Les médias, quels qu’ils soient, nous gavent de redressement
de la France, de modernisation, etc… Et il n’y aurait pas d’alternative à cette
politique. Politique en faveur des ultra-riches. Après les guerres de la
première partie du XXème siècle, et les « 30 glorieuses », années de
reconstruction, le capitalisme de crises en crises, a exigé des gouvernements
une politique ultra libérale. Fini le « progrès social ».
Prenons l’EXEMPLE de l’Allemagne.
En Allemagne au SPD (sociaux-démocrates), l’origine du
« désamour », date des réformes néolibérales du marché du travail de
l’Agenda 2010 (Code du travail, retraites, assurance chômage,…) exécutées par
le chancelier Gerhard Schröder (1998-2005). Réformes modernistes, comme nous
les présente aujourd’hui Jupiter en France. Le parti, dont Schroeder assurait
la cohésion par son « charisme et son bagou », ne savait plus, après
lui, comment expliquer l’inexplicable pour ses électeurs. Comme Blair en
Grande-Bretagne, comme le PS français.
Après le rejet du SPD, Merkel a incarné le néolibéralisme
pur et dur au sein de la zone euro, et est celle qui au lendemain de la crise
financière recherchait le salut des pays surendettés dans des politiques
d’austérité. Ces politiques ont permis aux banquiers, aux actionnaires et aux
grandes fortunes d’accaparer l’argent d’où qu’il vienne, pendant que le peuple
ordinaire réglait la facture. Avec sa politique d’austérité, Merkel a mis
l’Union européenne à rude épreuve, notamment en opposant l’Europe du Nord
laborieuse et l’Europe du Sud fainéante.
Mais Merkel, dans le cadre de ses grandes coalitions a mené
vers le centre le camp conservateur. Elle l’a débarrassé de son sectarisme, de
ses composantes réactionnaires, de la suffisance des années Kohl. Elle l’a
nettoyé de ses éléments spécifiques et rétrogrades. Autant dire qu’elle lui a
enlevé son identité. Angela Merkel a débarrassé le parti conservateur de tout
ce qui faisait fuir le soutien des classes moyennes modernes et urbaines, ce qui
a parfaitement fonctionné les dernières années. Mais ce faisant, elle s’est
aussi aliéné le noyau dur des conservateurs, de la même manière que les
sociaux-démocrates ont perdu le soutien de leur électorat traditionnel.
« Du point de vue de la gestion du capitalisme son
action politique était justifiée, légitime et réussie. » reconnaît le
grand journal allemand Die Zeit. « Sur le fond, elle a plus ou moins fait
ce qu’avaient fait les sociaux-démocrates de “la troisième voie”, mais avec
moins de vacarme. » Mais elle a créé une rupture dans l’électorat
traditionnel de son parti.
Ce que les réformes de l’Agenda 2010 furent pour le SPD, la
crise des réfugiés l’aura été pour la CDU.
Ce qui fait écrire à Andreas Barthelmess le 19 octobre dans
Die Welt : « Les électeurs constatent une chose : peu importe pour
qui ils votent, ils héritent toujours du même gouvernement » … « En
ce sens, le temps de Merkel est bel et bien passé. Et ce n’est probablement pas
une bonne nouvelle. On ne s’avance pas vers des jours meilleurs. »
La démocratie actuelle est un système de dictature de la
finance et maintenant, complémenté, par le numérique qui nous connaît mieux que
nous-mêmes, avec internet et les fameux réseaux sociaux. Dans toute l’Europe,
le rejet de la politique dictée par le capital financier a frappé les vieux
partis qui se réclamaient des intérêts ouvriers et de la démocratie qui se sont
subordonnés à leurs gouvernements respectifs et au capital financier, quand ils
n’ont pas été eux-mêmes au gouvernement, ouvrant une crise en leur sein et en
conduisant certains à l’implosion.
Il faut en finir avec cette dictature…et ce système.