Notre souhait il y a juste quatre ans, en rentrant d’un
périple au Vietnam, qui nous avait amené de Hanoï à Lao Caï (train), Sapa, Ta
Van (trek), Bac Ha, la baie d’Halong, Hoa Lu, Tam Coc (baie d’Halong
terrestre), le train Hanoï-Hué, Hué, Col des Nuages, Hoï An, Da Nang, Nha
Trang, Buon Me Thot, Lac Lak, Dalat, Ho Chi Minh ville, Cai Be, Long Xuyen, Ho
Chi Minh ville, était de retrouver et revoir ce peuple viet, fier et
chaleureux, et ce pays du dragon aux multiples facettes. C’est fait, ce mois de
mai. Et l’enchantement perdure.
Oui la banlieue d’Hanoï se hérisse de petits buildings à
l’occidentale et les travaux autoroutiers sont nombreux, mais le centre ville
n’a rien perdu de son charme, de sa grouillante activité, seule la jeunesse est
de plus en plus présente. Tradition et modernité se mélangent naturellement.
Les petits marchands sont toujours
présents en nombre le long des trottoirs. Ici vous trouvez de tout avec une
fraîcheur remarquable vu les conditions. Et le sourire fait partie de
l’ambiance générale. Si le sourire n’est pas exprimé sur le visage c’est que la
personne détient du pouvoir ou de l’argent (les deux ensemble souvent).
Nous partons pour une boucle dans la région du Nord-Est,
site qui devrait prochainement être classé au Patrimoine Mondial Naturel par
l’Unesco, pour ses paysages grandioses et la conservation des activités
culturelles traditionnelles des ethnies minoritaires qui la peuple. Malgré la
beauté de cette région et sa richesse culturelle, elle est encore très peu
visitée et les installations touristiques sont basiques et rustiques. Notre
jeune guide est spécialiste du trek et très avenant.
Nous pouvons constater au long du circuit que les travaux de constructions de maisons en « dur » (moëllons) sont nombreux, surtout près des villages, confirmant l’évolution actuelle du pays.
Nous pouvons constater au long du circuit que les travaux de constructions de maisons en « dur » (moëllons) sont nombreux, surtout près des villages, confirmant l’évolution actuelle du pays.
A partir de HAGIANG la nature devient grandiose et
sauvage. Nous sommes à 350 km au Nord de Hanoi, la route côtoie
la frontière chinoise, dans un décor de vallées entourées de montagnes
karstiques, traversées par des rivières qui s’étirent comme des serpents et des
rizières en terrasses. Nous avons une idée de ces paysages au
travers des gravures chinoises du Yunan.
Au long des journées nous avons profité des rencontres avec
les habitants des villages ethniques minoritaires (Hmongs, Dao,.. ) qui ont
conservé leurs activités culturelles traditionnelles. Dans les villages
l’administration locale met à la disposition des habitants le sable et le
ciment nécessaire pour construire un réseau routier, à charge de ceux-ci de le
mettre en œuvre collectivement ce qui, nous le constatons, est fait. Le moindre
petit hameau possède son école, grouillante. Les viets doivent se limiter à
deux enfants par couple, mais les minorités ont des dispenses, la main d’œuvre
agricole étant plus importante. Malgré ces limitations la jeunesse domine. La
nature offre une multitude de fruits et légumes à qui veut entretenir ses
richesses, ce qui n’empêche pas les nombreux petits jardins près des maisons.
La terre est propriété de l’Etat, et l’administration locale donne la
« gérance » à qui la cultive. Et le moindre carré de terre est mis à
profit, même pour deux pieds de maïs. Les travaux des champs sont entrepris
souvent de manière collective. Nous sommes charmés par les couleurs chatoyantes
des costumes traditionnels des montagnards et amusés par l’animation des
marchés, toujours avec des sourires.
Pour se rendre de Dông Van à Mèo Vac, il faut passer par le sommet de Ma Pi Lèng. Près du sommet, du belvédère nommé la Porte Céleste, on profite d’une vue incroyable. En bas, 1500 mètres plus bas, la rivière Nho Que serpente tel un ruban de soie.
Près de Bao Lac nous séjournons deux nuits dans un petit village d’une ethnie venue du Sud de la Chine les Lolo noirs. Nous vivons dans une famille Lolo et sa maison sur pilotis. Au sol les animaux et le matériel, et à l’étage une grande salle unique qui fait office de cuisine (avec sa cheminée centrale allumée en permanence, sans conduit pour le fumage des aliments), de salle à manger (sur la natte), et de chambre à coucher, sans oublier l’autel des Ancêtres en position principale. Ce village a été rendu célèbre en France par une émission de TV « Voyage en terre inconnue ». Bien sûr au village tout le monde se rappelle du tournage et nous apprenons quelques « à côtés ». Maintenant quelques touristes viennent ici, mais n’abondent pas, les séjours de toute façon sont limités à un petit groupe à la fois. L’électricité est fournie par un groupe électrogène que l’on économise le soir, donc on mange à la bougie. Deux sanitaires ont été rajoutés en annexe aux deux maisons qui reçoivent des touristes, un wc et un robinet d’eau froide, alimenté par un réservoir d’une centaine de litres d’eau de source sur le toit. Un luxe, puisque les Lolos vont chercher l’eau à la source, plus haut dans le village. En fait, un Lolo alimente le réservoir quand l’eau baisse avec un tuyau venant de la source. Nous profitons de cette vie communautaire en immersion totale. Une randonnée à pied nous a permis de découvrir leur terrain en montagne.
Les photos seront dans le prochain article.
A SUIVRE...