lundi 28 octobre 2013

VOYAGE AU VIETNAM (1)



Notre souhait il y a juste quatre ans, en rentrant d’un périple au Vietnam, qui nous avait amené de Hanoï à Lao Caï (train), Sapa, Ta Van (trek), Bac Ha, la baie d’Halong, Hoa Lu, Tam Coc (baie d’Halong terrestre), le train Hanoï-Hué, Hué, Col des Nuages, Hoï An, Da Nang, Nha Trang, Buon Me Thot, Lac Lak, Dalat, Ho Chi Minh ville, Cai Be, Long Xuyen, Ho Chi Minh ville, était de retrouver et revoir ce peuple viet, fier et chaleureux, et ce pays du dragon aux multiples facettes. C’est fait, ce mois de mai. Et l’enchantement perdure.
Oui la banlieue d’Hanoï se hérisse de petits buildings à l’occidentale et les travaux autoroutiers sont nombreux, mais le centre ville n’a rien perdu de son charme, de sa grouillante activité, seule la jeunesse est de plus en plus présente. Tradition et modernité se mélangent naturellement. Les petits marchands  sont toujours présents en nombre le long des trottoirs. Ici vous trouvez de tout avec une fraîcheur remarquable vu les conditions. Et le sourire fait partie de l’ambiance générale. Si le sourire n’est pas exprimé sur le visage c’est que la personne détient du pouvoir ou de l’argent (les deux ensemble souvent).






Nous partons pour une boucle dans la région du Nord-Est, site qui devrait prochainement être classé au Patrimoine Mondial Naturel par l’Unesco, pour ses paysages grandioses et la conservation des activités culturelles traditionnelles des ethnies minoritaires qui la peuple. Malgré la beauté de cette région et sa richesse culturelle, elle est encore très peu visitée et les installations touristiques sont basiques et rustiques. Notre jeune guide est spécialiste du trek et très avenant.
Nous pouvons constater au long du circuit que les travaux de constructions de maisons en « dur » (moëllons) sont nombreux, surtout près des villages, confirmant l’évolution actuelle du pays.
A partir de HAGIANG la nature devient grandiose et sauvage. Nous sommes à 350 km au Nord de Hanoi, la route côtoie la frontière chinoise, dans un décor de vallées entourées de montagnes karstiques, traversées par des rivières qui s’étirent comme des serpents et des rizières en terrasses. Nous avons une idée de ces paysages au travers des gravures chinoises du Yunan.







Au long des journées nous avons profité des rencontres avec les habitants des villages ethniques minoritaires (Hmongs, Dao,.. ) qui ont conservé leurs activités culturelles traditionnelles. Dans les villages l’administration locale met à la disposition des habitants le sable et le ciment nécessaire pour construire un réseau routier, à charge de ceux-ci de le mettre en œuvre collectivement ce qui, nous le constatons, est fait. Le moindre petit hameau possède son école, grouillante. Les viets doivent se limiter à deux enfants par couple, mais les minorités ont des dispenses, la main d’œuvre agricole étant plus importante. Malgré ces limitations la jeunesse domine. La nature offre une multitude de fruits et légumes à qui veut entretenir ses richesses, ce qui n’empêche pas les nombreux petits jardins près des maisons. La terre est propriété de l’Etat, et l’administration locale donne la « gérance » à qui la cultive. Et le moindre carré de terre est mis à profit, même pour deux pieds de maïs. Les travaux des champs sont entrepris souvent de manière collective. Nous sommes charmés par les couleurs chatoyantes des costumes traditionnels des montagnards et amusés par l’animation des marchés, toujours avec des sourires.













Pour se rendre de Dông Van à Mèo Vac, il faut passer par le sommet de Ma Pi Lèng. Près du sommet, du belvédère nommé la Porte Céleste, on profite d’une vue incroyable. En bas, 1500 mètres plus bas, la rivière Nho Que serpente tel un ruban de soie.







Près de  Bao Lac nous séjournons deux nuits dans un petit village d’une ethnie venue du Sud de la Chine les Lolo noirs. Nous vivons dans une famille Lolo et sa maison sur pilotis. Au sol les animaux et le matériel, et à l’étage une grande salle unique qui fait office de cuisine (avec sa cheminée centrale allumée en permanence, sans conduit pour le fumage des aliments), de salle à manger (sur la natte), et de chambre à coucher, sans oublier l’autel des Ancêtres en position principale. Ce village a été rendu célèbre en France par une émission de TV « Voyage en terre inconnue ». Bien sûr au village tout le monde se rappelle du tournage et nous apprenons quelques « à côtés ». Maintenant quelques touristes viennent ici, mais n’abondent pas, les séjours de toute façon sont limités à un petit groupe à la fois. L’électricité est fournie par un groupe électrogène que l’on économise le soir, donc on mange à la bougie. Deux sanitaires ont été rajoutés en annexe aux deux maisons qui reçoivent des touristes, un wc et un robinet d’eau froide, alimenté par un réservoir d’une centaine de litres d’eau de source sur le toit. Un luxe, puisque les Lolos vont chercher l’eau à la source, plus haut dans le village. En fait, un Lolo alimente le réservoir quand l’eau baisse avec un tuyau venant de la source. Nous profitons de cette vie communautaire en immersion totale. Une randonnée à pied nous a permis de découvrir leur terrain en montagne.

Les photos seront dans le prochain article.


A SUIVRE...

mercredi 16 octobre 2013

OPTIMISME Economique !



Mais oui l’optimisme est de rigueur. Mais prenez garde, vos intérêts ne coïncident avec les leurs ! Documentons nous donc.

CROISSANCE
Le site internet Boursier.com signale que
« Le Fonds monétaire international a révisé en baisse ses prévisions de croissance mondiale  pour cette année et 2014 mais a rehaussé celles de l'Union européenne et de la France. Le FMI vise désormais une croissance mondiale de +2,9% cette année et +3,6% en 2014, contre respectivement +3,2% et +3,8% projetés en juillet dernier. Concernant la zone euro, le FMI estime que la contraction sera moins importante que prévu en 2013 (-0,4 % contre -0,5% jusqu'ici), avant une reprise en 2014. Au coeur de l'Europe, "on voit enfin de véritables signes de reprise grâce à un changement d'humeur", a expliqué Olivier Blanchard. Pour ce qui est de la France, le FMI se montre en revanche plus optimiste... L'institution table désormais sur un PIB de +0,2% en 2013 et +1% en 2014, contre respectivement -0,1% et +0,9% projetés en juillet dernier.
Selon les Echos et Edouard Lederer « Les Français sont plus riches que les Allemands ».
Quelle surprise ! Et d’expliquer :
« La France tient bien son rang au sein des plus gros patrimoines. Les particuliers y détiennent en moyenne 296.000 dollars (soit 219.000 euros) à mi-2013, ce qui place l'Hexagone en septième position mondiale, juste derrière la Suède (299.000 dollars) et les Etats-Unis (301.000 dollars), mais loin derrière la Suisse (513.000 dollars). Surprenant à première vue, les Français sont même bien plus riches que leurs voisins allemands, dont le patrimoine moyen est de 193.000 dollars (143.000 euros). Il faut sans doute y voir le poids de l'immobilier, bien plus important dans l'Hexagone qu'outre-Rhin. Point positif, la richesse des Français a progressé de 8,2 % sur un an. Comment l'expliquer dans un climat économique pourtant bien morose ? C'est plutôt sur le front des actifs financiers que la France paraît plus faible, avec un peu plus de 100.000 dollars en actions par individu, alors que les Etats-Unis dépassent les 250.000 dollars par tête.»

FRAUDE FISCALE
Selon le Monde du 9 octobre : « La fraude fiscale coûte 2000 milliards d'euros par an à l'Europe » !
« Les députés de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan (non inscrit) et du Nord Alain Bocquet (communiste) ont présenté, mercredi 9 octobre devant la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, le résultat des investigations qu'ils ont menées dans le cadre de la mission d'information sur les paradis fiscaux, constituée en novembre 2012. Le premier intérêt de ce rapport est de dresser un nouvel état des lieux, documenté et chiffré, de ce qu'ils nomment "le poison moderne des démocraties", en révélant des sommes, des lieux, des noms de multinationales s'adonnant à une optimisation abusive de leurs impôts à travers, notamment, la technique financière des prix de transfert (qui revient à transférer les bénéfices dans les pays à fiscalité faible voire nulle). » Selon les informations obtenues par MM. Dupont-Aignan et Bocquet, issues de données de l'administration, la fraude fiscale entraîne un manque à gagner de 60 à 80 milliards d'euros chaque année pour la France et le budget de l'Etat – à comparer aux 53 milliards d'euros de recettes provenant de l'impôt sur les sociétés. »
Tiens !... Et dire que, selon certains, si nous donnions la « préférence nationale » et éliminions les tricheurs à la Sécu et autres « chômeurs » fainéants, nous réglerions soi disant les problèmes. C’est pas demain la veille qu’on va y arriver si on se trompe de cible, de tricheurs, et d’intérêts !

CRISE : DES MILLIONNAIRES TOUJOURS PLUS NOMBREUX.
Dans les Echos :
Le chiffre peut paraître surprenant dans un environnement encore marqué par la crise : le patrimoine total des particuliers (actifs financiers et réels desquels on retranche les dettes) a atteint un record cette année, à 241.000 milliards de dollars, soit 51.600 dollars par adulte. C'est ce qui ressort du dernier « Global Wealth Report » publié hier par Credit Suisse. Dans la période examinée, de mi-2012 à mi-2013, le patrimoine mondial s'est ainsi étoffé de 4,9 %.
Attention, cependant, à ne pas en conclure trop rapidement à un enrichissement généralisé ; la crise est bien passée par là. Au niveau global, sur un an, ce sont bien les plus riches (au-delà de 1 million de dollars de patrimoine) qui s'enrichissent le plus. Alors qu'ils ne représentent que 0,7 % des ménages étudiés, ils détiennent 41 % du patrimoine, contre 39,3 % un an plus tôt, soit une hausse d'environ 10.000 milliards de dollars. A l'inverse, en bas de la pyramide, les patrimoines compris entre 10.000 et 100.000 dollars, largement majoritaires, ont fait du surplace à 7.300 milliards de dollars. Mais être riche ne suffit pas. Encore faut-il parvenir à le demeurer. C'est aux Etats-Unis que l'on a le plus de chance de conserver sa fortune : 65 % des ménages américains millionnaires en 2000-2001 restent au-dessus de la barre fatidique dix ans plus tard. Cela est dû au niveau de fortune relativement plus élevé outre-Atlantique, qui demande donc de s'appauvrir davantage avant de sortir du club des millionnaires. De plus, comme les Américains ont le plus souvent des actifs libellés en dollars, ils ne souffrent bien entendu d'aucun effet de change. A l'inverse, les millionnaires ont beaucoup moins « survécu » en France, où seuls 47 % des heureux élus de 2000 faisaient encore partie du club en 2010. Ce taux est encore plus faible au Japon, en Italie ou en Allemagne.
C’est ben vrai tout ça ! Ca devient difficile de rester riche, si on n’est pas vraiment riche !

La même statistique sur le site internet Rue89, par Clément Guillou :
La richesse mondiale a doublé depuis 2000 (et autres chiffres révoltants).
Ah bon, je croyais que c’était de bonnes nouvelles économiques !
Le groupe de services financiers Crédit suisse et la Croix-Rouge viennent chacun de sortir un rapport dont la lecture conjuguée est désespérante.
Le premier (en anglais, PDF) fait un bilan statistique de la richesse mondiale. On apprend qu’elle « a plus que doublé depuis 2000, atteignant un nouveau record historique de 241 000 milliards de dollars ».
Le deuxième (en anglais, PDF) parle des « impacts humanitaires de la crise économique en Europe » (42 pays étudiés dans l’Union européenne, les Balkans, l’Europe orientale). Il constate que « le nombre de personnes dépendant des distributions de nourriture de la Croix-Rouge dans 22 des pays concernés a augmenté de 75% entre 2009 et 2012 ».
Quelques chiffres à retenir de ces deux rapports.
46% du patrimoine mondial est détenu par 1% des ménages
La richesse mondiale a crû de 4,9% entre mi-2012 et mi-2013, la période examinée par Crédit suisse, et de 68% ces dix dernières années. Le pourcent le plus fortuné des ménages commence à 753 000 dollars (557 000 euros) et amasse 46% du patrimoine mondial – part en hausse –, tandis que les deux tiers des ménages, dont le patrimoine reste stable, ne représentent que 3% de la richesse globale.
25% de travailleurs pauvres en Allemagne
Le nombre de salariés allemands ne pouvant subvenir à leurs besoins est en constante augmentation, relève la Croix-Rouge : un quart d’entre eux ont des bas salaires – le montant n’est pas précisé, mais il n’y a pas de salaire minimum en Allemagne. Près de la moité des contrats signés en Allemagne depuis 2008 sont à court terme, sans sécurité sociale, et 1,3 million de travailleurs ne peuvent subvenir à leurs besoins. Une étude de la Fondation Bertelsmann publiée en décembre 2012 montre que la classe moyenne est passée de 65% de la population en 1997 à 58% quinze ans plus tard :
5,5 millions d’Allemands sont devenus « pauvres » ;
500 000 sont devenus « riches ».
31 millions : le nombre de millionnaires en dollars
Le nombre de millionnaires en dollars n’a jamais été aussi élevé. L’économie actuelle est propice à l’accumulation de fortune 
5 : nombre de pays en Europe où le chômage des jeunes dépasse 50%
Bosnie, Macédoine, Serbie, Espagne, Grèce : dans tous ces pays, plus d’un jeune de 15 à 24 ans sur deux, en situation de travailler, était au chômage en 2012. Le rapport de la Croix-Rouge dénonce l’austérité qui « ajoute de la pauvreté, alors que les autres continents la réduisent avec succès ».
14% de la population française sous le seuil de pauvreté
En 2011, selon l’indice d’Eurostat repris par la Croix-Rouge, le pourcentage de ménages français sous le seuil de pauvreté (moins de 60% de la richesse médiane dans le pays) s’élevait à 14%. Une hausse de 1,3 point, soit 350 000 habitants de plus, par rapport à 2008.
40 : part des Chinois dans la « classe moyenne » mondiale
La Chine a, par rapport à sa population, peu de très pauvres et peu de très riches. En revanche, en rangeant la population mondiale par déciles de richesse, on s’aperçoit qu’elle constitue 40% de la classe moyenne supérieure : celle des déciles 6 à 9.
40% : l’augmentation du taux de suicide en Grèce au premier semestre 2011
Selon le ministère grec de la Santé, le taux de suicide en Grèce a grandi de 40% entre janvier et mai 2011 par rapport à la même période en 2010. Les premiers effets des plans d’austérité se faisaient sentir. Le taux de suicide des femmes a plus que doublé. Bien d’autres pays européens ont vu leur taux de suicide augmenter pendant la crise, après un long ralentissement, explique la Croix-Rouge.

Même si c’est fatigant, il n’est pas interdit de réfléchir … en fonction de nos intérêts.
A bientôt

vendredi 4 octobre 2013

Hommage à Albert Jacquard.



Le généticien Albert Jacquard est mort mi septembre à l'âge de 87 ans.
Je voudrais, modestement, saluer le grand scientifique et l’être humain.
A travers les hasards et les nécessités de l'existence, Albert Jacquard a eu une vie de recherche et d'engagement personnel dans les grands débats de société, notamment à propos du rôle de la science. Pour lui l'interférence entre la pensée et le quotidien est permanente : les intuitions, les rencontres et les accidents de la vie ont un rôle déterminant dans l'élaboration d'une pensée scientifique. La personne se construit dans un entrelacs continuel des idées et du vécu, c’est la leçon que transmet Albert Jacquard.
A travers ses livres il a travaillé à la vulgarisation de la génétique, et dans ses interviews il déployait une gouaille captivante. En 1997, il avait expliqué au «Nouvel Observateur» pourquoi il est «idiot» de prétendre «mesurer l'intelligence».
Il avait répondu à la question : Les enfants surdoués, cela existe-t-il, oui ou non ?
« Non ! Je n'y crois absolument pas, et je me suis d'ailleurs battu à ce propos contre l'éthologiste Rémy Chauvin, qui a publié en 1975 un ouvrage précisément intitulé «les Surdoués». Il ne peut pas y avoir de surdoués, et cela pour deux raisons: tout d'abord, dans «surdoué», il y a sur, ce qui veut dire supérieur, et implique aussitôt une hiérarchie. Mais le surdoué est supérieur à quoi, à qui ?
Quand on songe que cette hiérarchie est basée sur un seul critère, la mesure du QI, le prétendu quotient d'intelligence, on voit tout de suite qu'il s'agit d'une idée folle. Mesurer l'intelligence? Prétendre ramener cette réalité multiforme à un malheureux chiffre? C'est idiot. Ou alors, pourquoi ne pas instaurer aussi un «QB», un «quotient de beauté»? Quand je propose cela, les gens ricanent. Tout le monde devrait ricaner de la même façon à propos du QI. »
Si vous voyez un de ces livres, n’hésitez pas, dans un langage simple, vous apprendrez quelque chose.


PREUVES DE PREMEDITATION.



Oui je suis vieux ! J’ai donc l'avantage d'avoir vécu un temps que les moins de vingt ans (et bien plus encore) ne peuvent pas connaître et j’ai encore une bonne mémoire contrairement à beaucoup. Et la mémoire, de même que le devoir de mémoire, doit amener à la réflexion. Alors très simplement voici deux cas dont la préméditation est avèrée sur lesquels vous pourrez … méditer.

DESTRUCTION DE L’ECOLE.

Au moment ou Peillon nous sort une loi de refondation de l’école qui n’a d’autre but que de dénationaliser l’enseignement, entreprise entamée depuis l’avènement de la Vème république avec les contre-réformes successives des gouvernements de droite comme de gauche. La décentralisation, l’autonomie des établissements, en particulier, remettent en cause cet acquis de la démocratie et de la République. L’Ecole n’a pas besoin d’être refondée, elle a besoin qu’on lui redonne tous les moyens en termes de budget, de postes, d’heures de cours. Elle a besoin qu’on lui redonne sa mission : INSTRUIRE, transmettre des connaissances avec des programmes et des diplomes nationaux et non, seulement éduquer. La loi Peillon tourne le dos à cette mission.
La Libre Pensée a écrit au ministre : « Il a fallu près d’un siècle pour que les principes d’égalité de la Révolution Française, inscrits dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen concernant la nécessité d’un enseignement débarrassé du dogme et diffusé dans une école ouverte à tous, gratuite et laïque, s’affirment dans les lois laïques sous la III° République. Un siècle pour que l’instituteur ne soit plus sous la tutelle du curé et du maire dans les villages. Aujourd’hui, Monsieur le Ministre, la loi de refondation dont vous êtes l’auteur aggrave la loi d’orientation Fillon…. »
Vous pouvez lire les développements concernant l’opposition à cette loi sur le site de la Libre Pensée
Mon propos était de constater la préméditation de cette destruction de l’école républicaine et je vous rappelle un livre de 1985, signé Michel Sérac, professeur de lettres modernes, ancien président de l’UNEF, dont le titre était  :
 Quelle république sauvera l'école républicaine ?
Il développait les attaques contre l’école républicaine depuis les années soixante. Et oui déjà !...
« Moderniser et démocratiser l'école, disent-ils...
Est-il devenu moderne, au pays de l'école gratuite, laïque, obligatoire, de retrouver le taux d'analphabétisme des années 1870 ?
Est-il devenu moderne de renvoyer des adolescents sans diplôme à l'exploitation, sous le nom " d'alternance école-entreprise " ?
Est-il devenu démocratique, dans un pays où, depuis un siècle, les instituteurs laïques ne relevaient plus " ni du maire, ni du château, ni du curé " de les rendre à la tutelle des notables et tyranneaux locaux, au moyen des " conseils d'écoles " de la décentralisation ?
Les ouvriers, les enseignants, les militants laïques ont voulu, en 1981, préserver l'école publique de ses naufrageurs. lls attendaient que soient abrogées les fameuses lois anti-laïques, anti-instruction de la Ve République : lois Haby, Debré, Guermeur...
M. Chevènement (qui sait pourtant lire) a proclamé la loi Debré " profondément républicaine " ;
M. Chevènement (qui sait écrire) a signé le décret d'achèvement des écoles normales d'instituteurs ;
M. Chevènement (qui sait compter) a fermé 9 000 classes d'écoles publiques en un seul budget. Tous les décrets, depuis 1981, commencent par " Vu la loi du 11 juillet 1975 " : la loi Giscard-Haby...
Des écoles à " projets éducatifs " différents, selon leur clientèle sociale ?
L'inégalité devant l'instruction érigée en règle ?
lls ont poursuivi les contre-réformes de la droite, de la Ve République. lls ont voté des budgets, des lois préparant le retour de la droite.
Qui, désormais, défendra la laïcité de l'école, institution de la démocratie ?
Qui dira la vérité sur les périls qui menacent une génération ?
Quelle république sauvera l'école républicaine ? »
Oui, ce cri est sorti en 1985, certains qui ont de la mémoire se rappelleront du combat contre Haby, qui voulait plus de 25 élèves par classe, ou du combat laïque contre la loi Debré, que nous continuons contre vents et marées. Certains se rappeleront …

Le livre débutait par deux citations :
      « La société occidentale tend de plus en plus à considérer l'école comme une institution auxiliaire, voire marginale, dont la fonction ne va pas beaucoup plus loin que la garde des enfants. Si l'on découvre soudain le retour en force de l'analphabétisme, c'est seulement pour regretter un inconvénient pouvant compromettre l'insertion professionnelle. Platon  pourtant nous avertit que pour former un esclave, il faut peu de temps. Instruire et éclairer des hommes libres, c’est autre chose. Sauf postulat esclavagiste, on n'a pas le droit de former des travailleurs sans faire d'abord des citoyens et des hommes. » 
Jacques Muglioni, inspecteur général de philosophie, janvier 1984.
« Je vous le répète avec une profonde douleur, moi qui hais les catastrophes et les écroulements, je vous avertis, la mort dans l'âme : vous ne voulez pas du progrès ? Vous aurez les révolutions ! »      
Victor Hugo, discours contre la loi Falloux, 14 janvier 1850.


DESTRUCTION DES SERVICES DE SANTE.

Le nombre de femmes privées de suivi gynécologique a doublé en Bretagne. Un an d'attente est nécessaire pour l'ophtalmologie, à Béthune et Bruay, où les sept pédiatres ont une moyenne d'âge de cinquante ans.
La densité médicale, pour 100 000 habitants, descendra en France de 340 à 283 en 2025. Elle est déjà de 223 en Seine-et-Marne, de 189 dans l'Ain...
Nul mystère sur les causes de cette catastrophe : ceci fut prémédité il y a quarante ans. C'est à l'automne 1973 que les premiers étudiants en médecine, reçus à l'examen, durent renoncer aux études et au métier choisis en raison du numerus clausus (quota autorisé).
Ils constituèrent le comité des " reçus- collés " chargèrent I'UNEF de les représenter, tandis que leurs parents (fait rare) se groupaient en association de défense et manifestaient.
Dès 1991, le médecin suédois Saugmann prédisait, statistiquement, la tragédie sanitaire pour... 2012, du fait de ces numerus clausus. Mais notre régime politique, tous partis confondus, répondit en abaissant froidement le quota autorisé, de 8 000 en 1973, à 3 500 médecins par an (1993) ! Le calcul était aussi simple qu'ignoble : moins de médecins signifie moins d'ordonnances, moins de dépenses pour la santé publique.
Source : Site officiel du Senat. Lutte contre la désertification médicale de nos campagnes, 14 ème législature. M. Michel Le Scouarnec attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les moyens mis en œuvre pour lutter contre la désertification médicale : « … Pourtant le fait était prévu depuis 1991, date du rapport Saugmann, du nom de ce médecin suédois qui avait anticipé dès cette époque un manque de médecins catastrophique dès 2012 dans tous les pays d'Europe, si l'on n'augmentait pas d'urgence le nombre de médecins. Et pour cela, il fallait desserrer le numérus clausus. Les gouvernements successifs ont repoussé cette solution, selon le principe de l'offre et de la demande : plus il y a de médecins, plus il y a de consumérisme médical… »
Source : IRDES. Institut de recherche et documentation en économie de la santé. Site officiel.
On peut constater que si on tient compte de l’accroissement de la population depuis 1992 l’évolution de la démographie des médecins (omnipraticiens/spécialistes) libéraux est négative.
De 1970 à 2009, l'espérance de vie des Américains augmentait de 2,6 mois/an en moyenne mais, en 2010 aux États-Unis, malgré une baisse de la mortalité infantile, qui atteint un minimum historique, l'espérance de vie a, pour la première fois depuis le XIXe siècle, diminué (d'un peu plus d'un mois, passant de 77,9 à 77,8 ans et plus précisément 80,3 ans pour les femmes et 75,3 ans pour les hommes). Les causes de cette régression sont une dégradation de la santé aux Etats-Unis. 
La classe bourgeoise européenne et française, ses serviteurs politiques de gauche et de droite, ses penseurs, ses « experts », tournent en dérision l'objectif révolutionnaire d'une société débarrassée du profit, planifiant la production, l’emploi, les besoins. Leur régime, leur Etat planifient, quant à eux la souffrance et la mort.

A vous de méditer. Pour notre part, nous continuons le combat.

A bientôt.