lundi 14 janvier 2019

Macron : « Je ne renoncerai pas aux réformes ».


Les médias, quels qu’ils soient, nous gavent de redressement de la France, de modernisation, etc… Et il n’y aurait pas d’alternative à cette politique. Politique en faveur des ultra-riches. Après les guerres de la première partie du XXème siècle, et les « 30 glorieuses », années de reconstruction, le capitalisme de crises en crises, a exigé des gouvernements une politique ultra libérale. Fini le « progrès social ».

Prenons l’EXEMPLE de l’Allemagne.
En Allemagne au SPD (sociaux-démocrates), l’origine du « désamour », date des réformes néolibérales du marché du travail de l’Agenda 2010 (Code du travail, retraites, assurance chômage,…) exécutées par le chancelier Gerhard Schröder (1998-2005). Réformes modernistes, comme nous les présente aujourd’hui Jupiter en France. Le parti, dont Schroeder assurait la cohésion par son « charisme et son bagou », ne savait plus, après lui, comment expliquer l’inexplicable pour ses électeurs. Comme Blair en Grande-Bretagne, comme le PS français.
Après le rejet du SPD, Merkel a incarné le néolibéralisme pur et dur au sein de la zone euro, et est celle qui au lendemain de la crise financière recherchait le salut des pays surendettés dans des politiques d’austérité. Ces politiques ont permis aux banquiers, aux actionnaires et aux grandes fortunes d’accaparer l’argent d’où qu’il vienne, pendant que le peuple ordinaire réglait la facture. Avec sa politique d’austérité, Merkel a mis l’Union européenne à rude épreuve, notamment en opposant l’Europe du Nord laborieuse et l’Europe du Sud fainéante.
Mais Merkel, dans le cadre de ses grandes coalitions a mené vers le centre le camp conservateur. Elle l’a débarrassé de son sectarisme, de ses composantes réactionnaires, de la suffisance des années Kohl. Elle l’a nettoyé de ses éléments spécifiques et rétrogrades. Autant dire qu’elle lui a enlevé son identité. Angela Merkel a débarrassé le parti conservateur de tout ce qui faisait fuir le soutien des classes moyennes modernes et urbaines, ce qui a parfaitement fonctionné les dernières années. Mais ce faisant, elle s’est aussi aliéné le noyau dur des conservateurs, de la même manière que les sociaux-démocrates ont perdu le soutien de leur électorat traditionnel.
« Du point de vue de la gestion du capitalisme son action politique était justifiée, légitime et réussie. » reconnaît le grand journal allemand Die Zeit. « Sur le fond, elle a plus ou moins fait ce qu’avaient fait les sociaux-démocrates de “la troisième voie”, mais avec moins de vacarme. » Mais elle a créé une rupture dans l’électorat traditionnel de son parti.
Ce que les réformes de l’Agenda 2010 furent pour le SPD, la crise des réfugiés l’aura été pour la CDU.
Ce qui fait écrire à Andreas Barthelmess le 19 octobre dans Die Welt : « Les électeurs constatent une chose : peu importe pour qui ils votent, ils héritent toujours du même gouvernement » … « En ce sens, le temps de Merkel est bel et bien passé. Et ce n’est probablement pas une bonne nouvelle. On ne s’avance pas vers des jours meilleurs. »

La démocratie actuelle est un système de dictature de la finance et maintenant, complémenté, par le numérique qui nous connaît mieux que nous-mêmes, avec internet et les fameux réseaux sociaux. Dans toute l’Europe, le rejet de la politique dictée par le capital financier a frappé les vieux partis qui se réclamaient des intérêts ouvriers et de la démocratie qui se sont subordonnés à leurs gouvernements respectifs et au capital financier, quand ils n’ont pas été eux-mêmes au gouvernement, ouvrant une crise en leur sein et en conduisant certains à l’implosion.
Il faut en finir avec cette dictature…et ce système.

Nota- La lettre du « Grand débat » vient de paraître : encore un beau roman monarchique !

À propos de violences…



Sur les chaînes d’information en continu du matin au soir, et sur les autres, les mêmes images tournent en boucle, mettant en scène invariablement des « violences » commises dans des manifestations par des « gilets jaunes ». Un flot ininterrompu propice à alimenter un climat de tension permanente, que le gouvernement, qui l’a créé, exploite pour renforcer l’arsenal répressif.
Répression, mais aussi, manifestations de « fermeté », provocations, le compte y est, pour provoquer des réactions brutales chez les manifestants tempérés. Dans les années 60, sous De Gaulle, cette même politique était menée et a abouti à 68. En1970, Raymond Marcellin, le ministre de l’Intérieur honni des manifestants, avait de la même manière fait passer une loi anticasseurs. Aujourd’hui, de même, la violence policière n'incite pas au dialogue, mais à la haine.
Rappelons aussi la violence que représentent la politique du gouvernement et son refus de répondre aux revendications ainsi que les très nombreux blessés et mutilés parmi les « gilets jaunes » ces dernières semaines.
Et Macron à l’occasion des vœux a annoncé son intention de maintenir le cap des réformes en 2019. Assurance chômage, fonction publique, retraites, réforme constitutionnelle…sont les réformes prioritaires. La liquidation des conquêtes sociales au compte du capital financier. Les « gilets jaunes » ne sont même pas cités. À leur sujet, Macron parle de « foule haineuse ». Pour complémenter les voeux du président, le 30 décembre, est publié un décret honteux contre les chômeurs.(1)
Voilà qui suffit à qualifier et à donner le contenu du « grand débat national » qui doit débuter mi-janvier. Une imposture pour tenter d’offrir une sortie à Macron. Lui, est exempté d’efforts.

(1) Le 30 décembre dernier, des mesures durcissant le contrôle des chômeurs ont été publiées au Journal officiel. Disparaît notamment la référence au salaire antérieurement perçu, qui servait jusqu’ici de critère pour déterminer l’« offre raisonnable d’emploi ». En cas de refus successifs de ces « offres raisonnables », la loi prévoit désormais la suppression d’un mois ou plus d’allocation, et non plus seulement sa suspension comme prévu initialement. Le fait d’insister sur les « efforts » que devraient accomplir les allocataires sociaux pour « réussir » relève de la doctrine du workfare, visant à accroître la différence de niveau de vie entre travailleurs et privés d’emploi : il faut que le travail paie et, pour cela, rogner sur les allocations des chômeurs, suspectés de se tourner les pouces alors que du travail les attendrait de l’autre côté de la rue. Comme si la France était assise sur d’immenses gisements de travail salarié.

News



L’espérance de vie a encore baissé en 2017 aux Etats-Unis
L’espérance de vie à la naissance était en 2017 de 76,1 ans pour les hommes et de 81,1 ans pour les femmes. Le Monde avec AFP Publié 29 nov 18

Au Royaume-Uni, les ratés de la privatisation à l'extrême
Le Royaume-Uni a poussé à l'extrême la cession de ses services publics. Les déboires sont tels que la population est tentée par la renationalisation. De quoi éclairer le débat en France.
AFP, publié le lundi 10 décembre 2018

Crise sociale : de la responsabilité des élites
Le recul d'Emmanuel Macron face aux « gilets jaunes » provoque un vent de catastrophisme parmi les dirigeants. Ils ont pourtant leur part de responsabilité. Dans une démocratie, un système économique qui rend malheureux la moitié de sa population dont les revenus stagnent depuis vingt ans n'en a pas pour longtemps…15/12/18 Les Echos, Eric Le Boucher / Editorialiste

Et si, en 2019, on taxait les transports des riches ?
En France, le kérosène utilisé par les avions n’est pas taxé. Pourtant, le transport aérien porte une responsabilité écrasante dans l’émission de gaz à effet de serre. Et si, en 2019, on taxait les transports des riches ?

Médiatisation, cagnotte et philosophie.



Voilà un petit article que j’aurais aimé écrire, mais je n’aurais sûrement pas égalé son auteur. Je vous livre donc des extraits du blog Affordance.info (Le blog d'un maître de conférences en sciences de l'information.) :

Pendant ce temps, un autre qui n'a de philosophie que celle de la mise en scène de sa propre fatuité éructe sur Radio Classique qu'il faut que gendarmes et CRS n'hésitent plus à faire usage de leurs armes. Il s'appelle Luc Ferry. Il a été ministre de la république. Ministre de quoi ? De l'éducation. De l'éducation. Et aujourd'hui il n'est qu'un dingue de plus, pour qui la saillie audimateuse a remplacé toute forme de pensée. Demain il nous expliquera probablement que bien sûr c'était simplement une "posture", ou une "provocation". Mais aujourd'hui il a demandé à ce que les gardes et l'armée de la république n'hésitent pas à faire usage de leurs armes létales sur cette foule haineuse de militants d'extrême droite ou d'extrême gauche. D'autres ont mis la philosophie dans le boudoir, lui ne doit rêver que de se faire greffer un Tonfa en guise de pénis. Comme la nature est bien faite, Luc Ferry et son oeuvre philosophique auront la postérité qu'ils méritent : celle d'un Trending Topic sur Twitter. Et pour le reste, ferme ta gueule, ferme ta gueule Luc Ferry…  
A dire vrai je n'ai pas d'opinion sur cette affaire de cagnotte. Elle ne m'a en tout cas pas choquée lorsque j'ai appris son existence. L'important n'est pas la cagnotte mais la violence. Celle de ce champion de boxe, manifestant et Gilet Jaune, et celle également des "forces de l'ordre" et des réponses totalement disproportionnées qu'elles infligent aux manifestants depuis le début de ce conflit.
Plutôt que de se vautrer dans le marketing politique de l'indignation sur la fameuse cagnotte Leetchi, les politiques que sont Mahjoubi, Schiappa ou Griveaux auraient mieux fait de rappeler quels sont les droits d'un accusé, par exemple pour bénéficier d'un avocat commis d'office, et de prendre acte de la manière dont la réduction du budget de la justice fait que l'idée d'une cagnotte ... finalement ben c'est pas si con et c'est bien dommage ...
Ils auraient ainsi pu remettre un peu de lumière sur le combat que mènent depuis des mois les "robes noires" totalement invisibilisés par leurs frères Gilets Jaunes (et c'est dommage aussi), combat contre le projet de loi de Nicole Belloubet et les nouveaux déserts judiciaires qu'il promet à notre démocratie qui n'a pourtant jamais tant eu besoin de ce premier service public qui est celui de la justice. Pendant que le philosophe abruti solde les ultimes deniers de sa dignité sur Radio Classique, pendant que la "secrétaire d'état chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes" demande à récupérer les noms de donateurs sur une plateforme privée (Leetchi appartient à la banque du Crédit Mutuel) au titre d'une "complicité" que même la Stasi trouverait excessive, pendant que le nombre de signalements de violences policières documentées par David Dufresne (1) atteint l'hallucinante barre des 250, pendant que des syndicats pourtant très droitiers de police dénoncent l'usage disproportionné de la force et des mutilations assimilables à des blessures de guerre, pendant tout ce temps ...
Pendant tout ce temps, lors de son intervention au journal de 20h du 7 Janvier, le premier Ministre Edouard Philippe - également boxeur à ses heures perdues mais toujours, lui, en possession de deux globes oculaires fonctionnels - n'aura pas un mot, pas un seul mot pour ces manifestants éborgnés et défigurés. Pas un seul mot. Est-ce cela la République unie, une et indivisible ? N'est-il que le premier ministre de l'ordre et de ses forces ? Pas. Un. Seul. Mot.

Je n’ai rien à rajouter.
(1) David Dufresne journaliste indépendant.
(*) En parlant de violences policières, les sources d’assistance médicale, digne de foi, pendant les manifs en dénombre autour de 1500. On ne parle d’ailleurs pas beaucoup du capitaine de Toulon, Je vous conseille l’écoute de reportage de France Inter à ce sujet avec des témoignages vérifiés.
Cliquez pour écouter sur :

Manif du 15 décembre à Toulouse : Grenades lacrymogènes sur un manège pour enfant !...



L’image de trop.



Politicien retors, communicant rusé, le ministre de la police Castaner avait préparé son affaire. Comment disloquer la tenace, la dangereuse sympathie populaire envers cette « revanche de tous les meurt-de-faim » ? Comment salir les gilets jaunes, en faire des barbares ? Les milliardaires inquiets qui contrôlent les médias sont acquis aux vues de l'Elysée : point de revendications, des brasiers, des pillards en jaune. Une litanie violences, violences ; que par l'image-choc, la crédulité et la peur assomment le jugement politique ! Deux mises en scène de samedis noirs n'ont pas suffi ? Fouillez quatre fois, faites pleuvoir les grenades sur les groupes pacifiques, des flashballs en pleine tête ; ils s'indignent, au nom des libertés ? Ils sont donc des « gilets jaunes radicalisés », arrêtez-les, autant de moins ! Soudain - tout ça pour ça ! - c'est l'image de trop. Appliquant le règlement en cas de sous-effectif, ces policiers qui agenouillent 147 suspects, collégiens et lycéens avec leurs livres, mains entravées ou sur la tête, dans la posture soumise d'esclaves matés, font surgir dans les mémoires d'autres images, les répressions de Pinochet, de Franco, des colonialistes… 
La manipulation, laborieux château de cartes gouvernemental, s'effondre.
Partout en France, les manifestants, renvoyant le boomerang vers l'Elysée, s’agenouillent,  mains sur la tête ..
Guillerette, solidaire de Macron, issue comme lui de la « gauche » réactionnaire, bourgeoise, Ségolène Royal lance à la jeunesse humiliée : « Ca leur fera des souvenirs ! »
Elle ne croit pas si bien dire !    

Un article de Michel Sérac  (IO).       

A propos des images de lycéens sous « Haute surveillance » à Mantes la Jolie.



Dans mon article du 7 décembre 2018  En France et nulle part ailleurs. La violence vient d’où ? Certains ont douté de la présence unique de lycéens. Les casseurs ne sont jamais loin, en tout cas c’est ce qu’on leur répète en boucle sur les médias. J’ai choisi et édité ces vidéos, ces images, et ces commentaires car ils sont tout à fait authentiques, et ont été confirmés par l’agence AFP Factuel  🔎 @AfpFactuel à es mineurs qui ont été ensuite entendus en garde à vue sans avocat !