vendredi 27 décembre 2013

Centenaire de la guerre de 14-18.



Monsieur le Président de la République,


Vous en avez le pouvoir,


Vous devez réparer une injustice vieille de cent ans :



Réhabilitez collectivement les Fusillés pour l’exemple !



Voilà près de dix ans maintenant que des organisations comme la Libre Pensée, l’Association Républicaine des Anciens Combattants, l’Union pacifiste, le Mouvement de la Paix, et de nombreuses sections départementales de la Ligue des droits de l’Homme, se prononcent ensemble pour une réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple.
Elle gagne, maintenant, certaines organisations syndicale –CGT et FORCE OUVRIERE- qui rappellent le sacrifice des ouvriers et travailleurs durant la dite guerre.

Il s’agit de rendre la dignité aux fusillés pour l’exemple, 2500 ayant fait l’objet de condamnations à mort par des tribunaux d’exception, où les dossiers furent exclusivement à charge puisqu’il s’agissait de faire des exemples. 650 furent exécutés et encore, en ne tenant pas compte des exécutions sommaires, sous des prétextes les plus fallacieux, voire des assassinats effectués sur le champ, après tirage au sort, des victimes.
Le dossier a fait l’objet de nombreuses publications voire de films et de chansons. L’opinion publique est régulièrement sensibilisée.
Situation dramatique, des soldats français ont été tués par des balles françaises !
De quoi ébranler tous les patriotismes du monde.
Cette notion de patriotisme, que les pays utilisent pour faire marcher la troupe; « on croit se battre pour sa patrie et on meurt pour les industriels », disait Anatole France.

En qualité de Président de la République, nous espérions que celui-ci se souvienne de ses engagements d’élu départemental lors de la présentation des travaux pour le centième anniversaire de la guerre. Nous espérions dans sa fidélité à Jean Jaurès. Or, celui-ci a pris l’engagement d’instaurer un monument particulier à la mémoire des fusillés. Faudra-t-il que sur ce monument on indique : mort pour la France.
En dehors du fait qu’il s’agit d’une singularisation, cela ne répond pas à la revendication de réhabilitation qui est la seule qui permette de placer les victimes comme des victimes de la guerre, car tel est l’objectif : condamner la guerre pour ce qu’elle a comme données barbares, dire que les hommes sont incapables de prévoir leur comportement dans des conditions autoritaires et barbares, que nous n’avons pas tous vocation à être des héros.
 
Je rappelle que de nombreux pays belligérants, l’Angleterre, la Nouvelle Zélande, le Canada, ont, dans des formes juridiques applicables à leur pays, décidé de cette réhabilitation.
La France s’encroûte dans la Mesquinerie. En effet, le bon sens conduit à conclure qu’il faut réhabiliter la totalité des Fusillés pour l’exemple, sans prise en compte de cas particuliers, inaccessibles à une investigation scientifique digne de ce nom.
Nombre d’historiens ont une parfaite conscience de ces difficultés insurmontables qui rendent l’étude au cas par cas impossible, définitivement hors de portée. Beaucoup de ces historiens ont accompli un travail remarquable, qui a enrichi de façon décisive notre connaissance de la Grande Guerre, loin des clichés hérités du passé qui perduraient dans une certaine opinion soucieuse d’un patriotisme de circonstance, comme elles perduraient dans beaucoup de travaux universitaires, et du même coup dans les manuels scolaires.
« Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent. »

Lors de la cérémonie du 11 novembre 2013 plus d’une centaine de rassemblements et d’initiatives dans tout le pays, dans tous les départements ont vu se rassembler  libres penseurs, pacifistes internationalistes, syndicalistes, militants de toutes tendances, un nombre considérable d’Elus municipaux, Maires, Conseillers généraux, Conseillers régionaux, Députés, Sénateurs.
Une volonté s’est exprimée. Et il y a eu une condamnation nette des propos honteux du Président de la République qui a refusé, dans la continuité de tous ses prédécesseurs, de rendre la justice et leur honneur aux 650 Fusillés pour l’exemple.
Celui-ci a mis ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy en appliquant méticuleusement la loi Laffineur qui mélange toutes les guerres, celle de 1914-1918 et celles coloniales d’Indochine et d’Algérie.
L’année du Centenaire commence il est encore temps pour le camarade Hollande de prouver sa fidélité à Jaurès.
Signez et faites signer cet appel avec des historiens, des cinéastes, des réalisateurs, des comédiens, des artistes, des écrivains, des libres penseurs, des syndicalistes, des pacifistes et des internationalistes qui, par delà leurs engagements respectifs, par delà les investissements personnels, culturels, philosophiques, politiques, qui leur sont propres, se retrouvent ensemble sur cette exigence, dont la satisfaction sera à l’honneur de la République.


A bientôt