lundi 22 juillet 2013

JE NE L'AVAIS PAS ENCORE FAIT :



 Dans la série de mon titre « LE TRAVAIL TUE » voilà la Une de Courrier International du 30 mai 2013.




Je vous propose de lire :
L'édito de Eric Chol

Europe : les errements de Tina

Depuis cinq ans, l’Europe vit sous le règne de Tina, déesse du pouvoir et de l’argent, symbole de la vertu et de la raison. D’apparence sévère, la divinité possède de grands talents, qu’elle exerce de son Olympe de Francfort ou de son refuge bruxellois. Munie de son bâton d’austérité, Tina a parcouru l’Europe, d’Athènes à Lisbonne, de Londres à Madrid, de Rome à Dublin, en distribuant à ses sujets souffrants des breuvages au goût amer. S’inspirant des faux médecins du XVIIe siècle, elle pratique abondamment les saignées et les amputations en répétant, telle une formule magique : “Le déficit, le déficit, vous dis-je.” Et tandis que le continent européen, amoindri par la maladie et les mauvais traitements, s’achemine vers un déclin inéluctable, Tina exulte, promettant des lendemains meilleurs en échange de toujours plus de rigueur. Et si la déesse capricieuse s’était trompée ? Si ses potions imbuvables n’étaient que du poison ? Car il ne faut pas s’appeler Argan, le malade imaginaire de Molière, pour comprendre que “[se] couper un bras et [se] crever un œil, afin que l’autre se porte mieux” relève au mieux de l’absurdité, au pire de la sorcellerie. La vérité, c’est que Tina n’est pas une déesse, elle est une sorcière. Aveuglée par ses pouvoirs, elle a répandu le mal. Il est grand temps de se débarrasser de Tina, au nom terriblement sinistre (There Is No Alternative). L’austérité, l’Europe l’a appris à ses dépens, est une arme fatale.
 


Trois articles à lire sur ce numéro de Courrier International.
Celui par qui le scandale est arrivé est un jeune doctorant américain. Effectivement pour cet étudiant et son prof, rien ne prouve – comme l’ont affirmé les célèbres économistes de Harvard, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff – que la croissance d’un pays ­s’effondre si son endettement dépasse 90 % de son PIB, car il a relevé des erreurs fondamentales dans leur étude.
L’affaire dépasse largement le cadre ­académique. Car, comme le ­rappelle le Prix Nobel d’économie
Paul ­Krugman, en Europe et aux Etats-Unis, les ­partisans de l’austérité se sont emparés des travaux de ­Reinhart et Rogoff pour ­justifier leur politique. Une politique dont les effets sur la santé publique sont catastrophiques. Le prix des politiques de rigueur qui taillent dans les dépenses de santé et de protection sociale se compte en vies humaines. C’est ce qu’affirment deux chercheurs dans un nouvel ouvrage qui fait grand bruit.


A bientôt