dimanche 1 mars 2015

Un témoignage et mise au point



Les évènements qu'on a abusivement étiquetés de 11 septembre français n'en finissent plus de faire causer la gent. On a pourtant que peu entendu déplorer que les criminels n'aient pas été pris vivants et traduits dans un procès exemplaire avec des philosophes, des sociologues, et des politiciens internationalistes. Plutôt que leur loger deux balles dans la tempe comme si on sortait... de l'automne 2011, et susciter d'autres vocations de martyres. On perd là une occasion de théoriser des sujets de société capitaux et d'éduquer les foules.
Je refuse de m'estampiller "Charlie", parce que j'ai peur de ces unanimités bêlantes (je pense donc je suis, ou bien : je suis le cortège ?) et que je les ressens en totale contradiction avec l'esprit des défunts. Des tas de gens se sont trouvés en résonance avec des journalistes qu'ils ne connaissaient pas ou dont les opinions leur auraient profondément déplu s'ils avaient compulsé le journal avant. Et comme j'ai l'esprit mal-tourné, je crois discerner dans cette immense manifestation de solidarité une pointe de satisfaction de voir arraisonnée, aplatie, banalisée une expression frondeuse.
Pour le reste, le recentrage des débats sur les caricatures de Mahomet -droit de satire ou agression à l'encontre de la population musulmane- me navrent, les remèdes éducatifs de cette société en dérive m'intéressant plus que ce qui finit par s'apparenter à une bravade de ses errements.
Au final, les excès de laïcité me débectent autant que le goût du sacré.

E.H.