboutz, qu’on semble pouvoir presque toucher, mais qui est inaccessible.

Dans le vestibule de l'hôtel, des palestiniens, des Israéliens et des iraniens, hommes et femmes, se saluent comme de vieux amis, se demandent des nouvelles de la famille et parlent des sujets relatifs à la recherche. Les scientifiques de la Turquie et de la Chypre se donnent la main, et se joignent à eux, des Pakistanais, des Egyptiens et des délégués du CERN, de l'Unesco et de l'Organisation internationale de l'Énergie Atomique (Agence Internationale de l'Energie Atomique)) de Vienne. Un sommet presque surréaliste dans le lieu le plus bas de la surface terrestre, à près de 400 mètres sous le niveau de la mer.
Les physiciens sans frontières travaillent fiévreusement pour rendre opérationnel le synchrotron l'année prochaine, mais le sprint final est une course d'obstacles. Plus de cinquante délégués parlent dans l'hôtel de gigaelectrovolts et des millions qui n'arrivent pas.

Plus de 36 millions d'euros ont été investis dans l'installation, et il en va falloir presque six autres. Le fonctionnement du centre aura un prix inférieur aux 4,5 millions. "C’est le chocolat du perroquet pour des pays comme l'Allemagne", affirme un représentant palestinien qui considère que l'Europe ne s’implique pas suffisamment dans le projet. Le plan initial prévoyait que Sésame serait prêt il y a déjà plus de dix ans. Le manque de financement a produit des retards constants.

Sésame s’éveille un peu au son du West-East Divan Orchestra de Daniel Barenboim, composé par des musiciens palestiniens et israéliens. "Barenboim, dans une comparaison facile", dit Rabinovici. " unit deux cultures; nous, une douzaine". En 2010 deux physiciens du Projet Sésame sont morts dans des attentats à la bombe à Téhéran. Il y a eu des rumeurs selon lesquels les deux participaient au programme iranien supposé pour développer l'arme nucléaire. Encore une fois il y a eu des minutes de silence dans Sésame.
Quand la situation politique devient difficile, les physiciens se retirent dans leur microcosme : ils sont invulnérables aux agitateurs et aux prédicateurs de haine. Celui qui cherche à accélérer des électrons, le fait mieux dans le vide, aussi politique. L'accélérateur est assemblé dans une zone industrielle à environ 35 kilomètres au nord-ouest de la capitale jordanienne, Amman. Un groupe de scientifiques s'échinent dans le lieu de construction. L'un égyptien dit qu'il veut faire des recherches sur des nano particules. L'autre jordanienne affirme qu'elle désire étudier le cancer de la peau. L'idée d'un enquêteur de Jérusalem est d'utiliser l'accélérateur pour examiner des documents bibliques, comme les rouleaux de Qumran.

Quand on entre dans la salle, on est saisi par une sensation de grand vide. Un tunnel circulaire construit en béton, est l’anneau de l’accélérateur. "Le coeur de l'accélérateur fonctionne déjà", affirme Erhard Huttel, un ingénieur de Karlsruhe (Allemagne) qui passe la moitié de l'année à Amman et apparemment préoccupé. : "Attention, danger de mort!", prévient une plaque sur le canon central d'électrons, une donation de Berlin. Dans les années quatre-vingt-dix le synchrotron berlinois s'est renouvelé, ce composant était destiné à la ferraille, mais maintenant il ressuscite dans le désert. En ce moment on étudie les aimants de l'anneau de stockage.

Quand en décembre il a inopinément neigé en Jordanie, le plafond a cédé sous le poids de la neige et les réparations ont recommencé à retarder le projet. Dans l’été ils seront finis.
Comme les chercheurs qui collaborent dans Sésame, Fatemeh Elmi s'est impatienté. Malgré son apparence timide et cachée, l'iranienne est l'une des éléments de l'équipe qui jouit d'une des plus grande popularité. Pour elle, Sésame est une porte au monde. Elle est professeur de Chimie de Babolsar, un petit port de la mer à environ 200 kilomètres au nord-est de Téhéran. En 2004 elle a obtenu une bourse pour se former à Taiwan en vue de travailler dans le synchrotron Sésame. Par la suite elle a fait des séjours de recherche en Norvège et en France. Sésame lui a changé la vie. Il n'y a pas beaucoup d'iraniens qui peuvent quitter leur pays avec tant de fréquence. Elmi a été l'une des premières chercheuses qui a travaillé avec les ordinateurs et les laboratoires de Sésame : elle a analysé des cellules de patientes avec le cancer du sein qui avaient été été traitées au préalable dans un synchrotron français. Avec une voix juvénile elle récite la liste de collègues avec qui elle a déjà travaillé dans une douzaine de publications spécialisées. Il y a peu, il aurait été impensable qu’elle enquête au coude avec coude avec des collègues israéliens.
Son travail n'est-il pas un déshonneur pour les imans ? Souriante, debout au centre vide de l'accélérateur de particules, elle dit : "Je n'ai rien à voir avec la politique; je veux seulement de bonnes recherches".

A bientôt.

vendredi 25 avril 2014

Le saviez vous ?



Un petit tour dans la presse internationale, sans la « dictature de l’actu » est toujours plus clarificateur. Faisons donc ce petit tour.

La Grèce fait un retour triomphal sur les marchés.


2 avril 2014.
« La Grèce ( en fait les dirigeants ) se réjouit d'avoir obtenu de l'Eurogroupe, le déblocage d'une tranche d'aide de 6,3 milliards d'euros. Mais pour le peuple grec la lecture du dernier rapport de la Commission européenne sur la progression de la pauvreté en Europe aurait de quoi lui saper le moral, si la vie quotidienne n’avait pas déjà fait son œuvre. En 2013, la Grèce détenait le triste record du pays européen où la pauvreté a le plus progressé entre 2012 et 2013. La pauvreté touche 23,7 % de la population en 2013, contre 11,8 % en 2012. Entre 2008 et 2013 le revenu des ménages a baissé de 14,8 % et, sur la même période, le chômage des jeunes a triplé.
La cure d'austérité imposée au pays depuis quatre ans a fait son œuvre, les dirigeants et financiers sont satisfaits, ils vont pouvoir encaisser les dividendes de leur œuvre ! »
10 avril 2014.
« L’explosion d’une bombe ce matin dans les rues d’Athènes n’a pas dissuadé le gouvernement de lancer son emprunt obligataire, le premier depuis que la Grèce a été exclue des marchés début 2010. Le carnet d’ordres a donc été ouvert à 9h30 (heure de Paris), après le feu vert donné par l’armée de banquiers d’affaires en charge de cette opération hors norme. Les investisseurs se sont rués sur les titres émis ce jeudi matin. La demande dépasserait 20 milliards d’euros. Un énorme succès pour la Grèce, qui a été absente pendant quatre ans. Les investisseurs se sont rués sur le livre d’ordres pour obtenir le précieux «papier» qui devrait leur rapporter 4,95% de rendement, ce qui correspond au coût de financement du pays ce matin sur cette émission à 5 ans. La demande dépasse 20 milliards d’euros, alors que le pays ne souhaitait emprunter que 2,5 milliards. Il pourrait, dès lors, décider de lever davantage. Pour le gouvernement actuel, il était important de montrer au peuple grec que son pays sort enfin du tunnel et ce, avant les élections locales et européennes programmées fin mai. »

Mais ce que ces dirigeants évitent de dire en Grèce, ils l’expriment à la radio en France : pour le peuple l’étreinte de l’austérité ne se desserrera pas avant une dizaine d’années !
Décidément la barbarie est bien à l’œuvre !

Espagne. CONTRE LES « ACCORDS » DE PAIX SOCIALE.


Suite à la réunion du 18 mars au palais de la Moncloa entre les représentants  du gouvernement Rajoy, du patronat et des syndicats, afin d’obtenir un accord assurant une « paix sociale »,
150 militants syndicaux de toutes tendances s'adressent dans un appel publié le 31 mars, à Toxo et Mendez, secrétaires généraux des Commissions ouvrières (CCOO) et de l'Union générale des travailleurs (UGT) pour dire :
« Nous, signataires de ce manifeste, nous adressons aux camarades lgnacio Fernandez Toxo et Candido Mendez et aux comités exécutifs confédéraux des CCOO et de I'UGT. Nous le faisons après avoir appris avec stupeur l'annonce d'un prétendu nouveau scénario de « dialogue social » proposé par un gouvernement dont les mesures ont provoqué deux grèves générales et une multitude de manifestations, et suscité un rejet généralisé de la part des travailleurs et des citoyens.
Un rejet qui, comme on a pu le constater samedi 22 mars avec la marche impressionnante réalisée à Madrid, reste entier et s'amplifie. (...) Camarades Toxo el Mendez, nous ne pouvons tourner le dos à tous ces travailleurs et travailleuses qui nous ont accompagnés dans les mobilisations. Nombre d'entre eux ne comprennent pas que nous ne soyons pas en train d'organiser la mobilisation - y compris la grève générale - pour le retrait de la réforme du travail et de toutes les mesures antisociales jusqu'à la victoire, jusqu'à obliger Rajoy à faire marche arrière ou à démissionner. Dans tout le pays se produisent des centaines de conflits et de mobilisations qui expriment la volonté de résister, de changer les choses. La puissante manifestation du 22 mars le confirme. L'expérience de ces derniers mois démontre que nous, les travailleurs, ne sommes pas vaincus et que à l'inverse, ce gouvernement et ses attaques peuvent bien être vaincus. Le combat pour la défense de la santé, à Madrid, a gagné, comme l’ont fait les éboueurs de Madrid et les habitants du quartier du Gamonal. Unis et décidés, nous pouvons transformer en réalité le cri unanime de toutes les manifestations : « oui, nous le pouvons ! ». Il est possible de vaincre ce gouvernement ! ».
En même temps les manifestations contre la législation sur l’avortement du gouvernement Rajoy continuent. Pauvreté et recul historique des peuples c’est le constat de l’austérité européenne.

France. LA BOURSE AU PLUS HAUT.


La Bourse de Paris fait confiance à François Hollande pour mettre en œuvre le programme d’austérité européen :
Au dernier trimestre 2013, le CAC40 a retrouvé son haut niveau de septembre 2008, avant la « crise » financière.

En Allemagne, AVEC LA REDUCTION DES DEPENSES PUBLIQUES, l'assurance-maladie DEVIENT un système riche, mais …. L’EFFICACITE A DISPARUE !


17.04.2014 Sabine Grandadam (extraits)
« Dix ans de réformes ont profondément modifié le régime public d'assurance-maladie.
Mission accomplie pour l'Allemagne : en un peu plus de dix ans, le nombre de caisses est passé de 485 à 160, sous la férule des réductions de budget imposées par les pouvoirs publics à l'assurance-maladie. Résultat : après un train de réformes qui, depuis 2007, a aussi convié les assurés à mettre la main à la poche, la sécu allemande dispose d'un matelas plus que confortable : ses réserves financières atteignent quelque 30 milliards d'euros, selon les derniers chiffres du gouvernement fédéral. Une manne nécessaire, car l'Allemagne dépense plus que nombre de ses voisins pour son système de santé : 300 milliards en 2012, soit 11,3 % de son PIB. C'est le premier constat du cabinet d'audit Kpmg, qui a réalisé un comparatif de 24 pays européens sur l'efficacité de leur système respectif de santé.
Malheureusement, l'efficacité n'est pas forcément au rendez-vous. C'est ce que constatent les experts de l'Ocde, rapportait en août dernier le quotidien Die Welt. En particulier pour les soins hospitaliers.
Ainsi un plus grand nombre de femmes souffrant du cancer du sein décèdent outre-Rhin : 30 sur 100 000, contre 21 en Espagne. Le constat est semblable pour le cancer de l'utérus. Ou encore pour l'infarctus : 9 % de décès en Allemagne un mois après traitement, moitié moins en Norvège ou en Suède et 3 % seulement en Estonie.
Beaucoup d'hôpitaux ne parviennent pas à sortir de l'ornière : ils sont endettés et ne parviennent plus à fidéliser leurs équipes de soignants. » … « Demain, avertit Finanzen.net, l'assurance-maladie pourrait à nouveau être en danger, notamment à cause du déséquilibre croissant entre les jeunes actifs qui financent et les seniors qui vivent plus longtemps. » …
( Avertissement ! Attention ça ne va pas s’améliorer, les profits d’abor, la santé avec ce qui reste !)
… « L'Allemagne a opté pour une couverture universelle, destinée à couvrir les soins médicaux, l'hospitalisation et les prestations paramédicales. Cette "sécu" repose sur un régime principal "obligatoire", pour lequel salariés et employeurs cotisent à hauteur de 15,5 % du salaire brut (8,2 % pour les salariés, 7,3 % pour les employeurs). Ce régime couvre près de 70 millions d'Allemands (y compris les retraités ou chômeurs) alors que les assurances santé privées comptent 9 millions d'adhérents. »
Bientôt à nous aussi. C’est pourquoi l’allongement de la vie devient un leurre !

FINANCE. « QUAND C’EST FINI ON RECOMMENCE… »


Le retour en grâce de la titrisation, ou, spéculation quand tu nous tient !
Publié le 11 janvier 2014 dans The Economist (extraits) Londres :
« Discréditée par la crise des subprimes, cette technique est de nouveau à la mode. Avec la bénédiction des autorités, qui estiment avoir limité les risques de dérapage.
En 2008, si vous aviez de­mandé aux autorités de contrôle quel instrument financier n’aurait jamais dû voir le jour, elles auraient certainement cité un acronyme en trois lettres lié à la titrisation.
Avant la crise financière, la pratique consistant à regrouper des revenus futurs comme les remboursements de prêts automobiles et de cartes de crédit, à les reconditionner en titres de créance et à les vendre par lots assortis de différents niveaux de risque faisait figure de gestion avisée. Mais ce ne fut plus le cas après que l’on eut découvert que de nombreux CDO, CLO, ABS et autres MBS étaient infestés de subprimes, ces prêts hypothécaires à hauts risques. Aujourd’hui, ces mêmes autorités tentent de ressusciter ces produits.
L’enthousiasme suscité par la titrisation est palpable. Andy Haldane, directeur de la Banque d’Angleterre, l’a récemment qualifiée de “véhicule financier des quatre saisons” qu’il ne faudrait plus voir comme un “épouvantail”. La Banque centrale européenne (BCE) est fan de la titrisation, tout comme les autorités internationales de contrôle du système bancaire, qui, en décembre dernier, ont édulcoré les règlements susceptibles d’en limiter l'usage. »
… « Les émissions d’ABS (adossées à des prêts automobiles, des dettes sur cartes de crédit et d’autres crédits à la consommation) ont doublé depuis 2010, où elles étaient au plus bas. Celles de titres adossés à des prêts pour l’immobilier commercial sont passées de 4 milliards de dollars en 2009 à plus de 100 milliards de dollars en 2013. D’autres sources de revenus utilisées sont plus inattendues, comme celles générées par les panneaux solaires ou par les locations résidentielles – le genre de gadgets autrefois considérés comme ridicules et caractéristiques d’une période de boom. » … « la quantité d’actifs titrisés est en progression continue au niveau mondial.
Pourquoi ces autorités de contrôle, désirent-elles réhabiliter ces produits qui ont failli anéantir l’économie mondiale il y a cinq ans seulement ? Pour résumer, elles souhaitent alimenter davantage l’économie en crédits. D’aucuns assurent que c’était le contenu de ces instruments – les créances à hauts risques – qui était toxique et non la titrisation elle-même. C’est un argument qui se défend. » ….
 « La nécessité de ressusciter la titrisation se fait particulièrement sentir sur le Vieux Continent. Alors qu’aux Etats-Unis les marchés de capitaux sont prêts à financer les entreprises (par le truchement des obligations), l’Europe est bien plus dépendante du crédit bancaire. Ses banques ont besoin de plus de capitaux et représentent le maillon faible dans la reprise qui s’amorce parce qu’elles ne répondent pas à la de­mande de prêts des ménages et des petites entreprises. Les autorités veulent que les banques prennent moins de risques, et ont pour cela relevé leur ratio fonds pro­pres sur prêts. Comme les ban­ques rechignent à augmenter leur capital, elles doivent se délester de certains actifs. C’est là que la titrisation est utile : en regroupant dans leurs comptes les créances (qui forment une partie de leurs actifs) et en les vendant à des gestionnaires d’actifs ou à des compagnies d’assurances, les banques peuvent à la fois alléger leur bilan et améliorer leurs ratios. »

« Faire de l’argent avec de l’argent » c’est le credo de l’impérialisme capitaliste agonisant. Lisez le Capital : le système capitaliste ne peut vivre sans le crédit (et la dette) et engendre lui-même les contradictions qui le détruisent.
 

BIODIVERSITÉ


Mon voisin le coyote
Dans un article publié le 20/09/2013 dans Science Washington par Virginia Morell celle-ci explique (extraits) :
« Aux Etats-Unis, de plus en plus de prédateurs, comme l’ours, le puma ou le coyote, s’aventurent au cœur des villes. Ils peuvent tout à fait cohabiter avec l’être humain, estiment les scientifiques. » … « Les ours noirs se baladent un peu partout dans l’Ohio et le Missouri, deux Etats qui n’en comptaient aucun jusqu’à une époque pas si lointaine. Enfin, les coyotes, jadis présents seulement dans les Etats de la Prairie, vivent désormais du Panamà à l’Alaska, et leur population explose même au centre-ville de Chicago. » … « Autrefois chassés jusqu’à leur quasi-extinction dans l’ensemble des Etats-Unis, les plus grands prédateurs du pays font un retour spectaculaire. Le phénomène suscite des réactions diverses, qui vont de la surprise et de la joie, aux appels en faveur d’un contrôle strict de ces animaux, voire de leur abattage pur et simple. » … « Aussi scientifiques, écologistes et gestionnaires de la faune se creusent-ils la tête pour trouver le meilleur moyen de gérer des animaux qui vivent littéralement à nos portes et sont capables de tuer un être humain. » … « Plusieurs facteurs favorisent l’avancée des prédateurs. Le premier tient au verdissement du paysage. Les surfaces forestières ont augmenté de 28 % dans vingt des Etats du Nord, alors même que la population humaine a fait un bond de 130 %, selon un rapport des services forestiers américains de 2012. Les villes voient leur couverture végétale s’étendre, et avec elle une multiplication des cerfs de Virginie et des lapins de garenne. “Quand on parle de verdir nos villes, on ne s’attend sans doute pas à avoir des coyotes comme voisins, commente Mark Weckel. Mais voilà le résultat, et c’est positif. S’ils prospèrent ici, cela veut dire que nous avons réussi.” »…
Que pensez vous d’un loup dans votre jardin ? Enfin vivons dans un cocon sécuritaire notre vie d’êtres humains en communautés séparées, mais en partageant notre liberté avec des animaux dangereux ! C’est un nouveau « credo » libertaire : oui aux droits de vivre pour les animaux où ils veulent, et d’un autre côté, non aux mêmes droits aux humains, sous prétexte de non-conformité entre les cultures. C’est un racisme.
 « les ours noirs n’ont tué que 14 personnes dans les 48 Etats contigus. Certes, il arrive que quelqu’un se fasse griffer en donnant imprudemment à manger, ou qu’un plantigrade entre dans une maison, comme certains l’ont fait à Durango. Et lorsqu’un ours, un puma ou un coyote devient une nuisance, les agents prennent systématiquement leur fusil. “C’est la solution de facilité, déplore Heather Johnson. Mais rien ne prouve qu’elle soit efficace à grande échelle.” Pour un nombre grandissant de chercheurs, abattre un prédateur ne résout pas forcément le problème, parce que cela laisse simplement le champ libre à l’un de ses congénères. »
La liberté des animaux vaut bien la mort de 14 personnes ! La biodiversité élevée au dessus de l’égalité humaine, je ne trouve pas que ce soit un résultat de la raison.
Permettez que je sois surpris !

A bientôt.

jeudi 17 avril 2014

Où en es-t-on ?



Retour d’Espagne, où en es-t-on ? C’est toujours avec du recul que nous avons la meilleure vue sur l’actualité.

ACTE 1

Mardi 14 janvier conférence de presse de François Hollande, il annonce :

  • Nouvelle loi de décentralisation contre la République. Au nom de la modernisation, on assistera à la fin de l’unité et de l’indivisibilité de la République, sa désintégration, la fin de l’égalité des droits et des services de l’Etat sur le territoire français : enseignement, santé, etc….
  • Réduction des dépenses publiques. Hollande confirme 15 milliards d’euros de coupes en 2014, et « 50 milliards d’euros de plus entre 2015 et 2017 ». Il dit qu’il passera par « une redéfinition des missions de l’Etat », c’est-à-dire par un désengagement massif, but de la nouvelle loi de décentralisation, et précise qu’« en 2014, les régions auront de nouvelles responsabilités et seront dotées d’un pouvoir réglementaire local » leur permettant de déroger à la législation nationale. Des régions sont appelées à fusionner, les « départements devront redéfinir leur avenir », en prenant exemple, dit-il, sur celui du Rhône, qui a été amputé de moitié par la création de la nouvelle métropole lyonnaise. Concernant la Sécurité sociale, Hollande annonce qu’il voudrait « réduire la multiplication des prescriptions, des actes redondants »…
  • Un pacte de responsabilité, dans le cadre de la « baisse du coût du travail », qui en termes élégants dissimule la baisse des salaires, et de la « simplification des normes » pour les entreprises qui voile la fin du Code du Travail.

Un plan de guerre contre les travailleurs, au nom de « la crise », en fait dans le but de « rééquilibrer » les profits des financiers puisqu’il s’avérerait impossible de « réguler la Finance ».

ACTE 2

Paris, 10 février. La presse publie les « chantiers » du gouvernement pour diminuer la dépense publique :
masse salariale de la fonction publique (gel de l’avancement et du point d’indice, diminution des embauches dans l’Education nationale),
assurance maladie, les dépenses de solidarité (notamment le RSA),
politique de l’emploi (en particulier l’Unedic),
collectivités territoriales (régions, départements, communes)
et un « paquet » comprenant le logement, les transports, etc.
Pour atteindre les 50 milliards d’euros de réduction de la dépense publique (en plus des 30 milliards de pillage des allocations familiales), ce plan frappe donc les fonctionnaires, les assurés sociaux, les travailleurs sans ressources, les chômeurs et les services publics rendus par les collectivités territoriales, bref : l’immense majorité du peuple !
Il s’agit bien d’un « rééquilibrage » au profit de la classe exploiteuse.

Bruxelles, 10 février. Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, lance un avertissement : le gouvernement français doit « maintenant intensifier les réformes économiques » pour respecter « ses engagements ». Il s’agit, en application du traité TSCG voté en silence au début du quinquennat, de respecter un délai de deux ans pour ramener son déficit en dessous de 3 %. Rappelez vous, par application du TSCG, les pays doivent présenter leur budget à la Commission Européenne, qui l’accepte ou non, avant de le voter.

Aussitôt le gouvernement Ayrault donne des gages : il ira au-delà des 50 milliards de coupes prévus d’ici à 2017. « L’enveloppe devra être revue à la hausse » rajoute Les Echos. 




Et le patron des patrons, Pierre Gattaz, ce même jour a déclaré à quelques journalistes tout le mal qu’il pensait du “pacte de responsabilité” de François Hollande. Gattaz s’est lâché : « Quand j’entends parler de contreparties dans ce pacte, j’entends aussi des gens qui me disent : “On va vous contraindre, on va vous obliger, si vous n’y arrivez pas vous allez être punis, on va vous mettre des pénalités”. Il faut arrêter ce discours insupportable. On n’est pas dans une cour d’école. » Et de lancer : « Il n’y a pas de contreparties. »
Toujours plus loin ! Le soldat Hollande doit franchir de nouvelles lignes dans la guerre d’austérité où il s’est engagé. 
 Ce même 10 février, Jean-Marc Ayrault a eu cette phrase : « La première contrepartie, c’est le dialogue social. » Autrement dit, le gouvernement somme les organisations ouvrières de participer au démantèlement de la Sécurité sociale et des droits ouvriers. En échange, il leur offre le « dialogue social »… c’est-à-dire le droit de blablater pourvu que les mesures anti-ouvrières soient légitimées !


ACTE 3

En mars les élections municipales sont désastreuses pour le PS. Plus de 40 % de la population s’est abstenue, ou n’a pas exprimé de vote, en grande partie dans les bureaux « laborieux ». Un rejet évident de la politique suivie, l’austérité européenne que le candidat Hollande devait pourfendre. Les électeurs savent que la solution à leurs difficultés et leurs problèmes ne se trouve pas sur le terrain des élections. Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale n’est pas surpris dans le Monde du 8 avril : « Ce qui ressort des élections municipales, c'est l'écart entre les aspirations profondes des Français et les vingt-deux mois écoulés. (...) La droite n'attire pas et, il n'y a pas un déferlement, en nombre de voix, en faveur du Front national. Mais l'abstention massive est le signe que s'ancre dans le pays l'idée que la politique ne peut plus rien changer. » La droite n’ose pas parler de victoire, mais les médias trouvent un grand vainqueur : le FN, qui ne réalise même pas le nombre de voix des dernières élections. Mais évidemment les mathématiques offrent une présentation convaincante : on ne donne jamais les résultats en voix, mais en pourcentage. Si je vous donne le choix entre 50% d’une portion de Vache qui rit ou 20% de la boite de Vache qui rit, (et que vous aimez ce fromage), prendrez vous la plus petite portion (50%) ou la plus grosse (20%) ? Je sais vous allez me dire la démocratie c’est la règle de la majorité ? Premièrement plus de 40% de non vote, c’est un résultat considérable, puisque calculé sur l’ensemble des inscrits. Presqu’un électeur sur deux n’a pas choisi dans l’éventail proposé. Et cela pose une question évidente. Deuxièmement peut-on parler de démocratie quand on ne tient jamais compte des votes négatifs : Traité européen en France, référendum sur l’unification de la région Alsace, au Danemark, … Au PS même, certains ont plus ou moins compris. Le maire sortant PS de Carcassonne, Jean-Claude Perez, battu de 236 voix dit dans Le Monde du 2 avril : « Les électeurs ne nous engueulaient pas du tout, ils sont passés autre chose (...). Je suis  tombé sur des personnes âgées qui me disaient ne pas manger de la viande toute les semaines parce qu'elles n'ont plus les moyens, et on a une ministre qui trouve la bouffe de l'Elysée « dégueulasse ». On ne vit plus dans le même monde ».

ACTE 4

Rapidement le Président a réagi : il a « remanié » le gouvernement. Réponse saluée par les médias car c’est le « changement dans la continuité ». Plus à droite ! Comme si l’appartenance à l’Europe permettait une politique sociale de gauche ! Manuel Valls prend donc les rênes, avec un discours à faire pâlir d’envie ses « compagnons  socialistes ». Il reprend toutes les mesures de l’ACTE 1 à la grande satisfaction des « experocrates », des médias et des xénophobes que ses discours ont touché.
Près de cent députés du parti au pouvoir qui menacent de ne pas voter la confiance au Premier ministre — même si c’est pour se rétracter ensuite (11 d’entre eux se sont malgré tout abstenus) — et mettent en cause le pacte de responsabilité ; un ancien premier secrétaire du Parti socialiste, Henri Emmanuelli, qui déclare : « Le Parti socialiste est mort. » Et oui : comme le SPD de Gerhard Schroeder qui a passé le fameux « agenda 2000 » faisant plier la classe ouvrière allemande, et qui n’émerge de son « suicide » que 10 ans plus tard comme supplétif dans un gouvernement de droite, ou comme le PSOE espagnol de Zapatero qui végète toujours malgré la « honte » de la gouvernance du PP, comme le PASOK grec qui de grand parti est devenu une petite formation après avoir appliqué les règles imposées par l’Europe.

Il n’en reste pas moins que, Manuel Valls, ce 8 avril, a confirmé devant l’Assemblée nationale le programme de janvier et la violence du pacte de responsabilité. Son refrain : « Soutenir les entreprises, dépasser les divergences d’intérêts au profit de l’intérêt général. » Intérêt général ? Traduction : 19 milliards d’euros de coupes dans les dépenses de l’Etat, principalement par la destruction des services publics et le blocage des salaires des fonctionnaires ; 10 milliards dans l’assurance maladie, 11 milliards dans les autres prestations sociales ; 10 milliards dans les budgets des communes et des départements. Chacune de ces mesures frappe l’ouvrier, l’employé, le jeune, le chômeur, le retraité. Le gouvernement est « remanié » mais l’objectif fixé par l’Europe, donc à mettre en œuvre n’a pas bougé depuis janvier.

Intérêt général ? Ces mesures engagent une véritable destruction de la situation du peuple déjà lourdement frappé depuis des années par les gouvernements successifs. Valls est pressé : lui et Hollande, dans quinze jours, doivent présenter aux autorités de Bruxelles le détail de leur plan anti-ouvrier. Comme en Grèce il faut mettre le peuple à genoux, pour leur dire cette semaine « voyez nous sommes à nouveau concurrentiel, on nous prête aujourd’hui à des taux normaux ». Ah ! Alors ça y est l’austérité est terminée. Ah ! non, pour nous oui, pour vous il faudra patienter … plusieurs années !
Un gouvernement de combat nous dit-on. Ok ! A la guerre ainsi déclenchée, il n’y a qu’une réponse : la  légitime défense. Et qu’on ne vienne pas parler de négociations ou de « contreparties ». Aucun pacte n’est possible avec ce gouvernement, aucune contrepartie ! Le soldat Hollande doit perdre la guerre qu’il a déclarée contre le peuple. Pour cela, il n’y a qu’un moyen : l’unité et l’indépendance des travailleurs et de leurs organisations dans la mobilisation par millions pour balayer cette politique de réaction et de régression. Ainsi s’ouvrira la voie de la rupture avec les diktats de Bruxelles et de Washington, c’est-à-dire la rupture avec la classe capitaliste.

Epilogue temporaire.

Tout le paradoxe de la situation se concentre ici. D’un côté, le rejet massif des 23 et 30 mars : le peuple exige que soit arrêtée la marche à la dévastation dictée par le respect des traités européens. D’un autre côté, tous les partis institutionnels, de l’extrême droite à l’extrême gauche, viennent nous dire : il y a une solution dans le cadre de l’Union européenne, il faut participer à l’élection du 25 mai pour introduire dans ces institutions un peu de social, les infléchir dans le bon sens.

Comme le signale l’appel lancé par le Parti ouvrier indépendant : « L’Union européenne, ses traités, la Banque centrale européenne (BCE) ont été taillés sur mesure par le capital financier international, les banques et les gestionnaires de fonds spéculatifs pour leurs seuls intérêts. (…) L’Union européenne, c’est la dévastation de la Grèce, la ruine du Portugal, la misère généralisée en Espagne. (…) L’Union européenne, c’est, en France, le pacte de responsabilité de Hollande-Gattaz-Valls. (…) C’est tromper les travailleurs, les jeunes, les retraités que de laisser croire qu’il serait possible au Parlement européen d’infléchir la politique de l’Union européenne et de la BCE ! ».

Le Parti ouvrier indépendant, membre de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples, inconditionnel partisan de la paix et de la fraternité entre tous les peuples d’Europe, appelle toutes et tous à se grouper autour de son appel pour exprimer leur exigence de rupture avec l’Union européenne et de rejet du pacte de responsabilité. Et préparer ainsi les combats à venir.

A bientôt.