Les évènements qu'on a abusivement étiquetés de 11 septembre
français n'en finissent plus de faire causer la gent. On a pourtant que peu
entendu déplorer que les criminels n'aient pas été pris vivants et traduits
dans un procès exemplaire avec des philosophes, des sociologues, et des
politiciens internationalistes. Plutôt que leur loger deux balles dans la tempe
comme si on sortait... de l'automne 2011, et susciter d'autres vocations de
martyres. On perd là une occasion de théoriser des sujets de société capitaux
et d'éduquer les foules.
Je refuse de m'estampiller "Charlie", parce que
j'ai peur de ces unanimités bêlantes (je pense donc je suis, ou bien : je suis le
cortège ?) et que je les ressens en totale contradiction avec l'esprit des
défunts. Des tas de gens se sont trouvés en résonance avec des journalistes
qu'ils ne connaissaient pas ou dont les opinions leur auraient profondément
déplu s'ils avaient compulsé le journal avant. Et comme j'ai l'esprit
mal-tourné, je crois discerner dans cette immense manifestation de solidarité
une pointe de satisfaction de voir arraisonnée, aplatie, banalisée une
expression frondeuse.
Pour le reste, le recentrage des débats sur les caricatures de Mahomet -droit de satire ou agression à l'encontre de la population musulmane- me navrent, les remèdes éducatifs de cette société en dérive m'intéressant plus que ce qui finit par s'apparenter à une bravade de ses errements.
Pour le reste, le recentrage des débats sur les caricatures de Mahomet -droit de satire ou agression à l'encontre de la population musulmane- me navrent, les remèdes éducatifs de cette société en dérive m'intéressant plus que ce qui finit par s'apparenter à une bravade de ses errements.
Au final, les excès de laïcité me débectent autant que le
goût du sacré.
E.H.