Une version que j'aime de la chanson fétiche de la révolution du 25 avril au Portugal dont il est question dans l'article précédent
Grândola, Vila
Morena est beaucoup plus qu'une chanson. L'auteur interprète José Zeca Afonso
l'a créée en mai 1964 après un concert dans la ville alentejana de Grândola. Presque
dix ans après elle a servi de mot de passe à 0h30 le 25 avril 1974, dans une émission
de la station Rádio Renascença afin d’avertir
les capitaines impliqués dans le soulèvement après avoir entendu, qu'avait
approché le moment. Ce jour a été une révolution insolite, non sanglante et
heureuse. « Aussi surréaliste que
cela puisse paraître : les soldats soulevés prenaient position corps à terre
sur le trottoir tandis que des enfants sans école les regardaient baissés à
leur côté; un agriculteur monté sur son tracteur en croisant de bon matin la
colonne rebelle de blindés chargée d'occuper le coeur de Lisbonne, s'est
exclamé : “Vive l’armée ! et allez jusqu’au bout !” ». Le peuple
portugais est sorti alors dans la rue et on l'a jouée, donnant un appui
débordant, nécessaire et brave à la révolte. Et Grândola, la chanson-consigne
inventée par Zeca Afonso pour remercier une ville pour son accueil dans un
récital, fut reprise par les capitaines comme message qui s'est transformée en
symbole pur de ce jour, du meilleur de l'histoire contemporaine « lusa »
(portugaise).