Une nouvelle année commence, et, gardant les vieilles habitudes, je consulte les informations sur des médias écrits. Non, pas à la télévision !... Pourquoi ? Parce que la télévision assène sa « vérité » sans laisser le temps de la réflexion critique, ou vous propose sa propre critique. L’image ne sert que le commentaire pour lui conférer plus d’impact. En fait c’est la technique pub, on joue sur vos émotions pour vous enrôler. La radio, ce serait mieux, si le présentateur ne vous imposait pas sa propre perception. Alors lire des médias, me direz-vous, quelle différence ?
Et bien mon premier titre informatif est ce matin : Maladie de Chavez: le Venezuela dénonce "une guerre psychologique médiatique". Cela ne vous saute pas aux yeux ? Si c’était à la TV ou à la radio, j’avalerais sans sourciller et sûrement sans saisir le sens. Mais là, en lisant, je suis sûr que vous vous demandez comment le pays Venezuela peut-il dénoncer une guerre psychologique ? Serait-ce le gouvernement, l’opposition, le peuple ? Vous voyez que l’on peut s’amuser et réfléchir.
Je continue donc. Tiens les Echos, journal du capital. Pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés, il faut lire ceux qui font la cuisine. Les autres ne vous racontent que ce qui les aide à vous persuader que c’est l’unique solution pour vous.
Le sujet du moment l’exil fiscal :
« Quelque 717 Belges ont acquis la nationalité française en 2010 contre 420 Français devenus Belges, selon des chiffres de l'office européen de statistiques Eurostat consulté par l'AFP en pleine polémique sur l’exil fiscal de Depardieu. 512 Britanniques sont également devenus Français, contre 182 Français devenus Britanniques, selon ces statistiques. »
Donc l’exil fiscal concerne tous les pays, je croyais que c’était un problème français ! Non. Chaque riche souhaite quitter son pays pour être exempté d’impôts quand il n’a pas été capable de trouver un paradis fiscal. Ceci me rappelle tarzan-Sarko proclamant la fin des paradis fiscaux !
2012, une belle année pour les milliardaires
Par Lamia Barbot | 03/01 | 16:57 | mis à jour à 19:01 |
Selon l'indice Bloomberg, les personnes les plus riches de la planète ont vu leur revenu net total augmenter de 241 milliards de dollars en 2012.
Très bon début d’année pour la dette française
Par Isabelle Couet | 03/01 | 17:53
La France emprunte toujours à des taux très bas. La zone euro émettra plus de 200 milliards d'ici à avril. La France a reçu un excellent accueil des investisseurs. L'Etat a emprunté à 10 ans à 2,07 %, le taux le plus bas de son histoire sur cette maturité, lors d'une émission.
Et bien en voilà des bonnes nouvelles, ça fait plaisir de changer de mélodie :
Enfin la mélodie du bonheur !
Je croyais qu’avec la crise il ne pouvait y avoir que des mauvaises nouvelles.
Quelques chiffres, pas inventés, mais issus des indices Bloomberg, Forbes, etc…, qui analysent l’état des fortunes de nos grands « patrons » :
*Les revenus des 500 plus riches de la planète dépassent les revenus cumulés du milliard de plus pauvres.
*La crise. En 2001, le patrimoine des milliardaires dans le monde était de 1 500 milliards de dollars, en 2007, de 4 400 milliards de dollars, en 2008, de 2 400 milliards (c’est la crise), en 2009, de 3 500 milliards pour atteindre, en 2010, 4 500 milliards. C'est la crise ! Ah, une précision : ces 4 500 milliards de dollars sont possédés par 1 210 personnes.
*En 2011, la rémunération moyenne d’un dirigeant du CAC40 s’élevait à 4,2 millions d’euros, soit 4,7% de plus que l’année précédente. Environ 240 fois ce que gagne un travailleur au Smic. En moyenne…
Et ces grands patrons n’hésitent pas à pousser à la rentabilité, à restructurer, à délocaliser, à licencier pour dégager des marges bénéficiaires supplémentaires pour les actionnaires. Cela ne leur suffit pas, pour notre bonheur et pour leur portefeuille, ils en veulent à notre salaire par l’intermédiaire des charges sociales. Du point de vue du système capitaliste, il n’y a rien de scandaleux. Ils font leur boulot. Jusqu’à quand ! C’est à nous de répondre.
La campagne des Restos du cœur vient de débuter. L'an dernier, près de 900 000 personnes ont eu recours à cette association. Cette année, les responsables tablent sur un million. On estimait, l'an dernier, que près de trois millions de personnes ne pouvaient survivre que grâce a une aide alimentaire. Et ce chiffre est peut-être sous-estimé. Un responsable des Restos du cœur notait que le nombre de retraités d'étudiants et de travailleurs en activité avait augmenté de manière importante. Il indiquait que ce n’était plus seulement des personnes en situation d'exclusion, mais des salariés n'y arrivant plus, des retraités ne pouvant plus vivre de leur pension, des étudiants, de leurs bourses. Et les nouvelles annonces de plans de licenciements, les restructurations ne vont faire qu'empirer la situation de misère, de même que la poursuite des suppressions de postes dans la fonction publique va accentuer la précarité.
Selon les chiffres officiels, cinq millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, c'est-à-dire avec moins de 950 euros par mois.
"- Ah ! enfin dans l’info qui frappe.
- Mais le pire est à venir, sinon vous ne sortirez pas de la crise !
- Il parait que les riches sont toujours plus riches !
- Ne touchez pas à leur pognon sinon ce sera pire !"
Pourquoi pas … un grain de sable….
El Pais :
Le 15 novembre dernier, le lendemain du jour où 4 millions de travailleurs étaient dans la rue à l’appel des confédérations syndicales, le gouvernement Rajoy, après avoir minimisé l’événement, a annoncé « le gel pendant deux ans des expulsions pour les propriétaires surendettés les plus vulnérables ». Le journaliste tente une explication « Sous une forme de pression sociale, l'Espagne a annoncé jeudi un gel pendant deux ans des expulsions ».
S'il ne fait aucun doute que la « pression sociale », notamment les milliers de manifestations pour empêcher les expulsions a fortement augmenté en Espagne ces dernières semaines cette formule générale oublie ou peut cacher un élément essentiel. Une autre dépêche fournit, en effet, un détail qui a toute son importance.
Le 5 novembre, une mère de famille (de deux filles) au chômage, habitant une commune de Tenerife, expulsée le 28 septembre par Bankia, décidait d'entamer une grève de la faim devant la porte de la succursale de la banque, comme beaucoup l'avaient déjà fait.
Mais là, le maire de la commune décide de taper du poing sur la table, dénonçant le refus de Bankia d'entendre raison : « Le lundi 5 novembre, j'ai averti la presse que s'il n'y avait pas de solution, je retirais 1,5 million d'euros placés (réserves de la commune - NDR) chez Bankia. Un accord est trouvé avec l’antenne locale de la banque, mais rejeté par la direction à Madrid. Le jeudi, j'ai donné l'ordre de retirer l'argent et le vendredi un accord a été trouvé pour que Carmen Omana puisse retourner dans sa maison » (AFP, 15 novembre).
L'appartenance politique de ce maire n'est pas connue et elle n'a, en elle- même, pas une importance décisive. Mais quel qu'il soit, ce maire vient de faire une démonstration d'une profondeur sans égale.
Les banques, qui ont donné sans sourciller 350 000 ordres d'expulsions depuis 2008 (chiffre qui a augmenté de 20,6 % en 2012) ne craignent qu'une chose : c'est que l'on touche à leurs avoirs et que l'idée puisse cheminer qu'il suffirait de les confisquer pour protéger la société du chaos dans lequel elle s'enfonce.
Elles tentent par cette « grâce » qu'elles accordent à leurs débiteurs, de les détourner de cette « extrémité ». Elles ont improvisé un « gel » provisoire des expulsions - jugé, par ailleurs, fort insuffisant par les principaux intéressés - avec d'autant plus de hâte que, comme en fait état la même agence de presse (AFP), sous la pression des événements dramatiques auxquels ils sont confrontés, l'extension de ce débat touche un nombre grandissant de maires, comme celui de Saragosse qui vient d'annoncer que la police locale ne participera plus à ce genre d'expulsions. Aux maires s'ajoutent les juges qui de plus en plus nombreux, refusent d’ordonner des expulsions, et même le syndicat majoritaire de la police (SUP), qui soutient ceux de ses membres qui décident de ne pas expulser.
Bref, ce qui vient de se passer à Santa Cruz de Tenerife révèle le degré d'extrême fragilité atteint par le pouvoir de ces banques parasites qui dictent leurs ordres aux gouvernements successifs de la monarchie espagnole et de toute l’Europe. Mais surtout, elle indique aux travailleurs de toute l'Europe comment l'acte limité d'un maire inconnu, menaçant ouvertement de récupérer les dépôts auprès des banques récalcitrantes, ouvre la voie à la « confiscation » des fonds de la banque, et peut devenir un puissant instrument de cette « forte pression sociale ».
Elle indique comment peut être ouverte une brèche dans la forteresse du pouvoir et, par là même, la direction qu'il faudra emprunter pour dégager une issue.
un simple grain de sable…
A bientôt.